Chapitre 10 - Qu'est-ce que j'ai fait? (Adam)
Tw : Vulgarité, sexualité.
Dans quel nouveau merdier me suis-je fourré ?
Il n'a jamais été question que je libère Lilith. Ni que j'avoue à Lucifer le désirer en secret. Ni que l'on me coupe les ailes ! Ni que les anges se révoltent.
Eh merde ! Merde ! Merde !
Comment en suis-je arrivé là ? Je me suis fait avoir comme un jeune premier. Mon corps désirait trop ce petit rat des Enfers et je n'ai plus réfléchi. J'ai signé son fichu pacte et je vais être obligé de lui rendre Lilith. Cela dit, rien ne presse. De toute façon, pour libérer Lilith, je dois me rendre au Paradis et ce n'est pas une mince affaire.
Enfin, il y a bien une solution : me repentir, me faire pardonner mes péchés.
Pffffffffff !
Cela fait à peine une semaine que je suis arrivé et je n'arrive toujours pas à supporter la présence de Charlie. Rester cinq-cents ans ici serait trop difficilemais des millénaires avec Lucifer, à repaître de son corps, pourquoi pas... Non mais qu'est-ce qui m'arrive bordel !!!! Je dois remonter le plus rapidement au ciel et faire payer les anges. Cet endroit va me rendre dingue.
« Oui, mais, d'ici quelques heures, tu vas pouvoir prendre du bon temps » cri mon esprit. Mon corps tremble à cette idée. Je frisonne.
Le souvenir du souffle de Lucifer dans mon cou et de sa main sur mon entrejambe me fait bander. Je me suis soulagé en pensant à lui hier soir – quel gros con je suis !!!!!! - incapable d'oublier le souvenir de ces doigts. Et là, tout de suite, j'en ai de nouveau envie. Chaque fois que je pense à cette enflure, mon corps se tend, j'ai envie de courir vers son palais-volcan, de le retrouver, et de l'obliger à remplir sa part du pacte.
Voir à coucher avec lui au milieu des flammes après l'avoir tant désiré.
C'est à cause de lui si j'ai dû enfermer Lilith au Paradis. Il avait qu'à me céder. Il avait qu'à comprendre que je le désirais. IL avait qu'à m'aimer moi, au lieu d'elle.
Une seconde, je déraille ou quoi ? Depuis quand est-il question d'amour ! C'est juste du sexe. Une putain d'attirance incontrôlable que j'assouvirai bientôt, et cela ira mieux. Vraiment mieux !
« Sauf que si tu l'assouvis, tu dois libérer Lilith », me rappelé-je.
Chaque chose en son temps.
Pour l'heure, je vais d'abord me branler en pensant à Lucifer, puis...
La porte s'ouvre.
— Salut Adam, ça va ?
— AHHHHHHHH ! DÉGAGE DE MA CHAMBRE !
Angel Dust, accompagné de son cochon de compagnie, vient de débarquer. Juste au moment où je mets ma main dans mon pantalon.
— Oh oh ! Qu'avons-nous là ? ricane-t-iel. Je dérange ? Tu as besoin d'aide !?
— Dégage.
— Je suis très doué dans ce domaine, tu sais ! Je peux très bien...
Je lui jette un coussin dessus et me relève, dans une vaine tentative de faire disparaître mon érection naissante.
— Je t'ai dit de dégager.
— OK, OK, calme-toi Adam chéri. Je ne suis pas gêné par les hommes qui bandent, tu sais. J'en vois tous les jours des comme ça. Enfin, pas des bleus, j'avoue. Si ça t'intéresse, je peux demander à Valentino de te faire jouer dans un film, tu sais ?
— VA T'EN !
Il lève toutes ses mains et continue de rire, d'un air innocent.
— Je voulais juste de t'annoncer que le brunch va débuter. On t'attend en bas.
À ses pieds, son petit cochon se met à geindre. Angel se penche pour le récupérer et lui embrasse la truffe, avant de le reposer. Dégueu. Je fais mine de vomir et tente de calmer mes envies en pensant à tout ce que je déteste : Charlie Morningstar et son optimisme. Angel m'apprend que le brunch a lieu dans la salle à la manger et il s'apprête à partir quand j'aperçois sa manche déchirée. Je plisse les yeux. Du sang s'échappe d'une longue griffure qui parcourt son avant-bras et imbibe son t-shirt rayé.
— Tu saignes, signalé-je.
Non que cela m'importe, mais quand même. Je ne voudrais pas qu'il goutte sur la moquette de ma chambre. Ce n'est pas peut-être pas chez moi ici, mais j'imagine que les démons du ménage ont autre chose à faire que de récurer du sang. Ou alors, ils ont des attraits vampiriques et ils aiment ça ? Difficile à dire. Les démons ont tellement de vices cachés.
— Oh ! Oups.
Angel cache sa manche. Faisant mine de rien, il se retourne, mais j'ai quand même le temps de voir son regard se voiler. Malgré moi, je m'entends dire :
— Il s'est passé quelque chose avec ton mec ?
La star du X tourne la tête de trois quarts. Deux de ses longues mains arachnéennes pendent le long de ses hanches, les deux autres se triturent, l'une dans l'autre. Une seconde, ses yeux redeviennent tristes, puis le sourire revient étirer ses lèvres.
— Valentino n'est pas mon mec, murmure-t-il.
— Ton proxénète ?
Son sourire s'agrandit.
— Absolument pas ! déclare-t-il.
Il me fait face, tous ses bras croisés. Je continue de fixer le sang qui goutte et imprègne sa manche. La colère gronde en moi. Je ne sais pas d'où elle vient, si elle est dirigée contre lui, contre son producteur, contre Lucifer, Charlie, les Enfers, les anges qui m'ont condamné, ou moi. Je me sens stupide d'avoir cédé à Lucifer et de lui avoir dévoilé mes désirs cachés envers lui et le rage gronde en moi. Alastor m'avait prévenu que certains démons contractaient des pactes enchaînant leurs âmes, et j'ai plongé droit dedans. Certes, en échange de la libération de Lilith, j'obtiendrai des faveurs sexuelles, ce n'est pas rien. Mais quand même...
Je me suis avili pour du sexe, et j'ai reconnu qu'il me plaisait.
Je me hais.
J'aurais dû garde ce secret enfoui à jamais, je suis persuadé que Lucifer a usé de son pouvoir pour me faire cracher le morceau.
— Bon, tu viens ?
Mes yeux retombent sur ceux d'Angel. J'avais oublié sa stupide proposition de brunch. J'aimerais refuser, mais en soi, je n'ai rien d'autre à faire de mon temps. Je décide donc de lui emboîter le pas, délaissant sa blessure qui ne me concerne pas. Après tout, s'il aime se faire mordre, frapper ou découper, c'est son problème.
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