Chapitre 1
– Hawks ! Hawks ! Debout !
Le concerné sentit une main le secouer brusquement dans tous les sens, l'obligeant à ouvrir lentement les yeux.
Il fut tout de suite aveuglé par la luminosité plus qu'agressive et se leva doucement tout en frottant ses petits yeux fatigués avec la paume de ses mains.
Il croisa alors le regard furieux d'un homme habillé en costume qui était à son chevet, assis près du lit.
– Allons, commença celui-ci en se pinçant l'arête du nez d'une voix lasse, combien de fois t'ai je déjà dit de ne pas t'endormir ici ?
Hawks évita son regard en serrant sa peluche fétiche à l'effigie de son idole : Endeavor. Il déclara alors d'une petite voix :
– Pardon M'sieur Osamu... Mais j'aime pas mon lit, il est nul... Il me fait mal dans le dos... Le canapé c'est mieux !
Il fixa l'homme de ses yeux couleur or, puis celui-ci posa une main sur sa tête en soufflant :
– Hawks...
Le garçon l'interrompit en se dégageant de sa prise et en faisant une petite moue.
Il lui tourna le dos en déclarant, les bras croisés :
– J'aime pas ce nom. Ça fait trop bizarre !
– Je sais, soupira Osamu, mais ton ancien nom appartient au passé. Toi, tu dois aller de l'avant si tu veux devenir un héros. Que diraient les citoyens s'ils apprennaient que ton père était un criminel ? Ils te détesteraient. Tu ne dois jamais parler à personne de ton vrai nom.
L'enfant plaça sa peluche devant lui pour l'observer longuement. Dire que cet homme qu'elle représentait, Endeavor, était son sauveur. C'était lui qui avait attrapé son père pour le mettre en prison. Avec un peu de chance, Hawks aurait peut-être un jour l'occasion de le rencontrer.
Il releva alors la tête vers l'homme qui l'accompagnait et demanda doucement :
– Je pourrais devenir un vrai héros ? Comme lui ?
Osamu hocha la tête, puis reprit un air sérieux en passant la main derrière le dos de Hawks pour l'inciter à avancer en direction de la porte qui menait à la sortie de la pièce.
Il leva alors son index en déclarant :
– Mais si tu veux un jour atteindre son niveau, il faut que tu t'entraînes !
Le jeune garçon hocha la tête en suivant l'adulte vers un long couloir plutôt étroit.
Sans le faire exprès, il déploya ses petites ailes rouges dans le passage, l'empêchant d'avancer plus. Osamu, qui ne l'avait pas vu continua d'avancer sans même jeter un regard en arrière.
Hawks n'osa pas l'appeler et se débattit comme il pût pour se sortir de cette situation malaisante.
Il n'arrivait pas à les replacer à leur position d'origine et, après un gros effort en avançant de toutes ses forces, il réussit à se débloquer, tout en tombant en avant.
Le petit garçon se releva en essuyant rapidement ses vêtements et en récupérant sa peluche préféré.
Il avait encore beaucoup de mal à contrôler son alter, Ailes d'acier, surtout dans les moments de panique comme celui-ci.
Hawks s'élança alors à la poursuite d'Osamu et se plaça derrière lui pour se remettre à marcher, comme si de rien était.
L'adulte s'arrêta devant une grande porte en fer imposante, puis tapa un code pour l'ouvrir. Il fit ensuite signe au blondinet d'entrer dans la pièce qu'elle protégeait.
Le petit héros écarquilla les yeux en retenant son souffle. Devant lui, il y avait une immense salle d'entraînement pour les alters de tout genre.
Plusieurs personnes s'entraînaient déjà en produisant de puissantes attaques qui eurent pour effet d'intimider le garçon aux petites ailes.
Un homme vint alors à sa rencontre et lui prit le bras en ne prononçant aucun mot, l'entraînant vers plusieurs cibles, mais Hawks ne se plaint pas, il commençait à avoir l'habitude.
Depuis que la commission l'avait recueilli, personne ne lui accordait vraiment d'affection. On lui donnait des ordres, le grondait, l'obligeait à s'entraîner très tôt et très dur, et on lui mettait la pression.
Mais Hawks n'avait jamais exprimé son mécontentement par rapport à ça. Pour lui, c'était le prix à payer pour marcher sur les traces de son idole. Il avait choisi de rester.
De toute façon, il n'avait nul part où aller. Il n'avait aucune nouvelle de sa mère et s'était vite fait à l'idée qu'il ne la verrai plus. Peu importe, elle ne lui avait jamais vraiment montré d'amour de toute façon, ça ne changerait rien par rapport au fait de rester avec la commission.
Une fois qu'il arriva devant les cibles, l'homme lâcha brusquement son bras, puis fit signe à un de ses collègues de s'approcher.
Pendant que celui-ci arrivait, l'homme tendit la main vers Hawks pour qu'il lui remette sa peluche. Le garçon s'exécuta et quelques secondes plus tard, un autre adulte s'approcha.
Il déposa un bandeau sur les yeux de l'enfant en prenant soin de le nouer derrière sa tête, puis recula.
Hawks prit une grande inspiration. Il savait exactement ce qu'il devait faire. Il laissa tomber quelques plumes de son plumage pour les faire léviter à côté de lui puis fit un mouvement de la main vers l'avant pour que les plumes s'élancent à toute vitesse en direction des cibles.
Le garçon sentit une goutte de sueur perler sur sa tempe. Cet exercice lui demandait énormément de concentration et d'énergie, mais il ne céda pas.
Son objectif était de lancer les plumes au milieu des cibles à l'aveugle pour aiguiser ses sens.
Hawks devait réussir à ressentir les vibrations de l'air à travers ses plumes pour repérer les différents objets qui se trouvaient dans la pièce.
De plus, cet entraînement lui permettait de se familiariser un peu plus avec son plumage rouge vif. Il devait apprendre à parfaitement le contrôler. Tel est l'objectif que lui avait fixé la commission dès qu'il l'ont recueilli.
Mais malgré ses capacités hors du commun, il était encore loin de ce résultat. La preuve, lorsqu'il retira son bandeau, il constata qu'aucune des plumes n'avaient atteint le centre de la cible. Au contraire, certaines en étaient même sorties, dont une qui s'était planté dans l'épaule d'un des hommes qui observait le jeune garçon, mais il ne broncha pas.
Hawks étouffa malgré tout un hoquet de surprise avant de s'excuser une dizaine de fois auprès de l'homme qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce.
Osamu s'approcha alors du garçon en passant une main sur son visage, exaspéré. Il le tira en arrière pour qu'il se remette en position puis lui renoua le bandeau sur le visage. Il lui ordonna de recommencer en lui faisant une petite tape dans le dos.
Le blondinet répéta alors processus, mais ce fut encore un échec cuisant. Osamu, qui commençait à perdre patience, s'approcha de lui puis s'agenouilla à sa hauteur.
Il attrapa alors brusquement son visage dans ses deux mains et le força à regarder la cible qui se tenait devant lui.
– Tu vois le centre de cette cible ? C'est là que tu dois tirer. Concentre toi un minimum sinon je serai obligé de te punir.
Le garçon acquiesça du mieux qu'il pouvait, puis l'homme le lâcha enfin pour reprendre sa place d'origine.
Hawks prit de nouveau une grande inspiration, puis lança de nouveau des plumes vers la cible. Encore une fois, ce fut futile, elles passèrent toutes à côté.
L'enfant sentit des larmes de frustration monter en lui et serra les poings. Il savait qu'il en était capable, mais rien à faire, c'était trop difficile.
– J'y arrive pas ! protesta-t-il en voyant l'expression agacée sur le visage de son aîné.
L'homme fit alors un mouvement de la main en déclarant :
– Bon, on arrête cet exercice pour le moment, faisons une petite pause.
Il passa devant le petit garçon en se massant les tempes, l'air furieux et épuisé.
Hawks se retrouva seul devant les cibles. Il tenta de rappeler ses plumes qui étaient éparpillées un peu partout, mais il n'en avait plus la force, ni l'envie. Il décida donc de les récupérer une par une, à la main.
Alors qu'il s'était baissé pour récupérer l'une d'elle, il sentit quelque chose de très rapide passer juste à côté de son visage, ce qui lui procura un frisson dans le dos.
Les yeux grand ouverts, il se tourna en direction de la source de l'objet et croisa le regard d'une jeune femme à la chevelure violette qui venait de tirer une balle juste à côté du garçon.
Elle l'observa d'un air grave en lançant :
– Fais plus attention gamin, c'est dangereux !
Le petit héros hocha la tête puis s'inclina devant elle en bafouillant :
– O-oui ! Excusez moi !
Sur ces mots, il se précipita hors du champs de vision de la jeune femme, même s'il avait senti son regard posé sur lui pendant qu'il traversait la pièce.
Hawks aperçut alors Osamu et se précipita vers lui. Celui-ci, ne l'ayant pas vu, continua sa conversation avec l'un de ses collègues sans faire attention au blondinet qui approchait.
Celui-ci s'arrêta immédiatement lorsqu'il se rendit compte que c'était lui le sujet de la discussion. Il se cacha alors pour écouter attentivement.
– C'est plus possible. J'ai l'impression qu'il ne fait aucun progrès.
Son collègue secoua la tête en répliquant :
– Attend, t'es peut-être un peu trop exigeant avec lui. C'est encore un enfant je te rappelle. Il lui faut probablement une méthode plus accessible et compréhensible pour son jeune âge.
Osamu se pinça l'arête du nez. Visiblement, il faisait toujours ça lorsqu'il était énervé.
– Je n'ai pas le temps de lui faire un entraînement spécial. J'ai trop de choses à gérer, je ne peux pas me concentrer juste sur lui.
Hawks sentit son cœur se serrer. Allait-il se débarrasser de lui ? Si oui, où pourrait aller le garçon ? Il ne savait même pas où vivait désormais sa mère. Il serait livré à lui-même, sans aucun moyen de survivre. Ce scénario ne pouvait pas être envisageable.
L'homme qui accompagnait Osamu demanda alors à la place de Hawks :
– Tu comptes l'abandonner ?
– Non, affirma Osamu, je ne suis pas aussi cruel.
Le jeune garçon poussa un petit soupir de soulagement. Il était rassuré de savoir que la commission se rendait compte de sa valeur et ne comptait pas se séparer de lui.
– Toutefois, repris l'homme, je ne pourrai plus superviser son entraînement, du moins, pas tant qu'il ne sera pas un peu plus expérimenté.
– Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
– Je pense qu'il lui faudrait un mentor pour le former un peu plus. Selon moi, il aurait peut-être moins de pression et s'améliorerait plus vite.
Hawks ainsi que le collègue d'Osamu ouvrirent de grands yeux. Un mentor ? Mais quel intérêt ?
Le garçon était persuadé qu'il n'en avait pas besoin. En plus, il n'était même pas sûr de savoir ce que c'était réellement.
– Et tu penses à qui ?
C'est alors que Osamu se rendit compte de la présence de Hawks et le dévisagea longuement :
– Dis donc ! Combien de fois je t'ai déjà dit de ne pas écouter les conversations des adultes !
Le garçon sursauta en découvrant que sa séance d'espionnage était ratée. Il s'avança alors vers les deux adultes et s'arrêta devant eux en jouant avec ses doigts. Il affirma d'une petite voix :
– Vous me dîtes beaucoup de choses, M'sieur. J'arrive pas à tout retenir.
L'homme passa sa main sur son visage puis s'approcha de l'enfant pour lui tendre sa peluche. Il lui prit ensuite le bras pour l'entraîner en dehors de la pièce.
Hawks le fixa, surpris. Où avait-il l'intention de l'emmener ?
– Allons manger quelque chose avant de reprendre l'entraînement d'accord ? proposa Osamu, avec malgré tout une pointe d'agacement dans la voix.
Le blondinet hocha la tête ravie. Son ventre criait famine, il n'avait pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner en se levant. Il serait peut-être un peu plus d'attaque après avoir avalé quelque chose.
L'homme l'entraîna dans un sorte de cafétéria et lui demanda :
– Bon, que veux-tu ?
Hawks croisa son regard avant de reporter son attention devant l'immense variété d'aliments qui s'offrait à lui. Des fruits,des céréales, du chocolat, rien ne lui faisant réellement envie.
Il plissa les yeux, essayant de se décider, sentant l'impatience d'Osamu à côté de lui qui sortit son portable en attendant que le garçon fasse son choix.
– Y a pas de poulet ? demanda innocemment Hawks en faisant une petite moue.
L'adulte releva la tête en fixant longuement le blondinet de ses yeux verts, puis répondit :
– Bien sûr que non, tu ne veux quand même pas manger du poulet à neuf heures du matin ? Tiens, prend une pomme, c'est bon les pommes.
– D'accord, acquiesça Hawks en tendant la main pour attraper le petit fruit.
Il n'en restait que deux. Il prit soin de prendre la plus jolie, la plus "rouge" selon lui. Il trouvait qu'elles avaient meilleur goût.
Il tenta d'en saisir une, mais la peau lisse de celle-ci glissa entre ses doigts et roula un peu plus loin. Voyant que le garçon était en difficulté, Osamu soupira d'agacement et prit la pomme pour la tendre à Hawks qui l'attrapa, les yeux brillants.
Ils se dirigèrent vers une petite table non loin, puis s'installèrent sur les chaises.
Hawks croqua doucement dans sa petite pomme sous le regard attentif vert jade d'Osamu. Quand il le voyait, il avait du mal à se dire que cet enfant était un prodige.
Remarquant les yeux de l'homme posé sur lui, Hawks tourna la tête dans sa direction et demanda :
– Dîtes M'sieur Osamu, c'est quoi un mentor ?
Son aîné cligna des yeux à plusieurs reprises, le fixant toujours.
– Et bien, c'est quelqu'un qui supervisera ton entraînement à ma place.
– Ça veut dire quoi ?
– Que ce sera en quelques sortes ton entraîneur, et qu'il va s'occuper de toi !
Hawks hocha la tête, ayant compris la situation, puis ajouta :
– Mais alors, qui sera mon mentor ?
Osamu ferma les yeux un instant, puis répondit :
– Et bien, j'ai déjà ma petite idée en tête.
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Fin du chapitre !
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