Oh toi, maman,
Ton âge sonne.
Le mien résonne
De souvenirs.
Les tiens expirent
Archers du temps.

Ton cœur se lasse.
Et ta douleur
Brise l'humeur,
Tant de soupirs
Qui, là, chavirent
Et puis se glacent.

J'ai pris la route.
Je suis en pleurs.
C'est bientôt l'heure.
Est-il trop tard ?
Ton corps prépare
Ce qu'il redoute.

Regrets me rongent.
Quelle importance
Que je repense
À ces blessures
Ou meurtrissures
Hantant mes songes ?

Eurent aussi,
Ces fantastiques
Et magnifiques
Moments heureux
Et merveilleux
Faisant ma vie.

Je pleure sur eux.
Oh, tes caresses
Et ta tendresse
Entre tes bras
Manquent déjà,
Joyaux heureux.

Maman, attends !
Non, pas déjà !
Non, ne pars pas.
Il est trop tôt,
Toujours trop tôt
Pour cet instant.

Maman, j'ai peur.
Bientôt la nuit
Prendra ta vie.
Mais ma mémoire
Jusqu'à mon soir
Gardera fleurs.

Les fruits s'essaiment.
Tu aimais tant
Le doux printemps.
Et cet amour
Est pour toujours.
Maman, je t'aime.