Ces jours où je n'écris pas

Il est en moi une arythmie qui va à l'envers des vers de mes poèmes. Sans doute, le rythme que j'y cherche sert-il à la contenir. Mais bien souvent, mes amis eux-mêmes s'y perdent ; mais jamais autant que moi. Alors, pour exprimer mes absences, celles où je vole et celles où je sombre, voilà en quelques mots simples (mais pas sans jeux de mots ou doubles sens) ce que je peux en dire.

CES JOURS OÙ JE N'ÉCRIS PAS

Ces temps de vie sont-ils à moi ?
Sont-ils d'ici ou par là-bas ?

Ils vont. ils viennent. On ne sait quoi.
Fermés persiennes, ils ne sont pas.

Ils sont absents ; n'ont pas de date.
Ils sont exempts, enclos en boîte.

Mais quand présents, ils vont trop vite.
Et leurs instants, ils les évitent.

Ils fuient toujours d'entre mes doigts,
Et quand ils courent, c'est après moi.

Ils filent, dit-on, du coq à l'âne.
Si haut, sait-on encore s'ils planent ;

Alors qu'après, si lent, ce val
Dans mes marais, silences valent.

Si par là-haut, ou parle bas,
C'est sans repos, ou sans émoi.

Encore il faut que je me blâme !
Dans leurs échos, se perds mon âme.

À quatre temps, je sais qu'ils riment
L'un part devant, l'autre m'abime.

Lui, maintenant, où je m'exprime,
Va m'emportant dans mes abîmes.

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