O, mon amour, sois serein, sois patient,
Et que ton cœur soit paisible.
Je suis là et je veille.
Je suis si près de toi.

Un instant ferme les yeux,
Et sens ma douce chaleur.
O, mon âme sœur,
Ne pleure pas sur la distance qui nous éloigne,
Elle n'est rien ;
Elle est si peu de chose ;
Elle n'en existe même pas.

Et, quand mon âme près de la tienne,
Doucement, tendrement,
Vient à ton oreille
Murmurer la musique
De ces temps que nous avons eu,
De tout ceux que nous aurons,
Écoute ces frissons qui flirtent à ton échine,
Et songe, magnifique,
Aux élégants miaulements,
De ces félins superbes
Refaisant leur cour,
Aux émois ardents,
Qui mêleront nos corps
Dans le même temps que nos cœurs,
En leur chant unique.

Et dis-toi, maintenant,
L'espace n'existe pas ;
Le temps est suspendu ;
Il est là qui attend.
Tend l'oreille, écoute,
Comme violemment, il brame ;
Comme flamboyant, il rugit ;
Et pour finir ronronne.
Il est là, notre amour,
Qui mugit bien au delà des terres,
Parcourant milles lieues,
Survolant milles mers.
Il sont bien là nos chants,
Entends-tu qu'ils se retrouvent,
Se reconnaissent, et retournent en leur foyer ?

Je suis là, mon amour ;
Je suis si près de toi.
Paisiblement, prépare tes atours,
Demain je serai là, comme aujourd'hui. Toujours,
Il est l'heure pour l'envol,
Et, chaque jour, Il est là encore,
Le temps de notre retour.