Chapitre 7 : Plaisir d'antan
L'accident, ensuite les regrets.
~*~
Marinette
Les semaines avaient passé depuis mon entrevue avec Adrien. Kagami et Félix s'étaient revus et une bagarre avait explosé, à la fin d'une journée, devant le lycée. L'asiatique en voulait énormément à Félix. Et le blond n'était pas décidé à abandonner : il voulait en permanence, avoir le dernier mot. Ce qui rendait leur relation interminable. Sincèrement, de leur bataille, on n'en voyait plus la fin. C'était un tunnel obscur qui n'en finissait plus.
Le soir où ils s'étaient battus, Kagami lui avait mis une belle raclée. Il avait été si humilié que sans plus respecter les règles, il avait sortis un petit caniche et avait balafré le visage de Kagami. La bleuté, lui avait aussitôt rendu son coup en lui envoyant un énorme coup de boule qui lui avait cassé deux dents. Celles de devant.
Après cela, il avait crié défaite. Kagami, ne s'était plus autant réjouis de sa victoire, tant l'entaille sur sa joue droite, plus ou moins creusée et sanglante laissait dégouliner de petite traînée de sang qui la dérangeait. Elle était partie la première. Félix s'était relevé seul, personne n'avait tenu à l'aider. Et après tout, au lycée, tout le monde connaissait sa sale réputation de menteur manipulateur. Ils avaient bien fait de ne rien faire.
Pour ma part, j'avais assisté à la bagarre. Analysant chacun de leur geste, ne sachant pas comment réagir alors que les cries de la foules résonnait extrêmement forts autour de moi. Quand Félix touchait Kagami, une partie de mon cœur s'inquiétait pour elle. C'était plus fort que moi, j'avais beau la haïr, je ne voulais pas qu'elle perde contre Félix. Ce goujat méritait qu'on lui casse bien la gueule, au point qu'elle ne puisse plus se relever.
Ce soir-là, j'avais vu, Adrien. Il était au premier rang, et regardait le spectacle sans grande émotion. On aurait dit qu'il était si pensif, que le présent n'arrivait même plus à l'intéresser. Cette fois-ci, je m'étais demandée ce qui pouvait autant l'intéresser dans ses songes. Mais, presque aussitôt, une fille s'était légèrement avancée, juste à côté de lui. J'avais compris presque tout de suite.
Il ne pensait plus à moi, et à la soirée ratée qu'il avait gâché. Mais justement à la fille qu'il avait juste à côté de lui.
Celle-ci m'avait si rudement dévisagé que j'avais manqué de lui arracher les deux yeux. Elle ne m'aimait pas. Et je la détestais déjà. Nos relations allaient êtres tendues...
Enfin. Entre temps, je m'étais concentrée sur mon concours de mode ainsi que de mes cours car les examens se rapprochaient à très grands pas.Par chance, j'avais eu beau m'inscrire en retard, ils avaient quand même accepté de prendre mon inscription. C'était une chance, que je ne voulais pas manquer. Ayant déjà terminé mon modèle, je l'avais envoyé il y a une semaine et attendais les résultats. Assise à la bibliothèque, face à mon ordinateur, la page du site ouverte, l'attente était longue et angoissante.
Nathaniel... Si seulement tu avais été là, tu aurais été fier de moi.
Lui aussi adorait la mode. Et tout ce qui touchait à l'art. Il aimait la décoration, la création. Avant de mourir, il m'avait confié vouloir devenir dessinateur. Il avait tout pour. Il s'était même inscrit avec mon appuie, à un grand concours qu'il aurait dû passer en septembre... Malheureusement, il n'en eut jamais le temps. Et sa vie s'éteignit le 5 juillet 2019. Anéantit par le chagrin de son départ, son décès a anéantis beaucoup de personne. Son petit ami, Marc était d'ailleurs très mal en point. Il était encore au lycée, mais nos échanges n'étaient plus ceux d'autrefois. La mort de son petit ami l'avait vraiment bouleversé. Et pour dire vrai, je n'avais pas mieux tenu le choc non plus.
Quand j'y repensais, le pire devait être que j'avais été consolée par celui qui l'avait fait tuer. Par Adrien. Par un menteur, un meurtrier sans fin, qui s'était servis de sa vie pour conclure un marché qu'il n'avait pas réussis à tenir. Et lorsque je repensais à ce que j'avais osé faire la nuit dernière, je me giflais intérieurement. J'avais manqué de tout perdre pour une nuit avec lui, alors que j'avais déjà tout.
Un petit ami aimant -que j'avais manqué de tromper-, une famille, des amis, une meilleure amie formidable et bienveillante. Oui, j'avais vraiment tout -du moins presque. Avoir Adrien aurait été comme détenir un joyaux d'une valeur inestimable. Cependant, porteur d'ennuis, la luxure d'une pierre aussi importante m'aurait -cette fois-ci- sûrement coûté la vie.
À présent, j'avais décidé de ne plus m'occuper de lui. De l'oublier, et si possible, de l'effacer. La soirée qui avait tourné au vinaigre devait être la dernière, et elle l'avait été. Mais pas dans les circonstances que je l'aurais imaginé. Quand j'étais rentrée chez moi, Luka m'attendait sous le perron de ma maison a su me consoler sans me demander le reste. Cette nuit, je n'avais pas couché avec la personne que j'avais imaginé.
— Ça va, ma mélodie ? Me demanda-t-il en prenant ma main pour la poser sur sa cuisse, en emmêlant ses doigts aux miens. Aussitôt, à la suite de son geste aussi doux que de la soi, je retrouvais la vue et tournais mon visage dans sa direction. Vers la droite.
— Oui, je vais bien. Les résultats prennent du temps à arriver... c'est stressant. Avouai-je en me mordant la lèvre inférieure en inclinant la tête. Je me mis à fixer ma seule main que je m'auto-triturais, un peu paniquée.
Luka avait tenu à m'accompagner après son entraînement, je l'avais trouvé si gentil de vouloir me soutenir pour cette épreuve. Mais en repensant à toute ma vie, j'en avais oublié sa présence. Le pauvre... Il m'accompagnait gentiment, et moi, je l'oubliais sans un minimum de reconnaissance. Franchement, je devais avoir honte de moi.
— Détends-toi. Me rassura-t-il d'une voix douce en déposant un baiser sur ma tempe, comme Adrien la dernière fois. Mon sang se retourna dans mes veines alors que du coin de l'œil j'apercevais la notification de ma réponse.
Immédiatement, je relevais la tête et regardais la notification. Coulant un peu mon regard, je découvris la réponse. Il ne me fallait plus que cliquer pour ouvrir la petite enveloppe rose. C'est bon, j'approche près du but. Seulement, tout mon corps tremblait. J'avais si peur d'avoir échoué que cela m'empêchait de poursuivre ma transaction pour enfin, recevoir ce que j'attendais depuis plus d'une demi-heure.
Luka resserra son étreinte autour de ma main, ce qui me fis lever et tourner la tête vers lui. Mes yeux le regardèrent tandis que ma vue était déjà extrêmement floutée. Mon esprit s'échappa de ma portée, et s'évada vers un autre monde, une autre époque, à laquelle je n'avais plus accès depuis longtemps...
➰ Un an auparavant... ➰
Adrien posait ses mains sur mes flancs alors que j'étais assise sur lui. Les mains encadrant son visage, nos regards se cherchaient et se fouillaient à la recherche de la moindre entaille. Évidemment, nous avions tous deux déjà trouvés les blessures qui flottaient à la surface de nos iris, mais se regarder jusqu'à se noyer était une activité que nous adorions. Autant lui que moi.
Proche l'un contre l'autre, ses bras étaient l'endroit que j'aimais le plus au monde. Prisonnière de lui. Étant à sa merci, protégée aussi du monde et piégée entre ses griffes. J'aimais lui appartenir. Lorsqu'il marquait son territoire dans mon cou, accompagnant sa délicieuse torture de délicat baiser tout autour, la sensation se référençait au paradis sur terre.
Lente, brûlante, et extrêmement intense, ses suçons violacés dans mon cou, n'était que ses chefs d'œuvres. Et aussi, mes plus grandes fiertés quand je n'enroulais pas une écharpe pour les cacher à la vie de tous. Cela me dérangeait beaucoup que mes parents puissent voir une telle marque. Surtout eux. Mais le pire, était les autres élevées au lycée. Moins indiscret et indiscipliné qu'eux, c'était gravissime.
De plus, Nathaniel m'avait longuement mis en garde face aux remarques des garçons à l'égard de cette marque. Et lui qui était gay avait l'habitude... Les gens ne pouvaient pas accepter que deux garçons puissent s'aimer, et cela me dégoûtait plus qu'autre chose. Nath et Marc formaient l'un des couples les plus goals de toute la ville, et pourtant. Certains élèves ne se privaient pas de les harceler, de les violenter en envoyant « accidentellement » le ballon de basket dans leur visage.
Dans les couloirs, les croches-pieds se distribuaient à tout vas. Quant aux insultes, c'était un quotidien auquel mon meilleur ami avait fini par s'habituer. Il me faisait mal au coeur. Cependant, je l'enviais tant. Tout le courage qu'il avait dans le sang, et la force dans l'esprit. Cette rage de vivre le poussait hargneusement à vivre chaque minute de sa vie, pour ne jamais en regretter une seule seconde.
Cet homme me fascinait. Et je l'aimais tant, aussi. C'était mon meilleur ami, un exemple pour moi. Un frère. Un membre de ma famille.
— Dit princesse, est-ce que tu m'aimes ? Me questionna Adrien subitement, d'une voix calme. Aussitôt ramenée sur terre, je le regardais en jouant avec les épis de ses bouches d'or. Un doux sourire étira mes lèvres alors que j'approchais mon visage de sien et déposais mes lèvres, passionnément, contre les siennes.
Voici ta réponse, mon chaton.
— Humm... Soupirai-je de bonheur, les yeux fermés, en me réinstallant plus correctement sur lui. Mes jambes étaient de chaque côté de ses hanches, alors qu'il était adossé au mur blanc de sa chambre. Nous étions assis sur son lit, et la musique s'accordant parfaitement à notre relation, enveloppant dans son élan la tendresse de la musique.
I hate myself every time
Je me déteste à chaque fois
I fall back into the fire
À chaque fois je retombe dans le feu
Oh na na na
Oh na na na
Disaster waiting to happen
Désastre en attente de se produire
So i give myself good advice
Alors je me donne de bons conseils
'Til you say you're coming over tonight
Jusqu'à ce que tu dises que tu viens ce soir
Oh na na na
Oh na na na
It's a habit
C'est une habitude
Cuz I just wanna get close to you
Parce que je veux juste me rapprocher de toi
And do all the things we shouldn't do
Et faire toutes les choses que nous ne devrions pas faire
I just wanna get close to you
Je veux juste me rapprocher de toi
I can help the way I feel
Je peux aider ce que je ressens
Et cette chanson était ma préférée, car elle définissait exactement notre relation, à moi et Adrien. Mes sentiments continuaient de grandir malgré le danger. Et plus les jours passaient, et moins je ne me ravisais de me refuser à lui...
〰️ Maintenant... 〰️
— Oh mon Dieu, je fais partie des trois finalistes ! M'exclamai-je folle de joie, surprise et émue à la fois. C'était si inattendu et attendu en même temps !
— Bon sang, je le savais que tu pouvais le faire, ma mélodie ! S'empressa de répondre Luka en me prenant dans ses bras encore plus heureux que moi. Le sourire et la fierté qui transpirait de ses yeux, me fit le serrer plus fort dans mes bras alors que des larmes de bonheur brillaient au bord de mes yeux.
J'étais tellement heureuse, si heureuse... Au départ, je me sentais si nulle. Finalement, j'avais dépassé une bonne centaine de personnes. Les papillons qui s'envolaient dans mon estomac, et les frissons qui traversaient tout mon corps me faisaient inévitablement sourire. Bon sang, c'était tellement grandiose !
— Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Me demanda mon petit ami en me relâchant, toujours excité comme une puce. Ne me lâchant plus des yeux, attendant fixement la réponse.
— Je... Je vais être invitée à une remise de prix, et c'est là-bas que les résultats finals seront déclarés ! Déclarai-je en le regardant dans les yeux, tremblante et inquiète à la fois. Oh non ! M'épouvantai-je subitement en plaquant mes mains sur mon visage, hallucinée.
— Quoi quoi, qu'est-ce qu'il y a ?!! S'inquiéta-t-il en posant ses mains sur mes avant-bras, plus que paniqué.
— Imagine ils refusent de me laisser entrer, ou pire encore ! Que je sois la dernière... Qu'on me jette des tomates, ou leur coupe de champagnes ! Qu'on termine par me lancer les nappes des tables et que je tombe pour me casser les dents sur le sol. Pleurai-je en cachant mon visage avec mes mains.
L'ardeur de mes appréhensions manqua de faire disparaître toute la félicité de ma réussite. Heureusement, Luka intervint presque aussitôt en prenant mes mains dans les siennes.
— Écoute-moi bien Marinette, personne ne s'avisera de te toucher, je te le promets ! Me promit-il avec un doux sourire et un regard chaleureux. Sa voix se voulait rude, seulement l'éclat de tendresse de sa voix habituelle reprit vite le dessus. Et il n'y restait plus que la bienveillance d'un petit ami, et surtout avant tout, d'un ami.
Je finis par lui sourire en hochant brièvement la tête. Il avait raison. Je me faisais beaucoup trop de film, les gens n'étaient pas des sauvages, ils n'agiront jamais comme tels.
— Merci beaucoup. Lui souris-je reconnaissante. Il me rendit mon sourire et se pencha pour m'embrasser. J'agrandissais un peu les yeux alors que ses lèvres se liaient aux miennes.
C'est mon petit ami...
Encore confuse, et de moins en moins sûre de ce que je ressentais pour lui, je fermais les yeux en posant une main sur sa joue. Les yeux un peu troublent, je lâchais une larme alors qu'il entrait sa langue dans ma bouche. J'étais complètement perdue, et je m'en voulais de lui faire garder espoir en quelque chose auquel je n'espérais plus depuis bien trop longtemps maintenant...
Adrien
Sa bouche contre la sienne. Luka avait osé l'embrasser. Putain. De. Salopard.
J'étais au courant pour leur relation, et ce n'était pas la première fois que je les voyais s'embrasser, mais cette fois-ci, ça avait été différent. Le choc était plus dur à encaisser. Et le coup de poings, plus conséquent. Je me sentais trahis alors qu'elle ne m'appartenait pas -où plus depuis quelques temps déjà. Pourtant, devant cette fenêtre, non loin d'eux, alors qu'il faisait déjà nuit dehors, je serrais les poings de toutes mes forces en contractant la mâchoire, tant la rage qui se mit à m'envahir allait au-delà de tout ce que j'avais pu ressentir jusqu'à ce soir.
Depuis la soirée du cabanon, je ne cessais plus de penser à Marinette. C'était encore pire qu'avant. Je m'en voulais tellement, que je n'en dormais plus, et n'en mangeais plus non plus. Je la voulais auprès de moi. J'avais besoin de lui présenter mes excuses pour avoir l'esprit plus léger. Et c'était dans ma démarche que je m'étais arrêtée pour les voir. Tous les deux assis, heureux, se sautant dans les bras sans retenu.
Mon coeur continuait de s'enfoncer dans la chaire de ma poitrine. Lui non plus ne pouvait en supporter davantage. L'humiliation dépassait un niveau qui me larguait de loin sur le côté. C'était bon, je capitulais. J'avais compris. Et même temps, je me refusais de la laisser à cet ordure. Luka ne méritait pas Marinette. Certes, je ne la méritais encore moins. Mais ce mec n'avait rien de fait pour Marinette. Il ne lui offrait même pas la moitié de ce que j'avais pu lui donner sans négligence. Ce mec avait peut-être l'air plus gentil que moi, mais dans le fond, c'était un salopard comme tous les deux.
Malgré ma rupture avec Marinette, j'avais toujours gardé une œil sur elle, au cas où. Car même si elle ne voulait plus de moi, moi je l'avais toujours désiré, et je tenais encore à l'avoir à mes côtés. La seule chose que je refusais d'accepter, c'était qu'elle puisse retrouver un centième de ce qu'elle avait eu avec moi dans les bras de ce guitariste à la mort moil noeud.
Bordel, mais à quoi ça rimait tout ça ? Putain, mais elle sait que je suis là ! Pourquoi refuse-t-elle encore de me revenir ? Elle serait tellement plus heureuse....
Ah oui, mais merde. C'était dangereux. Le marché que j'avais, que nous avions conclu tous ensembles, avec Mayura, nous interdisait de nous retrouver. Et d'ailleurs, les marques sur mes bras prouvaient bien que le rapprochement de l'autre soir n'avait guère plu à Mayura, qui me l'avait faire payer cher.
Stupide brûlure de cigarette de mes couilles...
Ne pouvant supporter d'en voir davantage, je me détournais encore très remonté et m'en allais. J'en avais assez vu. Marinette pouvait aller se mettre ses excuses dans le cul !
Je m'étais battu longtemps pour elle. Mais visiblement tourner la page, était plus facile pour elle que pour moi. À la fin de l'histoire, le plus blessé, c'était bel et bien -malheureusement- moi. Comme quoi, malgré tout, je m'étais fait avoir par mon propre jeu. Dans le même engrenage, dans la même ville, par la même fille. Si seulement mes sentiments n'étaient pas aussi puissants, aussi puisant. J'aurais eu -peut-être- une chance de m'en sortir, mais perdre celle que j'avais toujours voulu, ça me rendait dingue. Je voulais être son premier et son dernier, et je ne voulais qu'elle n'est plus d'yeux que pour moi.
Cependant, j'étais le seul à vouloir cela. J'avais toujours été, le seul.
Félicitation princesse, tu m'as bien bousiller le coeur.
~*~
Marinette
Tout allait bien se passer. Tout allait très bien se passer. J'avais prévu mon petit discours pour la remise des prix, quel qu'il serait, et ma tenue était parfaite. Alya et moi étions allées faire les boutiques mercredi afin que je déchire tout ce soir. Étant donné que nous étions vendredi soir, et qu'il était 19:45, il me restait cinq minutes pour tacher de terminer ma préparation avant que le chauffeur n'arrive pour m'emmener à la remise des prix.
Cette soirée serait un ensemble de beaucoup de chose. De mon accomplissement, du résultat de mon prix, de la qualité de mon travail, mais aussi des rencontres que je ferais. C'était mon avenir dans la mode que je jouais, que je me préparais à affronter. L'univers que j'avais toujours aimé, toujours idolâtrée. Et pour rien au monde, je ne voulais échouer.
Revérifiant ma tenue dans le reflet du miroir, j'inspectais chaque détail. Tout devait être parfait. Les plis de ma robe se lissait sous mes doigts. Je bougeais mon pieds de façon, à le voir sous tous les angles. J'inspectais la peau que l'on verrait de mes jambes, ainsi que celle de mon visage. Et puis, une dernière fois, j'attrapais mon masque et le revêtait. Attachant la ruban autour de mon chignon, je ressemblais enfin à quelque chose.
🔴 Marinette 🔴
~*~
Adrien
Un bal, merde ! Mon taré de père m'obligeait à aller à un putain de bal masqué. J'allais le lui faire bouffer son bal, à lui aussi... Je n'étais pas ce genre de richard qui se la frimait à tout bout de chemin. De l'argent, moi, je m'en battais les couilles. Ça ne me servait qu'à m'acheter des clopes et de l'essence pour ma bécane. Et ça, s'arrêtait là. Par conséquent, entouré de requin affamés d'un billet vert, j'allais bien me faire chier. L'ennui allait m'engloutir et bien m'enculer à sec. Putain.
— Ne me crée pas d'ennuis. Soit irréprochable ce soir. M'ordonna mon père d'un ton froid que je mourrais d'envie de lui faire avaler. Ce soir, j'étais de très mauvaise humeur. Non seulement parce que Marinette m'avait bien fait ravaler mes paroles au réfectoire, mais aussi surtout parce que Nathalie se tenait juste à côté de mon père et prenait un malin plaisir à le voir me commander.
Espèce de vieille salope.
— Oui, père, je serais sage. Soupirai-je en levant les yeux au ciel. Il ne fit pas un commentaire de plus, le Gorille ouvrit la portière de la longue limousine qu'il avait réservé pour l'événement et il entra à l'intérieur sans me lancer un regard.
La rage prit position de mes forces. Nathalie me lança un chaste regard alors qu'elle tenait son masque plumeux devant son visage. Le sourire mesquin qui étira ses lèvres faillit me faire vriller. J'allais lui faire regretter chacun de ses gestes, chacun de ses mots. Pour qui se prenait-elle ? Vieille salope. Elle avait tendance à oublier qu'elle n'était que ma belle mère, et rien d'autre.
Quand son corps disparut, j'allais pour entrer à mon tour dans le véhicule, mais le Gorille s'interposa face à moi, m'empêchant de rentrer. Je reculais aussitôt pour récupérer un peu de distance et l'observais droit dans les yeux, jubilant. Oserait-il m'empêcher de rentrer dans la limousine de mon père ?
— Pousse-toi. Lui ordonnai-je froidement. Il ne bougea pas d'un centimètre. Qu'est-ce que tu attends ? Que je te propose de m'accompagner ? Le tançai-je excédé de l'attente, les sourcils froncés.
Il poursuivit en silence. Bon. Bah, ça commençait mal.
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