Chapitre 15 : Fin de la romance
~ CHAPITRE SANS CORRECTION NI RELECTURE. A VOIR PROCHAINEMENT. BONNE LECTURE ! ~
Et tandis que le passé nous rattrape, l'avenir s'éteint sous les coups de minuits.
~*~
Marinette
Étais-je prête à perdre la vie si cette soirée venait à dégénérer ? Non. Mais j'avais déjà pris tant de risques, qu'un de plus n'allait rien changer. Parfois, il nous était dur de prendre d'importantes décisions. Par peur de faire le mauvais choix, par peur de perdre les atouts de la proposition non choisit.
L'humanité s'efforçait toujours de vouloir le meilleur. Tous autant que nous étions tentions toujours de nous rapprocher de notre perfection. Et d'un point de vue objectif, personne n'aurait pu contredire cela.
Cependant souvent, malgré tout, les événements ne se déroulaient pas comme prévus. On pouvait se retrouver seul, en pleure. Au lieu d'être au milieu d'une fête, assommé par l'alcool, réchauffé par notre entourage. Eh ouais, le futur restait, malgré notre planning, toujours imprévisible. Et c'était sûrement ce qui m'attirait inévitablement vers lui.
Parce qu'après toute cette douleur. Tout ce sang versé, et toutes ces vies éteintes, le futur n'avait jamais cessé de m'impressionner. Présent en apparence, et pourtant si lointain en réalité, il nous prenait tellement de chose. Sans que je ne sache mon demain, lui connaissait déjà les derniers jours de ma vie. Et dans les détails en plus !
Comment, pourquoi, avec qui ? Quand ? Où ?
Et d'un côté, au fond de mon cœur, je l'aimais profondément car il ne m'avait jamais abandonné, lui. Toujours à m'entraîner avec lui, dans une chute dont j'ignorais le bout. Sans se préoccuper de mes états d'âmes, de mes forces, me permettant en contrepartie de le suivre envers et contre toutes mes envies.
Parce que même si la douleur avait assiégé mon coeur et mes poumons depuis déjà un bon moment, l'étincelle d'amour ne s'était jamais éteinte. Et je me demandais encore pour quelle raison...
Mais la douleur, et l'élan énigmatique qu'elle élançait, me retournait si souvent l'estomac quand je me permettais d'y songer. Que même le feu dans mon coeur, n'épargnait qu'une montagne de poussière déjà carbonisée.
Et malheureusement, dans ce genre de moment, les larmes me remontaient et alors que tout aurait pu se finir dans les éclats de rire, seule ma rancoeur apparaissait. Destructrice, jalouse, et vicieuse, elle s'attelait à m'époumoner. À me tuer. Pour mieux se porter. Pour mieux me pourrir la vie.
— Vous êtes prêts à crier : Bloody Bye ? Nous demanda Alya en levant son verre avec un large sourire.
La soirée des Fées devait être l'une des plus belles soirées de l'année. Toujours très éclairée, plus ou moins peuplée, il y avait juste assez de personnes pour passer une bonne soirée. La musique n'était pas forte et même, vers minuit, un bal doré s'ouvrirait. Pourquoi un bal ? Parce que Bloody Bye.
En langue féérique, Bloody Bye voulait dire : au revoir aux larmes de sang. Les larmes de sang représentaient la douleur, et toutes les impuretés qui salissaient nos âmes. Ainsi que nos esprits. Et bien que passer une belle soirée, me paraissait extrêmement agréable, elle ne m'en était pas moins inutile.
Ma dernière soirée des Fées avec Nathaniel remontait à deux ans déjà. Que le temps passait vite, mon Dieu... Et je me rappelais encore de son sourire, et de la tendre bonheur humeur qu'il tentait vainement, d'infuser chez tout le monde. En y repensant, il versait tant de larmes à côté. Qu'avec le temps, sa douleur avait fini par se refléter aux yeux des autres, comme étant une joie sans limite.
Même dans un autre monde, son souvenir ne quittait plus mes pensées.
Même loin de moi, à un univers près, je réussissais tout de même à le retrouver dans mes années de bonheur.
Il avait beau ne plus être que dans ma tête et mon cœur, il était certain que je ne l'oublierais, jamais.
Plutôt mourrir.
— Je suis plus que chaud ! Ça va être du tonnerre ! S'exclama Nino en levant son verre, joyeusement.
Il avait l'air vraiment heureux. Alya avait bien fait de l'invité. Lui, au moins, contrairement à son meilleur ami, il ne lui mentira pas pour de l'argent. Et surtout, il lui fera beaucoup moins de mal qu'à moi. Enfin, je l'espérais...
— Oui, j'ai hâte de pouvoir prendre un nouveau départ afin de repartir sur de bonnes bases. Répondit calmement Luka d'une voix douce en levant son gobelet rouge, avec un fin sourire.
Une de ses mains étaient enroulée autour de ma taille. Ses doigts se resserrèrent lorsqu'il se tourna vers moi pour entendre ma réponse. J'avais le coeur qui battait à toute vitesse. On aurait dit que j'étais sur le point de mourir. Quoique, cela n'était, peut-être, pas totalement faux...
Je ne lui avais toujours pas dit la vérité. Et tandis que pour lui, tout se passait dans le meilleur des mondes : moi, je sombrais bien bas. Les apparences n'étaient souvent aucunement relié à notre fort intérieur. Parfois, même, nos réactions ne se coordonnaient pas du tout avec nos sentiments dans l'unique but de brouiller les pistes.
Faire le contraire de ce que l'on pouvait pensait être juste, était : de la sur protection. Et personnellement, mon corps commençait timidement à me rappeler que j'en avais trop usé ces derniers temps.
— Et toi, Marinette, tu sais déjà quel vœux tu vas faire ? M'interrogea Alya doucement.
Je papillonnais deux fois des yeux, revenant de mon monde dont j'étais encore seule propriétaire.
— Comment ? Que m'as-tu dit ? La questionnai-je un peu mal alaise, le coeur tombé en arrière.
— Elle te parlait du voeux de minuit, mon amour... Me souffla Luka à l'oreille, d'une voix si envoûtante que je faillais perdre l'équilibre en suivant son ton aussi attentivement.
Confuse, et troublée par le si peu de proximité qu'il y avait encore nous, je tournais la tête et faisais face à son visage.
Seulement quelques centimètres nous séparaient. Rien que, six ou cinq centimètres...
— Fils de pute, retire tes mains d'elle, putain ! S'exclama une voix grave que deux secondes après Luka ne me soit arracha.
Le coup avait été si violent, que je le voyais s'écraser sur le sol et rouler sur deux mètres plus loin. Seigneur, le pauvre !!
— Mais qu'est-ce que tu as fait, Adrien ?! M'exclamai-je en détournant pour pointer mon regard dans le sien, les sourcils froncés. T'es complètement fou ?!!
Il me regarda, essoufflé, et finit par s'approcher de moi sans un mot. J'étais si pacifique, que même lorsqu'il s'approcha de trop près, je ne reculais pas. Son visage me fit face, tandis que ses lèvres s'unissaient déjà aux miennes. Mes yeux se fermèrent instinctivement. Mais avant de me laisser aller, je posais mes mains sur son torse afin de le repousser.
Mais ayant visiblement, déjà vu venir mon geste, il emprisonna mes poignets de ses mains fermement. Je serrais les mains en sentant sa langue caresser la bordure de mes lèvres.
Encore une fois, j'étais prise au piège. Encore dans un de ses pièges à lui.
Les sentiments ne pouvaient se contrôler, et les miens encore moins. Pendant un long temps, j'avais aimé une personne sans retour. Sans la contrepartie qui définit l'amour vrai. Et plus que tout, sincère.
Sérieusement. Qui ne rêvait pas d'un bad boy aux charmes floues et mystérieux ? Qui n'avait jamais fantasmé sur une personne inaccessible ? Beaucoup trop loin de notre portée, même si elle était proche en apparence ? Les illusions ne nourrissaient que des fantasmes trop sombres pour être dits à haute voix. Et pendant que beaucoup s'épanouissait et dans leur relation, moi, je découpais la mienne. Je tranchais avec minutions les débris d'un combat perdu depuis très longtemps.
On pouvait se battre contre les autres, mais par contre soi-même. Pas dans un but aussi terne, aussi mort.
Si Adrien m'avait seulement laissé vivre sans lui... S'il avait daigné tourner la page pour notre bien à tous les deux. Tout ce qui s'était passé, ne serait jamais arrivé. Désormais privé de toutes mes forces, de mes défenses, survivre n'était même plus qu'une partie de jeu, mais un vrai puzzle à réassembler.
Les pièces étaient mon histoire. Celles qui m'unissait à lui de trop près.
Et chaque morceau s'était volontairement perdu. J'ignorais où les trouver et même, comment les rassembler. Avec les sens, les significations, et tout leur passé, j'en avais pour une demi-éternité.
— Marinette, je t'aime... Murmura Adrien.
Ses lèvres se décollèrent des miennes. Et tandis que mon coeur battait à tout rompre comme si je venais de courir un marathon sans m'arrêter, ses yeux plongèrent dans les miens.
Les trois mots qu'il venait de sortir m'assenait comme un coup d'épée en plein cœur. Il semblait si sincère... encore une fois, je ne pus résister à la montée de larmes qui m'enveloppa dans un puissant élan. Brûlant les centimètres qui nous sépareraient, les yeux débordants d'épaisses larmes salées, je mordus ma lèvre inférieure qui s'était mise à trembler.
« Je t'aime » un mot d'amour si touchant et pourtant si courant. On le prononçait à tout vient. Comme si la signification de ces trois mots n'avait plus de sens. De nos jours, l'importance que l'on infusait en certaine chose avait perdu de leur éclat avec le temps. Il fallait généraliser un maximum de chose.
Dont l'amour.
Et en m'avouant son amour, son poison qui se mélangeait déjà au sang de mon coeur, Adrien venait de me perdre pour toujours. Et à jamais.
— Tu n'es qu'un égoïste, Adrien. Répondis-je la voix tremblante, la gorgée encombrée de larmes que je m'efforçais à contenir.
À bout de force, une braise vint balayer mes cheveux et alors que pour la première fois, je crus entendre mon coeur se briser, le silence devint bruyant. Beaucoup plus déchaîné que toutes les autres fois, il en disait tellement. À tel point, que je finis par me reculer sans baisser la tête. N'ayant plus la force de fuir, ni d'affronter mes fautes, je dévisageais Adrien qui commençait à rougir.
Triste, coléreux, mais profondément blessé, ma réponse l'avait autant détruit que moi.
— Je vois. Conclut-il posément, la voix grave à présent. Alors tout ça ne sert à rien. Que je vienne n'a servis à rien. Que nous couchions ensemble non plus. Que tu trompes Luka pour m'aimer non plus. Que Sans-Coeur veuille nous tuer, encore moins. La mort de Nathaniel a d'ailleurs été une grosse erreur puisque regarde ce qui en a résulté ! Depuis le début, je me suis fait des idées. Tu n'as jamais eu l'intention de nous redonner une chance. Tout ce qu'on s'était promis, toutes ces promesses... Elles n'appartiennent plus qu'au passé, désormais. Déclara-t-il sans en avoir le droit.
Relâchant mes poignets, il se recula. La distance qui s'installa entre nous fit comme un mur. Malgré nos cœurs, nos âmes et nos esprits, la connexion restait impossible. Je n'arrivais plus à lire en lui, comme il n'arrivait plus à lire en moi.
Encore sous le choc, je pouvais supposer le coup nous avait dû être trop violent pour en être cruel.
Si seulement, il savait comme je me suis efforcée à l'aimer envers et contre tout.
S'il pouvait, pour moi, être au mis au courant à propos de mes sentiments.
S'il pouvait... être moins compliqué.
Depuis le début, je n'avais jamais rien fait sans cesser de penser à lui. Sans en permanence, toujours tout relier à lui. Lui et moi, ça devait être ensemble au départ, ensemble à la fin. Mais de cette promesse, il n'en restait plus que des cendres. Sans mes souvenirs de lui, jamais je ne serais arrivé jusqu'ici...
Jamais.
Mais au final, avec ou sans recul, je finissais par revenir au même point. Dans les larmes et les souvenirs, avec le coeur entre les mains et l'âme au bord de la dérision.
Bien sûr, que je l'avais aimé. Et bien sûr, que je le haïssais toujours.
Bouleversée par ses aveux qui venaient de détruire ma vie, je levais les yeux vers le ciel en lâchant une larme. Les yeux brillants de chagrin, la bordure de mes lèvres étirée.
Cher destin, pardonne-moi. Pour tout ce que j'ai fait. Et pour tout ce que j'ai pu dire. Je regrette un bon nombre de mes actes. Et même si mes fautes m'ont été quelque peu bénéfiques, je m'efforce au quotidien de ne pas les haïr. Parce qu'avancer, c'est découvrir et souffrir. Et que j'en ai tout simplement assez de vivre.
En baissant la tête, j'inspirais profondément puis expirais faiblement. J'allais avoir besoin de force pour suivre ce qui m'attendait.
— Nous sommes une erreur tous les deux. Nous avons nous même causé notre rupture. Alors si aujourd'hui, on peut espérer retrouver le bonheur dans les bras de quelqu'un d'autre, il faut s'y lancer corps et âmes sans réfléchir plus longtemps. Parce qu'il y en a assez. Assez de larmes, assez de sang. Assez de nous... Indiquai-je d'une voix douce, beaucoup plus calme que je ne l'avais jamais été.
Auparavant, j'aurais explosé en larme. Ou j'aurais fuis. Mais maintenant, c'était différent des autres fois.
— Marinette, tu peux m'expliquer, bon sang ?! Intervint brutalement Luka, les sourcils froncés.
Aussitôt réveillée et sortis de mon cocon avec Adrien, je me sentis frémir.
J'allais avoir beaucoup de chose à lui dire... Adrien avait beau déjà avoir parlé de mon écart, il ne l'avait pas pour autant tant ébruité que cela. Par chance, il avait su se taire. Pour une fois.
J'allais essayer, Luka. Mais tout te dire me serait peut-être, un poil, trop éprouvant.
— Oui, bien sûr. Vient... vient avec moi, s'il te plaît. Lui demandai-je d'une voix douce, sans en être un peu rouge d'embarras.
D'une main tremblante, j'enroulais mes doigts autour de son poignet. Et quand la chaleur de sa peau frappa la pulpe de mes doigts, j'eus envie de pleurer. J'avais peur de ne pas y arriver, et rien que d'y songer me démoraliser terriblement. J'avais envie d'être libre de ressentir ce que je désirais réellement. Et non de pleurer sur mon caractère, sur mes fautes ainsi que mes choix. Mais à chaque fois que je remontais la pente, c'était pour immédiatement la dévaler en mode boule de neige.
En me retournant, avec un pouvoir sur lui, je n'osais pas le regarder droit dans les yeux. Tout en ayant conscience que mes aveux détruiront sûrement tout mon beau petit nuage avec lui, je perdais déjà haleine.
Mon coeur se fractionnait en dix milles petits morceaux. J'avais mal. Beaucoup trop mal pour trouver la force d'avancer. De combattre mes propres aveux, mes propres erreurs, ça me rongeait de l'intérieur. Tout simplement parce que fuir, c'était toute ma vie. Tout mon univers. Et que cela me représentait depuis bien longtemps déjà.
Ça allait être long, je le sentais malgré moi. Et le pire était, qu'il était incertain qu'il me pardonne. Misère...
Dire la vérité était si dur. Ça rassemblait un paradoxe entier. De plus, qui étais-je pour avoir autant confiance en quelque chose d'aussi mort. D'aussi éphémère qu'Adrien. J'allais une fois de plus y laisser une aile, pour la deuxième fois. Et peut-être que pour le coup, je ne puis plus seulement qu'être au bord du gouffre mais tout bonnement plongée à l'intérieur.
— BOUM ! Explosa bruyamment une sorte de bombe qui me propulsa dans les airs, très loin de ma position d'origine.
Mon corps s'écroula sur le sol, et j'étais bien trop assommée pour reprendre immédiatement connaissance. Tous les membres de mon corps me faisaient mal, ils étaient engourdis et je pouvais sentir mes côtés craquer à chacune de mes tentatives de mouvements.
Luka... Oh bon sang, je suis si désolée.
L'explosion ne pouvait venir que d'une seule personne, et je la connaissais. Le souci, c'était que je regrettais réellement à présent d'être venue.
Maintenant, mes proches, mes amis, mon petit ami, et... lui, étaient gravement en danger. Par conséquent, il fallait que je me bouge, mais je n'y parvenais pas. Je n'avais plus aucune force, toute mon énergie s'en était allée aussi vite qu'un lâche en danger de mort. Donc, j'étais fichue.
J'avais envie de pleurer.
Mon cerveau, activé en mode off ne put faire bouger mon corps pour éviter le coup de pied que je reçus dans le ventre, cinq minutes après ma chute. Me retournant violemment, je ré atterrissais sur le dos. À cause du choque, je serrais les dents pour ne pas hurler. Mes côtés me brûlaient, et alors que je sentais ma colonne vertébrale s'enflammer de douleur, je me mordis l'intérieur de la joue en serrant les poings.
Pour éviter de trop souffrir, je déviais sur mon épaule afin de laisser un peu mon dos se reposer en paix. La douleur qui l'accélérait ma colonne menaçait de la casser en deux si je tentais de désobéir à son ordre. Pour cela, pour ne pas me retrouver en fauteuil roulant, je restais immobile. En priant pour que la personne concernée me laisse tranquille.
— Alors Marinette, tu n'ouvres pas les yeux pour regarder ta vieille amie de longue date ? Me lança Sans-Coeur avec un sourire malicieux planté dans la voix.
Dépassée par les événements, j'avais oublié de rouvrir les yeux. Mais quand je fus le geste, quelle fut ma surprise de voir tout saccagé, tout détruit. Les corps de mes amis et même d'autres personnes, siégeaient sur le sol, inerte. On aurait pu les croire morts. Mais ils n'étaient qu'endormis... n'est-ce pas ?
— Laisse-la tranquille, toi là ! Intervint Alya en lui sautant dessus.
Je fus profondément touchée par son geste. Mais encore plus inquiète pour ce qu'avait prévu Sans-Coeur. Elle n'était sûrement pas venue seule, et Alya tentait sa vie en essayait de lui retirer la sienne.
Cela ne faisait plus aucun doute. Il fallait que je me lève pour aller l'aider et l'empêcher de mourir ! Mais mon dos. Comment allais-je faire pour me mettre debout, si déjà allongée je manquais de voir partir en fumer les éclats de mes jambes debout ?
Bon, n'ayant pas d'idée en tête, je me mis à me ramper sur le sol pour atteindre le stand de boisson. Peut-être qu'avec un appuie pour me relever, ça marcherait à me remettre debout.
— AHHH SALOPE !!! Grogna Sans-Coeur.
— Alya attention ! S'exclama bruyamment Nino.
— PAM ! Retentit le bruit d'un coup de feu.
J'avais atteins le stand et avais réussis à me relever en avalant ma souffrance pour l'emprisonner au fond de mon cœur. Accrochée fermement avec mes mains au bord, mes jambes reprenaient peu à peu leur service. Et tandis qu'au son du coup de feu j'avais tout de suite tourné la tête pour voir ce qu'il s'était passé, le spectacle qui s'offrit sous mes yeux m'en arracha la voix.
➖ Deux heures plus tôt ➖
Adrien
Seul avec mon verre, planqué dans un coin sombre de la fête, j'attendais de voir apparaître Marinette. Comme un con.
Et le temps continuait, malgré tout, de passer. Sans que je n'ai l'occasion de pouvoir la voir, une dernière fois.
Ce matin, j'avais longuement réfléchis, et j'avais finis par prendre une importante décision. Celle-ci me semblait être la meilleure, pour moi, il n'y en avait pas d'autre. C'était ma seule porte de sortie. Si je voulais avoir la chance d'être heureux un jour, et de permettre à celle que j'aimais de l'être aussi, je me devais de briser cette connexion qui nous unissait.
Je ne pouvais plus continuer comme ça, avec cette vie ressemblant plus à un fardeau qu'autre chose, et tout cet amour qui ne serait plus qu'un souvenir déchirant dans six mois. Tout cet enfer que j'avais moi-même amené ne devait plus exister. Et je me chargerais personnellement de l'éliminer avant de m'en aller aussi loin que possible d'ici.
Hollywood, la belle ville du cliché. Ma belle ville. Le chaos de mon univers, la souveraine de mon fardeau. La reine du coeur de mon couple. Tout ça, c'était en partie de sa faute et de ses illusions qui m'avaient perdre de vue le plus importance : le respect de la valeur.
A toujours vouloir le superficiel, le luxe, et le meilleur pour celle que j'aimerais jusqu'à la fin de mes jours, j'en avais oublié ses valeurs. Son bonheur m'avait traversé l'esprit pour me pousser à lui obtenir toujours plus. Toujours plus pour elle. Jusqu'à ce qu'on se bonheur soit aussi brûlant et dévastant que le mien à ses côtés.
Tout ce que j'espérais c'était lui rendre toute la joie qu'elle me permettait de ressentir. Autrement que sous les draps, autrement que dans mes bras. Je voulais concrétiser notre relation sans avoir à demander à mon père de me passer le moindre centime. Tout mon travail, tout ce sang, c'était pour lui offrir l'alliance de notre futur.
J'avais en tête qu'elle m'appartienne dans le présent, mais aussi dans le futur. Parce que l'avenir était si incertain que je voulais prévenir le moindre souci qui pourrait la faire partir. Me la retirer pour me laisser mourir, comme une merde.
Sans-Coeur -alias Mayura- qui de son vrai nom se nommait Nathalie Sans-Coeur était la petite amie de mon père, et avait toujours tout fait pour me dévaloriser à ses yeux. Pour que face à mon père, je n'ai plus aucun estime. Ça l'amusait autant que ça me détruisait sans que je n'en montre le moindre fragment de sentiment.
Avec le temps, ou plutôt grâce à lui, j'avais appris à cesser de dire la vérité. Se voiler la face et manipuler les autres rapportait bien plus de satisfaction que tout autre chose. Alors en empruntant ce chemin si biscornu et pourrit, je n'avais jamais été plus heureux en illusion que je l'ai été.
Mentir, pour leur arracher les mots.
Payer pour obtenir un respect sans limite.
Et enfin, manipuler pour recevoir tout ce que je désirais.
Ces trois choses m'avaient permises de survivre. Et avant de rencontrer Marinette, ça avait réussis à tenir en chaleur la flamme de mon âme déjà morte dans la réalité. Mais avec elle, je ne pouvais plus me permettre de mentir et de tricher. Parce qu'elle était d'une sincérité et pourtant d'une franchise si captivante, si poignante. Que de la manipuler, puis de la regarder dans les yeux, me faisaient ressentir toutes les émotions que j'aurais ressentis en apprenant ce que je lui avais fait mais en puissance mille.
Elle réussissait à me faire culpabiliser. À m'anéantir sans bouger.
Cette force qui s'émanait de son charme, cette étincelle qui me brûlait les prunelles à chacune de nos rencontres, et cette flamme qui au fond de son cœur, ravageait le fort intérieur de mon esprit. Ça me tuait parce que j'adorais redécouvrir mon caractère, et mon fond que j'avais osé oublier par lâcheté.
On disait qu'une rencontre pouvait bouleverser une vie. Eh bien, Marinette elle ne l'avait pas que bouleverser, elle avait détruit tout le faux. Sans s'en rendre compte, passer du temps avec elle m'avait permis de me démunir de mon armure sale, tachée de mensonge et de merde.
Et grâce à son amour, et aux sentiments que l'on partageait, j'avais pu me perdre en elle, dans ses bras chaud et réchauffant qui me rassuraient. Je pouvais fermer les yeux sans avoir peur d'être trahis. Contre sa poitrine, sa chaleur se mélangeait à la mienne, et ses mains qui caressaient tendrement les mèches de mes cheveux tandis je serrais mes bras enroulés autour de sa taille.
Un monde parfait. Un couple délivrant, comme une crème sur un bleue violacé par la négligence de son propriétaire.
Tout était si parfait que j'avais été jusqu'à tout détruire.
— Qu'est-ce que tu fais ici, Adrien ? me demanda Alya, les sourcils froncés.
— Rien, je fais rien du tout. Ça se voit, non ? Répondis-je en buvant une gorgée de mon verre.
— Ne me dit pas que tu attends Marinette, quand même ! Indiqua-t'elle, en croisant ses bras sous sa poitrine.
— Non. Je t'ai dit que je ne faisais rien, c'est pas pour te dire deux secondes après que je l'attends. Rétorquai-je en faisant tournoyer l'eau amère de mon verre.
Lui mentir ne m'apportait aucun remord. Ni aucune satisfaction. En fait, je m'en foutais complètement.
— Mais qui t'as invité ? Pourquoi t'es là ? Relança-t-elle suspicieuse.
— C'est Lucifer, il tenait à ce que j'assiste à la pluie d'étoile de minuit. Répondis-je bêtement en enclenchant le pas pour m'en aller.
Elle me faisait tellement chier avec ses questions.
— Eh attends ! S'exclama-t-elle alors que je m'arrêtais à quelques mètres, sans pour autant me retourner. Marinette est vraiment heureuse avec Luka, tu sais. Tu ne devrais pas te mettre en travers de leur relation. Je ne veux plus qu'elle souffre par ta faute.
Parler des raisons de ma venue m'arrachait le cœur et brûlait tout le calme que je me persuadais de posséder. Parce qu'à force de trop souffrir, on finissait par ne plus pouvoir être gentil. La gentillesse n'apportait que douleur, et malheur. A cause d'elle, on tombait bas, très bas. Peut-être trop. Mais au moins, on savait faire la différence entre le bien du mal.
A ma différence, Alya ne pouvait se douter un seul instant de toute la rancœur que j'inspirais en l'avenir. En la vie, ainsi que mon amour pour une fille ordinaire et si spéciale à mes yeux.
On pouvait se permettre d'envoyer chier les autres quand ils nous soulaient, mais leur mentir et les manipuler allait envers notre "moral". Car être méchant n'était aux yeux de la société pas bien, et beaucoup se chargeait de faire régner leur moral ainsi que leur savoir faire auprès des autres. Résultats, il fallait cacher la haine, la douleur et toute cette colère que beaucoup possédait afin de ne pas amèrement le regretter.
Mais moi, je disais non. Non aux mensonges qui étaient de ne pas assumer que j'étais quelqu'un de mal. Être une mauvaise personne m'apporterait sûrement des ennuis, ou pourrait même, peut-être me sauver la peau. Mais faire le bien et me ramasser des claques, ainsi que beaucoup trop de coup de poignard, ça n'en valait pas la peine. Pour moi, sous mon point de vue, jamais ça ne me servirait d'être aimable et poli. Puisqu'au final, tout le monde s'en foutrait.
Que tu dises bonjour ou non, la personne ne retiendra pas ta bonne action. Et toi, tu te prendras un vent pour avoir été bien élevé et trop con. Les bonnes manières n'étaient jamais récompensés, et pourtant, elles étaient si réclamées que c'en étaient insupportablement répugnant.
Rien que le son de leur première syllabe m'agaçait au point de devenir fou de rage.
_ Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas. Marinette est assez grande pour prendre des décisions seule. Elle n'a pas besoin d'une protectrice à deux balles qui ne réussira qu'à l'enfoncer. Lâchai-je avec haine, tout en restant calme, la rage aux tripes, la rancœur dans la gorge.
_ Tu ne me connais pas mais tu te permets d'avancer autant de jugement sans preuve. Rétorqua-t-elle beaucoup plus calmement que je l'aurais cru. Mais je t'avoue que venant de toi, je n'en attendais pas mieux. Elle m'avait bien prévenu sur ton compte, elle avait même complètement prévu cette réaction que tu as eu. Déclara-t-elle résignée, énonçant subjectivement une personne sans m'en révéler son nom.
Toutefois, il ne m'était pas difficile pour comprendre. Je fis très rapidement le rapprochement entre ce elle, et la personne visée. Puisqu'Alya n'était pas en train de me parler de Marinette, mais d'une personne que je connaissais très bien. Qui aussi était proche de moi que d'elle. Il était question d'une mauvaise personne, d'un espion qui s'était introduit entre deux âmes pour en briser leur amour. Condamné. Torturé en silence. Se nourrir des bouts de cœurs brisés qu'il restait.
Et je ne voyais qu'une personne capable d'être aussi vicieuse. Aussi intelligente.
Sans-Coeur. Nathalie Sans-Coeur. Fiancée de on père. Bourreau de mon couple. Belle-mère meurtrière. Femme de sang.
Quand on se rend compte que les personnes les plus proches de nous, ne sont que des ennemis, il est impossible de refaire confiance sans avoir des doutes. Les souvenirs perdures dans le temps et broie le présent d'un coup d'épée.
Alya était l'amie la plus proche de Marinette. Elle avait réussis à gagner sa confiance, ainsi que son affection. Ainsi, n'avait-elle déjà plus qu'à lui couper la tête en vendant la mèche ? C'était toujours les personnes les plus improbables les coupables. On disait que se méfier veillerait à nous épargner de nombreux malheurs, mais ça aussi, c'était faux.
La première impression nous forçait à rester sur nos gardes, puis le feeling nous en rendait sa première impression et nous permettait ou non de nous laisser aller.
Même si Marinette s'était méfiée d'Alya au début, elle avait vite fini par lui faire confiance parce qu'elle avait tout fait pour lui montrer qu'elle était digne de sa confiance.
Mais maintenant que je connaissais la vérité, je n'allais plus retenir le feu qui s'embrasait dans mon coeur. La nouvelle anéantirait Marinette, et tuerait une partie de son cœur. Mais tout ce qui la toucher elle me touchait moi, et ça je le refusais. Personne n'avait le droit de lui faire du mal.
Ni à elle. Ni à moi.
Nous étions des meneurs, pas des pions. Cette époque était révolue, elle n'existait plus car j'en avais décidé ainsi. Prendre des décisions, c'était faire un choix. Et faire des choix, c'était tranchés entre ce que nous désirions ou non. Et moi, je ne voulais plus d'une vie aussi détruite et ravagée par le mensonge, la haine et le sang. La vie ne durait qu'un temps. En réalité, chaque minute était comptée.
_ De qui parles-tu quand tu dis elle ? Lui demandai-je quand même en relevant le tête pour enfoncer mes yeux dans les yeux.
Un sourire malicieux étira ses lèvres. Ses yeux pétillèrent de malice, de revanche. Mon esprit se mit à compter les battements de mon cœur tandis que le silence s'emparait des alentours. Aspirant d'un souffle tyrannique, la monarchie s'envolait pour laisser place aux pouvoirs absolus.
_ De ta belle mère Adrien, de qui veux tu que je parle d'autre ? Répondit-elle calmement, les bras croisés sous sa poitrine.
Furieux à cause de son aveux, je serrais les dents en refermant puissamment mes mains. J'allais l'éclater cette petite salope faussement maligne. Elle avait osé s'allier à Sans-Coeur tout en faisant semblant de s'intéresser aux maux de sa soi-disant meilleure amie. Désormais enfermé dans un dilemme avec elle, il fallait que je prenne une décision sans laisser mes sentiments alterner mon jugement.
Marinette aimait Alya, mais elle se servait d'elle. Tué Alya me ferait perdre Marinette pour toujours, et je ne pouvais pas faire cela. J'avais déjà pris assez de risque. Mais comment faire ?
Je ne faisais pas parti de ces personnes qui savaient gérer leur colère, mes émotions me dépassaient toujours, pour aussitôt me foutre dans la merde. Réussir à accepter sa colère quand elle te mène par le bout du nez, c'était un peu comme demander à la famille d'une victime de pardonner au tueur. La douleur est aussi déchirante et insoutenable.
_ Je te laisse deux minutes pour t'expliquer avant de t'écraser la tête contre le sol. Lâchai-je brusquement.
Elle pâlit un peu et perdit son allure assurée qui me donnait envie de lui arracher les yeux.
_ Nathalie est elle-même venue me voir de son propre chef, elle m'a demandé de me rapprocher de Marinette. En échange, elle laissait ma famille tranquille et m'offrait une très grosse somme d'argent. Je n'ai pas pu refuser, tout simplement. Expliqua-t-elle en haussant les épaules, nullement touchée par ses mots.
La colère me rongeait la peau des os. J'avais envie de l'étrangler, de la torturer jusqu'à ce qu'elle en meurt. L'argent détenait en lui qui empoisonne un caractère.
_ Je vais te... Grognai-je en avançant d'un pas, dangereusement.
_ Si tu t'avises de le dire à Marinette, je n'hésiterais pas à balancer à l'appeler pour qu'elle se charge de ta copine. Tu ne me fais pas peur. Déclara-t-elle sans vaciller.
Le dilemme était compliqué, et si dangereux que j'en avais le tournis. Je voulais tout dire à Marinette, car on s'était promis de se battre ensemble dorénavant. Mais la vérité était sur le point de la tuer. Et envers contre tous les mensonges, jamais je ne pourrais me risquer à la voir mourir, jamais. Elle faisait partie de ma vie maintenant, de mon cœur, de mon âme, de mon corps. Je respirais Marinette et hurlais Marinette. Depuis notre rencontre, toute ma vie n'avait plus jamais vécue sans elle.
J'étais accro à cette fille. A tout ce qu'elle était, et là pourtant, après toutes les aventures que nous avions vécu, je me retrouvais pris au piège. Entre lui mentir, ou lui dire la vérité. Les conséquences qui lui tomberaient dessus me mènerait vers le bord. Et j'y tomberais sans son appuie, sans elle et ses mots savants. Je m'y casserais la gueule si fort, que je finirais par en mourir. De douleur, de chagrin, et de désarroi.
Sans ajouter un mot, malgré ma rage, je me détournais et m'en allais pour de bon. Alya remportait peut-être ce combat, mais la guerre elle, ne criait pas défaite. Au contraire, elle se ravisait pour revenir en force et l'anéantir au moins de l'éradiquer de la surface de la terre.
L'éliminer était ma seule solution. L'option qui sauverait mon amour, mais qui noierait ma conscience dans un flot de sang ou je perdrais peut-être pieds. Mais il faut savoir faire des sacrifices quand l'on souhaite réellement quelque chose. Alors... C'était décidé, je me laisserais prendre à sa place. Si après tout le tord que je lui avais causé, lui offrir ma vie était la seule échappatoire, qu'il en était ainsi.
Marinette
La balle enfoncée dans l'épaule d'Adrien le fit à cause du coup, s'écroulé presque à en tomber de tout son long, sur Alya. Les dents serrées, la tête baissée, le monde figé dans le temps, j'observais impuissante la scène alors que mon coeur s'abandonnait au silence. Adrien était blessé, sûrement par ma faute. Evidemment, par ma faute.
Oh, bon sang...
_ Je vois que tu continues de jouer au super héros, Adrien. Comme c'est vaillant de ta part en sachant que c'est déjà peine perdu. Déclara Sans-Coeur d'une voix malicieuse, mauvaise et répugnante même de loin.
L'entendre me donnait le tournis, elle me dégoutait au point que de la voir me retournait l'estomac.
J'ignorais si elle me faisait peur. En fait, je n'arrivais pas à différencier elle et le pouvoir qu'elle détenait sur moi.
Avais-je peur d'elle ou de la mort qu'elle m'affligerait ? Telle était le débat sourd que se livrait mon coeur et mon subconscient, tous deux éperdument conscients du danger qui guettait mes arrières.
_ Si quelqu'un doit la tuer, c'est bien moi. Rétorqua Adrien en relevant la tête avec un sourire dont il en essuya du dos de sa paume le coin ensanglanté.
Sans-Coeur se réprimanda avant de sourire faiblement, son arme toujours pointée en évidence sur lui et Alya protégée derrière lui. Un bon nombre de questions m'attaquèrent l'esprit tout comme le coeur. Les paroles d'Adrien attisaient ma curiosité tandis que mon intuition me criait que les réponses à mes questions me feraient du mal. J'hésitais entre intervenir ou lâchement m'en aller en le laissant se faire tuer et ainsi, permettre à mes doutes de se mourir avec lui, dans le fond de sa tombe.
_ Mais quel impoli je fais ! Ne vous ai-je toujours pas précisé les raisons de ma venue ?! S'étonna-t-elle d'un air faussement étonné en rangeant soigneusement son arme dans son jean, à l'arrière. Permettez-moi d'y remédier. Conclut-elle posément, sous nos regards à tous.
Mes yeux se tournèrent et se pointèrent sur Alya alors qu'elle en faisait déjà de même. Quand ses pupilles rejoignirent les miennes, la couche luisante de ses yeux devenus vitreux me fit part de toutes ses condoléances qui me retourna l'estomac.
Ainsi, elle acquiesçait ces accusations.
Elle m'avait donc, bel et bien trahis.
En faisant un tel geste, elle m'empêchait volontairement sans mon accord, de ne pas pouvoir l'épargner. Les dernières lueurs d'espoir vivants au fond de mon cœur, moururent aussitôt. Elles laissèrent ainsi place à un profond mal-être. Un état d'âme si bas, que je manquais de hurler.
Après tout ce temps.
Tous ces maux d'amitiés, de confiances, de doutes, de remords, je me revoyais encore quelques heures plus tôt, pleurer dans ses bras en me lamentant de ne pas lui avoir dit la vérité avant.
Un goût amer me traversa la gorge, j'en eus presque la bile tant je fus dégoutée par son geste, par cette situation plus qu'éprouvante et humiliante pour moi. Depuis le début, je me rendais compte à présent, qu'il n'avait jamais plus été question d'amitié. Toute cette relation ne rimait qu'à un vilain mensonge qui me transperçait l'âme tel un poignard dans le cœur.
J'avais si mal de la perdre alors que je venais à peine de la retrouver. Me séparer d'elle ne me laissait pas indifférente. Malgré le mal, les décisions prises et mauvaises, une personne restait une personne. Et je savais, enfin, j'espérais, pouvoir un jour trouver la force de laisser à mon âme le droit de se remettre de cette trahison qui m'époumonait le souffle.
Je me sentais plus que retournée. J'étais mutilée au cœur. J'étais piégée entre tant de sentiments contraires que je n'eus pas la force et le courage de cacher les larmes brillantes qui s'écoulèrent de mes yeux alors que je ramenais mes mains contre moi.
Alya était mon amie, normalement... Mais la question était, l'avait-elle un jour vraiment été ? J'en doutais si fort que mes jambes en devinrent bien trop flageolantes.
Par manque d'énergie, je dus m'appuyer contre le stand pour m'empêcher de m'écrouler au sol. Mes mains tremblaient, tandis que je sentais mon cœur battre à vitesse grand V dans ma poitrine. Avec cette bouffée de chaleur qui manqua de m'étouffer, je n'avais pas encore pu remarquer l'allure dramatiquement accélérée qu'avaient décidé d'emprunter de mon cœur.
De plus, je ne connaissais même ses raisons qui l'avaient poussé à faire une telle chose. Peut-être il y avait-il un malentendu, quelque chose, je ne savais pas !
Tout ça ne pouvait pas être vrai...
_ Cela faisait un temps que nous ne nous étions plus retrouvés tous ensemble, enfin réunis. N'empêche que, la raison qui m'a poussé à venir vous rendre une petite visite est celle qui t'as aussi poussé à venir, Adrien. Annonça Sans-Coeur en le regardant droit dans les yeux.
Je fronçais les sourcils. Qu'est-ce que cela voulait dire ?
_ Quand comptais-tu me prévenir de ton départ, demain alors que tu serais déjà loin ? Peut-être ce soir avant de t'engager sur l'autoroute ? Proposa-t-elle.
Je restais silencieuse en tournant lentement mon regard sur Adrien, complètement perdue.
Depuis quand avait-il pris une telle décision ? Alors comme ça, il voulait partir ? Mais quand ? Comment ? Sans... moi ?
Sans-Coeur se retourna dans ma direction et me sourit gentiment. Le souci était la malhonnêteté qui ressortit de son sourire rouge transpirait le péché. Le malheur du monde.
_ Tu étais au courant toi, qu'il allait partir ? Me questionna-t-elle tout en connaissant la réponse.
Une fois de plus, notre contact visuel suffit à lui répondre. Elle savait bien que non. Et cette raison lui suffisait pour satisfaire cette nouvelle fissure qui venait d'apparaitre entre Adrien et moi.
Je ne savais pas comme est-ce qu'elle s'y prenait, mais Sans-Coeur savait très bien comment semer le trouble dans un couple, notamment celui qui réunissait Adrien et moi.
_ C'était prévisible. Soupira-t-elle. Mais aussi, n'avez-vous pas une grande nouvelle à annoncer à tout le monde ? Demanda-t-elle en tournant son visage vers Adrien puis vers moi. Vous avez un aveux à faire à tout le monde non ? Mais oui, allez ne faites pas les timides, profitez du fait que nous soyons tous réunis pour nous révéler les vrais sources de votre relation ! Renchérit-elle.
Adrien me regarda et j'en fis de même. On ne pouvait pas faire cela, et une fois de plus, Sans-Coeur le savait. Lui et moi avions détruit nos vies. Lui ses barrières, et moi, mon couple. Avant l'explosion, j'avais déjà prévu de parler à Luka pour lui dire toute la vérité. Car en aucun cas je ne voulais que cela se sache ainsi. Mais il semblait que mon cauchemar prenait forme et ne tarderait pas à devenir réalité dans peu de temps...
Il fallait que j'agisse, mais je ne savais pas quoi faire.
_ Oh j'ai compris, vous voulez que je le fasse pour vous ! Pas de soucis. Lâcha-t-elle avant d'applaudir dans ses mains. Je vous annonce à tous qu'Adrien et Marinette se sont enfin remis ensemble ! Déclara-t-elle sous les soupires étonnés et les gros yeux de tout le monde, notamment de ceux de Luka qui venait de se relever, blesser aux côtes.
_ Non, ce qu'elle dit est complètement faux ! Adrien et moi ne nous sommes pas remis ensemble, ce qu'elle dit ne sont que des mensonges ! Me sentis-je obligée d'intervenir en avançant dans leur direction, le coeur au bord de l'explosion.
_ Ah bon ? Mais que signifie coucher avec son ex, alors ? Questionna-t-elle à voix haute afin que tout le monde l'entende correctement.
M'humilier la satisfait tellement. C'était un spectacle dont elle se délectait de chaque moment, de chaque instant, qui pour moi, me paraissait déroutant et presque impossible.
Epuisée, je soupirais en passant une main désemparée dans mes cheveux. J'étais bloquée et complètement démunie, je ne savais plus quoi faire. C'était la catastrophe.
_ Mais ferme ta gueule, connasse ! Siffla Adrien en se jetant sur Sans-Coeur.
La discussion s'arrêta nette, prise de court par la colère d'Adrien qui ne démontrait aussi puissante que mon désarroi. Adrien prit rapidement le dessus, mais il le perdit presque aussi vite. Sans-Coeur avait beau être une femme, ses coups trahissaient le passé qui se logeait sous sa peau. Son sang était noir, et ça se voyait. Ses ongles longs et pointés, prêts à son plantés dans la char de ses adversaires par expériences.
Ils se mirent à se battre devant tout le monde. Complètement affolée, j'accourais dans leur direction pour les séparer et ainsi leur éviter un accident. Adrien était déjà blessé, en plus, il ne possédait pas d'arme contrairement à son adversaire qui n'hésiterait pas à l'utiliser quitte à tricher.
Attrapant fermement les épaules d'Adrien, je me mis à lui crier d'arrêter. J'étais presque en train de les supplier tous les deux pour se calmer pour qu'on discute calmement. Mais c'était peine perdue, et le fond de mon esprit le savait déjà. Quelqu'un devait mourir ce soir, c'était dessiné dans le ciel. Mais je ne pouvais pas laisser faire ça même si c'était dit et redit, là, l'instant était si présent, qu'il s'enfonçait dans le sol pour s'y enraciné.
_ Arrêtez ! Arrêtez de vous battre, l'un de vous pourrait mourir, je vous en prie calmez-vous ! Reprenez vos esprits, ça suffit ! Leur criai-je jusqu'à m'en arracher la voix.
Nathaniel était mort parce qu'Adrien avait voulu voler Sans-Coeur. Parce qu'il avait voulu m'offrir un bonheur menteur sans l'argent de son père. Tout ça, par simple inspiration à être libre et autonome. C'était si égoïste de sa part que je me refusais aujourd'hui à le voir mourir. Certes, il le méritait peut-être, mais pas maintenant. Avant de retrouver le repos, il devait encore savourer les douleurs de la vie et la souffrance de la difficulté à obtenir ce que l'on veut.
Mourir aurait été trop facile. Plus facile que partir.
A la suite de la mort de Nathaniel, Adrien et moi avions été dans l'obligation de conclure un marché : celui de nous tenir à l'écart loin de l'autre en échange des vies de nos proches. Et jusque-là, nous avions réussir à nous tenir loin de l'autre. Et peut-être qu'avait un bon coup de pouce de la chance, cette "harmonie" aurait pu perdurer encore quelques temps de plus.
Malheureusement, nous avions été trop faible. Et les conséquences nous avaient rattrapé au galot, pour nous étouffer jusqu'à nous tuer.
_ NOON ! Hurlai-je quand Sans-Coeur sortit son arme et la pointa sur Adrien, sur le point de tirer.
Etant entre les deux, je pris immédiatement le parti d'Adrien et m'interposa devant lui au même temps que le coup de feu parti. Je reçus une balle dans le corps, ou, je ne savais pas, mais ça faisait mal. Très mal même..
Mon corps fut projeté dans les bras d'Adrien, mais mon souffle m'échappait déjà trop rapidement. Adrien se mit à genoux et allongea mon coeur sur le sol.
_ Bon Dieu, Marinette. S'épouvanta-t-il impuissant et fort inquiet pour ma vie.
_ Je vous avais prévenu, tu aurais du te tenir à l'écart d'elle. Tu portes malheur, Adrien ! Lui cracha Sans-Coeur avec haine.
Mais Adrien qui n'était pas de son avis sortit de sa veste un gun, puis sans réfléchir, il tira sur Sans-Coeur. Son sang éclaboussa sur mon visage alors que je sentais ma vie me filait entre les doigts. J'entendis l'arme d'Adrien tombé au sol, tout comme le corps de Sans-Coeur. Malheureusement, mes yeux étaient en train de fermer.
Mon coeur battait de moins en moins vite, mon souffle s'affaissait vite, trop vite. Mon destin s'annonçait déjà scellé. C'en était fini de moi. Mon heure était venue, je devais m'en aller alors...
_ Ne me quitte pas, Marinette. Je t'en supplie mon amour, tient bon, reste en vie... Me supplia Adrien en me prenant dans ses bras, les larmes aux yeux. Marinette, ne m'abandonne pas..
De toutes mes forces, je combattais le sommeil qui s'emparait de force de mon corps. Moi aussi, je ne voulais pas l'abandonner. Moi aussi, je voulais rester en vie. Moi aussi... Je l'aimais encore au point que le quitter d'une balle me donnait envie de pleurer malgré le temps compté.
_ Je t'aime, Marinette. Bordel, je t'aime encore, et jamais je ne pourrais cesser de t'aimer ! T'entends ? Jamais ! Putain, on a vécu bien trop de chose pour que tu partes de cette façon. Il te reste tellement de chose à vivre. Je dois encore te prouver que je suis bien l'homme qu'il te faut, il faut que tu me laisses le temps de te reconquérir. Déclara-t-il.
Un faible sourire étira mes lèvres alors que mes paupières papillonnaient à cause de mes larmes. Alors que j'étais en train de me vider de mon sang, je trouvais le moyen de pleurer. Comme si je n'avais pas assez pleurer comme ça.
Même avant de quitter ce monde pour en rejoindre un autre, il fallait que je trouve le moyen d'y lâcher mes dernières larmes pour bien me rassurer que pour l'instant, j'étais encore suffisamment en vie pour continuer à pleurer.
Adrien colla son front contre le mien, et plongea ses yeux dans les miens. Sesy yeux brillaient, peut-être d'amour ou peut-être de chagrin.
Il était très inquiet pour moi, mais camoufler ses sentiments en se servant de son amour pour moi comme bouclier contre la douleur. Pourtant, tout comme moi, nous savions tous les deux qu'à mon dernier souffle, plus rien ne le protégerait de sa douleur. Et encore moins des conséquences de la mort de Sans-Coeur et de la mienne.
Plus rien ne le sauverait. Pas même la mort.
_ Je ne t'oublierais jamais, princesse. Tu resteras gravé dans mon coeur pour toujours. Car c'est pour l'éternité que je t'aimerais. Aujourd'hui, et pour l'éternité... Il m'avoua avant de poser ses lèvres sur les miennes.
Fermant alors les yeux, je sentis une larme s'écouler du coin de mon oeil. Cette goutte d'eau qui dévala lentement mon visage pour s'éteindre à la racine de mes cheveux, aspiré par ma propre chair.
Moi aussi, Adrien. Moi aussi, je t'aimerais pour l'éternité.
Et alors que je lui promettais en secret de l'aimer même dans la mort, résonna les douze coups de minuits qui signaient normalement l'abandon du passé pour un nouveau départ.
Un départ qui se ferait sans moi.
_ Je t'aimerais jusque dans les cieux, je te le promets. Me jura-t-il essoufflé en reculant son visage, ses mains posées sur mes joues, son souffle contre mes lèvres.
Malgré la douleur qui m'étouffait le coeur, je me munis de mes dernières forces pour lui souffler mon amour avant de m'en aller, pour rejoindre Nathaniel dans ce monde que j'avais tant haï par le passé.
_ Je... t'aime... Adrien... Murmurai-je en y laissant mon dernier souffle dans d'aussi beau mots.
Tous les deux, c'étaient pour la vie comme pour la mort. Nous avions beau être persuadé que notre amour était sincère, la chute de notre romance se devait de mal se terminer.
Et cela, nous le savions tant tous les deux... Que malgré l'adversité, la passion, et les mensonges, nos sentiments ne pouvaient pas ne pas perdurer jusqu'à l'infini.
Même dans les cieux, nous nous l'étions promis.
Adieu, mon amour...
Adieu, Adrien.
FIN .
~*~
Bonsoir !!
Oh la la, je suis tellement contente de vous retrouver, et même, d'enfin pouvoir vous publier ce chapitre final, tant attendu, et si difficile à rédiger ! 0o0
Je vous avoue que c'est la première fois que je me casse autant la tête pour écrire un chapitre, haha ! Avec la fin, que j'ai peiné à trouver à cause de pleins d'autres détails que je voulais rajouter mais que j'ai été contrainte d'effacer. Finalement, je ne vais pas vous mentir, j'ai finis par y aller au feeling. Et puis ça a donné ça. Et c'est pas ouf ouf, mais bon. Si le temps m'en accorde l'occasion, je me relancerais dans une réécriture de ce chapitre en ajoutant certains détails par-ci par-là. Mais pour le moment, je vous abandonne avec celui-là.
Certain(e) ont du le remarquer, mais en effet, les dates du défi ont été dépasser depuis bien longtemps, mais ça ne fait rien. Au moins, j'ai réussis à terminer une histoire en quelques mois, sans prendre un an ! ^^'
On peut applaudir, ouais, ouais !
Mais avant tout, je tenais à vous remercier pour tout le soutien que je reçois de votre part au quotidien. Merci pour tous vos messages d'amours, drôles, qui me comblent d'une joie immense ! Ça me fait réellement plaisir, et même si parfois je ne réponds pas, sachez que je vous remercie profondément.
Cette histoire marque l'évolution de mon style d'écriture et m'a fait remarqué que sans l'appuie de certaines personnes, je n'aurai jamais pu arriver jusqu'ici. Alors... Je ne peux rien vous dire autre que merci. Merci pour tout.
Je vous souhaite de toujours croire en vous, et en ceux qui croient en vous ainsi qu'en toutes les capacités que vous possédez. Passez de bonnes vacances !
Je vous embrasse, et à très bientôt sur une de mes prochaines histoires !!
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