Chapitre 11 : Course Poursuite

~ Ce chapitre n'est ni relu, ni corrigé ‼️ ~


Mode survie activé. Que ta peur soit ma force.

~*~

Marinette

La perte de notre marché signait le début du génocide mortel et sanguinolent qui allait bientôt s'abattre, telle une traînée de poudre, sur toute l'entièreté de la ville d'Hollywood.

Et pendant ce temps-là, je perdais complètement le contrôle. J'avais peur pour mes proches, et encore plus pour tous mes proches ayant comme première lettre dans leur prénom la lettre A. Sans-Cœur avait été clair ; la première victime tout en haut de sa liste serait une personne autour de nous, et la première lettre de son prénom serait un A. Un grand et dangereux A, qui signait le gibier qu'était soit ma meilleure amie, Alya, soit mon ex-petit ami, Adrien. Dans tous les cas, je perdrais quelqu'un qui m'étais cher, et je ne pouvais aucunement m'en résoudre. Après la mort de Nathaniel, je m'étais promis de toujours faire en sorte à rester loin des meurtres, des barons et surtout de Sans-Cœur. Mais visiblement, j'avais lamentablement échoué, et mes proches allaient en payer le prix de leur vie par ma faute. Je m'en voulais autant que j'avais peur. Au fond de moi se logeait une boule pesante, lourde de remord, chargée de sens, et bien trop brûlante pour que je puisse réussir à m'en défaire.

Les jours étaient passés, une semaine plus précisément, et Adrien n'avait pas l'air inquiet. Le plus étonnant, était qu'il continuait de vivre, de rire, de passer du temps avec ses amis d'un air innocent et juvénile qui m'accablait. Comment pouvait-il être si calme en sachant qu'une personne de son entourage allait, peut-être très bientôt, mourir ? Que lui, était, probablement, la première et prochaine cible sur la liste ?

Son air paisible me troublait, ça me renversait le peut de raison que j'arrivais encore à contrôler à l'intérieur de mon cœur. Cette situation, me mettait les nerfs à rude épreuves, et le pire. C'était que cela n'était que le commencement, qu'une seule semaine donc sept malheureux jours venaient de s'écouler. Et plus le temps passait, et moins l'espoir que nous nous en sortions tous saints et sauf me hantait. Mon fort intérieur priait l'inconscience du hasard, mais hélas, la mort ne pardonnait ni les faibles, ni les forts, et si quelqu'un devait mourir, il mourrait.

À mon plus grand désarroi, prier et travailler ne m'aidait pas à mieux soutenir les événements qui s'abattait en rafale sur moi.

J'avais l'impression que le ciel était en train de me tomber sur la tête. Qu'il l'assommerait d'un coup en arrivant à seulement quelques centimètres de mon crâne. J'étais si nerveuse et fragile, qu'un vend frais aurait pu me briser en mille morceaux.

Pourtant, j'avais beau surveiller mes arrières, veiller à mes amis les plus proches et surtout à ma famille, toute cette angoisse avait prix. Et celui-ci me comptait mon sommeil, et le calme silencieux d'une tranquillité plus que nécessaire pour un Bon fonctionnement. Je n'arrivais même plus à manger tant l'ardeur de mon insouciance m'horripilait jusqu'à l'éventration. J'aurais pu vomir, pleurer et crier, tout ça en même temps, à n'importe quel moment. J'étais tellement au bord du gouffre, que je pense que j'aurais été bonne à être internée.

Contrairement à Adrien, je n'arrivais pas à vivre dans un monde où il fallait surveiller ses arrières en permanence. Surveiller mes ombres m'étais déjà coûteux, alors devoir m'occuper de son petit cul d'égoïste c'était de tout bonnement impossible pour moi. Je n'arrivais plus à vivre. Et pleurer n'arrangerait rien à la situation, j'étais bloquée. Piégée dans un enfer que je n'avais jamais voulu, que l'on m'avait imposé par orgueil et vanité. C'était injuste. Si injuste...

La sonnerie de mon téléphone, qui m'alertait l'arrivée d'un sms sut me ramener sur terre, m'épargnant d'innombrables tourments. Mais aussi sauveur qu'accusateur était le destin, le message que je reçus, n'eut pas l'effet que j'avais espéré. Bien au contraire, il signait l'arrêt d'un bon nombre de question. Mais en réveillant d'autre, et elles étaient bien plus gourmandes et dix fois moins indulgentes.

Salvatrice et mère d'une vague qui engendrerait notre fin plus vite qu'il n'y paraissait, je découvrais et lisais un message venant de la part d'Adrien. Oui, oui, d'Adrien. J'essayais de jouer la carte de l'indifférence, cependant rapidement la réalité qu'était la vérité me rattrapa et me balafra le coeur.

Je devais lui répondre. Il savait que j'avais vu son message, j'avais malencontreusement ouvert l'application. J'étais confinée et piégée. De part cela, je me concédais, bien que je lâchais un soupire désapprobateur et lassant, à lui répondre. Il n'était peut-être pas encore trop tard, si je voulais reprendre la situation en main !

Notre conversation était d'une froideur à s'en geler le sang, je prenais moi-même un malin plaisir à lui répondre, n'arrivant à retenir le venin que je me languissais de pouvoir lui envoyer en plein visage. Nous n'arrivions tellement plus à nous supporter que ça en devenait lassant et compliqué. Je lui en voulais de m'avoir entraînée avec lui dans cette merde, et lui m'en voulait de ne pas l'épauler et le soutenir comme je l'aurais dû, ou plutôt, comme il l'aurait voulu. En réalité, il n'y avait aucune obligation qui me poussait à ne serait-ce que de lui répondre. Mais j'avais tout comme lui, besoin de protéger mes proches, et tant qu'ils ne seraient pas à l'abri, je ne pourrais me reposer.

L'attirance remplie d'amertume qui nous aimantait, ne faisait qu'enflammer nos échanges déjà discordant et empoisonnés. Nous devenions tous deux aussi prudent que pourris. Et ni lui, ni moi n'avions l'avantage sur les événements pour une fois. C'était du but au blanc que nous nous crêpions le chignon en sachant pertinemment que c'était une guerre perdue d'avance. Puisqu'aucun de nous deux ne remporterait jamais quoique ce soit face à l'autre. Se baser alors nos échanges, nos appels, nos messages, même nos vies qui malgré tous mes efforts, se trouvaient encore liées.

Étouffant de notre silence obscur, maussade et songeur, tous nos non-dits, ainsi que nos promesses profondément ancrées dans nos cœurs épurés d'amour et de compassion.

Adrien et moi n'arrivions pas à être ensemble, notre passion aussi dangereuse que tremblante, ne reposait que sur une fragile base, qui nous détruisait un peu plus à chaque fois. Il avait eu un temps, où je l'avais aimé plus que ma vie, que j'aurais tout donné pour l'avoir auprès de moi pour l'éternité.

Mais nous n'avions pas d'éternité à user, et je n'en avais plus à lui en accorder. Parce qu'il fallait se faire une raison, ce qui nous réunissait encore était notre haine. La soif que Dieu seul pouvait connaître ; elle dépassait nos facultées intellectuelles. Elle n'était plus que le seul lien qui nous reliait. Et bientôt, lorsque nous aurons réussis à anéantir tous les plans de Sans-Coeur, plus rien ne pourra jamais nous retenir. Et cela installait un goût dans ma gorge qui entravait ma salive d'un poison étouffant. Aimer son âme-sœur nous obligeait à passer dans un chemin véridique qui nous évitait les petites ruelles courtes et mensongères, qui étaient bien plus rapides et moins dangereuses pour nous. Mais évidemment, nous avions choisis, et aujourd'hui, surtout ce soir, je commençais à regretter plus qu'amèrement mon choix.

Éprise dans une tornade que je pensais pouvoir dompter, je me rendais compte que ce n'était pas du tout le cas, et qu'inévitablement, je mettais en péril la vie de tous ceux que j'aimais. J'assouvissais le désir sanguinaire d'un baron plus que timbré, asservit au sang et à la mort. Malheureusement, plus aucun retour en arrière n'était envisageable.

Remémorant mes souvenirs passées, je posais ma tête contre le mur blanc de ma chambre en lâchant un terrible soupire. Mon désarroi était plus grand chaque jour, plus dissolvant et dix fois moins protecteurs, j'allais bientôt y passer -moi aussi. Peut-être que j'étais la prochaine sur la liste, peut-être que Sans-Coeur voulait en terminer vite, même si cela ne me surprendrait pas en vu des années que nous avions déjà perdu. 

Mon coeur me criait que le camping proposé par Nino, serait dangereux, que nous risquions nos vies, que nous entrions sûrement dans un piège. Mais je n'avais aucune force pour l'en arrêter, je n'avais strictement aucun élément pour l'en empêcher. Si je voulais couper court à tous ces risques, j'allais avoir besoin d'aide, et surtout de soutien. Car seule, je ne réussirais jamais à m'en sortir, c'était impossible, j'avais les épaules trop frêles et le dos pas assez large.

Je mourrais.

Adrien aussi.

Mais était-ce probablement comme cela que nous devions finir tous les deux. Lui, plus que moi. Moi, moins que lui. Il avait tant menti, tant trahis, et tant brisé sans se soucier des conséquences, qu'il méritait le malheur qui était en train de s'abattre sur lui. L'orgueil qui l'avait poussé à m'embarquer contre mon gré dans toutes ces affaires, me brûlant le coeur sans crainte. Il devait penser que je le laisserais me détruire, et il avait raison. Pendant un temps, un an plus tôt, il était vrai que je lui aurais accordé ma vie. Que j'aurais pleurer à sa place, j'aurais été jusqu'à échanger sa vie contre la mienne tellement je l'aimais, et à quel point je ne pouvais vivre sans lui.

Toutefois, le temps était passé, et les sombres vérités du passé m'avait été révélées. Tous ses défauts, ceux que je craignais en connaissance de cause, s'était réveillés, et m'avait atterri dans le coeur, telle une flèche perfide. L'opium incrustée dans la pointe de cette flèche noircie d'une vérité interdite, m'avait oppressé le coeur jusqu'à le pousser à auto-exploser dans ma cage-thoracique. Et pour s'assurer que plus jamais je ne puisse m'en remettre, deux grosses bombes m'étaient tombées sur la tête.

L'adultère d'Adrien avec Kagami ; le secret de toutes ses absences.

La réponse de la mort de Nathaniel ; le pacte passé avec Sans-Coeur.

Par sa faute, j'avais pactisé avec le diable en personne, le monstre le plus connu et reconnu de tout Hollywood. Pour quelle excuse ? Celle d'ambitions meilleures, d'une vie plus grande. Pour deux vœux simples et sources d'une débilité bourrée de naïveté sans nom.

Je voulais lui crier ma haine, ma rancoeur et mon désarroi en pleine figure, et aussi lui faire amèrement regretter toutes ses erreurs.

Pourtant, le destin ne m'en accordait pas le temps. Avait-il décidé que je n'avais aucunement le droit de refaire son portrait à Adrien ? Si c'était le cas, il commettait une grosse erreur, car je n'allais pas en rester là. Nathaniel serait vengé -c'était ma promesse. Et Adrien paierait pour tous les démons qu'il avait réveillé et distribué dans tout Hollywood pour s'attirer les bonnes faveurs de Sans-Coeur.

Il devait être vingt-deux heures lorsque Adrien m'avait finalement raccompagné chez moi le soir de la réception. Dans la voiture, je m'étais surprise à ressentir une touche d'animosité que je n'avais plus osé frôler du doigt depuis plus de douze mois. Pour une fois, alors que j'étais assisse dans sa voiture et qu'il me reconduisait jusqu'à chez moi dans un silence de mort, je pouvais de nouveau éprouver ce soulagement possédant son parfum mentholé et boisé que j'affectionnais à la folie.

Le passé des sentiments venaient de me rattraper. Il était revenu durant deux malheureuses minutes pour refondre en moi une douleur consciente de la souffrance qui s'évadait dans mon sang. Ainsi que de tout le fer qui m'horripilait le bord de la rétine.

Je voulais être courageuse. Mais les épreuves de la vie, m'avait enseigné la fuite. Je lésais l'indifférence tout en murmurant le pardon en mon fort intérieur. Être quelqu'un de bien, était bien trop éprouvant dans notre monde. Fuir, abattre, voler, restait la plus courante des façons d'obtenir ce que l'on voulait, et l'un des gestes les plus dégoûtants aussi. Cependant, combien de personnes ne se battait pour survivre qu'à travers cette notion ? Beaucoup, beaucoup trop. Mais quand on refusait de vous laisser faire ce qui importait au plus haut grade à votre survie, il devenait nécessaire de détourner les règles en transformant les lois.

Il fallait toujours faire des sacrifices, et c'était pour cette raison qu'aussi amoral que viscéral, Sans-Coeur avait réussi à perforer mon cœur et découvert dans les décombres poussiéreux de mon cœur, le reste de mon amour pour Adrien.

Et elle aurait pu me torturer, me violer, me faire oublier, ma raison elle, jamais elle n'aurait pu la contraindre à la forcer. Peut-être que mon coeur l'oublierait, mais jamais mon âme. Adrien et moi, étions malgré nous, de vraies et puissantes âmes-sœur. On s'aimait en se détestant, sans plus pouvoir nous défaire de cette affection -bien que tordus, je devais le reconnaître- nous permettre de rester debout.

Parce que l'illusion d'avoir encore les pieds sur terre, nous permettait parfois de rester debout. Aussi frissonnante qu'éprouvante, mon quotidien me poussait encore à fouiller du plus profond de moi, le reste de possibilité qu'il me restait pour survivre à l'explosion à venir...

Sans-Cœur frapperait, bientôt. Je me devais me tenir prête à la coincée, et la vendre au enfer, et lui forcer une si belle cage, qu'elle y rentrerait à l'intérieur au levé de mon petit doigt. Il fallait que je me creuse les méninges pour l'obliger à s'arrêter, pour freiner la trajectoire de sa lame. Et si je n'y arrivais pas, je me devais de modifier sa trajectoire, afin qu'elle aille s'écraser ailleurs. Sur le sol, par exemple.

Calme et pensive, je pris du temps à me rendre compte que mon téléphone vibrait dans ma main. Mes yeux retrouvèrent leur vue et y lisèrent avec une effroyable envie de vomir le nom d'Adrien. Il s'affichait et sa photo en arrière-plan, qui me souriait d'un air angélique, accompagnait la lueur ternis de son regard vert émeraude.

Il avait de beaux yeux, ce connard.

Mon téléphone continuait de vibrer dans ma main alors que je me demandais pourquoi est-ce qu'il m'appelait à cette heure. J'appuyais sur l'icône verte, le coeur lourd, et les yeux armés de poignard, j'étais très remontée contre lui. Me remémorer autant de mauvais souvenirs semblait avoir échauffé mon humeur déjà maussade de la journée.

— Allô ? Débutai-je froidement en apportant mon téléphone à mon oreille.

Adrien prit quelques secondes avant de me répondre, je pouvais entendre son souffle de l'autre côté du téléphone, ce n'était pas alarmant, mais suffisant pour me pousser à me demander si : il était vivant ou mort ?

— Ouais, allô. Descends, il faut que je te parle. M'annonça-t-il d'une voix froide, qui fit frémir tous les poils de mes avant-bras.

— Tu es devant chez moi ?! M'empressai-je de lui demander en fronçant les sourcils. Je me levais mon lit en gardant l'écran de mon portable contre mon oreille et m'avançais jusqu'à ma fenêtre pour inspecter les alentours. Je découvrais l'allée en pierre devant chez moi déserte, néanmoins, une voiture était garée dans ma rue, mais je n'étais pas sure qu'elle appartienne à Adrien. Il faisait vraiment noir dehors, il était dur de discerner quelque chose.

— Je suis devant ta porte, presse-toi un peu, je ne vais pas t'attendre dix ans. Tança-t-il agacé avant de raccrocher. Je me détournais en reculant mon téléphone de mon oreille. Mon écran affichait à nouveau l'écran de verrouillage de mon téléphone, signe qu'il avait bel et bien mis fin à notre conversation téléphonique.

Quel connard !

Pressée, et pourtant si peu sûre de moi, je me dirigeais vers la sortie de ma chambre, vêtue seulement d'un sweat-shirt gris fermé et d'un short noir, je n'avais grande allure. Mais ça ne faisait rien, le but n'était pas de lui plaire mais simplement de lui parler. Pour être plus à mon aise, j'avais relevais mes cheveux sur le dessus de ma tête et les avait roulé en boule sur eux-mêmes pour finalement les enfermé autour d'un élastique rouge sang. Mon chignon faisait peine à voir, vraiment. Des épis de cheveux volaient de part et d'autre, on aurait dit que mes cheveux criaient vengeance d'être maltraité de la sorte avec aussi peu de délicatesse.

Et d'un côté, je comprenais leur souffrance, ce que c'était d'être roulé en boule sur soi-même, et d'être enfermé sans possibilité de sortir. Je connaissais si bien la sensation, que je relevais les bras et retirais l'élastique pour les libérer.

Être prisonnier était l'une des pires choses que l'on pouvait faire au monde. Coupé de toute liberté, l'air que nous respirions ne nous était même plus propre. Il délivrait au bon vouloir de notre tyran, notre chance de, nous garder ou non, en vie.

Le cerveau comprimé par de mauvaises pensées, j'arrivais devant les escaliers et lorsque j'allais pour les descendre, un grincement résonna. Il provenait du rez-de-chaussée. Ce bruit attira mon attention d'un peu trop près. Je sentis mon cœur s'affoler dans ma poitrine alors que j'étais immobile, en train de fouiller l'obscurité dans lequel j'étais sur le point de plonger la tête la première. Et alors que le silence sifflant se refermant autour de moi, je me tournais et tendais le bras vers la poignet de la porte de ma chambre. Doucement, essayant de faire le moins de bruit possible, je me coupais de la dernière source de lumière qu'il me restait, tout en sachant que si il y avait une autre personne dans ma maison, j'étais condamnée. Et quand le verrou de la porte de ma chambre résonna, je sus que la porte était complément fermée. La lumière à l'intérieur de la chambre dépassait de la petite embrasure du bad de la porte, mais ne me permettait pas de voir ce qu'il se passait en bas des escaliers devant moi.

Adrien m'attendait devant la porte, et il était possible que quelqu'un se soit introduit chez moi. Ce qui voulait dire que j'étais en danger mais aussi...

Oh mon Dieu !

Je me pressais d'ouvrir à nouveau la porte de ma chambre, et c'était en la refermant brutalement derrière moi, que j'entendais des pas se rapprocher vivement. Je n'étais donc pas victime d'une illusion, ni d'une paranoïa aiguë. Quelqu'un s'était bel et bien glissé chez moi, à mon insu. La panique s'empara de mon coeur qui se mit à tambouriner comme un fou dans ma poitrines. Le temps semblait me filer entre les doigts tout autant que ma vie. La mort se rapprochait tout étrangement près de moi, et chaque seconde devenait un vrai supplice.

Cela ne faisait aucun doute que la personne qui se trouvait derrière ma porte ne me voulait aucunement du bien. Et alors que j'avais toute ma maison de libre, je me retrouvais coincée dans ma chambre, prisonnière de mon propre sort, avec de la lumière.

Soudain, de fort coups tambourinèrent à ma porte et me terrifièrent sur le champ. Il ne me fallut ni une ni deux, pour que je me retourne à la hâte et verrouille la porte les mains tremblantes. La clef tomba par mégarde et je baissais immédiatement pour la rattraper. Seulement, il semblait que mon ennemi eut la même réflexion et passa ses doigts en dessous de la porte. Je vis un coeur brisé tatoué sur son index qui tâtait le sol à la hâte de la clef. En urgence, je fis glisser la clef vers moi, et surtout, très loin de la porte et des doigts de mon assaillant.

Néanmoins, il ne s'arrêta pas là, et moi non plus. Le calme revint et je déposais peu sûre de moi, mon oreille à plat contre la porte pour entendre à cause du silence religieux dans lequel j'étais plongée, les pas de mon assaillant descendre les escaliers pour se diriger en bas. Le coeur battant la chamade à rude allure, je me retournais en collant mon dos à la porte et soupirais. Il fallait que j'use de toutes mes forces pour rester un tant soit peu calme et éviter de me mettre à hurler et d'éclater en sanglot. Adrien était devant la porte, et un inconnu se baladait dans ma maison, je devais trouver un moyen de sortir de toute urgence car il allait revenir et cette fois, j'étais sure de ne pas pouvoir lui échapper.

Et si je retenais bien toutes les informations que j'avais, il ne me manquait plus que les solutions -le plus dur. Mon assaillant était en bas, il reviendrait d'ici quelques minutes, j'avais à peine quelques secondes pour trouver un moyen de m'échapper et de contacter Adrien. Soudain, je m'empressais de récupérer mon téléphone dans la poche de mon sweat-shirt et le débrouillant, tremblante et paniquée.

Si la personne, qui j'en déduisais, était un homme à la forme de ses doigts, se baladait chez moi et qu'il était sûrement envoyé de la part de Sans-Coeur, Adrien devait le savoir le plus vite possible, car il était en grand danger. L'initial de son prénom était un A, comme la marque sur la joue de la blonde de la dernière fois.

Entre temps Adrien m'avait révélé son nom, sans s'étaler sur les détails de leur rencontre. Et elle s'appelait Eshra. Je trouvais ce prénom peu courant, et il ne me disait rien, je ne connaissais vraiment pas du tout cette Eshra, et je me demandais souvent comment est-ce qu'Adrien et elle avait fait pour se rencontrer.

Malgré tout, ce n'était pas du tout le moment pour s'obstiner, je devais prévenir Adrien et m'enfuir avant que l'homme au cœur brisé, tatoué sur son index ne revienne. L'urgence commençait à se faire ressentir, la peur s'infiltrait dans mon sang et le réchauffait à une allure alarmante. Mon cœur se réchauffait en même temps qu'une idée jaillissait dans mon esprit comme une libération, comme un souhait exaucer, le prix de plusieurs prières dévouées et implorées.

Je pensais avoir trouvé comment j'allais m'échapper, mais c'était risqué. De toute manière, toute la situation n'était pas facile, et quand je disais qu'elle échappait à mon contrôle, je ne pesais pas mes mots. Cette intrusion n'était pas du tout ce que j'avais vu venir, et encore moins ce soir, à cette heure-là.

J'en voulais à Adrien à cet instant, mais je regrettais encore plus de ne pas avoir pu prévenir cette attaque. Ça paraissait si flagrant, pourtant... Il n'y avait pas eu un seul problème cette semaine, pas un souci, pas un signe de Sans-Coeur. Et j'avais beau être sûre que le calme n'était que le vent avec la tempête, Adrien n'avait pas daigné m'accorder une seule minute pour que je puisse lui faire part de mes doutes.

A aucun moment, cet imbécile, n'avait voulu m'écouter, me regarder et encore moins me calculer. Parce que j'étais sure d'une chose, si il avait osé arrêter de ne penser qu'à lui, et de jouer à l'égoïste égocentrique, nous aurions pu éviter cela.

Encore une fois, c'était de sa faute, et comme d'habitude, c'était à moi d'en payer les frais. Comme si j'étais forte, au point d'avoir autant de courage à revendre...

Mon téléphone vibra dans ma main, je m'empressais d'envoyer un message à Adrien en lui envoyant un grand : SOS. Je vis le mot distribué et lu en dessous de mon message, ce qui voulait dire qu'il était enfin au courant. Un poids s'enlevait de lui-même de mes épaules, c'était ça en moins.

À présent qu'il était prévenu, il fallait que je me mette tout en œuvre pour m'échapper des griffes tatouées et acérées de mon assaillant. Je ne savais pas ce dont il était capable, peut-être était-il encore plus dangereux qu'il n'y paraissait. En tous les cas, j'étais dans une si mauvais position que tout mon estomac se retourna dans mon corps. Mon coeur se mit à palpiter aussi vite qu'un fou, et la brume qui s'abattait sans mal sur mon moral, sut m'enfoncer un long poignard dans l'âme.

J'enfonçais mon téléphone dans la poche de mon sweat-shirt en ouvrant précipitamment la fenêtre de ma chambre. Une allée de vent frappa mon visage d'une tendre caresse aussi vorace qu'un prédateur et balaya d'un revers de braise mes cheveux dans un courant tiré vers la droite. Si je voulais sortir d'ici vivante, et en un morceau ou deux, je n'avais pas d'autre choix que de sortir en passant par le toit.

Plissant un peu les yeux, je décidais de m'emparer du courage dont j'étais possédée, et de me servir de ma folie comme une arme anti-accident. Pour mes proches, je devais réussir. Et ce n'était pas à moi, dans un moment aussi risqué que je pensais, mais à tout ceux que j'aimais. Que je n'aimais pas aussi.

À toutes les personnes que Sans-Cœur tuerait. Ma prison d'argent se resserrait, elle rapetissait à vu d'œil, mais cela n'avait plus d'importance. La seule chose qui avait de la valeur à mes yeux, était mon amour. L'amour que j'apportais à ma vie et encore plus à celui que j'éprouvais pour ma famille, pour mes amis, pour mon petit ami, et aussi pour... mon ex.

Tout semblait fondre, se noyer dans une vague de lave ou tout disparaissait brûlé et atomisé par la forte chaleur.

Mais tout irai bien. Oui, ça irai, car Adrien était en bas.

Comme toujours, il me rattraperait dans ma chute, dans le déni incessant et perceptible d'un poison honorifique, pour m'empêcher de sombrer trop bas, trop loin de la vie ainsi que de lui... Quoi qu'il avait pu m'arriver, là, maintenant, il serait là pour moi. Enfin, j'espère...

De nombreuses fois, il avait été là sans le vouloir lui-même, et malgré lui et tous ses doutes, il avait eu le cran de ravaler sa fierté pour me porter secours alors que moi-même, je n'avais pas daigné lui adresser un regard.

J'ignorais si c'était ça, trop aimer quelqu'un. De détester à cause de notre amour dangereux et viscérale qui détruit tout ce que nous possédons de par sa puissance sans égal. Mais quoiqu'il pouvait en advenir, je découvrais au fil des jours, un peu plus, une facette de ma personnalité qui ne faisait que démembré les secrets de ma vie, et de ceux qui m'entouraient.

— Allez. La peur n'évite pas le danger, vas-y, Marinette... Sauve-les, comme tu te l'es promis. Sauve-les tous. Soufflai-je pour moi-même en posant mes mains de chaque côté de la fenêtre pour me porter jusqu'à l'extérieur.

J'arrivais sur le toit, par chance, le vent s'était affaissé à ma venue. C'était donc, sans un aussi grand mal que j'aurais pu prévoir, que j'arrivais à marcher vers le bord en restant sur mes gardes. La toiture était un peu glissante, et une seconde d'inattention de ma par pouvait me coûter la vie. Il fallait que je sois très vigilante si je voulais réussir à descendre dans me tordre le cou.

— Vient-là espèce de salope ! Grogna un homme à ma droite, je tournais aussitôt le visage et voyais mon assaillant se tenir aussi debout sur le toit à seule deux ou trois mètres de moi.

Mon coeur loups un battement, il était en train de s'approcher alors que je restais paralysée de mon côté. Bon sang, il fallait que je me bouge avant qu'il ne m'attrape. Mais de le voir était terrifiant, vêtu entièrement de vêtements noir, la cagoule qui couvrait son visage me fit pâlir. On ne voyait que sa bouche et ses yeux...

Aussi interpellée que terrorisée, je fronçais les sourcils en ouvrant la bouche pour lui poser une question qui me brûlait les lèvres.

— Pourquoi êtes-vous... Commençai-je avant de me faire interrompre par les interpellations de quelqu'un d'autre.

— Marinette ! Marinette, tu m'entends ?! Entendis-je Adrien crier juste en dessous de nous, sûrement était-il sous le perron.

D'un seul coup, alors que j'avais baissé la tête, je la relevais en même temps que l'homme cagoulé et je compris sans mal, que le premier qui atteindrait Adrien serait le gagnant de... son intention. Si j'arrivais à aller jusqu'à lui, ce qui était mon but, je serais peut-être sauver, et un peu plus en sécurité que seule ici sur ce toit glissant. Mais si l'homme arrivait jusqu'à lui avant moi, il le tuerait sans arbitre. Et plus aucune possibilité de m'en sortir ne me serait livré désormais. Cela ne faisait aucun doute que la première victime de Sans-Coeur était Adrien, et non Alya.

Mais je l'avais vu venir... Adrien détenait comme initiale un A. Et en faveur de son passé bien trop lourd à porter seul, Sans-Coeur n'aurait pas eu besoin d'avoir beaucoup d'imagination pour faire tomber son esprit sur lui. Malgré tout, j'avais bel et bien eu un doute. Dès la première fois, je m'étais presque persuadée qu'Adrien était la personne que l'on visait. Seulement, en compte des circonstances plus qu'alarmante, la peur m'avait saisis de la vérité et m'avais noyé sous un flot de désillusions. Pour m'empêcher de souffrir, je m'étais inconsciemment voilé la face. À présent j'avais honte, si honte de mon comportement...

L'amour restait le mystère le plus douloureux que je n'avais jamais connu. Et je continuais malgré mes si nombreux combats à me préoccuper d'une personne qui vendrait mon âme au diable pour s'en sortir. J'étais bête. Complètement idiote.

Tout ça. Tous mes choix ainsi que mes réflexions. Tout ça, c'était que de la connerie. De la grosse connerie. Une merde dans laquelle j'étais désormais déjà bien enterrée. Presque morte. Plus que tout au monde j'aurais aimé m'en défaire, et si y laisser mon coeur en était la clef et le prix : je le donnais. Oui, je le laissais, je l'abandonnais comme il m'avait laissé mourir et souffrir en silence. À me tourmenter jusqu'à m'en tordre de douleur - à m'en rendre folle.

Brusquement possédée par une adrénaline sans aucun nom, mon corps s'empressa de prendre de la vitesse. Et cet idiot en prit trop. À un moment, mon pieds prit appuis sur un terrain très glissant et fit glisser tout mon corps dans une chute fracassante et brouillante. En a peine quelques secondes, j'arrivais au bord de la toiture et m'y accrochais de toutes mes forces en pandant dans les airs. Bon sang, mais quelle délurée !

A seulement trois mètres du sol, les escaliers seraient mon siège d'atterrissage si je venais à lâcher prise.

Seigneur.

Prise au piège, je levais la tête pour voir l'homme s'approcher de moi, il sortit un couteau. D'un pas plus prudent que les miens, il se rapprochait plus attentivement, veillant à ne pas tomber comme je l'avais fait insolemment. En le regardant s'approcher, je voyais ma vie me filer entre les doigts, même repasser dans ma tête en une spirale nostalgique.

Allais-je mourir ? Était-ce mon heure, alors ?

Et croire que... Alors que je baissais la tête à la recherche d'un chagrin qui s'imprégnait au fil du temps dans mon sang, je découvris Adrien devant l'une des fenêtres sous le perron en train de me regarder lui-aussi. Il avait son index devant sa bouche pour me faire comprendre de garder le silence.

Du regard, il me fit saisir un message que je reçus sans mal. Il s'approcha de moi, en débutant un décompte avec ses doigts.

Un.

...

Deux.

...

Trois !

— Aaah ! Criais-je en lâchant prise, tandis que l'homme cagoulé arrivait à ma hauteur, ayant toujours son couteau en main.

Je me sentis tomber dans le vide, une sensation sans pareille. Elle me fit ressentir un mal-être qui me zigouilla le ventre et une partie de l'âme. Mais alors que j'allais m'écraser sur les escaliers, Adrien me rattrapa en m'entraînant contre lui. D'une pression extrêmement forte, nos corps atterrirent sur la balancelle. Au même moment, un gros camion passa et avala le bruit de notre boucan sans mal. Sans attendre, Adrien nous jeta sur le sol, pour éviter que notre assaillant ne nous voie. Pour ma part, j'étais encore un peu sonnée, je ne compris pas trop ce qu'il se passait autour de nous.

Piégée dans ses bras, je sentis que la force du choc venait de m'aspirer toute mon énergie. Mes yeux se fermèrent, peu à peu, alors que ma dernière vision était un visage aux traits contractés d'un Adrien sérieux et... intérieurement plus inquiet que je l'avais été.

J'essayais de me battre pour rester éveillée... mais, n'y parvenais point. La tentation était trop forte, elle m'aspirait ma conviction, mon énergie et ma vie... Mes muscles se relâchèrent dans les bras d'Adrien. Son parfum prit possession des alentours qui m'entouraient et me berça contre lui, dans un apaisement sans limite, pour m'empêcher de réussir à vaincre cette fatigue émotionnelle plus qu'exténuante. Ne possédant plus aucune force en ma possession, je laissais mes yeux se fermer contre mon gré, en m'abandonnant au plaisir secret et douloureux d'être enfin dans ses bras, de pouvoir respirer ce parfum boisé qui avait su me rendre aussi amoureuse que folle de chagrin, et tremblante de colère.

Si Adrien détenait encore ce pouvoir sur moi, que Dieu m'en implore son pardon, car contre mon gré, mon coeur continuait à battre frénétiquement à son contact. Tout mon corps réagissait conte le sien. Ses bras autour de mon corps, me gardant contre lui d'une force protectrice et presque animale, qui de plus me plaisait, alors que normalement, j'appartenais à un autre.

Tout ça, toutes ces sensations, ces sentiments... Je les connaissais. Et aucun d'eux ne me démontrait une quelconque aide pour me sortir des liens déjà trop plantés autour de mon cœur. Adrien revenait, mes sentiments que je pensais disparus n'étaient en réalité jamais partis.

Et si je les acceptais auprès de moi, autour de moi, en moi, je perdrais tous ceux pour quoi je m'étais battue sans relâche pendant un an. Bon sang...

Pardonne-moi.. Luka...

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