tome II chaptre I

Imaginez la scène la plus clichée qui vous vient à l'esprit : Maxence vient de se réveiller. Les quelques rayons de soleil qui traversent les rideaux de sa chambre éclairent son corps et se reflètent sur ses mèches de cheveux. Il a les yeux entrebâillés, bienveillants et observe avec tendresse le corps encore endormi à ses côté. Ses doigts fins se perdent sur sa peau blanche. Ils retracent une ligne imaginaire qui va du creux de son cou jusqu'à ses reins. Malheureusement, elle est arrêtée par un drap blanc encore froissé par la veille. Les lèvres de Maxence ne sont plus qu'un fin arc rose et courbé.

Chaque matin depuis six mois, Maxence émergeait un peu plus tôt de son sommeil et contemplait la douceur de ses nuits. Elle avait les sourcils froncés. Une petite ride s'était installée entre eux, et donnait un air soucieux à l'endormi. Parfois, un rêve venait couvrir cette figure avec un sourire, mais ça restait assez rare. Et puis, Maxence aimait regarder son amant faire semblant de dormir. C'était assez drôle à voir, il retroussait le nez et appuyait sur ses paupières pour les garder closes. Puis il se mettait toujours à sommeiller, pensant pouvoir encore profiter de son lit et des caresses de Maxence. C'était aussi un moyen de prolonger le rêve. Il n'était jamais sûr que tout ceci soit encore vrai. Ça paraissait bien trop parfait, tout droit sorti d'un roman à l'eau de rose.. Il ne se faisait pas d'illusion quant au compte à rebours qui avait été déclenché quelques mois plus tôt. Leur tranquillité n'était qu'une page de douceur entre deux programmes qui se promettaient mouvementés.

Les doigts de Maxence s'attardèrent un peu dans son dos avant que ses lèvres ne les rejoignent.

Il était l'heure ? Soit..

Lucas émit un petit grognement mécontent et enfonça son visage dans l'oreiller, ce qui fit rire son compagnon.

— T'abuses Lu', tu me fais le coup à chaque fois. Je te promets, je ne te tirerai pas par les pieds cette fois.

Dommage, il n'avait pourtant pas la force de se lever. Pas de son pleins grès. La main de Maxence émit une pression dans son dos, mais elle s'envola quelques seconde après. Déçu de perdre le contact de son amant, Lucas releva la tête.

— Tu fais quoi ?

— Je trouve d'autres moyen de te faire lever du lit. Et visiblement.. celui-la marche assez bien.

— Je le déteste, grogna Lucas avant de se retourner sur le dos en soupirant.

Il passa ses mains derrière sa nuque et observa le plafond encore un peu endormi. Ses yeux papillonnèrent. C'était une invitation que Maxence ne refusa pas. Il passa au dessus de lui, ses mains se glissèrent sur son ventre puis il chuchota, un petit sourire contraint et amusé au coin des lèvres :

— J'suis beaucoup trop indulgent avec toi..

— Tu rigoles ? C'est le seul moment de la journée où j'apprécie ta présence.

— Tu oublies que t'apprécie pas mal ma présence le soir..

Lucas se redressa et écrasa soudainement ses lèvres contre les siennes. « Tais-toi. » souffla-t-il dans leur baiser. Et Maxence obéit. Il ferma les yeux alors qu'une de ses main s'était logée dans le cou de Lucas pour le rapprocher. Leurs langues se rejoignirent bien vite, tout comme leurs corps. Maxence continuait de chatouiller le bas ventre de Lucas pendant que celui-ci se perdait dans tout ses cheveux. Tout leur fit perdre l'esprit. Le souffle de l'un se fit plus chaud contre la bouche humide de l'autre. L'atmosphère devenait plus danse et s'affola presque lorsque les doigts de l'ancien leader vinrent s'échouer au niveau du caleçon de Lucas. Ils plongèrent l'un sur l'autre, se dévorant presque lorsque la porte s'ouvrit à la volée.

— Les gars ! Je rigole plus, j'en ai marre. Vous avez encore pris tout mon miel, s'écria Sofyan en claquant la porte derrière lui.

Il ne donna pas la moindre attention à la position dans laquelle étaient les deux amants et commença à taper du pied. Il attendait des explications. D'ailleurs, il était bien content de les avoir dérangé.

— Je sais pas moi, achetez en plus mais prenez pas tout pour vos trucs, ajouta-t-il en levant les bras.

— Comment ça « nos trucs », souffla Maxence qui s'écartait de Lucas pour attraper un t-shirt.

— J'suis sur que vous l'utiliser pendant vos parties de baise.

Lucas partit brusquement dans un fou rire à s'en déchirer les cordes vocales. Il eut un rire aiguë et beaucoup trop sonore qui fit faire la moue à Sofyan, vexé qu'on se moque de lui.

— Mais les gars.., gémit le bouclé.

— Non mais tu as raison, on se tartine le corps avec, pouffa Maxence.

— Vous pouvez vous foutre de ma gueule, n'empêche que maintenant il y a plus de miel.

— Prend de la confiture.

— J'aimerai bien je te fais remarquer, mais Charlie est pire qu'un chien de garde quand il s'agit de sa nourriture.

Désemparé et ne trouvant aucune solution à son problème, Sofyan repartit. Maxence et Lucas échangèrent un regard. Le seul encore en sous-vêtements avait du mal à se calmer, et ne pouvait s'empêcher de pouffer toutes les trois secondes.

— Je pense que c'est à tester.

Maxence esquissa un sourire. Il se pencha vers Lucas, les poings enfoncés dans le matelas, puis vint frôler le bout de son nez dans un bisous esquimau.

— Et moi je pense que tu devrais t'habiller, lui répondit-il.

Lucas tenta bien de faire craquer son amant mais ce dernier n'en fit rien. Loin d'avoir capitulé pour autant, Lucas se leva et sortit de la chambre. Évidement, il était toujours en caleçon et exposé au regard réprobateur de Maxence.

Dans la cuisine, Charlie mangeait bruyamment une biscotte à la confiture. Sofyan grommelait encore dans sa barbe, la tête enfoncée dans ses bras.

— Sofyan, tu peux te taire ? Commença la jeune femme. Il est à  peine neuf heure du mat' et je suis déjà fatiguée de t'entendre. C'est vrai quoi.. je t'entends tout le temps, même la nuit. Je veux bien que tu te poses des questions existentielles sur ton anatomie où autre mais il y a des moments où j'ai envie d'autre chose, tu vois ?

— Alors comme ça on se pose des questions sur son anatomie ? Se moqua gentiment Lucas en prenant place sur une chaise libre. Maxence s'assit à côté et observa rêveur les différents déjeuners proposés.

— Toi déjà, tu me dois du miel. Et il peut être neuf heure ou minuit, si j'ai une réflexion en tête, il est impossible de me la retirer sans y avoir réfléchi !

— Mais Sofyan tu peux aussi regarder autour de toi ! Je ne demandais qu'une chose hier, une !

Une blague piqua la langue de Lucas. Visiblement le sujet de la conversation avait dérivé et c'était plutôt rigolo. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sorti. Il venait de capter une information qui lui avait échappée jusqu'à présent.

— Neuf heure ?!

Lucas sauta brusquement sur ses pieds. « Merde ! »

Il répéta plusieurs fois « merde » et se précipita dans la chambre sous le regard inattentif de ses amis, qui continuaient de manger. En deux trois mouvements maladroits, avec un t-shirt un peu froissés et des lacets défaits, il était prêt, la mains sur la poignée.

— Lucas attends, l'interpella Maxence en sortant de la cuisine.

— Quoi ? J'ai pas le temps max, je..-

Maxence le coupa avec ses lèvres.

— À tout à l'heure.

Un sourire idiot plaqué sur la figure, Lucas lui répondit d'un signe de la main et sortit. Avec un peu de chance, il n'arriverait pas trop en retard à son boulot.

Je sais ce que vous vous dites : Un boulot ? Dans un monde envahi par des créatures assoiffées de sang ? Impossible !

Détrompez-vous, en peu de temps, une forme de civilisation avait réussit à refaire surface et une poignée de personnes puissantes avait repris les rennes. Ce nouvel État était stricte. Le gouvernement ne pouvait se permettre une nouvelle invasion aussi meurtrière que la première. Il y avait eu une extermination complète dans le pays, et aujourd'hui, il fallait passer trois frontières pour se retrouver nez à nez avec un Hater.

Cela avait été une aubaine pour la France, qui avait su se reprendre en main. Les scientifiques encore en vie avaient d'abord été traqués, puis regroupés. Après des exécutions, de durs efforts et d'interminables séries d'expériences, ces hommes et ces femmes avaient réussi à trouver une solution : une molécule toxique pour une certaine catégorie de personnes, dont les Haters, avait été introduite dans un gaz lourd et épais.

Bien vite, des avis à la populations et aux survivants ont circulé. Ces messages demandaient à chaque être-humain de se réunir dans un des cinq lieux proposés. Des villes saintes, sous hautes protections. Nos héros s'étaient rendus dans l'une d'entre elles.

Trois jours plus tard, on apprenait que le mystérieux gaz avait été lâché dans l'air. Je ne détaillerai pas ici comment ces zones urbaines furent épargnées ; trop de détails pour peu d'importances. Quoi qu'il en soit, plus personnes ne pouvaient sortir de ces villes miracles. Et de toutes façons, personnes ne le voulaient. Ils avaient bien trop peur d'être atteint par ce gaz qui régnait à présent sur le pays.

Comment savoir qui réagirait comme un Haters ? Probablement les plus sensibles à le devenir. Personne ne voulait prendre ce risque. Et puis.. les sorties étaient interdites, sauf sous consignes. Dans ce cas, on vous escortait à bord d'un train particulier, complètement imperméable à l'environnement extérieur. Un bloc mobile qui faisait froid dans le dos si vous voulez mon avis.

Enfin.. au fil du temps, chacun avait trouvé sa place et vivait une vie presque idéale dans un des nombreux appartements attitrés par le gouvernement. Le travail était lui aussi déterminé par le gouvernement. Il contrôlait tout mais c'était pour le bien de l'humanité, ou du moins ce qu'il en restait.   

Lorsque Lucas arriva enfin devant la supérette où il bossait, essoufflé et avec des joues que sa course avait adorablement teinté, il ralentit. Si son patron le voyait, il serait sur de passer un sale quart d'heure. Il contourna alors le bâtiment. Là, une fenêtre donnant sur les toilettes était ouverte. Parfait !

Une main accrochée au rebord de la fenêtre et la pointe des pieds en équilibre sur une poubelle, il se hissa jusqu'à son entrée de fortune. Plusieurs fois il sentit son escabeau trembler mais il avait développé assez de muscles pour n'utiliser que ses bras. Une fois à l'intérieur, il entreprit de se faufiler discrètement dans la réserve. Ainsi, il pourrait feindre d'y être depuis des heures et expliquer pourquoi personne ne l'avait vu arriver.

Seulement, alors qu'il se dirigeait sur la pointe des pieds dans le couloir, il entendit une grosse voix autoritaire. Elle ordonnait aux employés de la fermer et de s'aligner. Un seul coup d'oeil suffit à Lucas pour apercevoir une arme.

À suivre..

Alors ? Vos impressions sur ce premier chapitre ?

Des questions ?

L'évolution du monde vous plait ?

Charlie et Sofyan ?

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