[ chapitre 24 ]

Sébastien posa lourdement sa main sur l'épaule de Lucas. Il la serra fortement, imposant sa domination au plus petit alors que son sourire semblait doux. Lucas grimaça. Il avait l'air si hypocrite !

- Lucas, je suis vraiment content de te revoir ! Je te croyais mort !

Le prisonnier fronça légèrement les sourcils par réflexe. Il ne croyait pas un mot de ce que racontait Seb. Le revoir avec ce groupe, libre comme l'air, lui paraissait suspect. Il semblait parfaitement intégré alors qu'eux avait été enfermés, torturés, et l'un d'entre eux, tué. Tout ça sans même leur laisser une chance de coopérer.

Comment Seb pouvait-il en faire partie alors que.. c'était sûrement eux qui les avait attaqués la première fois. Le regard de Lucas se détacha de celui de son ancien coéquipier et fixa le vide. C'était eux qui avaient tué Adèle, il en était persuadé.

Soudain, une image apparut devant ses yeux. Il fut projeté dans le passé avec une violence qui fit rater une battement à son cœur. Il venait d'atterrir sur le canapé, dans le salon de leur premier QG, près de la radio de Sofyan. Elle se mit à grésiller puis il entendit la voix de cet homme à travers le combiné. Qu'est ce qu'il disait déjà..

Lucas ferma les yeux pour se concentrer. Il était persuadé qu'un élément lui manquait, que ce moment avait de l'importance. Natsu lui sauta dessus et.. un autre grésillement et..
" Le groupe de Seb n'est pas loin d'la ville. Ils s'amusent, on attaque. "

Lucas rouvrit brusquement les yeux. Il releva la tête, encore secoué. Le regard froid de Sébastien le bloqua complètement.

Bordel.

Il se souvenait maintenant. Tout semblait si logique. Mais qu'est ce qu'ils étaient cons ! Quand Lucas était arrivé, il avait eu le droit à une fête de retour de Seb parce que celui-ci avait mystérieusement disparu quelques mois auparavant. Gibsy avait lui aussi disparu.. avant de réapparaître comme par magie.. quelques mois avant que leur groupe se fasse attaquer. C'était un putain de complot et ils se faisaient avoir à chaque fois !

Le prisonnier retira violemment la main de Seb de son épaule en s'écartant de lui et le fusilla du regard. Seulement le garde le rattrapa par le bras et le rapprocha à nouveau. Hors de question de rester aussi proche.

Lucas refusait de se laisser amadouer par ce traître ! Cette espèce de.. cafard, de scélérat ! Oh oui, il lui aurait bien craché au visage tout un tas d'insultes car la colère qui bouillonnait maintenant dans ses veines commençait à lui faire perdre le contrôle.

- Ne me touche pas, siffla-t-il entre ses dents.

Face à l'austérité du petit brun, Sébastien n'eut pas d'autre choix que de garder la tête haute. Il lança un regard noir au garçon en grinçant des dents.

Si ce gamin pense pouvoir me parler comme ça, il se trompe, songea-t-il.
Il se tourna vers le garde qui tenait toujours fermement Lucas et lui ordonna :

- C'est le prochain, fais ce que t'as à faire.

Le garde hocha docilement la tête tout en tirant Lucas vers lui. D'autres personnes à côté d'eux se chargèrent d'ouvrir la cage et alors que Lucas se débattait, on le jeta à l'intérieur.

L'homme ferma à clé puis tendit cette dernière à Sébastien, qui l'accrocha à un trousseau. Il s'approcha ensuite du prisonnier, un sourire carnassier sur les lèvres et se pencha vers son visage.
Seul le grillage séparait leurs visages et le duel qui se jouait dans leurs regards. Lucas serrait les poings. Il avait envie de le frapper; de le frapper si fort qu'il se viderait de son sang lentement.. ou peut-être vite, Lucas n'en savait rien. Tout ce qu'il voulait c'était le gifler et voir si la marque de sa main resterait sur sa joue après sa mort.

- Je t'ai toujours trouvé inutile Lucas..

- Tais toi, sale traître.

- ..et trop bavard. On verra si tu fais autant le malin en sa compagnie

Lucas arqua un sourcils.

- En compagnie de qui ?

Sébastien ne répondit pas. Ses lèvres s'étirèrent encore, cette fois en un sourire sadique qui laissait apparaître ses dents. Il se redressa alors que Lucas continuait de le fixer haineusement, mais sentant tout de même son pouvoir se restreindre au fur et à mesure qu'il réalisait être enfermé et impuissant.

Un brouhaha de cris et d'ordres se fit soudainement entendre. Lucas redressa la tête. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il aperçut la personne, où plutôt ce qu'il en restait, qui allait lui « tenir compagnie ».

- Adieu Lucas.


*

- Je me contrefiche de ta veste Amine ! Si je te demande de prendre la jeep, tu le fais, même si il y a un truc qui fuit et que ça part pas au lavage.

Charlie posa avec violence les plans sur la table et soupira.

- Vous êtes insupportables...

- J'pense que c'est le moment pour toi de souffler mon cœur. On pourrait se laisser un jour de plus, partir un peu loin, faire l'amour dans des prés..-

Charlie releva lentement la tête vers le métisse. Ses yeux noirs le firent instantanément taire. Son sourire s'effaça mais ce fut court, car Sofyan ne désespérait jamais !

- Mon amou..-

- Non Sofyan, non ! Et arrête de m'appeler comme ça !

- Comment ? S'étonna Sofyan.

- « Mon cœur » « mon amour » c'est ridicule !

Sofyan fit une petite moue. Au même moment, la porte s'ouvrit sur Thomas et Damien.

Le plus grand avait toujours l'air aussi grave. Sa mâchoire ne se décontractait plus, ses yeux restaient éteints. Thomas lui, stressait. Il faisait partie intégrante du groupe, c'est d'ailleurs pour sa position qu'il avait été envoyé là mais.. plus le temps passait et plus il avait l'impression que ce groupe ne respectait aucune règles.

Et puis.. enfin bref, il voulait du changement, emmener Damien, leurs chats et leurs amis loin de tout ça. Il faisait confiance à Sanaa et surtout à Charlie. Si les deux jeunes femmes trouvaient bon de partir, il acceptait.
Quand elle les vit, Charlie poussa Sofyan et s'approcha.

- Tout est ok ?

- Ouais, on a modifié les emplois du temps pour les peu qui bossaient à cette heure.

- De toute façon, ils seront tous à leurs jeux débiles.

Charlie hocha la tête avant de capter un détail dans les paroles de Damien.

- Les jeux.. Martin doit.. ?

- Non, ils ont pris un des nouveaux prisonniers.

- Quoi ?! S'exclama Martin en entrant dans la pièce.

Tout les regards se posèrent sur lui, intrigués.

- Mais vous m'écoutez des fois ? Je vous ai dis qu'on avait besoin de Maxence !

- Ah mais c'est pas ton Maxence qu'ils ont choisi.

Martin jura. Il se prit la tête entre les mains et se laissa tomber sur une chaise.

- Je répète, encore, dit-il, las. Maxence ne partira pas sans Lucas.

Damien ricana avant de siffler entre ses dents :

- Comme si tenir à quelqu'un avait un sens dans ce monde.

Tout le monde leva les yeux au ciel avant de se concentrer à nouveau sur Martin.

- Donc, reprit doucement Charlie. Si j'ai bien compris, après avoir sorti ton pote de prison, au lieu de nous casser directement, on doit sauver un autre mec.

- Un autre mec qui va être au centre de l'attention d'une centaine de personnes.

- Enfermé..

- Avec un Haters..

- On est mal barré.

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