Chapitre XXXVII.
Amara
L'eau qui coule au-dessus de ma tête se mélange avec mes larmes. J'ai envie d'évacuer cette rage qui ne va pas tarder à m'étouffer dans un cri. Quand je pense à ce que m'a dit Oliver à propos de Kevin ou Clark, peu importe son nom quand je disais que c'était quelqu'un de bien. En parlant d'Oliver, il doit être en colère contre moi en ce moment. Il m'avait prévenu.
Je finis de prendre ma douche et je regagne la chambre sous l'escorte de cette fille dont j'ignore encore le prénom. Une fois dans la chambre, elle s'en va sans manquer de me lancer une pique sur Oliver. Alors que je passe ma main dans mes cheveux mouillés, je vois un morceau de papier près de la porte. J'arrête ce que je faisais et je le déplie.
« Sois forte, s'il te plaît... Tout sera bientôt terminé. »
La porte s'ouvre et je m'empresse de le mettre dans la poche de mon jogging. Ça ne fait même pas cinq minutes qu'elle est partie et elle est déjà de retour.
— Alors la princesse ne veut toujours pas manger ? On m'a dit que c'était à toi.
Elle sort mon bracelet de sa poche. J'avais remarqué que je ne l'avais plus en me réveillant dans cet endroit. Tout comme mes boucles d'oreilles ainsi que ma chaîne.
— Joli bracelet
— Ne le touche pas, arrête, ne touche pas à ça.
— Ne t'en fais pas, ma belle, là où tu iras, tu n'en auras pas besoin. Aller, avance.
Elle me pousse jusqu'à la porte. Où m'emmène-t-elle ? Je la déteste. Normal qu'elle soit la copine de Kevin. On dit toujours qui se ressemble s'assemble. Ces deux-là me le prouvent assez bien.
On arrive dans une salle assez bizarre. Mélissa est attachée sur une chaise.
- Amy...
- Chut... Chut calme-toi maman
– Maman ?
— Ah oui, tu n'es pas au courant. J'aimerais t'expliquer, mais je n'ai pas vraiment le temps ni l'envie d'ailleurs. Par contre toi. Dit-il en pointant Mélissa du doigt. Tu vas regretter de nous avoir fait cela à mon père et à moi.
Mais de quoi il parle enfin ? Je me débats alors que la fille m'attache à mon tour sur une chaise. OH non !
– Je dois t'avouer que j'avais perdu tout espoir de te retrouver. Je croyais vraiment que tu étais morte. Et puis j'ai découvert que tu avais une fille, et c'est là que je me suis dit, si la mère n'est plus là, c'est à sa fille de payer.
– Kevin, tu n'es pas obligé de faire cela.
— Oh, je sais, mais j'en ai envie.
- Kevin...
— Arrête de me couper. Crie-t-il.
– D'accord, calme-toi.
— Je continue pour dire, quand je t'ai vu pour la première fois, Amara, tu n'étais qu'une gamine, tu faisais déjà beaucoup parler de toi. Une top-modèle hein... Je te suivais de loin. Et puis quelque chose a retenu mon attention le jour de ta remise de diplôme, une magnifique femme qui assistait à la cérémonie au loin. Ça a piqué ma curiosité. J'ai compris que c'était toi. Mais à chaque fois, tu disparaissais. Il faut l'avouer, tu as toujours été très futée, Mélissa.
— Kevin, je t'en supplie, ne fait pas ça.
— C'est ça, supplie, moi. Je veux que tu la regardes souffrir comme j'ai souffert après que tu aies servi mon père au FBI sur un plateau et qu'il s'est suicidé en prison.
— Ton père n'était pas quelqu'un de bien...
— Ta fille n'est pas si innocente, figure-toi qu'elle allait faire exactement la même chose à mon petit frère, n'est-ce pas Amara ? Pas de bol, j'ai été plus rapide.
Il vient vers moi et vérifie que mes liens sont bien serrés. Mes larmes coulent le long de mes joues. Mélissa me regarde et à travers ses yeux, je peux voir qu'elle est désolée, même si son visage ne montre rien.
– Sarah, ma puce, on va commencer au niveau 2, c'est la fille de Mélissa, elle saura encaisser.
Elle sourit, mais j'aurais juré que c'est un sourire forcé. Elle règle le bouton avant d'appuyer dessus.
— Aaaaaaaaaaahhh. Hurle-je de douleur ?
Oliver
Quelques heures plus tôt
Je regarde mon portable, la sonnerie me parait si lointaine tout comme la voix de Maraline qui me dit de répondre. Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration avant de décrocher l'appel.
Conversation téléphonique
- Allô
– J'ai failli m'impatienter. Bon, as-tu ce que je t'ai demandé ?
- Oui. On se voit où pour l'échange ?
– Passe le téléphone à Mélissa.
– Pardon ?
— Vas-y, fais ce que je te dis.
Je tends le téléphone à Mélissa. Je n'entends pas ce qu'il lui dit et Mélissa se contente juste de répéter oui à chaque fois avant de raccrocher.
– Alors ?
– Il veut que ce soit moi qui lui apporte les papiers.
– Hors de question...
— Oliver
— Non, non et non, je ne vais pas laisser le sort d'Amy entre les mains d'une inconnue.
— Mon chéri, c'est sa mère.
— Maman, s'il te plaît.
– Oliver, je connais Kevin. Au fond, il est resté ce petit garçon. Je peux peut-être le raisonner.
— C'est clair qu'il a fait tout ça dans le seul but de t'atteindre, je ne te laisserai pas y aller seule. Dit Thomas.
— Je viens, moi aussi. Ajoute Maraline.
– Écoutez, il a bien précisé que je dois venir seul. Il n'est pas bête et il est capable d'anticiper nos moindres faits et gestes, alors on va faire comme il dit... Je vais vous la ramener.
Retour dans le présent
J'ai été idiot de faire confiance à cette maudite femme. Voilà maintenant quatre heures qu'elle est partie lui rendre ces ficus papiers. Aucune nouvelle. Elle a même réussi à se débarrasser du traceur que j'ai glissé dans la poche de sa veste avant de partir.
Je ne peux pas rester en place. Je me lève subitement pour me diriger vers ma voiture.
- Oliver, mais où tu vas ?
- Chercher Amy
— Mais Oly, on n'a aucune piste.
- Kika, je ne peux pas rester là à attendre, je ne sais pas quoi. Alors s'il faut que je remue ciel et terre pour la retrouver, je le ferai.
- Mais elle a quitté le pays. Comment tu vas faire ?
- J'en sais rien. Crie-je... Je suis désolé Kika, je ne voulais pas. J'ai les nerfs à vif et... Putain, j'aurais dû l'arrêter.
Après que je lui aie montré le contenu de l'enveloppe Amy n'a plus été la même. Il n'y avait plus cette étincelle dans ses yeux. C'est connu, j'ai toujours voulu lui faire payer à ce connard, mais je n'aurais pas dû accepter qu'Amy mette son plan à exécution. C'est elle qui a eu l'idée de se mettre avec lui. Déjà que le FBI le soupçonnait de trafic de drogue et plein d'autres choses.
Plusieurs semaines plus tôt
- Non. C'est non... Tu te rends conte de ce que tu racontes là ? Te mettre avec cet abruti et lui faire croire que tu es tombé amoureuse de lui. Tu sais ce que ça implique ?
- Oui, je sais...
- Cet enfoiré va vouloir te toucher Amy...
- Ça ne me fait pas plaisir non plus crois moi, mais il le faut.
- Non. On trouvera une autre solution. Dis-lui Maraline.
- Oliver... Je suis d'accord que c'est risqué, mais... Amara a été préparée à ça. Elle va gérer.
– Pardon ? Comment ça, elle y a été préparée ? Peu importe, moi, je dis non. Et puis comment tu vas t'y prendre pour lui faire croire qu'on n'est plus ensemble ?
- On va rompre... Publiquement
- Hors de question
- Ce n'était pas une requête Oliver... Écoute, je te promets qu'il ne me touchera pas et tout ce que tu veux, mais s'il te plaît, ne me laisse pas faire ça seule. J'ai besoin de toi Oly.
- Quoique je dise ça ne te fera pas changer d'avis de toutes façons
Aucun homme n'accepterait de voir sa femme avec un autre même pour faire semblant. Encore moins si cet homme est amoureux. Oui, je suis jaloux, oui, je déteste qu'on la regarde. C'est Amara, la femme qui a eu assez confiance en moi pour me donner cette chose que je ne pourrai jamais lui rendre « sa virginité ». La seule à ne pas m'avoir jugée sur mon passé de bad boy
Et maintenant je dois accepter de la voir entre les bras d'un homme qui depuis le début veut nous séparer. Ce même homme qui nous a faits tant de mal.
Le lendemain, elle en parle à nos meilleurs amis bien sûr tout comme moi, ils sont tous contre, mais elle ne veut rien entendre. Rien ni personne ne peut l'arrêter.
Dans la soirée, elle rompt avec moi devant une dizaine de journalistes après une violente dispute qui avait tellement l'air vrai que j'y ai moi-même cru.
Retour dans le présent
J'ai à peine le temps de tourner le volant pour épargner la voiture. Je m'arrête sur le bas-côté pour reprendre mon souffle. Je claque violemment la porte de la voiture, poussant un hurlement dans lequel je laisse sortir ma colère et toute ma frustration.
Elle me manque, son sourire me manque, ses lèvres, sa façon de se coller à moi quand on dort la nuit. Je ne peux pas supporter ça encore longtemps.
Quelques semaines plus tôt
J'arrive à la villa, ma seule motivation est le fait que je vais la revoir. Je suis énervé contre elle de ne pas m'avoir écouté. On a passé des semaines sans se parler. La semaine dernière, j'ai vu à la télé qu'elle s'est mise avec l'autre-là. Ça me fait tellement mal. Quand je l'ai vu à la villa en train de préparer la soirée, j'avais envie de l'embrasser après l'avoir rattrapé.
Une fois à l'intérieur, je me mets à sa recherche discrètement, mais cette folle d'Erine arrive pour me casser les couilles comme d'habitude. Quand j'arrive enfin à la décourager, ce connard pointe le bout de son nez.
- Monsieur Hale... C'est une très belle soirée n'est-ce pas ? Cette femme est incroyable. Elle sait vraiment y faire.
J'ai envie de lui arracher la tête et je ne vais pas me contrôler cette fois. Aussitôt, Amy arrive et elle s'accroche à son bras. Elle me supplie du regard de ne pas faire ça. Au même moment, arrive Maraline qui se fait passer pour ma copine. Amy ne devait pas savoir qu'elle allait venir vu le regard qu'elle vient de lui lancer...
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