Chapitre XXXVI.
Oliver
Ma mère me disait toujours quand elle partait en voyage que ce n'est pas parce qu'elle n'est pas à la maison avec moi qu'elle arrêterait de me protéger pour autant. J'étais un enfant colérique, à chaque fois qu'elle partait, elle me répétait ces mots pour me calmer, étant donné que je piquais souvent des crises. Elle n'a pas toujours été présente pendant mon enfance, et même. Je crois qu'elle ne cessera jamais de me montrer que je suis son fils et qu'elle m'aime.
Quelques heures plus tôt
Je ne comprends pas comment cette femme peut oser se pointer ici après tout ce temps. Comment Georges a fait pour la retrouver d'ailleurs ? J'espère que ça ne va pas contrarier Amy quand elle reviendra. Parce que oui, elle va revenir.
— Pourquoi tu n'arrives que maintenant, Annabelle ou peu importe ton vrai nom ? Demande Jeremy.
— C'est Mélissa, papa, elle s'appelle Mélissa Ponce. Dit Erine.
– Ta fille a raison, Jeremy. Désolée, mais je ne pouvais pas te donner mon vrai nom à l'époque.
— Je n'en ai plus rien à faire. Tu le savais que ce fou détenait ma fille depuis plus de deux jours et toi, tu n'as rien fait ?
– Tu veux dire notre fille... J'aime Amara tout autant que toi...
– Amara est une femme maintenant. Et elle n'a pas besoin de toi.
- Ça suffit... Arrêtez de vous chamailler. Si vous voulez ressasser le passé, libre à vous, mais faites le dehors parce que j'ai un compte à rebours et il me reste à peine quelques heures.
Il règne un silence de mort dans la pièce et je préfère ça. Mon téléphone sonne, c'est l'avocat qui m'appelle pour me dire que les papiers sont presque prêts. Alex est au bureau avec mademoiselle Forbs, ils vont réunir le conseil, on attend juste les papiers pour que j'annonce ma démission et que je signe les papiers.
Une vague de stress m'envahit et mes jambes deviennent tout à coup trop faibles pour porter le poids de mon corps.
— Maman, est-ce que tu veux nous raconter l'histoire avec ce kidnappeur parce que le temps presse là. Dit Maraline.
— À vrai dire, c'est quelqu'un que je ne pensais pas revoir... J'ai démantelé le cartel de son père avant de l'envoyer en prison il y a plusieurs années de cela. Ce n'était qu'un enfant à l'époque.
Visiblement, de mère en fille, elles aiment se mettre en danger. Mélissa était une agent du FBI, la plus jeune et la plus douée selon ce qu'elle dit. Elle a eu une histoire avec son partenaire qui n'est autre que Thomas et elle est tombée enceinte. Étant donné que les relations entre collègues ne se sont pas tolérées, elle décida de quitter le FBI.
Après la naissance de sa fille, Maraline, alors qu'elle croyait en avoir fini avec le FBI, on l'a appelée pour une mission : elle devait se faire passer pour une stripteaseuse afin de démanteler une histoire de prostitution. Ce soir-là, elle n'avait pas l'intention de coucher avec Jeremy et encore moins de tomber enceinte, mais c'est arrivé. Quand elle a su qu'elle était à nouveau enceinte, elle ne pouvait pas rentrer, même après que la mission ait été terminée. Alors elle s'est cachée à Sydney jusqu'à ce qu'elle décide que son bébé serait mieux avec son père.
– Je ne pouvais pas courir le risque de la garder avec moi. Alors, je suis rentrée chez moi... Personne ne se doutait de rien. En tout cas, c'est ce que je croyais. Le bureau m'a appelée. On ne quitte pas le FBI quand on veut et je le savais. Mon chef m'a dit qu'ils n'étaient que deux à être au courant et qu'ils ne comptaient pas en parler. Comme vous le savez, rien n'est donné dans la vie. Ils ne feraient rien si je retournais travailler pour eux. J'avais enfreint les règles. Soit j'acceptais leur proposition, soit je me faisais pourchasser par d'autres agents. Voulant protéger mes deux filles, le choix était vite fait... C'est là qu'on m'a envoyé pour ma dernière mission... Le trafiquant le plus terrifiant qui semait la terreur. On le surnommait « renard rouge », car il était rusé et sans pitié. Ça faisait des années qu'on essayait de l'attraper, mais personne n'arrivait à trouver quoi que ce soit de compromettant sur son business. D'après nos informations, il n'avait qu'un fils, un garçon réservé et très timide. Au fil du temps, j'ai appris que c'étaient des jumeaux, mais qu'il n'a voulu en garder qu'un seul. Alors j'ai cherché l'autre. Il avait été adopté par une très bonne famille et il était très heureux avec eux...
Elle a passé deux ans avec lui comme étant sa compagne. Il était fou amoureux d'elle. Il ne se doutait sûrement de rien.
— Le jour de notre mariage, la police a débarqué chez nous, il n'a rien compris sur le coup. Ce n'est que lorsqu'il a essayé de s'échapper et que j'ai sorti mon arme et le pointé dans sa direction qu'il a compris que j'étais derrière tout ça, Kevin était là, il a couru dans mes bras alors que l'on emmenait son père... C'était un gentil petit garçon et il me considérait comme sa mère.
– Et aujourd'hui, c'est un psychopathe qui m'a kidnappé, puis la femme que j'aime. Qui sait ce qu'il est en train de lui faire.
— Et j'en suis désolée.
Mélissa décida alors de se faire passer pour morte. Avec l'argent qu'elle avait, elle est partie pour le Mexique. Elle s'est fait une nouvelle vie et a rencontré son ami Sébastien, le seul en qui elle avait confiance. Ils ont combiné leurs intelligences et ont fait fortune là-bas. Par contre, elle devait tout le temps changer de nom et d'apparence.
— J'ai toujours gardé un œil sur Clark, il a toujours été différent de son frère Kevin. Jusqu'à ses 16 ans. Ses parents adoptifs ont déménagé et j'ai compris qu'il était entre de bonnes mains.
Elle n'aurait pas dû, à mon avis...
– Et tu l'as caché à l'agence. Dit Thomas en rentrant dans la pièce.
— Tom... Je suis vraiment désolée.
- Non Mélissa... On en discutera de tout ça quand ce sera terminé. Et ne crois pas que tu vas t'échapper encore cette fois.
Retour dans le présent
L'heure tourne et je n'ai toujours aucune nouvelle. Je suis angoissé. Je dois réagir.
Amara
Je tremble de froid et je commence à avoir mal à la tête. Un moment plus tard, la porte s'ouvre. Je n'ai pas envie de voir qui c'est, du coup, je reste dos à la porte.
— Je t'ai apporté à manger...
– Qui es-tu des deux ? Kevin ou Clark ?
— C'est moi, Clarke... Écoute, tu dois manger... Je sais que tu adores ces petits gâteaux, alors...
– Je n'en veux pas...
- Amy,
— Tu sais, quand Oliver m'a montré cette enveloppe dans laquelle il y avait une photo de toi et un dossier avec toutes ces choses horribles, je me suis dit que ça ne pouvait pas être vrai, ça ne pouvait pas être toi. Mais quand j'ai pensé à mon bébé,... Tu t'es bien moqué de moi, hein.
- Amara... Je voulais te protéger.
— Ah oui ? Il faut être un monstre pour agir comme vous le faites, ton frère et toi.
— Et toi, dis-moi, tu crois être une sainte ?
– Pardon ?
– Amara, je te rappelle que tu t'es mise avec moi en me faisant croire que tu m'aimais alors que tu jouais seulement un rôle. Si mon frère n'avait pas intervenu à temps, je serais en prison à l'heure qu'il est.
— C'est là qu'est ta place, ainsi que ton cinglé de frère.
— Le FBI l'amera sérieusement ? Vous m'avez tous dupé...
– Te duper ? Je te rappelle que tu as tué mon bébé.
– Je suis tellement désolé, Amy... Jamais je ne t'aurais fait de mal. Tu le sais...
— Tu aurais dû être acteur. Tu es très doué.
- ... Un jour, Kevin a débarqué dans mon lycée alors qu'il n'avait que 17 ans. Notre ressemblance m'a beaucoup surpris. Quand il m'a raconté qu'on était frères, j'ai éclaté de rire. Il m'a demandé de poser la question à mes parents. C'étaient des gens bien et j'ai toujours été leur unique enfant. Mais quand j'ai posé la question à ma mère, elle s'est mise à pleurer et j'ai tout compris. Kevin est revenu une semaine plus tard pour confirmer ces dires. C'était un jeune homme rempli de colère et de rancœur, mais il m'a toujours protégé, même quand il n'était pas près de moi. Après l'obtention de mon diplôme à l'université, il m'a dit qu'on devait parler de quelque chose de très important. C'est là qu'il m'a étalé son plan. J'ai essayé de lui faire entendre raison, mais rien à faire. Pour lui, c'était décidé. Ta mère devait payer pour ce qu'elle avait fait à notre père.
– Alors tu t'es dit que la meilleure solution était de le suivre dans son plan machiavélique ?
– Il m'a montré une photo de toi. Tu avais l'air si innocent. Alors j'ai accepté de le suivre. Comme ça, je pouvais au moins le contrôler et te protéger au passage. Il m'avait promis qu'il ne te ferait pas de mal.
— Ce n'était qu'une mise en scène ce soir-là à Paris, pas vrai ?
– Je devais trouver un moyen de t'approcher.
— Tu n'es pas mieux que lui.
— Tu sais, Amy, j'ai passé du temps à tes côtés et j'ai rencontré ta sœur. Même après tout ce qu'elle a fait, tu es toujours là pour elle.
– Ce n'est pas la même chose. Joe peut être très dure, mais ce n'est pas une psychopathe, ni une criminelle, encore moins. Dès que j'ai appris pour l'accident, le peu d'appréciation que j'avais pour toi s'est changé en haine.
— Tu me détestes et je le comprends, mais moi, je t'aime, Amy, je t'ai toujours aimé si fort...
– Ne me touche pas.
- ... Même si j'ai menti sur mon vrai nom mes sentiments eux ont toujours été réels.
– Tes sentiments ? C'est hilarant. Dis-moi, étaient-ce tes sentiments qui t'ont poussé à provoquer cet accident qui a tué mon bébé ?
– Ce n'était pas lui pour l'accident, et je ne savais pas que tu serais dans la voiture. Dit Kevin en s'approchant... J'aurais juré n'avoir laissé aucune trace, pourtant. Ton copain est une sacrée tête de mule. Il n'a jamais voulu lâcher l'affaire...
– De quoi tu parles ? demande Clark.
— On en parlera plus tard. Viens avec moi.
Qu'est-ce qu'ils préparent encore ? Si j'avais une once de pitié pour Clark, elle vient de disparaître. Son frère a tué mon bébé et je m'en fiche qu'il a été au courant ou pas. Depuis le début, il faisait semblant d'être gentil pour mieux se jouer de nous...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top