Chapitre XXV.


Oliver

On frappe à la porte de mon bureau. J'autorise à la personne à rentrer alors que je suis assis dans le grand canapé.

Oliver, j'ai ce que tu m'as demandé.

– Fais-moi voir.

Camille me tend l'enveloppe, que je prends rapidement pour l'ouvrir et en sortir la clé USB à l'intérieur et ensuite l'insérer dans mon ordinateur. Je passe mes mains dans mes cheveux en voyant ce qu'il y a dessus.

C'est la confirmation qu'il te fallait, non ? Et maintenant tu vas faire quoi ?

- Il va me falloir un maximum de preuves irréfutables... Je vais le coincer ce connard... Je veux qu'il ne trouve aucune porte de sortie.

- Oly... Nous nous connaissons depuis près de quinze ans maintenant, alors je vais me permettre de te donner un conseil. Tu devrais laisser la police faire son boulot. Ne t'approche pas de cet homme, il a l'air dangereux.

Bien sûr. Et moi, suis-je un mouton ou quoi ? Que je laisse la police faire son travail ? Non, mais elle veut rire On voit bien que la police est complètement paumée. Je la remercie et elle regagne son poste.

Camille est une vieille amie. À vrai dire, c'est une ancienne hackeuse. Je l'ai rencontré dans un bar en Californie. Elle avait simulé une fausse bagarre pour se faire arrêter et hacker le poste de police. Je l'ai fait sortir et c'est là que j'ai tout compris. Grâce à moi, elle a évité la prison, alors quand je lui ai proposé un poste à l'entreprise, elle a tout de suite accepté. Mais à une condition, elle devait arrêter le hackage. Et aujourd'hui, c'est moi qui lui demande de replonger, ironique, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, Camille est très douée, cette fille. Quelques mois avant mon kidnapping, on a essayé de pirater et de voler des fichiers de l'entreprise. Ils auraient réussi si elle n'avait pas créé un logiciel dont elle est la seule à maîtriser. Ce logiciel réinitialise le mot de passe à chaque minute. Le plus intéressant dans tout ça, c'est que ça passe inaperçu. On ne se rend même pas compte.

À peine rentré de mon déjeuner avec mes parents, car depuis la révélation de Jérémy de la semaine dernière, je passe plus de temps avec eux. C'est ma façon de les réconforter. Je range l'enveloppe dans un tiroir. Mademoiselle Forbs m'annonce qu'Erine est là et qu'elle demande à me voir. Qu'est-ce qu'elle me veut encore ?

- Oliver Hale... Ça fait longtemps. Tu as vieilli.

- Erine... Va droit au but. Que viens-tu faire là ?

– Je vois qu'on a encore une dent contre moi pour la vidéo. Mais bon, j'ai de quoi me faire pardonner.

— Je n'ai pas le temps pour tes jeux stupides, Erine.

– Ce n'est pas un jeu... C'est à propos de ta chérie.

– Quoi ? N'êtes-vous pas devenues les meilleures sœurs du monde récemment au point qu'elle m'a menti pour te rejoindre à Milan ?

Pitié, ne me dis pas que tu es jaloux de moi. Oliver

— Amara pense que tu as changé et moi, je dis que c'est de la foutaise. Tu es toujours la même égoïste et insensible.

- Bon, t'as fini ?... Si je suis là, c'est pour l'aider.

— Toi, tu veux aider Amy ? Comme quand tu l'as bousculé dans la piscine quand elle était petite et que tu l'as regardé se débattre dans l'eau ? Ou quand tu l'as invité à ce dîner pour lui balancer qu'elle était la fille d'une prostituée...

— Oliver

— Ah non, je sais. Comme quand tu es rentré dans ce bar, te soulager et ensuite te donner à cœur joie devant tous ces journalistes en leur disant toutes ces merdes sur elle...

Bon, tu vas écouter ce que j'ai à dire ou bien tu vas continuer à me faire des reproches. Crie-t-elle.

— Si c'est pour dire du mal d'elle, tu feras mieux de partir.

— Non, Oliver, c'est très important, alors écoute-moi.

Je n'arrive pas à croire que je vais écouter cette femme, alors que tout ce qu'elle mérite, c'est que je la fasse sortir de mon bureau par la force. Je lui fais signe de s'asseoir.

Bon, t'as remarqué qu'elle est bizarre ces derniers temps. Je veux dire plus que d'habitude.

Je la regarde en arquant les sourcils.

D'accord. La dernière fois que je l'ai vu, je l'ai trouvé étrange. Quand elle a failli se faire renverser par cette voiture, ça m'a paru encore plus étrange.

– Et alors ?

— Alors, je lui ai demandé, mais sa réponse a confirmé ce que je pensais. J'ai compris qu'elle me cachait quelque chose.

- Et ?

— Et je crois avoir trouvé.

C'est moins intéressant quand elle choisit de faire son intéressante. Mais vu qu'il s'agit de ma petite amie et étant donné que je meurs d'envie de savoir ce qu'elle a soit-disant découvert, même si j'ai promis à Amy d'attendre, je garde mon calme pour ne pas lui mettre la pression.

Et elle a pris des photos en plus. Je ne sais pas si je dois m'énerver ou pas. Si ce qu'Erine vient de me dire est vrai. Nous allons avoir un gros problème, Amara et moi.

Qui me dit que tu n'as pas tout inventé ?

— Attends, t'es sérieux là ? Les photos, c'est pourquoi, à ton avis ?

– Tu l'as suivie ?

– Pour son bien. Alors ne me regarde pas comme si j'étais une criminelle... Écoute-moi bien, Oliver, j'ai fait ce que je crois être juste en venant te voir. Maintenant, c'est ton problème si tu ne veux pas me croire. Je te connais assez pour savoir, tu vas d'abord vérifier. Je suis là toute la semaine au cas où...

Elle n'a pas tort. Une information aussi grave n'est pas à prendre à la légère. Je te connais assez pour savoir, tu vas d'abord vérifier. Qu'est-ce qui s'est passé pendant son voyage ? C'est confirmé, Amara a développé une nouvelle tendance. Celle de se mettre en danger. On dirait même qu'elle trouve ça amusant. Après le boulot, je décide de passer chez elle. J'ouvre à peine la porte qu'elle se jette dans mes bras et vient nicher sa tête dans mon cou.

Je n'aime pas être éloigné de toi.

Moi non plus, je n'aime pas ça. Mais je ne sais pas si c'est parce que je l'aime trop ou si ce n'est que par fierté, je n'aime pas son manque de confiance en moi. Mais cette distance nous fait du mal à tous les deux. Elle me manque. Son corps, son odeur, tout en elle me manque. Je serre mes bras autour de sa taille. Je prends sa tête entre mes mains, puis dépose délicatement mes lèvres sur les siennes. On partage un long baiser. On se sépare à bout de souffle. Son front contre le mien, je ferme les yeux pour savourer ce moment.

Reste avec moi ce soir, Mon Oly. Ça me manque de ne pas dormir dans tes bras.

Je vais lui accorder encore quelques jours en menant mon enquête de mon côté pour voir si elle ne va toujours rien me dire...

Plusieurs jours plus tard

Les jours passent et je continue mon enquête. Les seuls au courant sont Georges, Camille et Alex. Je ne veux rien dire à Nate ni à Kika pour l'instant.

Jusqu'à hier soir, je pensais pouvoir me contrôler en voyant Amy jouer cette comédie pathétique, mais non, je me suis mis en colère et on s'est disputé. Ça a été une dispute plutôt violente. On s'est dit des choses pas très agréables. Je l'aime, Amy, tellement que je la déteste par moment.

Cet amour est si compliqué que parfois, on a ce besoin de se faire du mal. La preuve, je suis dans ce canapé à embrasser cette fille dont je m'étais juré de ne plus toucher. Je connais ces sentiments, mais elle sait tout aussi bien que ce n'est pas réciproque. J'étais en colère, j'ai pris ma voiture pour me rendre chez elle. On a bu quelques verres et discuté, puis ça a dérapé. Elle a commencé à m'embrasser dans le cou. Elle me répugne. Je me répugne.

Non, désolé. Dis-je en m'éloignant d'elle.

- Oly... Qu'est-ce que tu fais ? Je l'entends crier dans mon dos... Oliver revient.

J'en ai envie de me terrer sous terre. Je ne mérite pas l'amour d'Amy, mais je ne pourrai jamais accepter qu'on lui fasse du mal.

Je la laisse défaire ma braguette et s'asseoir sur mon membre. Elle commence à bouger ses hanches. Ma tête me dit d'arrêter, que ce n'est pas trop tard, que personne n'a rien vu. Mais je revois Amara enlacer cet abruti de Kevin et ce sourire qu'il a sur son visage. J'entends les mots qu'elle m'a dits et ma colère monte d'un cran et je la pousse et la fait se retourner pour se mettre à quatre pattes en s'appuyant sur le canapé. Je n'ai pas envie de voir son visage. Je la pilonne rageusement alors qu'elle lâche des gémissements et des petits cris...

Je sursaute en entendant frapper à la vitre. Attends, je me suis endormi sur le volant... Ouf, c'était juste un rêve.

Monsieur, vous allez bien ?

— Oui, ça va, merci.

Il faut que je rentre avant de faire quelque chose que je risque de regretter.

Amara

Ça fait deux heures que je l'attends. Son portable est éteint, et même Paul ne sait pas où il est. Je sais que la dispute d'hier soir a été violente. Je lui ai dit que mon père avait raison à son sujet et qu'il n'était qu'un homme vide à l'intérieur depuis son enlèvement et tant de choses encore. J'étais en colère. Oliver a réussi à me mettre hors de moi et j'ai craqué. Déjà qu'avec la pression que me mettent Thomas et Carter, en plus que je dois tout le temps mentir à mes amis...

Le claquement de la porte me fait lever la tête. Oliver rentre dans la chambre et se dirige directement à la salle de bain en m'ignorant. D'accord, ça fait mal.

Tu étais où ? Ça fait des heures que je t'attends.

– Pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux ?

— Oliver, il faut qu'on parle de ce qui s'est passé hier.

– Je n'ai rien à te dire.

Il parle toujours sans me regarder. Il enlève son T-shirt et continue à se déshabiller en m'ignorant. Alors je me place devant lui, je lui prends la tête pour le forcer à me regarder. C'est là que je remarque un truc dans son cou.

C'est quoi cette odeur que tu as sur toi ? Et cette marque dans ton cou ?

– Quelle marque ?

- Attends... C'est c'est une suçon ?

Il détourne le regard et essaie de se dégager. Non. Il n'a pas fait ça ? Pitié, dites-moi qu'il n'a pas fait ça...

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