Chapitre XXIX.
Amara
— Tu es au courant que tout le monde doit être en train de me chercher, pas vrai ?
– Je doute fort qu'ils puissent te trouver ici.
On continue à marcher. J'ai tant de questions à lui poser. Qui est-elle vraiment ? Pourquoi se fait-elle passer pour morte ? Et comment ça se fait qu'elle possède une aussi grande hacienda ? La drogue peut-être.
— Détrompe-toi, tout ce que je possède, je l'ai gagné légalement...
– Si tu le dis. Quel est ton vrai nom ?
– Quoi ? Le FBI t'a donné un badge Tu fais partie de leur agence maintenant ? Hé oui, je suis au courant de votre petite collaboration.
— Comment tu peux le savoir ?
– Disons que j'ai des yeux et des oreilles partout.
— Alors, tu sais que ta fille te cherche depuis des années. Elle est tellement désespérée qu'elle est même parvenue jusqu'à me manipuler en me faisant croire que c'est moi qui avais besoin de te retrouver.
— Ah, ma chère et tendre Maraline. Comment va-t-elle ? Et ce cher Thomas ?
— Va leur demander par toi-même. Ils sont tous deux de ta famille, après tout.
– Malheureusement, même si je le voulais, je ne le pourrais pas.
– Qu'est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu te fais passer pour morte ? Qui es-tu en train de fuir depuis toutes ces années ?
— Je ne te fais pas assez confiance pour avoir cette conversation avec toi, ma chérie... Un jour, peut-être.
Nous arrivons devant une maisonnette. Elle est très jolie. À l'intérieur, il y a beaucoup de bougies allumées. Elle ouvre une autre porte et ma mâchoire a failli se décoller. Il y a des centaines de photos de moi accrochées au mur. Des photos de moi étant petite jusqu'à la semaine dernière. Il y a même des tableaux.
– J'ai toujours été là, comme tu le vois.
— Tu voulais te donner bonne conscience après m'avoir échangé contre de l'argent.
— C'est ce que ton père t'a dit. Que je t'ai échangé contre de l'argent ?
— Tu as bien pris cet argent, non ?
— Même si je te l'expliquais, tu ne pourrais pas comprendre.
Je continue à regarder les photos. À l'autre bout de la salle, je vois qu'il y a des photos de Maraline.
— Et pas qu'avec moi, apparemment.
– Amara, je n'ai ni échangé ni abandonné aucune de mes deux filles contre de l'argent... J'ai juste compris que vous seriez mieux avec vos pères qu'avec moi. Et même si c'était dur, en vous voyant aujourd'hui, je sais que j'ai fait le bon choix.
— J'espère que ça t'aide à ne pas faire de cauchemars la nuit.
Je m'en vais en la laissant plantée là. Rien ne justifie le fait qu'une mère abandonne son enfant. Dans son cas, elle ne l'a pas fait qu'une fois. Elle a gagné tout ça dignement ? Tu parles. Même avec l'argent que mon père lui a donné, elle n'aurait pas pu avoir tout ça. Je regarde autour de moi, l'air frais me caresse le visage. Je ferme les yeux un moment pour profiter un peu de cette belle nature.
— Tu es aussi jolie qu'elle. Mais tu as les plus beaux yeux, et même si je n'ai pas encore vu ton sourire, je sais qu'il est encore plus beau.
J'ouvre les yeux pour voir le même petit garçon de toute à l'heure. Je souris, puis je me mets à sa hauteur.
— Tú también tienes unos ojos verdes muy bonitos. Pablo, ¿es eso ? (Tu as également de très jolis yeux verts). (Pablo, c'est ça ?)
— Sí (Oui)
— Eres lindo, Pablo... ¿Vives aquí ? (Tu es mignon, Pablo...) Tu habites ici ?
— Sí, nací en esta casa. Soy l'enfant de Sebastián, le meilleur ami de ta mère. (Oui, je suis né dans cette maison). Je suis le fils de Sebastian, le meilleur ami de ta mère.
Il doit avoir entre huit ou neuf ans. En tout cas, il est très intéressant ce gamin. Je lui caresse les cheveux en souriant.
– Follow me. I will show you something. (Suis-moi). Je vais te montrer quelque chose.
Évidemment, il parle plusieurs langues. Il me prend la main et me conduit sous un grand arbre où il y a deux grandes balançoires. On s'assoit tous les deux et il me fait signe de regarder vers le ciel. Les rayons du soleil qui passent entre les feuilles frappent dans des espèces de morceaux de miroirs ou des pierres transparentes pour arriver vers nous. Je jure que je n'ai rien vu d'aussi beau. On reste plusieurs minutes à discuter et à admirer la vue.
- Pablo es hora de irse a casa, tu padre te busca. (Pablo, il est temps de rentrer à la maison, ton père te cherche.) Dit Mélissa.
- Bien tía, me voy... See you later. (Ok, ma tante, j'y vais...) (À plus tard). Me chuchote-t-il avant de partir en courant.
— Hasta luego, Pablo. (À plus tard, Pablo).
Je souris en le regardant partir. Melissa occupe la place de Pablo et se positionne tout comme moi pour admirer la vue. Elle me raconte que Pablo doit beaucoup m'aimer pour m'emmener ici, car c'est son endroit préféré. Je dois dire que je l'aime bien également, il est trop mignon. Elle me dit que nous allons bientôt passer à table, que ça lui ferait plaisir que je les accompagne.
Après m'être douché et changé. J'entends frapper à la porte. En ouvrant la porte, je tombe sur Pablo qui me prend la main pour m'accompagner sur la terrasse près de la piscine où une table est bien rangée avec beaucoup de nourriture. Il y en a beaucoup trop pour les quatre personnes assises autour de cette table.
Ils me regardent tous comme si j'arrive d'une autre planète et ça me met mal à l'aise.
- Creo que an ella no le gusta la forma en que la miras. (Je crois qu'elle n'aime pas votre façon de la regarder.)
— Oh, lo siento, niña. C'est juste que le parecido avec ta mère est très llamativo. (Oh, désolé, ma petite.) C'est juste que la ressemblance avec ta mère est très frappante ! Dit un homme âgé assis à côté de Mélissa.
— No se preocupen. (Ne vous inquiétez pas).
— Veo que ya conociste a mi hijo. (Je vois que tu as déjà rencontré mon fils). Dit l'autre homme à côté de Mélissa.
— Amara, aquí est mi abuelo Pedro, mi mamá Carina et mi papá Sebastian. (Amara, voici mon grand-père Pedro, ma mère Carina et mon père Sébastien). Me dit Pablo.
— Hola everyone. (Bonsoir à tous)
Ils éclatent tous de rire, sûrement parce que j'ai mélangé les deux langues.
— Siéntate ahi. (Assied-toi là.)
Je m'assois à la place que Mélissa m'indique. Pablo s'assoit à côté de moi et on commence à dîner. Ils me posent plusieurs questions sur ma famille, mon travail, ma vie quoi. On fait connaissance. Après le dîner, on s'assoit près d'un feu où ils racontent des histoires, surtout Pedro. Pablo s'est endormi sur sa chaise avec sa tête sur mon épaule. Sa mère va le prendre, mais je lui dis qu'il ne me dérange pas.
J'arrête de sourire en me rappelant que ma famille, mes amis (es), Oliver, ils doivent tous être inquiets pour moi.
– Ne t'en fais pas... Tu seras bientôt chez toi. Me chuchote Mélissa.
Vers les vingt-trois heures, tout le monde part se coucher. Je monte dans la nouvelle chambre que m'a donnée Mélissa, je me change et me démaquille avant de me mettre au lit. On frappe à la porte et je demande à la personne d'entrer.
– As-tu besoin de quelque chose ?
— Non, ça va, merci.
- D'accord... Bonne nuit,
- ... Mélissa..
- Oui
– Bonne nuit,
Elle sourit avant de partir après avoir fermé la porte...
Le lendemain, je me réveille par des coups contre la porte. Pablo entre dans la chambre, puis se met à sauter sur mon lit.
- Amara despierta ... Vamos a almorzar. (Amara, réveille-toi... Allons déjeuner).
Comment fait-il pour avoir autant d'énergie de si bon matin, ce petit garçon ? Il me laisse à peine le temps d'enfiler mes chaussons.
Tout le monde est déjà à table. Je dis bonjour et on déjeune ensemble.
Après le déjeuner, je remonte prendre une douche. Une femme vient me dire que Mélissa me demande. Je la rejoins dans le jardin.
– C'est une très belle journée qui s'annonce...
- Hum
– Il faut qu'on parle.
– De quoi ?
— De ce que tu vas faire quand tu rentreras chez toi.
– Tu vas me laisser partir ?
– Ce n'est pas une prison, Amara.
– Qu'est-ce que tu attends de moi ?
– Je dois rester morte pour le reste du monde... J'ai énervé pas mal de gens haut placés dans le passé, des gens qui feraient tout pour me retrouver s'ils s'avaient que j'étais encore en vie.
— Qu'est-ce que tu as fait, Mélissa, pour que tu sois prête à cacher ton existence même à ta propre fille.
— C'est une très longue histoire que je te raconterai une autre fois, peut-être... Pour l'heure, tu dois rentrer chez toi.
Je pars dire au revoir aux autres. Pablo me serre de ses petits bras et me fait promettre de revenir le voir. Une voiture noire s'approche de nous. Puis je monte à l'intérieur, suivie de Mélissa. Quelques minutes plus tard, la voiture s'arrête et ce n'est clairement pas l'aéroport ça. On descend toutes les deux. Je vais monter à bord de l'hélicoptère, Mélissa m'attrape le bras, puis me chuchote quelque chose à l'oreille. Je constate qu'elle est vraiment au courant de tout.
— Promets-le-moi.
– Ne t'en fais pas.
On se fait une accolade, puis je monte à bord de l'hélicoptère qui ne tarde pas à décoller.
Après ce que je viens de découvrir, après ce que m'a dit Mélissa, je vais devoir repenser les choses...
Même si j'ai hâte de les retrouver, j'appréhende l'attitude d'Oliver. Je n'échapperai pas à cette discussion, je le sais...
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