Chapitre XXII.


Oliver

J'ai passé une mauvaise nuit. Je suis rentrée à la première heure ce matin pour m'expliquer avec elle, mais je viens d'arriver à la maison et je ne trouve pas Amy.

Paul, je t'ai demandé de la surveiller.

– Elle n'a pas voulu que je l'accompagne à Philadelphie.

— Tu aurais dû m'appeler.

– Je suis désolé, Oliver, mais elle était très en colère contre toi. Elle est partie très tôt.

Cette femme va vraiment me rendre fou. Je l'appelle pour la centième fois sans succès. Je lui envoie donc un message...

Je respire profondément avant de pousser la porte du cabinet. C'est fou comme elle arrive toujours à me convaincre de faire ce genre de choses. Je ne voulais pas de psychologue, mais Amy partage l'avis de ma mère. Pour elles, c'est la seule façon pour moi d'aller mieux, même si je ne comprends pas vraiment ce qu'elles veulent dire par aller mieux, car je vais bien.

Oliver, comment tu vas ?

— Ça va, Docteur.

– Combien d'heures as-tu dormi cette semaine ?

– Douze heures au total

— D'accord, combien de cauchemars ?

– Je n'arrive plus à les compter.

— Est-ce que tu veux bien me redire ce que tu vois ?

Le docteur Moore est la meilleure dans ce domaine. C'est une vieille amie de ma mère. Quand j'étais petit et que je n'arrivais pas à comprendre les absences de mes parents et que j'avais des sauts d'humeur, je ne contrôlais pas ma colère, mes crises d'angoisse, je les voyais deux fois par semaine. Entre les séances avec mon psy et les cours de boxe et mes entraînements avec Georges, j'avais de quoi m'occuper.

Après mon rendez-vous, je rentre chez moi avec de nouveaux exercices que m'a conseillés mon psy. Ce que Moore a essayé de m'expliquer, c'est qu'avec Amy ça marche et quand elle est loin de moi, les cauchemars sont plus violents et se multiplient. Tout ça parce que je me fais du souci pour elle.

Je suis concentré sur mon objectif qui est de retrouver ceux qui ont fait ça. Et je sens que je ne suis pas loin.

Monsieur, vos parents vous attendent dans votre bureau.

— Merci, Georges.

Amara

Je n'arrive toujours pas à croire que Joe est parvenu à découvrir la vraie identité de ma mère biologique rien qu'en regardant des photos de moi étant petite. Ce qui m'amène à sortir nos plus vieux albums photos. Mes parents ne sont pas à la maison, du coup, je suis tranquille avec ma grand-mère assise à côté de moi.

Au bout du cinquième album, je commence à voir des photos de mes parents étant plus jeunes. C'est vrai que Joe a une petite ressemblance avec maman, quand elle était jeune. Et pourtant, je ne l'avais pas remarqué avant. En tournant une page, une photo glisse sur le sol. Je me baisse pour la prendre.

Mamie, est-ce que tu connais ces gens à côté de papa ?

— Mais bien sur, ma puce. Ils étaient les meilleurs amis du monde, ces trois-là étaient tout le temps ensemble.

– Qui sont-ils ?

— Lui, c'est Éric, et elle Emily.

- ... Attends. Tu veux dire, Erickson et Emily Hale ?

— Bien sûr, qui d'autres sinon ?

- Oh mon Dieu... Et elle ?

— Ah, vous êtes là toutes les deux.

Mon père rentre dans la chambre et instinctivement, je cache la photo. Erickson Hale et Papa étaient amis ? Comment ça se fait qu'ils se détestent à ce point-là maintenant ? En tout cas, d'après ce que j'ai vu, mon père déteste Éric plus que lui ne le déteste. Ça expliquerait pourquoi ils se tiraient dans les pattes lors de notre premier dîner...

Au moment de rentrer à Los Angeles, je fais glisser la photo dans mon sac à main étant donné que je n'ai pas pu en reparler avec mamie. Je suis sûre que Joe n'est pas au courant. Autant fouineuse qu'elle soit. Ça en fait des surprises. Mais je veux savoir ce qui s'est passé entre eux. C'est donc pour ça que grand-mère a pris Oliver pour son père. Et moi, je n'ai rien compris.

J'entends la porte d'entrée se fermer, ça ne peut être qu'Oliver. Je ferme rapidement mon ordinateur et dépose la photo sur la table basse. Je ne veux surtout pas qu'il voie la photo. Déjà que je lui en veux.

- Salut...

– Salut,

– Je peux savoir pourquoi tu n'as répondu à aucun de mes messages ? ... T'es rentré quand ?

— Qu'est-ce que ça peut te faire, Oliver ?

— Bébé, tu sais que je ne l'ai pas embrassé, hein ?

– Tu ne l'as pas repoussé non plus.

— Elle m'a pris par surprise, bien sûr, que je l'ai repoussé.

— Que faisait-elle là-bas et avec toi en plus ?

— Elle n'était pas avec moi, elle avait un défilé, on s'est juste rencontré par hasard.

— Mais bien sûr.

— Amy, ne me fais pas la gueule, s'il te plaît.

— J'en ai marre de cette fille, Oliver. Elle te drague et elle se permet même de t'embrasser en public.

— Je sais mon amour et je suis désolé. Je sais que c'est en partie de ma faute, je l'ai accidentellement encouragé autrefois, mais je te promets que c'est fini...

Je monte dans la chambre en laissant mon ordinateur sur le canapé. Oliver me suit tout en me traitant de gamine, comme quoi je fuis la conversation.

Est-ce que je me suis fâché quand toi, tu as vu Kevin dans mon dos, hein ?

Attends ! Comment est-il au courant ? Et de quoi d'autre est-il au courant ? Je suis dans la merde. Je me retourne lentement pour lui faire face.

Quoi ? Tu m'espionnes maintenant ? Écoute-moi bien, Oliver, je t'ai déjà prouvé que Kevin n'était rien d'autre qu'un ami, alors ce n'est pas mon problème si tu t'entêtes à le voir autrement.

— Ce n'est pas moi qui m'entête à le voir autrement, si à chaque fois qu'il est en ville, il se permet de t'inviter à dîner ou même à t'envoyer des fleurs.

— Tu es encore là-dessus, Oliver ? Non, mais franchement. Tu essayes de détourner la conversation en faisant en sorte que j'oublie que tu as laissé cette conne fourrer sa langue dans ta bouche alors qu'avec Kevin, on a seulement pris un café.

— Tu ne comprends pas que je ne veux pas que quelqu'un d'autre puisse poser les yeux sur toi, et encore moins ce connard...

— Et pourquoi donc ?

- Parce que... He bien, parce que

— Parce que quoi, Oliver, hein ?

Il ouvre la bouche, mais rien ne sort.

C'est bien ce que je me disais.

Je me déshabille pour ensuite rentrer dans la cabine. Oui, je suis énervée contre lui parce que je sais qu'il aurait pu empêcher tout ça s'il n'était pas si occupé à me faire du mal à mon retour. J'ouvre le robinet et l'eau commence à couler au-dessus de ma tête. Je sens ses mains me retourner brusquement, et son regard brûlant sur ma peau m'incite à lever les yeux vers lui.

- Parce que tu es à moi... Tu m'entends ? Ton corps m'appartient...

– Je n'appartiens à personne.

— Ah oui, tu crois ça ?

Je ne sais pas quand exactement son doigt s'est retrouvé dans mon intimité, mais il entame une série de mouvements rapides m'arrachant un gémissement malgré moi. Et quand il ajoute un deuxième doigt, je comprends que nous n'allons plus parler d'Haleessa. J'essaie de me dégager de son emprise, mais il me bloque avec son autre main et capture mes lèvres.

- Oly... Han... Lâche-moi...

– C'est vraiment ce que tu veux ?

- Hmm... Tu n'as ... Haaann... Pas le droit.

— De faire quoi ?

– D'utiliser ce moyen-là... Haan

- Ah bon... Pourquoi tu bouges tes hanches alors ?

Oh putain. Il a raison. C'est moi qui fais les mouvements. Il enlève ses doigts et s'écarte de moi, mais je le retiens et me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

T'as intérêt à me faire jouir.

— Ah, maintenant, Madame me menace.

Pour toute réponse, je l'embrasse. À un moment, il me repousse. Mais qu'est-ce qui lui prend ?

- Dis-le... Dis que tu me crois quand je te dis que je ne l'ai pas embrassé.

- Non...

- Amy... Vas-y... Bébé

- Han...

– Dis que tu as envie de moi.

Je suis en colère contre mon corps. Mon désir se fait encore plus quand il me chuchote à l'oreille de lui dire à quel point j'en ai envie. J'ai l'impression que mon corps peut prendre feu à n'importe quel moment.

- Oly... Oly

- Oui bébé

- J'ai... J'en ai envie.

– De quoi ?

– J'ai envie de tes doigts sur mon corps bordel...

- He. Chuuut... On reste poli.

Nous jouissons tous les deux, puis nous prenons notre douche. Je suis la première à finir de m'habiller et je me mets au lit. Il me rejoint et me prend dans ses bras.

Il faut qu'on apprenne à communiquer comme les gens normaux le font.

— Moi, je nous trouve très normaux.

– Tu vois bien ce que je veux dire.

– Tu es prête à écouter ce que j'ai à dire ?

J'ai vu la photo. Comme l'a dit Paul, il y a sûrement une explication et, aussi bête que ça peut paraître, je tiens à ce qu'elle vienne de lui. Il me raconte tout en détail. Apparemment, Haleessa a fait exprès de l'embrasser quand elle a vu les journalistes. Cette femme n'a vraiment aucune limite.
Détrompez-vous. Je ne l'ai pas encore pardonné. Oliver sait dire non. Il sait parfaitement comment éviter ce genre de chose. Alors,

Je me réveille et il est déjà six heures trente. J'enfile un T-shirt avant de descendre. Je vois Oliver dans le salon avec une photo en main.

Veux-tu m'expliquer ceci ?

— Bonjour à toi aussi. Oh oui, j'ai très bien dormi.

– Amara, pourquoi tu as une photo de mes parents et de ton père ?

– Je l'ai trouvé à Philadelphie... Apparemment, ma grand-mère ne délirait pas quand elle t'a appelé Éric.

— Elle m'a pris pour mon père parce qu'elle le connaissait quand il était jeune.

- C'est ça ...

Il est encore plus choqué que moi. Il me propose donc de faire quelque chose pour éclaircir les choses et découvrir ce qui s'est passé entre nos deux familles...

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