Chapitre XVIII.
Oliver
Je garde les yeux fermés pour profiter encore un peu des caresses d'Amy dans mes cheveux... Elle me sourit lorsqu'enfin, j'ouvre les yeux.
— T'es réveillé ?
- À peine... Ça va, mon ange ?
– C'est plutôt à moi de te poser cette question...
— Ah ouais !
- Hum... Cette nuit encore, tu parlais dans ton sommeil.
– Amy, on ne reviendra pas là-dessus...
— Oly, s'il te plaît. Je veux que tu me parles de ce qui t'est arrivé.
– Les journaux en ont parlé, tu devrais le savoir.
– Tu connais déjà ma position vis-à-vis des médias.
Je souffle avant de tirer les draps. Je n'ai pas envie d'en parler, ça me rappelle que j'ai été faible et peut-être même imprudent. C'est la troisième fois qu'elle me dit que je parle dans mon sommeil, et à chaque fois, je trouve toujours un moyen pour éviter le sujet. Je n'ai aucun contrôle sur ce qui se passe dans ma tête ni sur ce qui sort de ma bouche quand je dors. Pourquoi cet événement en particulier ? Il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie, pourtant.
Mes parents ont toujours voulu me coller des gardes du corps, que j'ai toujours refusés bien sûr, mais quand c'est arrivé, je me suis demandé comment ça serait passé si je n'étais pas seul dans cette voiture et sur cette route ?
Je ne veux surtout pas qu'elle change sa façon de me voir, parce qu'en partie, j'aime cette façon qu'elle a de me regarder. Je ne suis pas prêt. Je me dirige vers la salle de bain avec Amy sur mes talons. Alors que l'eau coule sur ma tête, je sens deux bras m'entourer la taille.
- Amara...
– Chuuut. Ne parle pas, mon Oly...
Amy m'embrasse au milieu du dos et pose sa tête contre celui-ci en me serrant très fort. Je me retourne alors pour pouvoir mieux l'embrasser. Elle prend mon membre déjà dur dans sa main et commence des lents va-et-vient me transportant dans un autre monde... Le nôtre
Amara
C'est toujours difficile pour un être humain qui se croit fort de se retrouver face à des situations qu'il ne maîtrise pas. Oliver fait partie de ces hommes forts qui n'extériorisent pas leur douleur. Et pourtant, il sait le faire avec moi. Ou du moins, il savait le faire. Ça me fait mal de voir qu'il n'a plus aucune confiance en moi. Il n'arrive même pas à me parler de ça. Avec qui le fait-il alors ? Ma gorge se serre en pensant qu'il pourrait le faire avec Haleessa. Il l'a déjà fait même, j'en suis certaine. Elle était là quand moi, j'étais absente. Bien trop occupée à faire ce que je croyais être juste. Et maintenant, dois-je me résigner avec le peu qu'il me donne ou bien dois-je me battre encore pour regagner sa confiance ?
Je fais glisser mes doigts sur la cicatrice qui est au niveau de son flanc, je m'abaisse pour y déposer un baiser dessus. Mon Oliver n'est pas un homme faible. Et j'ai envie de le lui dire. Mais comment lui dire que j'étais au courant de son enlèvement alors que j'étais censé être à des millions de kilomètres ? Comment lui dire que je n'ai passé que quelques mois en Haïti ? Que je lui ai menti sur la date de mon retour ? Aucun de nous deux n'est prêt pour ça. J'ai vraiment peur de sa réaction, à vrai dire.
— Putain. Grogne-t-il.
Oliver a une cicatrice au niveau du flanc gauche et une autre dans sa région hypogastrique qu'il essaie tant bien que mal de dissimuler. Je continue de croire que c'est mieux s'il ne découvre rien. Déjà qu'il n'a pas confiance en moi. Ne croyez surtout pas que cela m'amuse, au contraire, mais j'ai peur. Peur de le perdre à nouveau. J'ai peur qu'il me déteste encore plus...
Je regarde sur mon téléphone pour vérifier l'adresse et c'est bien ici. Une vieille usine désaffectée, heureusement que je ne porte pas de talons, mes baskets vont en prendre un coup, mais bon, quand il faut y aller.
– Vous auriez pu choisir un endroit plus présentable, vous ne croyez pas ?
Je m'avance lentement sous l'écho de ma voix. Un coup-de-poing en plein ventre me fait reculer et puis les coups s'enchaînent. Tout comme elle, j'esquive et j'attaque. On dirait deux vrais Ninjas. Un dernier coup de pied qui aurait pu m'envoyer de l'autre côté de la pièce, je le bloque, mais étant plus rapide que moi, elle en profite pour me tirer par le bras et me bloquer contre elle.
– Ça suffit.
Cette voix est toujours aussi imposante, je l'admets. Elle sourit tout comme moi, puis nous nous retournons vers lui.
– Mademoiselle Oliphant,
- Agent Thomas
— Je vois que vous vous êtes ramolli et c'est tout à fait logique, vu le temps que vous passez à vous pavaner aux bras de monsieur Hale.
Ce n'est pas l'envie de l'envoyer chier qui me retient, vous pouvez me croire, mais premièrement, il est âgé et deuxièmement, il n'a pas tout à fait tort. J'ai perdu le rythme depuis que je suis revenue. Enfin bref... Il sait être sympathique quand il veut. Il étale les différentes photos sur une table poussiéreuse en continuant son monologue.
– Mais il faut dire que ça a un bon côté, car à cause de vos agissements avec votre petit ami, notre suspect s'est enfin décidé à sortir de son trou depuis plusieurs mois. Ce qui ne fait que confirmer notre hypothèse.
– Heureuse de vous avoir aidé alors... Pouvez-vous me faire de cette hypothèse, je vous prie ?
— Tiens Amy, tout est là-dedans.
Je prends l'enveloppe que me tend Maraline, puis je l'ouvre...
- Attendez... Ce n'est pas possible
- Amy,
— Non, vous faites erreur, j'en suis sûr.
– Figurez-vous que non, mademoiselle Oliphant.
- Amara...
– Je n'y crois pas.
– Étonnant, n'est-ce pas ? C'est justement ce qui a joué en sa faveur depuis tout ce temps. Vous croyez encore que nous nous sommes trompés ?
– Honnêtement, oui.
– Ce n'est pas le cas, je vous assure. Dis-lui, Carter.
– Navrée Amara. Ces informations sont tout à fait correctes. Tu sais bien qu'on ne peut pas faire de spéculations. On a passé des années à monter ce dossier, donc tu peux comprendre. D'après ce qu'on sait, le suspect sait parfaitement comment se camoufler et manipuler les gens autour de lui.
J'ai la gorge sèche, j'essaie de garder une respiration normale au fur et à mesure que je lis le dossier.
– Amara, ce genre de personnes existe... Pour une raison que nous ignorons encore, tu es la seule personne à le faire réagir différemment.
— Que voulez-vous dire par le faire réagir différemment ?
– On a compris que le suspect ne tient pas à te faire de mal.
Qu'attendent-ils de moi au final ? Devrais-je m'en réjouir alors que j'ai l'impression qu'ils ne me disent pas tout ?
– Ce qu'on ne sait pas encore, c'est la raison pour laquelle il semble être autant attaché à toi, Amy.
— Voyez-vous, Mademoiselle Oliphant, c'est comme si cette personne avait l'impression d'avoir commis une grave erreur avec vous. Elle veut se racheter de quelque chose.
— Attendez, mais de quelle erreur parlez-vous ? Pourquoi moi ? Et surtout, qu'attendez-vous de moi ?
— He bien, mademoiselle Oliphant, nous nous attendions à ce que vous le laissiez venir à vous, car c'est ce qu'il s'apprête à faire.
- Vous voulez dire que... Je dois... Non, non, je ne peux pas faire ça.
– Il semble vous connaître parfaitement. Et ça ne joue pas en notre faveur.
— Et Oliver alors ? Comment vais-je lui expliquer tout ça ? Il sera fou de rage.
– Justement. Cette relation entre vous et monsieur Hale doit cesser.
– Juste pour quelques mois, Amy. Le temps qu'on boucle l'enquête
– Non, vous ne pouvez pas me demander ça.
– Vous nous aviez donné votre parole, souvenez-vous.
— Oui, je vous ai donné ma parole, mais... Là, vous m'en demandez beaucoup trop.
- Amy...
- Non... Débrouillez-vous pour trouver autre chose, je ne vais pas abandonner l'homme que j'aime une fois de plus pour... Putain, ce n'est pas possible.
Je dépose l'enveloppe sur la table et me dirige vers la sortie. Les battements de mon cœur s'accélèrent au fur et à mesure que je me rapproche de la ville.
Je n'arrive pas à croire ce que je viens de voir. Comment ? Pourquoi ? J'ai tellement de questions. Mais je veux savoir pourquoi moi ? Est-ce que j'ai peur ? Oui, je flippe carrément. Mais je ne crois pas que ce soit le moment de paniquer. Mes amis (es) ne doivent rien soupçonner. Je dois contrôler mes émotions comme Carter me l'a appris.
La porte d'entrée se referme et je vois Oliver arriver dans le salon. J'ai besoin d'un gros câlin et de sentir son odeur. Je me lève pour courir dans ses bras. Il est un peu surpris, mais il finit par resserrer notre étreinte.
— Ça va, mon cœur ?
- Oui... Tu m'as juste trop manqué aujourd'hui.
— Je n'arrivais pas à te joindre au téléphone, alors je suis passé à l'agence. Isie m'a dit que tu n'étais pas venu travailler aujourd'hui.
– Oui, j'avais une migraine atroce...
– Tu vas mieux ?
— Beaucoup mieux
— Aller, vient, je vais nous faire couler un bon bain.
Je suis Oliver jusqu'à la salle de bain et comme convenu, nous profitons de notre bain. Assis entre ses jambes, il me caresse la nuque en me faisant des petits bisous.
- Oly
— Oui, mon ange.
- Je t'aime...
Ce n'est que lorsque je sens qu'il se raidit et que je ne sens plus ses bisous que je me rends compte de ce que je viens de faire.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top