Chapitre XVI.
Amara
Deux semaines pour suivre cette routine. Me rendre à l'agence, organiser notre planning pour les événements à venir avec Isie, passer du temps avec mes amis (es) en particulier Kika et rentrer à la maison. Ces jours-ci, j'évite au maximum les réseaux sociaux. Disons que je fais une pause.
Par contre, Haleessa passe son temps à poster des stories sur Instagram. Ne pense pas que je l'espionne, loin de là, c'est Kika qui me l'a dit et apparemment, elle est chez Oliver.
Kika ne peut plus se déplacer, du coup elle sort rarement de la maison et Alex s'arrange pour passer plus de temps avec elle. Sa mère arrivera dans quelques jours. Nate et moi, on reste avec elle quand Alex part à l'entreprise. Là, elle est chez elle avec sa belle-famille, alors avec Nate, on en profite pour aller déjeuner.
– Elle en fait trop. Je savais qu'elle n'était pas honnête, cette fille.
– Franchement, je ne comprends pas pourquoi il prend sa défense.
— Peut-être parce qu'elle était sur le point de le séduire avant que tu n'arrives.
— Bien dit, bel étalon.
On se retourne en même temps pour voir la personne qui vient de parler.
- El...
Elle me prend dans ses bras, puis fait la bise à Nate.
— J'ai entendu dire que tu es rentré et que tu as même été au mariage de ma mère, alors il fallait le voir de mes propres yeux, étant donné que tu es parti sans me dire au revoir.
Elle a raison, et tout à coup, je me sens mal.
– Alors, pour le mariage de ta mère, disons que ton cousin ne m'avait pas trop laissé le choix. Pour ce qui a été de mon voyage, he bien...
— Ne t'en fais pas, l'essentiel, c'est que tu es de retour. Et tu as même frappé Haleessa à ce qu'il parait... Oh putain, ce que je donnerais pour voir ça.
— Je ne l'ai pas frappé, je l'ai juste... Enfin,...
– Amy, je suis sûre qu'elle la mérite.
— Bah, tu devrais le dire à ton cousin...
— Cette fille a toujours su comment le manipuler. Même étant petite, elle parvenait à le monter contre moi, alors que c'était mon idée qu'elle traîne avec nous, vu qu'elle n'avait pas d'amis (es).
– Attends, vous étiez amies toutes les deux ?
Elena nous raconte qu'étant petite, elle, Oliver et Haleessa étaient tout le temps fourrés ensemble. Et quand sa mère a décidé de déménager et qu'elle ne venait que pour les vacances, Oliver et Haleessa passaient leur temps à l'éviter, ce qui avait le don de la mettre en colère. Apparemment, ces deux-là ont toujours été très proches.
– Elle a toujours été amoureuse de lui, je l'ai toujours su. Il a eu son premier baisé avec elle... J'ai bien peur que tu viens de lui donner l'excuse parfaite pour se rapprocher encore plus de lui.
Hé bien, ça ne m'aide pas du tout ça. Si Haleessa a toujours été amoureuse d'Oliver, elle n'abandonnera pas aussi facilement...
Oliver
– J'y vais.
— Tu es sûr de ne pas pouvoir rester avec moi, Oly ? J'ai une affreuse migraine.
– Je vais juste récupérer quelques dossiers au bureau. Et puis tu ne seras pas seule. Georges est là si tu as besoin.
– Georges n'est pas très gentil avec moi.
– Peut-être que tu devrais d'abord te montrer plus abordable.
— Il ne m'a jamais apprécié, Oly... Fais-moi un câlin avant de partir, s'il te plaît.
Je lui fais un câlin vite fait. Je vais partir, mais elle me retient le bras et colle subitement ses lèvres sur les miennes.
– Qu'est-ce que tu fais ? Dis-je en me détachant d'elle.
— Laisse-moi juste t'embrasser, Oly.
Je la repousse doucement après lui avoir fait un bisou sur la joue. Elle souffle bruyamment avant de se laisser tomber dans le canapé.
Les couloirs sont un peu vides, on est samedi en même temps. Je m'assois un moment pour réfléchir. Amara, pourquoi est-ce qu'elle est toujours dans ma tête ? Ça fait des jours que j'essaie de la voir, mais à chaque fois que j'arrive devant chez elle, je fais demi-tour. Je n'ai pas été sympa avec elle, mais savoir qu'elle a changé au point de taper quelqu'un m'a un peu surpris. J'ai à peine vu Kika deux fois en deux semaines.
Perdu dans mes pensées, je n'entends pas mon portable sonner. Trois appels manqués d'Alex. Je le rappelle. Il parle tellement vite que tout ce que j'entends, ce sont les mots « hôpital et bébé ». Je file alors à l'hôpital.
Je ne prends même pas le temps de bien garer ma voiture. Mon filleul sera bientôt là, je vais bientôt pouvoir le prendre dans mes bras.
Mon regard tombe sur Amy qui se déchaîne sur le bouton de l'ascenseur, heureusement que j'arrive à retenir l'ascenseur. Elle fait comme si je n'étais pas là et moi...
- Amy...
— Continue de faire comme si je n'existais pas. Oliver Hale
Elle ne laisse pas en placer une, car elle sort à la seconde où les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Nate et Lois sont assis à la salle d'attente en compagnie d'Angela.
– Elle est où ?
– En salle d'accouchement...
– Vous êtes venus ensemble ?
On répond que non d'un ton sec.
– D'accord.
Elle s'assoit à côté d'Angela et à moi une rangée derrière, à côté de Nate et Lois...
Une heure plus tard, Angela propose d'aller chercher du café en compagnie de Lois. Nate se lève subitement pour s'asseoir à côté d'Amy.
— Tu sais, ma coccinelle, j'adore ta maison. C'est fou tout ce qu'on peut voir de l'extérieur, par exemple le jour où Oly était censé passer seulement te rendre des documents. Chuchote-t-il à son oreille.
Je vois le visage d'Amy se décomposer, alors que moi, j'ai juste envie d'éclater de rire. Comme ça, il nous a vus...
Après deux longues heures d'attente, Alex arrive avec un sourire que je ne saurais décrire sur le visage. Il nous demande de le suivre, puis il nous présente son petit garçon.
— Je vous présente, Kyle Nicholas Pavot, mon fils.
Je n'ai jamais été trop fan des bébés, mais quand j'ai appris la grossesse d'Amy, j'ai été très heureux, car je savais que ce bébé allait nous rendre plus heureux, nous liant à jamais. On a perdu notre bébé, mais quelques mois plus tard, Kika m'a annoncé qu'elle était enceinte et qu'avec Alex, ils voudraient que je sois le parrain. J'étais au plus mal pendant cette période. Je dois dire que ce bébé m'a comme un peu sauvé des abysses.
Il passe de main en main pour finir entre les mains de sa marraine. Amy le prend un instant, puis ses mains se mettent à trembler.
— Nate, tu peux le prendre ? Prends-le s'il te plaît, je dois sortir.
Nate eut à peine le temps de le prendre qu'elle quitte la chambre.
- Oly...
– J'y vais.
Je la suis jusqu'aux toilettes alors qu'elle tente de bloquer la porte. Je réussis à la retenir. Amy se débat contre mon torse en pleurant.
- Lâche-moi... Ne me touche pas, Oliver.
- Ça va aller, Amy... Je suis là.
— Je ne veux pas te voir... Lâche-moi... Putain, mais barre-toi, Oliver.
Elle se débat encore et me frappe avant de finalement se fatiguer et de se calmer. Je suis fâché contre elle de s'être abaissée à frapper Haleessa. C'est moi qui fais ça d'habitude et c'est elle qui me dit que je n'en ai pas le droit. Ce changement est à la fois intrigant et flippant. Par-dessus tout, je n'aime pas la voir ainsi.
— Je suis désolée de t'avoir privée de ça.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'était pas de ta faute, tu le sais.
— Pourquoi est-ce que je l'ai perdue alors ? Est-ce que je ne méritais pas de connaître ce bonheur moi aussi ?
Je la regarde et mon cœur se serre, car moi aussi, je l'ai senti en prenant le bébé... Je jure que celui qui a fait ça va le payer. Je lui embrasse les cheveux et la serre contre moi.
Elle finit par se calmer et me demande de l'attendre dehors le temps qu'elle se passe de l'eau sur le visage...
Amara
– Je suis désolée.
— Ne t'en fais pas, Bichette, on te comprend, tu sais ?
— Est-ce que je peux le reprendre ?
- Bien sûr
- ... Vient là mon amour... Oh, tu es tellement beau.
— Il est trop beau, mon petit chéri. Dit Angela.
– Aussi jaloux qu'Oliver puisse être, il va devoir accepter de te partager avec ce petit ange, hein... Dit Alex.
— En même temps, t'as vu comme il est mignon. Il ressemble tellement à Tonton Nate. Ajoute Nate.
— Au fait, où est Oliver ? Demande lois.
– Je ne sais pas.
— Il s'est passé quoi, bichette ?
— Mais rien du tout.
Oliver a été tout bizarre après m'avoir vu pleurer. Je jure que je ne voulais pas pleurer, mais en voyant le bébé de Kika, il m'a fait penser au mien. Il aurait presque un an maintenant. Ça fait toujours aussi mal, même après ces mois de thérapie avec Zoé.
Je vais me chercher un café et je trouve Yann qui m'attend avec deux gobelets.
- Tiens Amy
– Merci Yann.
– Tu as l'air fatiguée. Tu devrais rentrer.
– Non, ça va aller. Ma meilleure amie vient d'avoir son premier bébé, je n'étais même pas là au début de sa grossesse.
– Elle ne t'en veut pas, j'en suis sûr...
– Désolé de vous déranger, mais... Amara, est-ce que je peux te parler ? demande Oliver.
Yann me dit au revoir avec un signe de la main. Je regarde Oliver et continue ma route. S'il croit que je vais lui accorder du temps, il se trompe.
- Amara... Arrête-toi et écoute-moi.
— Je n'ai rien à te dire, Oliver. Et puis, tu n'as rien à faire là.
– Détrompe-toi. Alex est mon meilleur ami et c'est mon filleul.
Il arrive à ma hauteur et s'arrête devant moi. Ses beaux yeux me fixent et je suis obligée de détourner le regard.
— Ce qu'il te faut, c'est un objet sexuel. Oliver, c'est ça ? He bien, laisse-moi te dire une bonne chose. Oliver... Ce rôle ne sera pas joué par moi, autant tout arrêter maintenant.
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