Amara

Chaque chose doit rester à sa place, c'est une loi de la nature. Et pourtant, je ne suis pas sûre de respecter cette loi. Jamais je ne pensais rentrer dans un endroit pareil. Et pourtant, je suis là, assise sur cette chaise, les mains posées sur cette table, à regarder cet homme avec son uniforme jaune orange. Ça fait environ cinq minutes que je suis là et il ne daigne même pas me regarder.

- Écoute... Je ne pourrai jamais te demander pardon assez pour ce que j'ai fait. Mais j'espère vraiment qu'un jour, tu arriveras à me pardonner.

– Clark, c'est vrai que je t'en ai voulu, tu m'as fait croire que tu étais mon ami, que tu m'aimais alors que tu suivais les ordres de...

Je m'arrête pour ne pas citer son nom, parce que je sais que le simple fait de dire son nom peut faire remonter des souvenirs douloureux auxquels je ne veux plus y penser. Et je ne tiens pas à lui infliger plus de peine. C'est vrai, quoi. Il a déjà été condamné à cinq ans de prison pour avoir suivi son frère dans son délire. Même s'il a fait tout ça, je pense toujours que ce n'est pas quelqu'un de mauvais qui énerve Oliver.

– Tout ce que je veux dire, c'est que... Je ne sais pas quand exactement, mais une chose est sûre, Clark, j'y arriverai un jour. Ce ne sera pas facile, mais j'y arriverai. Je suis là pour te dire que je ne viendrai plus te voir, et j'espère que tu comprends pourquoi.

Il me regarde tristement et me fait signe que oui. Je suis désolée, mais je dois avancer de l'avant et pour cela, je dois mettre cette histoire derrière moi. Ça demandera sûrement beaucoup d'efforts, mais je dois le faire. Je lui dis au revoir avant de quitter cet endroit. Une fois dehors, j'inspire profondément, laissant l'air pénétrer jusqu'à mes poumons avant de remonter dans ma voiture pour rentrer à la maison.

J'enlève mes chaussures après avoir fermé la porte de la chambre, j'entends l'eau couler dans la salle de bain, je souris avant de me débarrasser de ma robe. J'entre sous la douche et en me voyant, Oly se retourne. Il m'embrasse tendrement.

— Ça va, mon cœur ?

– Je vais bien. Je sais que tu dois partir, mais... Tu n'es pas trop pressé pour un câlin.

— Je ne suis jamais trop pressé pour un câlin avec toi, mon amour.

C'est comme si mon corps n'attendait que ces mots...

Oliver

Un an plus tard

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur ma mère et Maryline qui me fait signe de me dépêcher. Une infirmière me donne une blouse, un bonnet et des chaussons que je m'empresse d'enfiler. Puis l'infirmière me conduit jusqu'à la salle d'accouchement. Quand j'ouvre la porte, je vois ma fiancée allongée sur le dos en sueur et qui essaie de ne pas hurler. Je viens lui embrasser le front.

- Oly,

— Je suis là, mon ange. Désolé pour mon retard,

J'étais dans mon jet quand Mélissa m'a appelé pour me dire qu'Amy a perdu les eaux. J'ai cru que c'était une blague, vu qu'elle n'est qu'à sept mois de grossesse. J'ai demandé à ce qu'on lui passe le téléphone et quand j'ai entendu sa respiration, j'ai eu la preuve qu'elle n'allait pas tarder à accoucher. Heureusement que je suis arrivé à temps, parce que je n'aurais pas aimé manquer la naissance de notre bébé.

– Amy, Oliver est là maintenant. Alors vas-y pousser.

Elle serre ma main si fort que j'ai l'impression qu'elle est coincée dans un broyeur. Je suppose que ce n'est rien à côté de la douleur qu'elle ressent en ce moment. Elle pousse de toutes ses forces et moi, je l'encourage en lui caressant les cheveux et en lui chuchotant des petits mots. Elle pousse une dernière fois, puis on entend des cris.

– Parfait, Amy, félicitations à vous deux, c'est une petite fille.

Je l'embrasse sur la bouche alors qu'elle pleure. Je suis vraiment très fière d'elle. Je couvre ma chérie de baiser. On me demande si je veux couper le cordon, et je le fais. Elle prend notre bébé dans ses bras, puis dépose un bisou sur sa petite main. Elle est vraiment petite, mais je l'aime déjà très fort. On me donne ma fille par la suite.

- Bonjour ma princesse... Tu es tellement jolie. Comme ta maman.

Elle me sourit tendrement. L'infirmière nous demande son nom. Je regarde Amy qui n'arrête pas de sourire.

- Elle s'appelle Angel... Angel Oliphant Hale. Dit-elle en me regardant.

Ça a été toute une histoire de se mettre d'accord sur un prénom. Ce n'est qu'au début de son sixième mois de grossesse qu'elle a bien voulu accepter que l'on propose des prénoms. Elle avait tellement peur quand elle a appris qu'elle était enceinte qu'elle est partie chez sa mère au Mexique pendant deux longues semaines. Et moi qui n'arrêtais pas de me demander ce que j'avais fait de mal. Je suis allé là-bas et je lui ai dit que je n'allais pas rentrer sans elle ni sans savoir ce qui se passe. Quand elle m'a dit, j'ai ri et j'ai pleuré en même temps. J'étais heureux de l'apprendre, mais elle m'a demandé à ce que l'on garde ça pour nous. Au moins jusqu'au cinquième mois.

Amy avait peur de le perdre comme notre premier bébé. Quand elle m'a dit, j'ai ri et j'ai pleuré en même temps. Nos familles et nos amis (es) ont été très heureux d'apprendre la nouvelle. Alors depuis, j'ai passé moins de temps à voyager, je suis souvent resté travailler à la maison. Nate a été le premier à le découvrir, il n'a pas pu s'empêcher de le dire à Lois et ensuite à Kika qui l'a dit à Alex, bien sûr...

Amara

Quelques jours plus tard

Je me fais réveiller par les cris d'Angel. Je suis un peu fatiguée, mais je ne veux pas la laisser pleurer. Alors, je sors du lit en faisant attention pour ne pas réveiller son père, mais je crois que c'est raté.

— Qu'est-ce qui y a, mon amour ?

– Ça va. Rendors-toi, je vais m'occuper d'elle.

– D'accord.

Il est tellement fatigué, le pauvre. Depuis qu'on est revenu de l'hôpital, c'est-à-dire une semaine, nos nuits sont courtes et certaines sont carrément blanches. Je prends ma petite chérie dans mes bras. Je vois pourquoi elle pleure autant. Je la change, puis je lui donne son biberon. Elle ne met pas longtemps à s'endormir. Peut-être qu'on a une heure ou deux avant qu'elle ne se réveille à nouveau. Je retourne alors dans notre chambre.

Angel ne faisait pas partie de la liste des prénoms qu'on avait Oly et moi, mais je l'ai toujours considéré comme mon petit ange à moi dès le moment où j'ai su que j'étais enceinte. J'avoue que ça n'a pas été facile. Je devais tout le temps m'occuper pour ne pas me laisser gagner par le stress. Heureusement, j'ai été bien entouré comme toujours. Je suis même allé voir ma grand-mère à Philadelphie. Oliver m'appelait toutes les heures pour savoir si tout va bien. Vu qu'il avait un rendez-vous à l'étranger, il ne pouvait pas m'accompagner, mais c'est comme s'il était à mes côtés.

– Elle s'est endormie ?

— Oui, elle avait besoin d'être changée et elle avait faim.

Il dépose un bisou sur mon épaule, puis me ramène à lui.

— Rendors-toi maintenant, mon bébé.

Je souris à l'entente de son surnom, puis je ferme les yeux et je m'endors...

Amara

Trois ans et quelques mois plus tard

— Angel, ma chérie, arrête de pleurer.

— Non, je veux papa.

— Ma puce, papa, ne rentrera pas avant quelques heures.

— Je veux mon papa.

Ça fait plus d'une demi-heure qu'elle pleure pour son papa et il n'y a pas moyen qu'elle arrête. Ça fait plus d'une demi-heure qu'elle pleure pour son papa et il n'y a pas moyen qu'elle arrête. Je vous jure. Elle veut vraiment me rendre folle.

Je la dépose dans le canapé devant son dessin animé et je vais lui chercher un peu d'eau dans la cuisine. La porte d'entrée s'ouvre puis se referme, j'entends ces petits pas courir du coup, je m'empresse de la rattraper afin qu'elle ne tombe pas. Quand elle voit que ce n'est pas son père, elle affiche son petit air triste.

— Alors, ma chérie, tu n'es pas contente de voir Tatie Joe ?

— Coucou Tatie.

– Elle pensait que c'était son papa.

— Je ne suis pas ton papa, mais... Regarde ce que je t'ai apporté.

– Une peluche. Oh, elle est magnifique. Merci Tata.

Elle fait un bisou rapide à ma sœur, puis retourne dans le canapé avec sa nouvelle peluche. J'embrasse ma sœur avant de lui proposer de boire.

– Est-ce que tout va bien ?

- Oui... Enfin, je l'espère.

– Pourquoi est-ce que ta fille est aussi calme ?

– Angel réclame son père depuis bientôt une heure et moi, je n'arrive pas à joindre mon très cher mari.

Hè oui, vous avez bien entendu. Un an après la naissance de notre petit ange Oliver et moi, nous nous sommes mariés. Ça a été un moment rempli d'émotions dans ma vie. Cette journée a été magique. Tous ceux que j'aime ont été présents. Enfin sauf ma grand-mère. Elle est morte deux mois après la naissance d'Angel. Le mariage d'Alex et de Kika a lieu l'année suivante.

– Pourquoi tu n'appelles pas le meilleur ami de ton mari ?

– Non, Alex est avec sa femme. Kika a appelé pour nous inviter à dîner justement.

– Il n'y a pas que ça, hein ?

— Enfin, tu vois, j'ai l'impression qu'elle ne m'aime pas autant que son papa.

– Amy, c'est votre fille à tous les deux et elle vous aime tous les deux. J'ai passé assez de temps avec ma petite ouistiti de nièce préférée pour savoir qu'elle aime énormément sa maman.

– Tu crois ?

— N'en doute jamais.

Ma fille arrive au même moment et lève ses petits bras pour que je puisse la prendre, ce que je fais. Elle passe ses bras autour de mon cou et s'agrippe à moi en me serrant.

– Bon, j'y vais. Tu fais un bisou à Tata, ma ouistiti ?

— Au revoir, Tata.

Alors que ma sœur part, mon meilleur ami arrive avec sa merveilleuse petite fille. Oui, Lois et Nate viennent de se marier, il y a tout juste six mois, mais ça fait trois ans qu'ils ont adopté une magnifique petite fille. Elle s'appelle Emma et elle a une semaine de plus que ma fille Angel. Elles sont trop mignonnes toutes les deux...