Chapitre XIV.


Amara

Oliver n'a oublié aucune de mes envies et ça m'enchante, je ne le nie pas. À chaque fois que je rentre, je trouve une rose blanche, ce qui a le don de me mettre de bonne humeur.

Je sais que ce qu'on fait n'est pas sympa, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je l'aime comme pas possible cet homme et je sens que tout n'est peut-être pas perdu avec lui, alors je suis prête à me battre. Ça me fait mal de mentir à mes amis (es), mais qu'est-ce que je peux bien leur dire ? Ce qu'on vit Oly et moi n'a même pas de nom, et je n'ai pas non plus envie de coller une étiquette dessus au risque de le faire fuir.

Pour le relancement d'Andrea's Agency, j'ai récupéré tous mes collaborateurs et j'en ai même gagné quelques-uns de plus. J'ai enfin réussi à faire déculpabiliser Isie. Quand elle m'a expliqué, sur le coup, j'étais en colère, mais au final, j'ai fini par comprendre. À vrai dire, ce n'était pas que de sa faute. Elle a essayé de me joindre durant toute une semaine. Elle a commis une erreur et si Oliver ne lui avait pas proposé de l'aide, ce serait un étranger à la place qui aurait acheté ses parts, et ça aurait été plus difficile pour moi de les récupérer.

Oliver est à Cancun depuis deux jours, il rentre cet après-midi. Du coup, je lui prépare une petite surprise. Durant mon séjour, j'ai appris quelques phrases de cette magnifique langue qu'est le créole, j'ai mangé des plats haïtiens et j'ai appris à en cuisiner quelques-uns. Quant à leur danse, « le Konpa Direct », disons que je suis bien meilleure danseuse qu'Harly. Dotée d'une telle intelligence, comme le dit souvent le frère de mon meilleur ami, je n'ai pas mis longtemps à apprendre et à aimer cette culture.

Faire ce voyage avec Harly m'a aidé à ne plus me mettre en question et à accepter qui je suis. Nous avons travaillé dans plusieurs départements. Harly avait préparé un questionnaire qu'il passait à ses sujets et moi, quand je l'accompagnais, ce n'était que pour lui servir de photographe et même de cavalière dans certaines soirées où nous avions été conviés.
Les gens ont été très hospitaliers avec nous.

Tout ça pour dire que j'en salive déjà rien qu'en pensant à ce dîner à l'haïtienne que je prépare à Oly. J'ai quand même un peu peur de foirer la recette que m'a donnée Zoé.

Zoé Pierre-Louis, docteur en psychologie Elle a été ma psy pendant deux mois. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle a beaucoup de talent et exerce son métier parfaitement bien. Elle et son frère Stéphan ont été les deux médecins qui se sont portés volontaires, j'imagine, pour guider Harly dans son étude. Stéphan est un gynécologue obstétricien tout comme Harly. Et il a craqué sur moi.

Enfin bref... Georges vient m'aider en portant les courses à la cuisine. Nous enfilons nos tabliers et nous nous mettons au travail. C'est toujours aussi amusant de cuisiner avec lui. Je lui dis quoi faire et on se débrouille plutôt bien. On finit de tout préparer aux environs de vingt heures. Je finis de mettre la table et je vais me changer.

Je prends une bonne bouffée d'air et me mords ma lèvre inférieure pour ne pas pleurer quand tout à coup, je me retrouve submergé par ce flot de souvenirs dans cette chambre et dans la maison. C'est la première fois que je monte à l'étage depuis que je suis revenue. Quand je viens, je reste souvent dans le salon, la cuisine ou le bureau d'Oliver.

Amy, ça va ?

- Oui Georges

– Tu as le droit d'être triste. Ce que vous avez vécu, Oliver et toi, a été une rude épreuve.

— Il m'arrive de me demander ce qu'aurait été notre vie et si on n'avait pas perdu notre bébé.

– Je suis certain que vous seriez très heureux tous les trois. Malheureusement, il y a des choses dans la vie que l'on ne peut pas éviter.

– Ça me fait aussi mal.

— Ne pense plus à ça, Amy. Vous devez avancer, Oliver et toi...

Je me dépêche de finir et je descends. Une minute plus tard, on entend une voiture s'arrêter. Comme prévu, George sort l'accueillir et le conduit jusqu'à moi sur la terrasse. Il ne s'attendait pas à me voir.

Salut toi.

- Salut... Mmmh, ça sent très bon... Qu'est-ce que tu nous as préparé ?

– C'est une surprise... Assis-toi et tu verras.

J'essaie de lui donner le nom de chaque plat, mais déjà que mon créole n'est pas au top et qu'Oliver ne connaît pas du tout cette langue, alors je préfère lui expliquer dans notre langue. Ça me fait plaisir de voir qu'il aime ça. Mon Oliver n'est pas raciste et il est toujours prêt à découvrir de nouvelles choses.

Et ça, c'est quoi ?

- Mmh... "Bannann fri"

– Quoi ?

On éclate de rire tous les deux et je lui explique simplement la préparation. On continue notre dîner dans la bonne humeur, bien qu'Oliver me bombarde de questions sur mon séjour là-bas.

On a été très bien accueilli.

— Tu as déjà travaillé avec un Haïtien, je crois, non ?

– Ah oui. M. Jean-Louis, il m'a prévenu que son pays regorgeait de surprises.

– Vous avez fait beaucoup de tourisme ?

– On a visité plusieurs départements. Zoé et Stephane...

– Stephan ? Qui est-ce ?

– Un médecin qui nous a été d'une grande aide. Il parle couramment notre langue. Sans lui, on aurait été complètement perdu.

– Un homme qui se montre aussi gentil...

– C'est vrai qu'il était gentil.

– Vous étiez proche ?

- Oly...

— Non, ne réponds pas. Je viens de rentrer, mais je peux encore prendre le jet pour rencontrer cet homme si gentil.

Je lui souris...

Oliver

Avec Amy, on continue de se voir dans le dos de nos amis (es) et c'est encore plus excitant. Nous sommes comme deux adolescents, toujours à fuir les paparazzi et les journalistes.

Je regarde mon portable vibrer sur mon bureau un moment avant de décrocher.

Conversation téléphonique

Oui, Lee,

— Tu t'es remis avec elle ?

– Lee, s'il te plaît, arrête.

– Tu sais qu'elle te brisera le cœur à nouveau.

— Je suis au bureau et je suis très occupé.

— Oliver

– Je dois y aller. Salut,

Elle est en colère. Ce n'est pas comme si j'avais profité d'elle non plus. C'est elle qui a insisté pour qu'on couche ensemble. J'ai été très clair sur mes sentiments.

Il est dix-neuf heures et j'ai promis à Amy de passer la voir avant d'aller à ce dîner préparé par mes parents. À peine qu'elle m'ouvre la porte, je me jette sur ses lèvres. Il faut dire qu'elle a cette façon sexy de m'accueillir. La maison d'Amy est faite en verre. Quasiment totalement, en tout cas, et elle est très jolie. Ses jambes autour de ma taille, on s'embrasse langoureusement. Je la porte jusqu'au salon et je la dépose sur la petite table. Ma tête dans son cou, mes mains caressent ses tétons. Soudain, on sonne à la porte. On n'arrête pas pour autant. Puis on sonne une fois de plus. Elle récupère son T-shirt et le fait passer au-dessus de sa tête pour aller ouvrir.

- Nate... Je suis contente de te voir.

Elle parle assez fort pour m'alerter, du coup, je me planque dans un coin. Ils arrivent tous les deux dans le salon et je me retiens de ne pas rire.

Dis ma Coccinelle, ce n'est pas la voiture d'Oliver garée au-dehors ?

- Euh... Oui...

– Tu m'expliques ?

— He bien, ce qui se passe, c'est qu'Oliver est venu m'apporter les documents pour l'agence.

– Où est-il ?

– Oliver ?

— Bah, oui.

– Il est rentré chez lui.

– Pourquoi est-ce que sa voiture est encore là ?

– Elle ne voulait plus repartir.

— Je croyais qu'il te les avait déjà donné ces documents.

— Pas tous. Il en restait quelques-uns.

– Donc il te les a apportés personnellement ?

- Hum

— Et il est reparti comment alors ?

- He bien... Paul... Il a appelé Paul.

- ... Mmh...

Quelle piètre menteuse, ma petite Amy. J'ai failli éclater de rire. Si moi-même, je ne le crois pas, imagine ce que ça donne à Nate qui la connaît depuis toujours.

Tu faisais quoi juste avant que je n'arrive ?

– Moi ? ... Bah... Rien du tout

— Ah oui ? Et pourquoi t'as l'air aussi bizarre ?

- Moi, bizarre ?... Pfff

— Et tes cheveux alors ? Ma Coccinelle, tu sais que tu as le droit d'être en manque de sexe ? Je sais qu'avec Oliver, vous passiez votre temps à...

Nate putain, mais tais-toi.

— Quoi ? Tout ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de mal à se donner du plaisir, tu n'iras pas en enfer pour ça.

Amy est toute rouge comme une tomate, elle cache son visage de ses mains.

Ça va, ma coccinelle, c'est tout à fait normal.

Elle passe une main dans ses cheveux, rien qu'en voyant cela, je bande. Mon Dieu, comment résister à cette beauté ?

Écoute-moi bien, je n'étais pas en train de... De me masturber, d'accord ?

— Tu regardais un porno alors ?

- Nate... Bon, tu veux quoi ?

- Je suis passé te donner ça... Ne t'en fais pas, je ne vais pas rester longtemps. Contrairement à toi moi, je serai plutôt au feu de l'action ce soir.

Elle lui donne un coup dans les côtes. J'attends une trentaine de secondes après avoir entendu la porte se claquer, puis je l'attrape par la taille et la retourne vers moi.

Comme ça, vous vous amusez à regarder de la pornographie, Mademoiselle Oliphant ?

Elle passe ses mains derrière ma nuque, rapprochant nos lèvres, puis elle m'embrasse.

J'ai une meilleure idée.

– Dis-moi.

- Et si on montait notre propre scène sans les caméras bien sûre. Me propose-t-elle.

Elle recule jusqu'à se mettre à courir vers la chambre. Toujours à reculons, elle enlève ses vêtements en les lançant n'importe où...

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