Chapitre X.


Amara

Même pendant l'atterrissage du jet, je me demande encore pourquoi j'ai accepté d'accompagner Oliver. J'aurais dû rester chez moi à me dorer la pilule, comme on dit. Je déteste quand il fait ce ton autoritaire avec moi, me rappelant que je travaille pour lui et que je dois obéir à ses ordres. Tous ces moments de flirts, de bisous, nous ont vraiment rapprochés et j'ai peur de ce qui pourrait arriver par la suite. Enfin, je ne me fais pas d'idées : connaissant Oliver, il me brisera le cœur à la seconde où il se sentira menacé. De ce côté, Oliver n'a pas du tout changé, il est toujours resté une bombe à retardement. On ne peut pas toujours anticiper sa réaction. La preuve, il était sur le point de me faire jouir dans cette chambre chez Lois et Nate et le lendemain, il a remis son masque de connard insensible, et même après avoir resté à travailler tard avec lui, il n'en a jamais reparlé comme si ce n'était jamais arrivé.

Pour moi, ce n'est pas un homme libre, même s'il laisse croire le contraire. Des fois, j'ai de la peine pour Haleessa, mais personne ne la force à courir après un homme qui la traite de cette façon. C'est tellement facile pour lui d'agir comme bon lui semble. Est-ce l'effet qu'Oliver avait sur moi quand nous étions ensemble ? En tout cas, ça ne risque plus d'arriver. Les gens qui m'envoient ces messages sont tous des idiots. Oliver me déteste et il ne le cache pas. J'ai appris à les ignorer et apparemment, ça fait quelques jours que je ne les reçois plus. À vrai dire, il y a plus de gens qui prennent ma défense que ceux qui me haïssent.

Quand il m'a dit qu'on allait à un mariage, j'ai failli m'étrangler. Oliver n'aime pas participer à ce genre d'évènement, il doit vraiment tenir à sa tante pour accepter de venir à Hawaï pour son troisième mariage. En même temps, je n'ai pas vraiment entendu parler d'elle, d'après ce que m'a raconté Emily, c'est une femme assez intéressante.

Nous arrivons à la réception de l'hôtel, il y a une jeune femme souriante derrière le comptoir qui nous souhaite la bienvenue une fois de plus. Nous lui donnons les informations pour notre réservation que mademoiselle Forbs a faite depuis chez elle sous la demande du patron. J'aurais pu le faire, mais Oliver a dit que ça ne la dérangera pas étant donné qu'elle reprend le boulot lundi.

– Et voici la clé de votre suite.

– Pardon ? Excusez-moi, Mademoiselle, mais on a réservé deux chambres.

— Euh non, désolée, madame, mais quand vous aviez appelé, on a bien précisé qu'il ne nous restait qu'une suite.

Je regarde Oliver qui ne dit rien et récupère la clé. OH non ! Je ne vais pas passer tout le week-end à partager une chambre avec lui. Putain. Mais je suis maudite.

Si je n'étais pas habitué à ce genre d'hôtel, je croirais qu'à la place des yeux, j'aurais deux grosses étoiles en ce moment. La vue depuis notre balcon est juste sublime. Je dépose mon sac et je vais à la salle de bain me laver le visage. En rentrant dans la chambre, Oliver me dévisage avant de répondre à son téléphone.

Conversation téléphonique

Oui, maman, on est à l'hôtel. Oui, je vais te la passer.

Il me tend le téléphone que je porte à mon oreille.

- Oui Em...

— Ma chérie, ça a été un vol ?

— Oui, merci de demander.

— Parfait, alors avec ma sœur, on va faire un dernier essayage avec sa robe et faire quelques courses. Elle aimerait que tu nous accompagnes si tu n'es pas trop fatiguée.

— Bien sûr, je serai ravi de vous accompagner.

– Très bien, on sera là dans moins de dix minutes.

Ouf, déjà, je suis soulagée de ne pas passer le reste de la journée avec Oliver. Cependant, j'appréhende la réaction de sa tante. Je ne la connais pas et j'ai un peu peur qu'elle me juge pour ce qui s'est passé entre son neveu et moi. Je suppose qu'Emily lui a dit quelques trucs sur moi pour qu'elle me demande de l'accompagner.

Assise dans la voiture, je ne parle pas, je ne fais qu'écouter. Yolanda et Emily ont l'air d'être proches, alors pourquoi je ne l'ai jamais vue à Los Angeles ?

Alors, Amara, Emily m'a dit que tu es dans l'événementiel.

– Oui, c'est exact.

– Alors, je ne pouvais pas mieux tomber. Ce n'est pas pour critiquer, mais je pense que mon wedding planner aurait bien besoin de quelques petits conseils... Commençons par la robe.

L'atmosphère se détend au fur et à mesure que l'on discute. Je peux déjà conclure que Yolanda est amusante. Notre conversation passe par ces premiers maris, sa courte période de célibataire avant de rencontrer son futur époux José, leur rencontre et sa demande en mariage pour finir par Oliver et moi. Il fallait s'y attendre quand même.

Certaines personnes pensent que tu as fait une belle connerie en partant, mais moi, ma petite, je pense que si tu l'as fait, c'est ce dont tu avais vraiment envie à ce moment-là... Et puis qui suis-je pour te juger ?

Sa robe est magnifique, elle n'a pas besoin de retouche et heureusement pour elle, car elle a encore beaucoup de choses à faire. Alors, je décide de leur donner un coup de main. C'est la moindre des choses.

Béatrice, l'organisatrice, est une femme à peine plus âgée que moi. C'est une chance qu'elle accepte mon aide, sinon je ne saurais pas quoi faire pour m'occuper, déjà que je n'ai pas envie de me retrouver seule avec Oliver qui vient à peine de m'appeler pour savoir quand je rentre.

Béatrice est très stressée et ça se comprend, organiser un événement d'une telle ampleur avec autant d'invités, toutes les célébrités des deux côtés, ce n'est pas une mince affaire.

Je rentre à l'hôtel dans la soirée. Je suppose qu'Oliver est sorti, alors j'enlève mes baskets à l'entrée et j'ouvre à peine la porte de la chambre que j'ai failli avoir une attaque. Oliver est au milieu de la pièce avec une simple serviette autour de sa hanche. Je me retourne rapidement en me couvrant les yeux. Il a sûrement oublié ces vêtements dans la chambre. Il a toujours été comme ça.

Ah merde, désolée, je pensais que tu étais sorti.

— Je prenais une douche...

Il prend ses vêtements pour retourner à la salle et revient à la chambre une fois habillé.

Ma tante a appelé pour me dire que tu leur as beaucoup aidé, alors... Merci.

– Ah, je l'ai fait avec plaisir. Ta tante est plutôt sympathique. Elle est un peu triste que sa fille ne vienne pas au mariage.

— Elle et sa mère ne sont plus trop proches depuis le divorce avec son père. Elle n'est pas du genre à changer d'avis.

Il ne dit plus rien et je vais à mon tour à la salle de bain. J'allume le jet d'eau et laisse l'eau tiède détendre mes muscles. Après une trentaine de minutes, je sors de la douche habillée et légèrement maquillée. Il ne reste plus qu'à mettre mes chaussures et remonter la fermeture de ma robe. Pour ça, je vais avoir besoin de l'aide d'Oliver qui est assis dans le petit canapé la tête dans son portable. Il lève la tête dès qu'il me voit, et il n'y a pas de doutes : la robe lui plaît, je souris bêtement à cela.

Tu peux m'aider, s'il te plaît ?

- Bien sûr... Tu m'accompagnes au dîner ?

– On y va déjà ensemble, Oliver.

— Je veux dire, en tant que cavalière.

– Ça ne va pas paraître bizarre ? Il y aura beaucoup de journalistes autour, sans compter les paparazzi.

– Depuis quand tu accordes de l'importance à ces choses-là ?

— Moi, je m'en fiche, ce qui ne devrait pas être ton cas. Je veux dire, ce ne sera pas cool pour Haleessa de nous voir ensemble, tu sais bien qu'en ce moment, je ne suis pas la préférée de la presse...

— Premièrement, tu seras toujours la préférée de la presse parce que ça ne peut pas être autrement et deuxièmement... Haleessa n'est pas ma petite amie.

— Ah ouais ? Ce n'est pas ce que j'ai cru comprendre durant ces semaines où elle passait son temps dans ton bureau... Vous couchez ensemble et après, vous dites être meilleurs amis.

– Jalouse ?

– Détrompe-toi.

Je me détache de son emprise, sentant déjà accélérer mon rythme cardiaque. Bien sûr, tout comme ma robe, Oliver est habillé en noir et il est super beau. Et comme je l'ai dit, il y a tout plein de journalistes à l'entrée qui nous questionnent sur le fait d'être là ensemble tous les deux et sur plein d'autres choses en même temps. Oliver pose une main sur ma taille pour me rapprocher de lui.
Je n'ai jamais douté du fait que les Hales soient des gens sophistiqués et ce soir, je vois que la famille maternelle d'Oliver partage les mêmes goûts de luxe...

Oliver ne me laisse parler pas plus de deux minutes avec quelqu'un. J'ai fait la connaissance de plusieurs personnes sympathiques. À un moment, Oliver s'excuse pour s'éloigner. Je ne vais pas où il va et je ne lui demande pas non plus.

Quelques minutes plus tard, un homme dans la trentaine s'approche de moi avec un verre de champagne en main.

Ça porte malheur de garder son verre vide à la veille d'un mariage, le saviez-vous ?

Je vois bien qu'il a une petite ressemblance avec le marié. Il se présente, Eddy, et effectivement, c'est le neveu de José.

Champagne ou vin ?

— Je ne voudrais pas porter malheur à qui que ce soit, alors, je vais prendre un verre de vin.

Il attrape un verre sur un plateau et me le tend. Au même moment, Oliver arrive et me l'enlève de la main.

Amy, je crois que tu as assez bu pour ce soir.

— Ah, tu crois ?

Il fait exprès d'effleurer ma peau, me provoquant des milliers de frissons au passage. Je le vois sourire, ce qui m'énerve. Je lui reprends mon verre de la main pour en boire une grosse gorgée.

Continue si tu veux, mais n'oublie pas qu'on partagera la même chambre cette nuit. Me chuchote-t-il.

Ça a le don de me donner encore plus chaud. Alors, je m'excuse auprès d'Eddy avant de me diriger un peu plus loin à la recherche d'un peu d'air frais.

Trois heures plus tard, nous rentrons à l'hôtel, un peu fatigués du coup, on est direct aller se changer pour se coucher.

Je vais prendre le canapé.

– Pourquoi ? ... Je veux dire... Il y a assez de place pour deux sur le lit.

- Amy, tu as bu...

– On n'a qu'à ériger une barrière au milieu avec des oreillers.

Il sourit avant d'attraper les oreillers. Chacun de son côté du lit, on essaie de dormir. Au bout de quelques minutes à bouger sans pouvoir dormir, j'entends Oliver souffler.

Quoi encore ? Pourquoi tu bouges autant ?

C'est le moment de lui parler là, non ? Je n'aurai peut-être pas d'autres occasions de le faire alors qu'il est bien calme-là.

... Est-ce que je t'ai manqué ?

– Quoi ? Comment ça ?

— Quand je suis partie, est-ce que je t'ai manqué ou est-ce que tu...

— Pourquoi est-ce que tu me parles de ça maintenant ?

– Parce que j'ai l'impression que tu me hais... Et que tu ne me pardonneras jamais

— As-tu trouvé ce que tu cherchais ?

– Je pense que oui.

– Est-ce que ça valait le coup de nous détruire ?

Je ne dis rien parce que je ne sais pas quoi répondre.

Tu as ta réponse alors...

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