Chapitre VII.
Amara
Quelques mois plus tôt
Je jette un œil à l'adresse, puis j'inspire profondément avant d'appuyer sur la sonnette. La porte s'ouvre sur ma sœur qui est très surprise de me voir.
- Andrea ? ... Mais qu'est-ce que tu fais là ?
— Salut Joe. Je te dérange ?
– Jeff allait partir.
– Bonsoir. Tu dois être la demi-sœur d'Erine.
– Bonsoir. Oui, c'est moi...
— On se voit demain, Jeff.
Ce bisou sur la bouche en dit long sur leur relation. Mais tel n'est pas le but de ma visite.
— Bon, dis-moi, pourquoi t'es là ?
– J'ai besoin de ton aide.
– Voyez-vous ça ? Dis toujours.
– C'est à propos de ma mère biologique. J'aimerais la retrouver et vu la façon dont tu as découvert la vérité sur elle, je pense que tu n'auras pas de mal à jouer les détectives avec moi.
— Ah non, Andrea, je ne veux pas encore m'attirer la foudre de papa. Il recommence à peine à me reparler depuis, tu sais quoi.
— Tu me dois bien ça, Joe.
— Ah oui ? Pourquoi ne pas demander à tes amis ? Ah, ils ne savent pas que tu es là, c'est ça ?
- Non. Et je ne pense pas leur dire avant d'avoir trouvé les réponses que je cherche.
- Et bah dis donc... Je ne sais pas, mais je trouve que quelque chose a changé en toi. T'es au courant pour Oliver ?
— Je ne suis pas là pour ça, Joe.
– Ce voyage n'était peut-être pas si inutile finalement.
— M'aideras-tu à la retrouver, oui ou non ?
– Tu l'as dit. J'ai une dette envers toi.
- Bien... Encore une chose. Personne ne doit savoir ce qu'on fait ni même que je suis là. Pas même les parents.
— Je dis ça, je ne dis rien, mais ils finiront par l'apprendre... Bon, on commence à Sydney...
Retour dans le présent
Ce dîner n'est pas une bonne idée, je le sais, mais il est trop tard, maintenant, je ne peux plus faire marche arrière. Et puis Emily, Éric, Nate, Lois, Kika et Alex seront là, donc ça ne fera pas trop bizarre de dîner dans la maison de mon ex entouré de mes amis (es), n'est-ce pas ?
Je dois l'avouer, Haleessa est très jolie et elle a un très bon goût vestimentaire. Ce dîner est son idée, mais l'idée de m'inviter vient d'Emily. Quant à Oliver, il paraît un peu désintéressé et ne parle pas beaucoup. En fait, depuis mon arrivée, il ne fait que me lancer des petits regards, alors qu'Haleessa, en voulant détendre l'atmosphère, se ridiculise. Son menu n'est pas vraiment très approprié pour un dîner de ce genre, mais personne n'y prête vraiment attention.
Alors, la conversation tourne autour de Kika et du bébé. Je me rappelle à quel point j'ai été furieuse en apprenant que ce n'est pas Nate le parrain, mais Oliver. C'était mon deuxième jour à l'entreprise et ce jour-là, j'ai été forcé de rentrer plus de vingt fois dans son bureau. Hè oui, je les ai comptées.
Je regarde mon assiette, il ne me fait pas envie, mais je prends quand même quelques bouchées...
Soudainement, j'ai la gorge sèche et brûlante et j'ai mal au ventre, ce qui me pousse à déposer ma fourchette. Que m'arrive-t-il ?
– Amy, ça va ? Me demande Kika.
— Amara. Insiste Nate
J'essaie de répondre, mais je n'y arrive pas. Ma meilleure amie me demande une fois de plus si tout va bien. Je sens qu'on me serre la gorge et je commence à manquer d'air...
Oliver
Lorsque que Kika demande à Amy si elle va bien pour la seconde fois et qu'elle ne répond pas, tout le monde commence à paniquer, moi y compris. Ça m'a tout l'air d'une réaction allergique, alors je cours vers ma chambre attraper ma trousse d'urgence, étant donné que je suis allergique à certains aliments. Je lui fais rapidement une piqûre d'adrénaline. Peu à peu, elle recommence à respirer normalement et je la serre dans mes bras.
— Ça va aller. Amy, respirez... C'est bien, continue de respirer. Dis-je en lui caressant le dos.
– Les secours seront bientôt là. Dit Lois.
– Accroche-toi, Amy. Dit ma mère.
– Qu'est-ce que je peux faire ? Demande Haleessa
— Toi, tu ne t'approches pas d'elle. Lui répond Nate... Tiens bon ma coccinelle.
– Haleessa Qu'est-ce qu'il y avait dans ce plat ?
— J'en sais rien, Oly, c'est le chef qui...
– Hé bien, va lui demander putain...
Je sais que je ne devrais pas lui crier dessus comme ça, mais ce dîner, c'était son idée. Et quand on invite les gens à dîner, le minimum, c'est de se renseigner sur leurs habitudes alimentaires et s'ils n'ont pas d'allergies. C'est ce qu'Amy faisait toujours elle. Et elle aurait pu mourir ce soir à cause d'une négligence. C'est tellement effrayant de vivre un cauchemar tout en étant éveillé.
Les autres sont rentrés après qu'ils aient eu la confirmation du médecin qu'elle va bien. Et même là encore, je tremble. Je ne peux pas partir. Le docteur décide quand même de la garder en observation quelques heures.
- Oly... Est-ce que tu rentres avec moi ? Me demande Haleessa.
— Non, je reste avec elle.
Elle sort sans rien dire et c'est mieux comme ça. Parce qu'elle n'a rien à faire là. Si elle avait pris le temps, ne serait-ce que pour vérifier le menu, elle saurait ce que ces plats contenaient et on aurait pu éviter qu'Amy se retrouve à l'hôpital. Bien qu'elle ne semble pas être au courant d'être allergique,...
Je la regarde dormir, puis quelques minutes après, je pose ma tête sur le bord de son lit, assis sur une chaise.
- He... Ça va ?
Et encore, ce putain de cauchemar. Je m'écarte un peu du lit en passant une main dans mes cheveux. Je vais la laisser penser que je n'ai pas senti ses caresses dans mes cheveux. C'est justement ça qui m'a aidé à sortir de ce cauchemar, d'ailleurs.
– Ça va ? Où sont les autres ?
– Ils sont rentrés... Comment tu te sens ?
– J'ai connu mieux.
— Pourquoi t'es venue à ce dîner ? Qui t'a invité ? ... Tu n'avais rien à faire chez moi Amara...
— Si t'es resté pour me parler comme ça, il vaut mieux que tu partes...
— Arrête de te comporter comme une enfant. Tu te rends compte que tu as failli mourir, Amara ?
— Mais pourquoi tu me cries dessus comme ça ? Et puis ça va, je vais bien.
Le docteur arrive et nous explique que c'est effectivement une réaction allergique due au cheddar. Amy n'a pas l'air de savoir ce que c'est et dit qu'elle n'en avait jamais mangé avant hier soir. C'est un fromage fermenté. Le docteur me dit que j'ai eu un bon réflexe de lui avoir administré de l'adrénaline.
Deux heures plus tard, j'appelle Paul pour lui demander de la ramener chez elle pendant que moi, je vais au bureau. En rentrant à la maison, je retrouve Haleessa dans le salon. Je n'ai vraiment pas envie de la voir, encore moins de discuter avec elle.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
– Oly, j'aimerais qu'on parle.
– À propos de quoi ?
– De ton attitude envers moi... Je sais que tu ne m'aimes pas comme tu l'aimes Elle, mais ce n'est pas une raison pour me hurler dessus devant tous nos invités.
– Je t'avais dit quoi à propos de ce dîner ?
– Tu étais contre.
— M'as-tu écouté ?
— Je voulais juste faire plus ample connaissance avec tes amis (es)...
– Je ne sais pas si tu réalises la gravité de la situation. Elle aurait pu mourir, Haleessa, et tout ça à cause de ton imprudence.
– C'était une erreur, Oliver. Je ne savais pas qu'elle était allergique Et puis, je ne l'ai même pas invitée.
– Pardon ? C'est ça ton excuse ? ... Une erreur ? Une erreur qui a bien failli lui coûter la vie.
— Je ne te comprends pas, Oliver... On couche ensemble, tu m'embrasses devant elle et là...
Elle n'est pas sérieuse. Non, elle plaisante. Déjà que je suis, je ne supporte pas le fait qu'elle m'ait suivie à Hong Kong et a fait tout un scandale à cause d'une amie et maintenant ça.
– Rends-moi les clés.
– Quoi ?
Ses yeux sont maintenant humides et elle ne va pas tarder à pleurer. Si je lui ai donné les clés de chez moi, c'est juste parce qu'à son arrivée elle n'avait pas encore trouvé d'appartement, du coup, je lui ai dit qu'elle pouvait dormir à la maison le temps d'en trouver un qui lui convient et c'est là que ça a commencé à dégénérer.
– Tout ça pour une fille qui t'a abandonnée ?
- Lee...
— Tu crois que je n'ai pas vu ta façon de la regarder hier soir ?
— Tu te trompes, notre histoire est terminée.
— Tu te mens à toi-même, Oliver.
Elle me tend les clés et s'en va. Ce soir encore, j'ai fait le même cauchemar qu'à l'hôpital.
Le lendemain, j'arrive au bureau et, comme d'habitude, je trouve mademoiselle Oliphant à son poste. Elle ne lâchera pas. Ce n'est pas ce que j'avais en tête lorsque j'ai acheté ses parts de son entreprise. Et si je suis aussi dur et que je me comporte en un vrai connard avec elle, ce n'est pas pour la pousser à la laisser tomber, je sais déjà qu'elle ne va pas le faire. Je veux qu'elle ait aussi mal que moi quand elle m'a laissé.
Ceci dit, elle est particulièrement belle ce matin. Et en m'apportant mon café dont elle est sûre que je ne boirai pas, elle s'assoit sur la chaise d'en face. Ce qui me pousse à la regarder avec un air interrogatoire.
– Oly, ça fait longtemps que tu fais ces cauchemars ?
— De quoi parlez-vous, Mademoiselle Oliphant ?
– S'il te plaît, arrête de me parler de cette façon... J'ai bien vu que tu en faisais un à l'hôpital... Écoute, je veux juste savoir si tout va bien.
— Et qu'est-ce que ça changera de savoir si je vais bien ou pas, hein ? Dis-le-moi... Ne prends pas cet air inquiet alors que tu es partie sans te retourner quand je t'ai supplié de rester à mes côtés. Tu m'as éjecté de ta vie et maintenant, tu fais semblant de t'inquiéter pour moi ?
- Oliver...
— Retournez à votre poste, Mademoiselle Oliphant.
Je sais, je suis un pourri, mais si elle ne sort pas de mon bureau, je ne vais pas continuer à contrôler l'érection qui grandit dans mon pantalon. Avec cette robe et son parfum, c'est obligé.
Je n'ai pas envie qu'elle aille bien alors que, moi, j'ai tant souffert de son absence. Et aujourd'hui, elle vient me demander si tout va bien ?
– Merci pour la piqûre.
– N'oubliez pas de fermer la porte derrière vous.
Lors de ma pause-déjeuner, je sors manger avec Alex et Yann. Ce dernier n'arrête pas de parler de la beauté d'Amara et de ce qu'on raconte sur les réseaux sociaux à propos de nous deux.
— Sérieux, Oliver, que ce soit clair entre nous, elle me plaît vraiment.
- Lévy...
— Non, Alex, ça va. Yann, je vais te demander de rester loin d'elle, okay ?
– Pourquoi ? Vu la façon dont tu la traites, je doute fort qu'elle puisse vouloir de toi un jour.
— Aux dernières nouvelles, je suis encore son patron et je ne veux pas qu'elle se laisse distraire. Tu n'as qu'à attendre la fin de son contrat et libre à toi de la courtiser et d'en faire ce que tu veux.
Est-ce vraiment ce que je veux ? Même quand j'essaye de la briser, elle reste de marbre. En tout cas, ça fait deux semaines qu'elle travaille pour moi et je lui fais faire des tâches vraiment difficiles, j'ai même ajouté sur mes heures au bureau, je l'exige de m'accompagner à des voyages sans la prévenir, je me montre très tactile avec Haleessa alors que je sais qu'elle ne l'apprécie pas, mais elle n'a pas flanché. C'est très frustrant
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