Chapitre VI.
Oliver
Évidemment, il fallait qu'elle porte cette magnifique robe qui fait scotcher tous les regards sur elle depuis qu'on est arrivé. Moi qui voulais la faire chier un samedi. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de l'emmener avec moi finalement.
Maintenant que je vois ses cheveux, ils sont plus longs. Et ça lui va très bien. Merde, concentre-toi, Oliver. Cette femme t'a causé beaucoup trop de peine. Tu ne ressens plus rien pour elle.
Les discours s'enchaînent et moi, je commence déjà à m'ennuyer. Amara s'excuse pour aller aux toilettes, alors que je discute avec mes voisins de table. Ce sont de vieilles connaissances, normalement, on devrait discuter de nos entreprises respectives, mais non, ce sont des hommes, que voulez-vous ? J'espère juste qu'ils ne vont pas me casser les oreilles toute la nuit avec des compliments sur mon assistante. Au retour d'Amy, elle reprend place en souriant à ces idiots qui sont en train de lui baver dessus. Amy n'a jamais aimé les hommes comme eux. Je veux dire, ils sont mariés et ils ont une famille.
— Oliver, ça ne te dérange pas si je demande à Mademoiselle Oliphant de m'accompagner sur la piste de danse ? Me demande Mike.
Je vais lui répondre pour lui dire que c'est à elle de voir, mais quand je la vois me supplier du regard de refuser, j'entends cette petite voix me dire qu'il ne faut surtout pas manquer cette occasion pour l'emmerder, sachant qu'elle se sentira très gênée de danser avec lui. Elle refusera à coup sûr.
– Pas le moindre du monde. Allez-y...
La femme de Mike doit être une belle idiote pour se laisser faire comme ça. D'ailleurs, il ne tient même plus à ce qu'elle l'accompagne à ces soirées. Je lui lance un regard et je sais qu'elle comprend le message, mais elle fait l'exact opposé.
– Ce sera avec joie, Mike.
J'avale le contenu de mon verre d'un trait. Le pire, c'est qu'elle n'a pas dansé qu'avec Mike après ça. Je fulmine en la voyant sourire à ce connard de Cole qui a la main posée sur sa taille.
Quand elle revient s'asseoir à notre table, elle ne me jette pas le moindre regard et ça, ça m'énerve.
– Amy.
- Kevin...
– Je me disais bien que c'était toi. Comment vas-tu ?
Génial. Et le voilà qui se ramène. Ça ne pouvait pas être pire. Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? Non, mais putain de merde, il réapparaît juste au moment où elle rentre de son voyage. Ce connard ne va donc jamais la lâcher.
— Bonsoir Oliver,
– Monsieur Melvin,
Il sait qu'on n'est plus ensemble, du coup, il en profite pour la toucher. Je le vois carrément effleurer le bras d'Amy. Et elle qui ne fait rien, alors que dans ma tête, je lui ai déjà rendu tétraplégique à quatre reprises et chacune d'une façon différente. Je suis très créatif quand je veux...
Amara
C'est moi qui me fais des idées ou Oliver vient carrément de me livrer à ses amis ? Non, mais qu'il aille se faire foutre. Pour commencer, monsieur m'a piqué mon agence, il se permet de me faire des remarques totalement désobligeantes devant sa soi-disant meilleure amie d'enfance avec qui je suis sûre qu'il baise, il me parle mal, en plus de son indifférence, il me traite comme si j'étais une étrangère et là, il me pousse dans les bras de ses amis et me regarde après comme si j'étais une pute.
Je ne perds pas mon temps à essayer de comprendre sa réaction, déjà que je n'ai pas beaucoup dormi hier soir à cause de lui. Il ne m'adresse pas la parole jusqu'à ce que l'on rentre à la maison. Je remercie Paul après avoir descendu de la voiture. J'ai hâte de m'allonger, je suis fatiguée.
— Je vois que vous êtes encore amis, Kevin et toi. Me lance-t-il sur un ton accusateur.
– Je ne l'ai pas vu depuis des mois. Il a simplement demandé de mes nouvelles.
— En te tripotant
— Il m'a simplement touché le bras, je ne vois pas où tu veux en venir.
— Ça te va toujours aussi bien quand tu prends cet air innocent, Amara.
Et là, il me tourne le dos pour se diriger vers sa chambre. Pourquoi m'embêter à lui donner des explications ? Nous ne sommes plus ensemble que je sache. Je vais dans ma chambre...
Ce matin encore, c'est Oliver qui me réveille de très tôt pour rentrer à Los Angeles. Comme si on ne pouvait pas attendre midi. Maintenant, je suis sûre qu'il le fait exprès.
Une fois chez moi, je me laisse tomber sur le lit et je m'endors rapidement. Je dois récupérer mes heures de sommeil étant donné que demain, je vais encore devoir affronter Oliver au bureau...
J'arrive au bureau avant le boss comme d'habitude, je commence à bosser, les appels, les messages, les rendez-vous, sans oublier les journalistes qui me harcèlent, mais j'en ai l'habitude, alors je sais comment m'organiser. Oliver arrive vers les 9 heures et réclame son café, juste pour m'emmerder, vous l'avez sûrement remarqué. Il me force à lui préparer un café tous les matins, alors qu'il ne le boit jamais.
Aujourd'hui, je suis d'humeur généreuse, alors vers midi, j'appelle pour lui commander son déjeuner. Avec tout le travail qu'il a, je doute fort qu'il trouve le temps de sortir déjeuner. Quelques minutes plus tard, je me dirige vers son bureau pour le lui apporter. Je ne sais pas ce qui m'a pris de ne pas avoir frappé. En ouvrant la porte, je tombe sur Oliver derrière son bureau et Haleessa sur lui à califourchon en train de lui aspirer la bouche. C'est dégueulasse. L'écoeurement doit se lire sur mon visage.
— Désolée, je ne savais pas que vous étiez occupée...
– Qu'est-ce que vous voulez ?
— Je voulais juste vous apporter votre déjeuner, pensant que vous étiez trop occupé pour sortir...
– Merci de vous en préoccuper, mais j'ai déjà une réservation au restaurant de Pacino...
Attendez, il se fiche de moi là ? Non, mais c'est une blague. Et l'autre conne-là qui est toujours assise sur lui et qui sourit, ayant encore l'air plus idiote.
Je savais qu'en rentrant, j'allais devoir faire face à un Oliver colérique et blessant, mais là, c'est plus fort que moi. Je regarde le sac avec le bol dedans. Je ne peux pas le jeter, ce sera du gâchis.
Je pense à Joël tout à coup. C'est le portier super gentil qui me protège à l'entrée. C'est atroce ce qu'ils racontent sur moi, mais je m'efforce de rester forte comme me le conseille ma mère parce que j'ai un objectif. Et si je fais tout ça, c'est pour récupérer mon agence, non pas pour me rapprocher d'Oliver, qui d'ailleurs fait tout son possible pour me pourrir l'existence comme il me l'a si gentiment promis.
En remontant, je croise les deux tourtereaux qui se dirigent vers l'ascenseur. Ce n'est pas l'envie de lui faire un croche-pied à cette idiote qui me manque, mais si je veux récupérer mon agence, je dois bien me comporter et supporter cette situation encore deux semaines de plus.
- Amara...
– Salut Yann,
– Tu as déjeuné ?
— Non, pas encore.
– Je t'invite à déjeuner et je n'accepterai pas de réponse négative.
Ça ne pouvait pas mieux tomber. Si Oliver veut jouer, alors, on va jouer. Je lui propose qu'on aille à mon restaurant préféré. En arrivant, mon regard tombe sur Oliver qui me regarde tellement mal. Je fais savoir à Pacino que je suis là. Bien sûr, quelques minutes plus tard, il vient me voir. Je fais les présentations entre Pacino et Yann. Sous le regard d'Oliver qui, d'ailleurs, passe la moitié de son déjeuner à me lancer des petits regards, et moi, je prends plaisir à le faire chier en riant aux blagues nulles de Yann.
— Ah oui ! Vraiment ?
– Je te jure.
– Tu es trop drôle, Yann.
Je retourne au bureau avant le patron. Et malgré cela, Oliver n'a pas l'air content quand il revient de son déjeuner. Autant vous dire qu'il m'a mené la vie dure le reste de la journée. En commençant par me donner une tonne de papier à photocopier, ensuite, il m'a appelé pour une histoire de plus de six e-mails qu'il devait envoyer. J'ai passé plus de temps dans son bureau que dans le mien pour tout vous dire.
Quand je pense enfin que la journée se termine, mais Oliver est encore à son bureau. Les autres employés sont déjà alors que moi, je ne peux pas partir avant mon boss. Je prends mon courage à deux mains et je vais frapper à sa porte. Je le vois dans la même position que lorsque je suis rentrée dans ce bureau la première fois. Il fait dire qu'il aime la vue qu'il a sur la ville.
— M. Hale, si vous n'avez plus besoin de moi, je pense que je vais rentrer chez moi.
– Il n'est que 19 h, mademoiselle Oliphant. Nous avons encore beaucoup à faire.
Il reprend place derrière son bureau, feuilletant un dossier devant lui. Je vous jure, j'ai envie de l'étrangler. Il me fait signe de m'asseoir dans le canapé avant de me rejoindre avec une pile de dossiers.
Ce n'est qu'à 23 h que je rentre enfin chez moi...
Haleessa passe de plus en plus souvent au bureau d'Oliver cette semaine et elle fait exprès de gémir aussi fort qu'elle le peut pour que j'entende, et leurs éclats de rire résonnent à travers tout l'étage. J'imagine très bien ce qu'ils font dans ce bureau. Heureusement que Yann ne vient pas au bureau tous les jours. Franchement, Oliver m'énerve à un point que s'il ne s'agissait pas de mon agence, je serais déjà parti de sa foutue entreprise.
On est vendredi et Oliver part ce soir pour Hong Kong. Dieu Merci, il voyage seul. Du coup, j'ai tout le week-end, je vais pouvoir rentrer chez moi à Philadelphie pour voir mes parents et ma mamie.
Il est douze heures et je suis en route pour la maison. Autant vous dire que j'ai dormi pendant tout le vol. Après avoir salué ma mère, je vais voir ma grand-mère. Elle est très maigre et ne parle pas beaucoup, mais ça se voit qu'elle est aussi contente de me voir. Mon père rentre une heure plus tard, et autant vous dire que ça ne lui plaît pas de savoir que je suis l'assistante d'Oliver.
— Comment dois-je te le dire pour que tu comprennes Amy ? Éloigne-toi de cette famille, s'il te plaît. Les Hale sont toxiques et pourrissent tout ce qu'ils touchent.
— Je ne peux pas lui céder mon agence, papa n'a jamais travaillé trop dur pour la partager avec quelqu'un d'autre.
Mon père me propose même de m'aider à monter une autre agence. Pourquoi les gens ne comprennent pas que je ne veux pas d'une autre agence ? Je suis trop fatiguée pour continuer cette discussion avec lui.
Après le dîner, je décide d'aller me promener. Je me souviens de la dernière fois que je suis venue ici et que j'ai appris cette nouvelle qui a bouleversé ma vie. J'essuie les larmes sur ma joue et remonte dans ma chambre.
Allongée dans mon lit, je traîne sur les réseaux. Je lance le téléphone de l'autre côté du lit en voyant cette photo d'Oliver et de cette fille. Je croyais qu'il devait partir seul. Non, mais ils sont ensemble ou pas ?
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Ça se voit qu'il n'a plus aucun sentiment pour moi. Sinon, il n'aurait pas été aussi froid depuis mon arrivée et il ne chercherait pas à me blesser comme il le fait depuis mon retour. Je suis une femme forte, mais dès qu'il s'agit d'Oliver, je ne sais pas pourquoi je suis non seulement faible, mais aussi pleurnicharde, vous le savez ça.
Le vol de retour est plus reposant. C'est peut-être parce que je viens de voir mes parents que je n'ai pas vus depuis plusieurs mois ainsi que ma grand-mère chérie...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top