Chapitre IX.
Oliver
Ça fait quelques jours depuis, nous sommes obligés de rester travailler très tard au bureau, mademoiselle Oliphant et moi, car il faut à tout prix finaliser ce dossier. Ça fait quelques jours depuis, nous sommes obligés de rester travailler très tard au bureau, mademoiselle Oliphant et moi, car il faut à tout prix finaliser ce dossier. C'est moi qui m'occupe personnellement du projet avec les Arabes. Et je dois avouer que mademoiselle Oliphant m'impressionne beaucoup, avec ses commentaires et ses suggestions. Elle me donne l'impression que ça ne lui pose plus de problème de travailler avec moi. J'ai bien dit, ce n'est qu'une impression. En même temps, elle doit être contente, car elle sera bientôt débarrassée de moi et récupérera ce que, selon elle, je lui ai volé... Si seulement elle savait.
J'ai passé les dernières semaines à lui faire des crasses, professionnellement parlant, bien sûr. Après les conseils de ma mère et de Georges, j'ai donc décidé d'y aller un peu moins fort avec elle, car selon eux, elle accumule pas mal de stress avec les médias. Et pourtant, je visite régulièrement ces profils et elle poste régulièrement des photos sexy et un peu trop provocantes pour un jeune public selon moi. Elle n'a pas l'air si affectée que ça.
Ce soir, nous travaillons dans une atmosphère agréable pour une fois. Nous sommes tous les deux au sol sur un tapis. Ses dessins n'égalent pas les miens, cependant, je trouve qu'elle se débrouille plutôt bien. Je fais exprès de me mettre derrière elle, en lui demandant ce qu'elle en pense. Amy avale difficilement sa salive, sentant mon souffle chaud sur sa nuque. J'ai presqu'envie d'y déposer un baiser.
– Alors ? Dis-je après un raclement de gorge.
Elle me donne son point de vue qui est tout à fait adapté. Je continue à analyser le plan de construction roulé alors qu'elle en fait de même sur la tablette. Ses cheveux sont remontés en une queue-de-cheval, et il y a quelques mèches rebelles qui tombent sur son visage. Trop concentrée sur ce qu'elle fait, elle ne voit pas que je la regarde depuis près de deux minutes maintenant. Amy est tellement magnifique. Elle l'a toujours été à mes yeux et je crois que c'est ce qui a conduit à ma perte, si je peux le dire. Elle me surprend en train de la mater, je détourne aussitôt le regard.
– Ça va ? Me demande-t-elle.
— En fait, j'ai un peu faim.
– D'accord, je vais te commander quelque chose.
- Amy...
Je lui tiens le poignet.
- Oui.
— Laisse, je vais le faire.
Je me lève pour attraper mon portable et composer le numéro. Ça va prendre une heure pour nous faire livrer, mais je sais que ça en vaut largement la peine. Je reviens m'asseoir à côté d'elle et on continue à travailler.
Une heure plus tard, un appel m'annonce que le livreur est en bas. Je demande à la sécurité de le laisser monter. Je récupère notre dîner avant de rejoindre Amy. Elle sourit en voyant son plat. Et non, je n'ai pas oublié. C'est le premier repas qu'on a partagé ensemble, elle et moi. Ça fait remonter des souvenirs. Suis-je encore en train de la torturer ? Honnêtement, non. Je pense que je me sens coupable de la surmener autant et obligeamment, j'ai senti ce besoin de lui faire plaisir.
Je souris en voyant une tache au coin de ses lèvres. Elle n'a pas l'air de s'en être aperçue. Instinctivement, ma main s'oriente vers son visage, ce qui la fait tressaillir.
— Tu as... Un truc au coin de tes lèvres.
— Où ça ?
- Ici. Dis-je en l'essuyant avec mon pouce.
Je porte mon pouce à ma bouche, troublée par mon geste. Amy attrape son verre de vin et en boit une gorgée. Elle n'est qu'à son premier verre et je ne pense pas qu'elle en prendra un deuxième. Je souris en me rappelant notre moment dans la chambre la dernière fois. Le vin a cet effet-là sur Amy et c'est pour cela que quand nous étions ensemble, elle ne buvait pas plus d'un verre si je ne l'accompagnais pas.
Amy attrape la petite boîte contenant son dessert, puis elle me regarde et là, je vois que ses yeux se sont mis à briller. Ce n'est qu'un morceau de gâteau pourtant, mais pour Amy, c'est autre chose. C'est son dessert préféré après tout. La tension commence à monter et je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle quand elle porte la fourchette à sa bouche pour la lécher une troisième fois. Elle boit encore une gorgée de vin, puis s'humidifie les lèvres à nouveau.
— Arrête ça.
— Que j'arrête, quoi ?
Elle le fait à nouveau et avec plus d'insolence...
– Je t'ai demandé d'arrêter.
— Et pourquoi donc ?
— Parce que si tu continues, je ne pourrai pas te retenir plus longtemps.
Amy dépose sa fourchette, puis elle approche ses lèvres des miennes.
— Ah ouais ? Me provoque-t-elle d'une voix si sensuelle.
Je serre les dents alors qu'elle fixe mes lèvres sans aucune décence. Amy passe sa langue sur mes lèvres, je la prends par la taille pour la rapprocher de moi, j'en profite pour l'embrasser dans le cou, elle penche sa tête en arrière. Elle est aussi excitée que moi. Ça doit faire près d'une minute que l'on s'embrasse, on se sépare à bout de souffle, elle me regarde et l'espace d'une seconde, je me perds dans ses yeux.
– On devrait rentrer maintenant.
– Vous avez raison, mademoiselle Oliphant. Il se fait tard. Je vais appeler Paul pour qu'il vous dépose chez vous.
— Non, ce n'est pas la peine, Monsieur Hale... Je suis venue avec ma voiture...
Je l'accompagne donc jusqu'à sa voiture.
– Passez une bonne soirée, monsieur Hale.
— Au revoir, mademoiselle Oliphant.
Elle monte dans sa voiture et démarre. Pourquoi n'ai-je pas essayé de la retenir, vous allez me dire ? À vrai dire, je ne sais pas.
Quelques jours plus tard
C'est sa dernière semaine à l'entreprise. Yann s'est amusé à l'inviter à déjeuner et moi, j'essaye de rester concentré sur le dossier pour ne pas péter un câble.
Elle ne me le dit pas, mais je sais qu'elle se fait harceler sur le Net depuis qu'elle travaille pour moi. Plusieurs fois, on s'est retrouvé à faire la Une dans les journaux. Les messages qu'on lui envoie sont très blessants.
« Elle est plutôt culottée de revenir comme ça et de croire qu'elle mérite encore une place dans sa vie. »
« Cette fille est une vraie garce, je l'ai toujours su. »
« Moi, je dis qu'Oliver devrait l'embaucher comme servante, elle en a déjà l'air d'ailleurs ».
« Un jour ou l'autre, il faudra qu'elle comprenne qu'elle l'a perdue pour toujours. Il ne fait que se servir d'elle. »
« Oliver devrait la faire payer. »
« Elle ne le mérite pas ».
J'ai arrêté de lire parce que je ne peux qu'imaginer ce qu'elle ressent en les lisant. Et pourtant, elle vient tous les jours au boulot, mine de rien. Quand Georges m'a montré ces messages, je ne pouvais que l'admirer encore plus, alors que je la déteste. Mais que voulez-vous, cette femme a porté mon bébé pendant quatre mois, et...
On n'a jamais reparlé de ce qui s'est passé la dernière fois et c'est beaucoup mieux comme ça. Je suis au téléphone avec ma mère qui essaie de me faire changer d'avis à propos du mariage de sa sœur.
Conversation téléphonique
– Ce week-end ? Non maman, il en est hors de question.
— Oliver, je t'en prie, mon chéri, ta tante tient vraiment à ce que tu sois à son mariage.
– Maman, j'ai beaucoup de travail. Et tante Yolanda est à son troisième mariage, j'ai été présent aux deux premiers alors...
– Oliver. Me réprimande ma mère... Je ne sais pas comment, mais tu vas trouver le temps pour te rendre à ce mariage, c'est compris ?
Yolanda est la grande sœur de ma mère. Elle est sympathique, mais je ne comprends pas comment elle choisit ces maris. Ces Ex sont tous des idiots et des arrogants. Mais tous les hommes riches. On dirait que son but dans la vie, c'est d'accumuler le plus de maris que possible. Et c'est ce qui l'a éloigné de sa fille Elena, je crois. D'ailleurs, elle ne m'a pas dit que sa mère allait se marier quand je lui ai parlé la semaine dernière. Je sais qu'elle sera capable de ne pas y aller.
Le lendemain, ma mère m'a encore appelé deux fois, non seulement pour me rappeler que le mariage de ma tante est dans deux jours, mais aussi pour m'exiger d'y aller. Elle ne va pas me lâcher, c'est sûr.
Mademoiselle Oliphant m'annonce qu'elle va rentrer chez elle si je n'ai plus besoin d'elle. Et il me vient une idée.
– Mademoiselle Oliphant, veuillez annuler mes rendez-vous pour ce week-end. Nous avons un voyage à faire.
– Pardon ? Vous avez dit Nous et ce week-end en plus ?
— Vous avez un problème avec ça, peut-être ?
- He bien...
– Normalement, votre contrat ne se termine pas avant dimanche. Ne vous inquiétez pas, vous serez de retour chez vous dans la matinée.
– Puis-je savoir en quoi consiste ce voyage ?
– Voyez-le comme un voyage d'affaires.
Elle croyait probablement se débarrasser de moi bien avant. C'est réjouissant la tête qu'elle fait avant de partir.
En rentrant chez moi, Georges m'attend devant l'entrée avec une enveloppe qu'il me tend. Ayant une idée de ce qu'il peut y avoir à l'intérieur, je ne prends pas la peine de le regarder.
– Tout est en ordre ?
— Tout ce que vous aviez demandé, Monsieur.
— Merci, Georges.
– Monsieur, il y a autre chose...
– Dis-moi.
— Mon contact vient de m'appeler, ils ont finalement trouvé quelque chose sur... La carcasse de la voiture.
Je m'arrête net à l'entente de ces deux derniers mots, et des souvenirs de l'accident refont surface. Je me revois dans cette voiture avec la tête d'Amy sur mon épaule, puis d'un coup, je vois la lumière des phares qui m'a aveuglé, causant l'accident associé aux freins qui ont soit-disant lâché de manière naturelle.
– Monsieur, vous allez bien ? Oliver
- Ça va... Qu'est-ce qu'il a dit ?
– Il aimerait te voir en personne pour te l'expliquer.
— Je n'aurai pas le temps ce week-end, alors dis-lui que je passerai à mon retour.
– Vous avez demandé à mademoiselle Oliphant de vous accompagner, je suppose.
- Bien vue Georges
— Monsieur, je croyais que vous alliez la laisser tranquille...
— C'est bon, Georges, je promets de bien me comporter.
En tout cas, je vais essayer.
— Cela dit, je m'en fais plus pour toi, Oliver. Me lance-t-il avant de s'en aller en souriant.
Je pensais que cette nouvelle allait m'apaiser, mais non, j'appréhende ce qu'il va me dire. Était-ce vraiment un accident ? C'est la question que je continue à me poser. Quelque chose me dit que ça a rapport avec ce qui s'est passé dernièrement...
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