Chapitre IV.
Oliver
Face à la vitre, admirant la vue, j'entends la porte de mon bureau s'ouvrir dans un fracas, ce qui me pousse à me retourner pour faire face à une femme portant une magnifique robe rouge et des talons aiguilles et surtout, elle semble être très en colère.
— Monsieur Hale, je suis désolée, je lui ai dit d'attendre, mais elle n'a pas voulu m'écouter...
– Merci, mademoiselle Forbs. Vous pouvez nous laisser.
Forbs ferme la porte derrière elle. Je suis sûr qu'en ce moment, si les yeux d'Amara pouvaient tirer des rayons laser, je serais déjà découpé en petits morceaux sur le sol. Après avoir enlevé ma veste, retroussé les manches de ma chemise et desserrer ma cravate, je m'assois derrière mon bureau les mains jointes sur ce dernier. Elle me regarde en fronçant les sourcils.
— Alors, mademoiselle Oliphant, même si je doute fort de pouvoir faire quoi que ce soit pour vous, pas même vous entendre...
– Est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est que ce bordel ?
Un petit rictus déforme mes lèvres, saisissant ce qui la met autant en colère.
– On devient vulgaire...
– Je ne plaisante pas, Oliver.
Elle dépose un cartable sur mon bureau. Je souris en voyant ma signature en bas de la dernière page du contrat.
– Et alors ?
— Comment ça et alors ? Crie-t-elle.
Ça commence plutôt bien, hein. Le fait de me voir aussi calme va la faire rager encore plus, je le sais et cette idée me plaît. Le visage impassible, je la fixe du regard.
– Premièrement, je ne vous permets pas de débarquer dans mon bureau et de crier comme une folle...
— Moi, je crie comme une folle ?
- Et deuxièmement...
— Tu m'as volé mon agence et tu veux que je sois calme ?
– Voyons, mademoiselle Oliphant, vous êtes une femme d'affaires. Vous l'étiez en-tout-cas... Sachez que je ne vous ai rien volé.
— Je veux récupérer l'intégralité de mon agence et tout de suite.
— Ah oui ? Voyez-vous ça ?
— Je te l'ai déjà dit, je ne plaisante pas, Oliver...
— Et moi non plus, figurez-vous, mademoiselle Oliphant. Que vous le voulez ou pas, je suis le copropriétaire de cette agence maintenant et vous devez vous y faire.
— Pourquoi, Hein ? Pour me faire de la peine, c'est ça ? Tu veux me faire du mal ? [...]
— Rassurez-vous, mademoiselle Oliphant, cette histoire dont vous faites allusion se trouve à des années de lumière...
— Alors ça ne devrait pas te déranger de me rendre mon agence...
– Vous voulez faire affaire avec moi ?
– Je veux récupérer mon agence. Alors, je suis prête à te racheter tes parts. Donne-moi ton prix.
Je la regarde qui essaie de se contrôler, alors que pour moi, la voir dans cet état m'amuse. Je me lève de ma chaise pour me mettre dans la même position qu'à son arrivée. Je veux voir jusqu'où elle est prête à aller.
– Il y a juste un petit problème.
— Lequel ?
– Enfin, c'est plus un problème pour vous que pour moi. Je précise.
– À quoi tu fais allusion ?
— Mes parts, ils ne sont pas à vendre. Mademoiselle Oliphant
– Oliver, cette agence est la mienne. Tu m'entends, c'est mon agence.
– Un bon chef d'entreprise n'aurait jamais laissé son poste en fuyant comme tu l'as fait, Amara...
– Je n'ai pas à me justifier devant toi.
— Je n'en ai strictement rien à cirer de tes putains de justifications, Amara... Tu veux redevenir la seule propriétaire d'Andrea's Agency ? Je lui demande en me retournant vers elle.
– C'est ce que je veux.
— Alors, je te propose un marché...
– Dis-moi.
– Si tu travailles pour moi ici à l'entreprise en tant que mon assistante pendant un mois, je te laisserai mes parts.
– Quoi ? Mais t'es malade ?
— À toi de voir.
— Plutôt crever, espèce de connard.
Elle prend son sac et se lève pour partir.
– Mon conseil d'hier soir tient toujours. Il est encore temps de repartir d'où tu viens. Je crie dans son dos.
J'éclate de rire quand elle claque la porte. Je connais Amy plus que n'importe qui, je sais qu'elle ne va pas résister, elle tient trop à son agence pour ça. J'ai déjà une petite idée de ce qui les attend. En y repensant bien, j'aurais peut-être dû changer le nom de l'agence par le mien. Elle aurait été encore plus furieuse, je crois.
– Oliver, ce ne serait pas Amara Oliphant, cette bombe qui vient de quitter ton bureau ? ... Mais quelle femme ! Je ne comprendrai jamais pourquoi tu l'as laissé partir.
– Bonsoir Yann. Merci de ne pas te mêler de ce qui ne te regarde pas.
Son père est l'un de nos plus vieux associés. On a passé une partie de notre adolescence ensemble, et il a toujours été en compétition avec moi en ce qui concerne les filles. Autant vous dire qu'il est plutôt coriace. Mais je sais comment le calmer le temps qu'il retourne au Canada. Et c'est à ces questions qu'il jette son dévolu sur Amara.
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Amara
Je crois que je vais repenser les choses. Il est hors de question de le laisser me faire ça. Et moi qui voulais lui parler. Non, mais il est vraiment gonflé de me faire une telle proposition. Je le déteste. Je suis sûre qu'il le fait exprès. Oliver, mieux que quiconque, sait à quel point cette agence compte pour moi. J'ai réussi à monter cette affaire sans l'aide de personne et c'est ce qui me rend particulièrement fière. Et maintenant, il veut me priver de ça ? Ce n'est qu'un putain d'égoïste. Il ne me prendra pas mon entreprise.
Je suis furieuse contre moi-même, mais contre Oliver encore plus. Et pourquoi personne ne m'a pas prévenu ? Ils vont m'entendre. Je frappe chez Nate, c'est Lois qui m'ouvre la porte. C'est vrai qu'il est très beau dans son scrub d'infirmier.
– Salut Amy,
— Bonjour Lois,
– Qui t'a mis autant en colère ?
– Je vais tuer ton homme.
Il éclate de rire.
– Il est dans la chambre. Ne sois pas trop dure avec lui, hein. J'y vais.
Je ne la connais que trop bien cette maison. J'avance jusqu'à leur chambre où je trouve mon meilleur ami allongé dans le lit.
- Toi...
– Amy, mais qu'est-ce que tu fais ?
Il se lève du lit pour se mettre à courir et je me mets à sa poursuite.
— Est-ce que je peux au moins savoir ce que j'ai fait ?
– Andrea's Agency, ça te dit quelque chose ?
— Que vient faire ton agence là-dedans ?
— Et bah figure-toi que mes chers amis (es) en qui j'avais tellement confiance ont oublié de me dire qu'Andrea's Agency n'est plus à moi... Apparemment, je la partage avec un certain Oliver Hale... Ça te parle ça ?
- Ah... Ça... Je te promets qu'Isie a dit qu'elle s'en chargerait.
Je vais le tuer. On fait le tour de la piscine, je fais semblant de m'être tordu la cheville et lui, il avance vers moi en me demandant si tout va bien. J'attends qu'il soit assez près et je le pousse dans la piscine tout habillé. Quant à Kika, je lui réserve un autre sort...
Avant de rentrer chez moi, Nate m'invite à dîner chez Pacino, évidemment que j'accepte. Sur la route, il me parle de sa relation avec Lois. Apparemment, ils sont un peu en froid. Je suis sûr que c'est de sa faute. Lois est de nature calme, et c'est vrai qu'il est jaloux, mais des fois, j'ai l'impression que Nate pousse le bouchon un peu trop loin.
– Tu ne l'aimes plus ?
— Bien sûr que je l'aime. Je ne sais même plus pourquoi je lui ai dit tout ça.
— Je pense que quelques jours de vacances, vous ferez du bien.
– Tu as peut-être raison.
Pacino est trop content de me voir, il m'offre même mon désert préféré. Après notre dîner, Nate s'en va au studio et moi, je rentre à la maison.
Je raccroche le téléphone sans grand intérêt. C'était l'avocat de l'agence. Il vient de me dire que la seule façon pour moi de récupérer ce qu'Isie a vendu à Oliver, c'est soit d'accepter son accord, soit d'attendre patiemment qu'il accepte de me céder ses parts, ce qui risque de prendre toute la vie.
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Oliver
Lee est complètement seule. Par je ne sais quel miracle, j'arrive enfin à ouvrir la porte. Je la porte jusqu'à sa chambre. Je l'aide à enlever ses chaussures. Alors que j'arrange son oreiller, elle m'attrape la nuque et capture mes lèvres. Je la repousse doucement.
- Lee, arrête...
– Pourquoi ?
– Ce n'est pas une bonne idée. On est meilleurs amis...
— Dis plutôt que je ne suis pas elle. Tu n'as jamais repoussé Amara, j'en suis sûre.
– Pourquoi tu me parles d'Amara ?
— Je sais que tu répenses à elle depuis que tu l'as vu au défilé... Pourquoi tu ne m'aimes pas, Oly ? Pourquoi tu ne peux pas m'aimer comme moi, je t'aime ?
- Lee dort maintenant...
— Je ne veux pas dormir, Oly. Tout ce dont j'ai envie là maintenant, c'est que tu me baises... J'ai envie de te sentir en moi.
- Lee...
– J'en ai très envie. Dit-elle en mordillant le lobe de mon oreille.
- Haleessa...
- S'il te plaît... Je t'en supplie. J'ai trop envie de toi... Oly
Ne me demande pas comment, mais en un rien de temps, je me suis retrouvé en boxer alors qu'elle me dévore les lèvres, assise en califourchon sur moi. Elle me chevauche comme si elle ne voulait qu'une chose, que je me perds en elle.
- Annh... Ouii ... Han ouiiiii... Continue... Oh oui,... Oly
Mes doigts sentent parfaitement que ce n'est pas son corps, mais dans ma tête, c'est elle que je suis en train de donner du plaisir. Amara. Qu'a-t-elle fait de moi pour que, même quand je pose les mains sur une autre femme, je la vois à elle ?
J'attends qu'elle s'endorme et au beau milieu de la nuit, je rentre chez moi prendre une douche. Alors que je regarde mes notifications, je tombe sur une publication d'AMARA. Oh putain. C'est quoi cette photo ? Elle est devant un miroir, les cheveux mouillés, les lèvres entrouvertes, un mini-short et un crop-top laissant voir son nombril. Je serre les poings en lisant les commentaires, puis je me calme en me rappelant que c'est une femme libre et qu'elle peut faire ce qu'elle veut. Je reçois une nouvelle notification... En parlant du loup
« C'est bon, j'accepte ta proposition ... »
Et un point pour Oliver
Ce n'est pas encore fini. Je parie qu'elle ne tiendra même pas une semaine... Tiens-toi bien, mademoiselle Oliphant, tu verras bientôt ce que ça fait d'avoir vraiment mal...
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