Chapitre II.
Amara
Un échec total Une vraie perte de temps, voilà ce que c'est. Debout, devant cette pierre tombale, je ne cache pas ma déception. Après plusieurs semaines, mes recherches m'ont amené ici et ce n'est vraiment pas ce à quoi je m'attendais.
- Annabelle Lyell... C'est bien sa photo et son nom dessus, Andrea. Dit ma sœur.
— Ça va, je ne suis pas aveugle et je sais lire, Joe.
— C'est bon, hein, ce n'est pas la peine de t'énerver. Je te l'ai dit depuis le début, en plus.
— Tu l'as évoqué éventuellement...
— Et nous y voilà.
— Donc, on a fait tout ça pour rien, et tu penses que je dois l'accepter juste comme ça ?
— Il n'y a rien que tu puisses faire en tout cas... Pourquoi tu voulais la retrouver ? Plus besoin de te la jouer discrète, Andréa.
– Cette femme m'a échangé contre de l'argent. Joe, je voulais lui demander des explications. Qu'elle me regarde droit dans les yeux et qu'elle me dise pourquoi elle m'a abandonné.
— Tu voulais sa version avouée ?
– En quelque sorte.
— Donc tu ne crois pas en celle des parents... J'avoue qu'ils ne sont pas tout blancs, mais quand même, Andréa... Ce voyage était censé t'aider en quoi déjà ? Ah oui, tu as dit que tu devais trouver qui tu es réellement. Tu reviens après près d'un an d'absence et tu te mets à chercher ta mère biologique, alors excuse-moi si je trouve cela suspect.
- ... Je te remercie de m'avoir aidé, Joe.
– Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Il est peut-être temps pour toi de rentrer chez toi, Andréa.
– J'ai été absente trop longtemps...
Il est temps de rentrer. Je suis consciente que je ne peux pas reprendre ma vie là où je l'ai laissée parce que beaucoup de choses ont changé et qu'il va falloir me rattraper. Cependant, j'espère au fond de moi que ce ne sera pas difficile pour moi de me réintégrer.
Après le départ de Joe, je passe voir Maraline pour l'informer de mon départ. Ce n'est pas ce qu'elle veut, mais moi, je sens que c'est vraiment le moment de rentrer chez moi comme l'a dit ma sœur.
– Tu sais que tu n'es pas obligée ?
— Oui, je sais, mais ça ne sert plus à rien de rester ici. Elle est morte. J'ai vu sa tombe Si vous avez du nouveau...
- On t'appellera... Fais attention à toi, Amy.
Elle me fait un croche-pied en s'attendant à ce que je m'étale par terre, mais je fais une parade et j'enchaîne avec un coup de pied. Je bloque son bras pour l'empêcher de me frapper.
– Très bon réflexe. Je pense que tu es prête à rentrer effectivement.
Ce n'est pas pour être modeste, mais je n'ai jamais aimé les transports publics. Et je tiens à profiter encore de ce moment de liberté avant de reprendre la vie active dans laquelle les médias et les paparazzi vont me replonger dès qu'ils apprendront mon retour. Alors j'appelle un taxi.
Les mains moites, impatiente de la revoir, j'appuie une fois de plus sur la sonnette, sans oublier de réajuster ma casquette. Je ne risque pas de tomber sur Alex à cette heure-ci, il doit être encore à l'entreprise.
– Salut,
- Bichette...
— Tu m'as manqué, ma Kika... Je voulais vous faire une surprise... Toi alors, je suis heureuse que tu n'aies pas choisi de sortir avant le retour de ta marraine. Dis-je en touchant son ventre de trente-trois semaines.
Elle est ravissante, même avec ce ventre. Kika, qui a toujours eu un ventre plat, a maintenant un ventre bien rond.
— C'est toujours moi la marraine, et Nate le parrain, n'est-ce pas ?
— Évidemment, mais quelle question. Tu veux quelque chose à boire, ma Bichette ?
— Non, merci, ça va... Kika, je suis désolée de ne pas avoir été présente à tes côtés comme je l'aurais dû...
— Ne t'en fais pas, ma bichette, tu es là maintenant et j'espère que tu ne repartiras plus jamais.
— Ne t'inquiète pas, ma Kika, tu vas m'avoir sur le dos tous les jours.
On sonne à la porte et je me lève pour aller ouvrir. Je découvre le visage de mon meilleur ami qui essaie de cacher son envie de se jeter dans mes bras. Je sais qu'il m'en veut, mais il ne tient pas longtemps pour serrer notre étreinte lorsque je me jette dans ses bras. Il m'a manqué, je ne le cache pas.
La première semaine, j'ai pensé à rentrer à Los Angeles. C'était très dur pour moi de rester loin de mes meilleurs amis et surtout, je revoyais sans cesse la mine dépitée d'Oliver et la colère dans ses yeux lorsqu'il m'a dit que si je passais la porte, ce ne sera plus la peine de revenir. Maintenant que je suis là, je me demande comment il va le prendre.
— Ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça, jeune fille.
— Tu es encore plus beau. Et dis-moi, tu fais de la musculation maintenant ?
Si je ne change pas de sujet, il va encore revenir là-dessus, alors que moi, tout ce dont j'ai envie, c'est qu'il me prenne à nouveau dans ses bras. Ce qu'il ne tarde pas à faire.
Tous les trois dans le canapé, nous discutons essayant de rattraper tous ces mois que nous avons passés éloignés l'un de l'autre.
— Tu as été en Haïti depuis tout ce temps, tu n'as plus l'air d'une Américaine, ma coccinelle.
— Raconte-nous comment a été ton voyage là-bas.
Je leur raconte ces quelques mois que j'ai passés là-bas en insistant sur leur cuisine, leur danse, leur langue. Mon accent était vraiment horrible, mais les gens là-bas ont été très gentils. Ils se retenaient de rire à chaque fois que j'essayais de faire une phrase entière.
J'ai fini par leur parler de l'enquête sur ma mère biologique.
— Attends, ai-je bien entendu ? Tu nous as mis de côté pour traîner avec Erine ? Ta diabolique demi-sœur qui te déteste...
– Nate, je te jure qu'elle n'est plus la même. Elle a une jolie maison à Milan et un copain qui s'appelle Jeff...
Après plus d'une heure de retrouvailles avec mes deux meilleurs amis, on entend la porte d'entrée et Alex entre dans le salon.
- Amara...
- Salut Alex...
De la surprise se lit sur son visage. Alex regarde Kika qui lui sourit simplement. J'espérais qu'il ne voudrait plus, mais à ce que je vois, c'est encore le cas.
— Alors comme ça, tu es de retour. Dit-il simplement.
– Ça fait tout juste quelques heures que je suis rentrée.
- Hum...
C'est sûr qu'il ne s'attendait pas à me voir. Il embrasse sa copine avant de nous laisser tous les trois. Pas besoin de demander comment il vit sa paternité, je peux le voir qu'ils sont heureux tous les deux par sa façon de l'embrasser. Je suis contente pour eux. Et je sais déjà que Kika le fait tourner en bourrique avec ces envies bizarres, le pauvre.
— Bichette, excuse-le s'il te plaît, je suis sûre qu'il ne voulait pas te mettre mal à l'aise...
- Ne t'en fais pas Kika... Merci de m'avoir aidé à trouver cette maison, elle est parfaite. On fera le reste, Nate et moi.
Pas trop loin, pas trop près de la ville. Elle est vraiment parfaite, cette maison. Je suis fatiguée, j'ai besoin d'un bon bain ainsi qu'une bonne nuit de sommeil. Mais une chose me tracasse : si Alex a été aussi surpris de me voir, comment va réagir Oliver quand il me verra ?
Mon meilleur ami m'accompagne dans ma nouvelle maison, puis il m'aide à faire un peu de rangement. Après deux heures à nettoyer et à ranger les meubles, Nate reçoit un message de son petit ami, puis il repart chez lui.
Après ma douche, j'enroule mes cheveux dans une serviette avant de les sécher. Je me sers un bon verre de vin. Assise dans le canapé, j'hésite entre dormir ou bien réactiver mes comptes sur les réseaux. Finalement, j'opte pour la première option. Je dépose mon portable et je vais me coucher.
Après cette bonne nuit de sommeil amplement méritée, je décide enfin de sortir du lit. Ma journée n'est pas trop chargée, alors je finis de ranger mes affaires. La maison est vraiment très belle, les meubles et l'architecture, j'adore. Il y a même une salle de gym. En même temps, il faut que je garde la forme. Pour aujourd'hui, je ferai seulement deux heures d'exercice pour compenser la semaine dernière.
Assise sur le comptoir avec un bol de fruits et un verre de vin. Un appel de ma meilleure amie fait dessiner un sourire sur mes lèvres.
Conversation téléphonique
- Oui ma Kika
— Bichette, je suis devant chez toi, est-ce que tu peux m'ouvrir, s'il te plaît ? Dépêche, j'ai envie de faire pipi.
– J'arrive.
En ouvrant la porte, je découvre qu'elle n'est pas seule.
- Angela...
– Coucou ma chérie. Je vois que tu vas très bien.
- Ça va merci...
– Bon, ne perdons pas de temps avec les formalités. J'ai vraiment besoin de toi.
- Euh...
Elle ne me laisse même pas le temps de lui répondre qu'elle pénètre déjà dans le salon. Je lance un regard à Kika qui me fait comprendre qu'elle non plus ne comprend rien avant de se diriger vers les toilettes.
– En quoi puis-je t'aider ?
– Je suppose que tu n'es pas au courant pour le défilé de ce soir.
- Euh, non...
— D'accord, alors voilà, le défilé de ce soir est vraiment très important pour moi.
– Je n'en doute pas...
– Le fait est que la pièce finale ne peut être portée par aucune des filles. La mienne étant enceinte et avec son ventre-là... Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'il ne me reste que toi.
— Euh, Angela, tu es au courant que je viens tout juste de rentrer...
– Et alors ? Tu n'as jamais été une flemmarde et c'est bien pour cela que je t'ai toujours admiré.
- Mais...
— Il n'y a pas de mais, Amy. Tu as ça dans le sang... Je te donne dix minutes pour prendre tes affaires, tu me raconteras comment a été ton séjour à Tahiti.
- En fait, c'est Haïti...
— Allez hop, jeune fille, on n'a pas de temps à perdre.
Il n'y a pas à en dire : quand elle veut quelque chose, elle l'obtient toujours. De toutes façons, je n'ai rien de prévu pour ce soir, alors autant l'aider. Ceci dit
Que le bruit commence...
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