Chapitre 38 : Negociations

Je savais qu'il était là c'est vrai. Quand Nathalie m'a téléphoné et m'a expliqué tout à l'heure, j'ai refusé de suite. Il était hors de question que je me retrouve dans la même pièce que lui. Puis ensuite, Carine s'y est mis et a fini de me convaincre. Comme elle m'a dit il suffit que je fasse comme si que ....
Vous savez le jeu préférée des petites filles. On fait comme si que toi tu es une princesse, et comme si que lui c'est le vilain dragon à combattre .... 
Sauf que le vilain dragon à combattre n'est pas vilain et n'a pas la tête d'un dragon non plus.
Cela fait une petite heure que nous sommes là et j'ai réussi à éviter de lui parler. Je l'ai juste remis à sa place en arrivant, histoire qu'il comprenne qu'il ne doit pas m'adresser la parole pour éviter de s'en prendre plein la tête. Pour l'instant ça a l'air de fonctionner.
Je vois bien que nous créons un malaise mais les autres ont l'air de ne pas trop s'en formaliser.

- Ca va ? Tu as l'air perdu dans tes pensées. Me demande Carine alors que nous sommes toutes les deux.

- Oui Biensur. Pourquoi ça n'irait pas ? Elle n'a pas eu le temps de venir sa médecin ? Répondis je à Carine alors que Julien nous regarde fixement.

- Clem'.... Je sais que les apparences sont contre lui mais crois moi il nest pas avec elle. C'est notre mère. Elle a tout manigancé quand elle a su qu'il était avec toi.

- Il n'était pas obligé d'accepter. Ni de la raccompagner. Ni de l'embrasser. Bref .... Je m'en fou. Nous n'avons rien en commun de toutes façons. C'est mieux comme ça.

- Tu es sûre que c'est ce que tu penses ? Vous êtes de deux mondes différents c'est vrai. Mais il tient à toi. Ca je peux te le certifier. Crois tu qu'il t'aurait fait venir ici ? Chez Laurent ? Je connais mon frère. Il ne mélange jamais sa vie amoureuse avec sa vie privée,  son boulot et ses amis. Et toi, dès le départ, tu as fait parti intégrante de sa vie.

- Peut être. Mais il ne me fait pas confiance à me dire les choses. Ca lui coûtait quoi de me prévenir pour sa soirée au resto ? Rien.

- Je sais .... Il est con des fois. Souvent même. C'est un mec. Rigola Carine. Laisse lui la chance de t'expliquer. Apres tu verras bien quoi faire. De toutes façons si tu es là c'est que tu y crois quand même un peu non ?

- On verra bien. Dis Je en m'éloignant vers le balcon.

Il a un très bel appartement Laurent. Chic et classe. Mais on s'y sent bien. Pas comme chez Julien. Le peu que j'en avais vu je n'ai pas du tout aimé. C'est froid, impersonnel. On dirait un show room pour un architecte d'intérieur. Mis à part les cactus qui donne un semblant de vie chez lui, le reste est froid.
Chez Laurent c'est autre chose. C'est agréable. En plus il vit lui aussi dans les beaux quartiers mais pas sur un boulevard comme Julien. Il est dans le vieux Lille, près de la rue de la monnaie avec une vue sur l'église notre dame de la treille. Le jardin devant apaise. Un endroit de rêve comme j'aime. Mais pas du tout dans mon budget.

- Ca va ? Tu acceptes ma compagnie ?

Merde, je ne l'ai pas vu arriver. J'étais perdu dans ma contemplation.

- Je ne suis pas chez moi, tu peux aller où tu veux. C'est l'appartement de ton ami non ?!

- Arrête s'il te plaît. C'est stupide. On peut au moins discuter entre adultes. Ensuite tu penseras ce que tu veux de moi.

Je n'ai pas envie de lui répondre. Que voulez vous que je lui dise ? Rien que son odeur me trouble. Le fait qu'il soit à 30cm de moi me perturbe. Je ne veux pas qu'il remarque que je suis déstabilisée.

- Oui j'ai été pris en photo dans ma voiture avec une femme. Oui je la connais depuis des années. C'est la fille d'Angele, l'amie de ma mère. Non, nous ne sommes pas un couple elle et moi. Non je n'ai pas envie de l'être avec elle.

- Pourquoi ne pas m'avoir dit tout ça quand nous étions ensemble alors ? Je passe déjà pour la profiteuse, la "petite vendeuse qui a senti le bon filon" comme disent les journaux.

- Je ne sais pas. Peut être parce que tu ne lis jamais ces journaux et que je ne pensais pas que tu serai au courant de cette merde. Et surtout parce que je ne savais pas qu'un paparazzi nous pistait.

- Admettons. Dis je en lui faisant face, une main posée sur la rambarde du balcon. Mais je n'ai plus confiance en toi. Comment veux tu .... Deux fois que j'apprends des choses après coups. Ça n'ira jamais.

- Que veux tu savoir ?? Demandes moi. Je ne veux pas de secrets entre nous !

- Rien. Laisse tomber. Dis je en essayant de partir rejoindre les autres.
Peine perdue car il m'a attrapé par le bras pour m'emmener vers les fauteuils de jardin installés sur la terrasse.

- Assieds toi. M'ordonna t'il. J'ai un énorme problème avec celle que je dois appeler ma mère. Depuis longtemps elle ne m'a jamais vraiment aimé. Elle voulait donner un héritier à mon père. C'est tout. Je suis un Lenoir. Le nom perdure grâce à moi. Pour Carine cest différent. C'est une femme. Ca a été sa poupée. D'ailleurs elle est mannequin comme l'a été ma mère ...,

- Julien jai pas envie de savoir. C'est trop tard ... Le coupais je.

- Laisse moi finir Clémentine !

- Ok ! C'est bon soufflais je.

- Ma mère a tué mon père. Et si Laurent est dans cet état c'est qu'il était dans la voiture. Ça aurait dû être moi ce soir là. Pas Laurent. Elle avait une liaison avec le père de Laurent depuis des années. Tout le monde le savait. D'ailleurs si Carine est née c'est pour faire taire les rumeurs de divorce. Mon père voulait divorcer à l'époque. En tuant mon père et moi, elle obtenait la main sur l'entreprise, sur la fortune, et en épousant ensuite le père de Laurent qui est actionnaire à 30% de l'entreprise elle devenait la reine de l'empire Lenoir.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ??? Pourquoi n'est elle pas en prison si elle a tué ton père ?

Je suis choquée de ce que j'entends. C'est invraisemblable. J'espère qu'il en raconte pas n'importe quoi pour que je m'apitoies sur son sort. Je ne pense pas car il faudrait être tordu pour inventer ça.  C'est quand même invraisemblable.  C'est pire que Dallas sa famille ! Sauf qu'ici J.R n'est pas un homme mais une femme, sa mère.

- Personne n'avait de preuves. Après l'enquête, cela a été jugé comme un simple et malheureux accident de voiture. Une perte de contrôle. Les freins ont lâché. Sauf qu'il y a 4 ans soi 1 après l'accident, j'ai eu un appel d'un mec qui me réclamait de l'argent. Il avait soi disant les preuves que ma mère avait commandité la mort de mon père et de moi au départ, et que si je ne voulais pas que ma mère se retrouve en prison je devais payer 1 million d'euros. J'ai payé en lui réclamant en échange ses fameuses preuves. Il avait des enregistrements téléphoniques, des mails et des photos.   Ce n'était pas un enfant de cœur apparemment le type.

- La vache !!! Et ??? Tu as été à la police ?

- Non. Je ne savais pas quoi faire. Je me retrouvais avec une mère qui non seulement n'avait jamais aimé mon père et moi, mais en plus avait organisé notre mort. Comment veux tu réagir face à ça ? Personne n'est au courant.

- Il faut aller à la police enfin !!! Te rends tu compte que c'est un meurtre Julien ?! Tu ne peux pas garder ça pour toi. C'est fou ça.

- il y a un an j'ai contacté mon ami éditeur. Un livre va sortir en fin d'année. Peu avant Noël. Où tout est raconté, expliqué, preuves à l'appui. Dans 3 ou 4 mois, c'est fini pour elle. J'ai prévenu mes avocats également. Car à la sortie du livre la justice pourrait se retourner contre moi pour dissimulation de preuves d'un meurtre et achat du silence d'un témoin.

- Merde ! .... Je ne vois pas quoi dire d'autres. C'est insensée cette histoire. Je pensais être la seule à avoir eu des problèmes je vois que ce n'est pas grand chose à côté de ce qu'il vit.

- Voilà pourquoi aussi les paparazzi m'adorent. Nous sommes riches c'est vrai. Mais nous avons une histoire de famille complexe.

- D'accord. Moi qui pensais être la seule à avoir des ennuis .... Lui dis je subitement. Regrettant aussitôt d'avoir parlé aussi vite.

- J'ai bien vu qu'il y avait quelque chose de secret en toi. Tes réactions sont trop extrêmes. Tu veux en parler ?

- Mon ex compagnon m'a fait vivre un calvaire durant 7 mois et me violait avec des amis de passage. Si je parlais il me battait. Personne ne l'a su. J'avais développé le Syndrome de Stockolm. J'aimais mon bourreau. Et un jour, il m'a battu plus que d'habitude. Je me suis retrouvée aux urgences. Marc qui était déjà mon patron est venu me voir à l'hôpital. Quand il est arrivé, mon ex était dans la chambre et était en train de me menacer de mort si je parlais au psy. Marc a tout entendu. Il a été chercher un médecin et a appelé la police. Je n'ai pas eu le choix que de déposer plainte. Il a pris 6 ans de prison, il avait un casier déjà bien garni et du sursis pour d'autres affaires comme des cambriolages, des trafics etc. Il doit sortir dans 2 ans, donc dans peu de temps.

- Ma belle je suis désolé. Je savais qu'il y avait quelquechose mais pas ça. Je comprends mieux tes réactions. Dit il en me prenant dans ses bras. Je ne te cacherais plus rien. Même pour te protéger. Cest promis. Si tu veux toujours de moi Biensur ......

- J'ai besoin d'avoir confiance en toi. En la personne avec qui je suis.

- Ok. J'ai compris. En revanche ne parle à personne de ce que je t'ai dit. Personne à part l'éditeur et mes avocats ne sont au courant. Je te fais confiance.

- Biensur que oui.

- Tu m'en veux ? Me demanda t'il avec un petit sourire.

- OUI !!! Lui dis je en tapant sur son torse.

- Tu veux que je me fasse pardonner ? Je peux te reconduire ......

- On verra si tu es sage .... Allons rejoindre les autres qui font ceux qui ne regardent pas..... Regarde moi ces curieux ! Dis je en rigolant et en prenant Julien par la main pour rejoindre Laurent, Carine, Nathalie et Fred.

- Alors les amoureux ?! Vous vous êtes expliqués ? Ca va ? Demande Carine.

- Tu dois bien le savoir puisque ça fait 20 minutes que tu regardes dans notre direction, curieuse !! Dis Julien a Carine en la prenant par les épaules pour lui faire un bisou sur la joue.

Ils ont une belle complicité. Ça fait plaisir à voir. J'espère que le pavé dans la marre ne va pas détruire tout ça. Ça serait dommage.

- Champagne !!!! Cria Laurent.

- Café !!! Cria Julien. On a assez bu pour ce soir. Demain on bosse.

- T'es vraiment pas marrant. Souffla Laurent.

Et nous partimes tous dans un éclat de rire.

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