Julien Lenoir.

Dix minutes que je fais les 100 pas devant sa boutique et toujours aucunes traces de Clémentine. Pourtant elle m'a bien dit travailler toute la semaine et ne partir en vacances qu'en septembre.
Mais qu'est ce que ça peut m'énerver .... Ce n'est pas moi ça. Je n'ai jamais couru après une fille, et encore moins une femme qui n'a rien à voir avec moi.

10h20 ... Mais qu'est ce que c'est que ce bordel. Je vois bien qu'il y a ses 2 collègues mais toujours pas elle. Je ne vais pas attendre comme ça dans la rue pour rien. Deja parce que les lunettes de soleil ne me cache pas et j'ai déjà eu des œillades un peu trop appuyées à mon goût. Dans 10 minutes je vais avoir le droit aux photos et aux autographes. C'est toujours comme ça. Et je ne suis pas d'humeur. De toutes façons je ne suis jamais d'humeur pour ces conneries.

Tant pis je rentre dans la boutique. Ça commence à bien faire. A 18h je dois être reparti. J'espère que je n'ai pas fait le trajet pour rien.

- Bonjour dis je en m'avançant vers la collègue de Clémentine, Nathalie au vu de son badge, je dois voir mademoiselle Clémentine...

- Bonjour, elle n'arrive qu'à 11h. Je peux peut être vous renseigner ?? Me répond sa collègue.

- 11h ? Je reviendrais merci.

Et je sors de la boutique. Ça ne sert à rien d'attendre 3/4 d'heures. Je vais aller vite fait au bureau. Je reviendrai ensuite. Ca me permettra de savoir réellement ce que je vais lui dire.

-----------------------

Clémentine.

Il faut que je commence à accélérer le pas si je ne veux pas être en retard. Il est bientôt 11h et j'ai encore un bon 5 minutes de trajet. Il a fallu que le bus soit en panne a mi route. Ça va, ils sont venus rapidement dépanner pour une fois mais ça n'empêche que je vais être un peu en retard. Deja qu'hier j'ai eu mon après midi il ne faut pas trop pousser non plus. Ça ne se fait pas et je n'aime pas ça.

- Bonjour tout le monde. Désolée le bus est tombé en panne. Dis je en rentrant dans la boutique.

Il est 11h10. J'ai 10 minutes de retard. Je vais aller voir Marc de suite pour m'excuser déjà. Je rattraperai mes 10 minutes ce soir.

J'ai vraiment un patron extraordinaire moi. Non seulement il ne veut pas que je rattrape mon retard mais en plus ce week end on fait notre sortie entre collègue. Impeccable. Ça me changera les idées. Et dieu sait que j'en ai besoin en ce moment. Monsieur le beau gosse riche n'a pas rappelé. Je l'aurai su. Même bloqué je vois qui me téléphone. Et je n'ai rien eu depuis hier midi. C'est mieux comme ça. De toutes façons nous n'avions rien en commun. Si pour aller manger au resto avec lui il faut porter des marques ça ne sert à rien. Je préfère manger dans une bonne brasserie que dans un restaurant 4 étoiles. Meme si cetait excellent et que ça change de mon quotidien. Mais vivre ça tout le temps je n'aimerai pas.

- Au fait Clémentine .... Je ne t'ai pas dit quand tu es arrivée mais y'a Julien Lenoir qui est venu à la boutique pour te voir ce matin. Je lui ai dit que tu commençais à 11h.

- T'as fait la fiesta hier soir cocotte ?? Dis je en rigolant. Il est à Boston pour affaires jusque fin de semaine prochaine je crois.

- Ha ben merde alors. Je te promets qu'il lui ressemblait comme 2 gouttes d'eau. Même allure hautaine.

- Désolée pour toi mais pense à aller voir un ophtalmo rapidement. 34 ans c'est ça ?? Ouais .... Tu vieillis mal. Dis je à Nathalie tout en partant dans la réserve chercher des chargeurs afin d'en remettre en rayon.

- Attend toi !! Je me vengerai. Râle Nathalie gentiment.

Mince. Quel souk dans la réserve. J'avais tout bien rangé la semaine dernière. Je connais le coupable. Ca c'est du Fred tout craché. C'est un vendeur hors pair. C'est vrai qu'il serait capable de vendre un igloo a un esquimau mais question rangement c'est loin d'être ça.
Bon ils sont où les chargeurs .... Ah voilà. Bien-sûr au fond et en dessous de cartons. Le principal est que je les ai. Je pense que 5 de chaque modèle c'est assez pour l'instant. Allez go. Je vais aller installer tout ça.

Putain de Bordel de Merde !!!! Qu'est ce qu'il fou ici ?? Il est sensé être à Boston pas à Lille et pas dans la boutique. Et merde il m'a vu. Bon c'est raté je ne peux pas aller me planquer dans la réserve.
On respire et on y va tranquille. De toutes façons Fred est disponible il s'occupera de lui. J'ai autre chose à faire. J'ai les chargeurs à ranger.

- Mademoiselle Clémentine ... Bonjour. Je venais vous voir.

- Fred va s'occuper de vous Monsieur. Je suis occupée. Lui dis je en insistant bien sur le Monsieur.
Qu'est ce quil est beau. Il est en jeans et t-shirt blanc col V tout simple. Mais sur lui ça lui va à merveille. Il est tellement sur de lui. Je suis sûr qu'en survêtement il est sexy. Oulaaaa faut que j'arrête de le reluquer comme ça moi.

- Je patiente pas de soucis. Dit il tout naturellement avant de se diriger vers le présentoir où se trouve la nouvelle box. Il ne va quand même pas me dire qu'il est revenu de Boston pour un problème avec sa Box ?!!!

- Très bien. Je vous écoute. Lui dis je tout en me dirigeant vers lui.

Je vois que Nathalie et Fred nous regarde du coin de l'œil. Ils font ceux qui sont occupés mais je vois bien qu'ils me regardent. D'ailleurs Fred vient de froncer les sourcils en me demandant du bout des lèvres si ça va. J'ai le temps de lui faire un signe de tète discret.

- Que puis je faire pour vous aider Monsieur ?

- Vous pouvez peut être répondre au téléphone quand on vous appelle non ? Ça serait déjà bien pour commencer. Me dit il tout en me regardant dans les yeux.

- Euh ... Oui ... Non ... Enfin .... Bégayais je. Mais merde pourquoi il m'impressionne comme ça ? C'est lui qui doit être mal à l'aise. Pas moi. C'est lui qui m'a menti.

- Oui.... Non.... Vous ne finissez jamais vos phrases ? Je vous ai appelé hier. Et ensuite je tombe sur votre messagerie. Vous m'avez bloqué Clémentine ?!
Me dit il avec un sang froid qui me déstabilise.

- Vous ne devriez pas être à Boston ?

- Je suis revenu pour vous. Je repars ce soir à 18h45 à Lesquin.

- Quoi ? Tu as fait le voyage juste pour venir me voir ?! Tu as un culot !! Et ta blonde alors ? Elle attend sagement à l'hôtel ?! Dis je un peu trop fort à mon goût. Par chance il n'y a pas de clients dans la boutique et Fred et Nathalie viennent de s'éclipser.

- Nous y voilà. Me dit il calmement avec un sourire en coin. Tu as vu les photos c'est ça ? Je t'avais dit que j'étais la cible des paparazzis et des journaux à scandales.

- n'empêche que tu l'embrassais. Dis je confuse en baissant les yeux. Les larmes de colère commencent à monter. Non il ne faut pas que je pleure. Pas devant lui. Une fois qu'il sera parti mais pas maintenant.

- NON !! Elle m'embrassait ELLE !!! Pas moi. Je n'ai fait que la repousser mais ça bien-sûr le connard de paparazzi n'a pas vendu la photo qui le montre. Non c'est mieux celle où j'embrasse une bimbo. C'est plus vendeur.

- Je suis désolée. J'ai cru que ......

- Je sais. Carine m'a expliqué. C'est pour ça que je suis ici. Ne me demande pas pourquoi j'ai saute dans l'avion car ça ne me ressemble pas. Mais voilà. Je suis là. Et je veux que tu me crois. Hélas c'est ma vie. Il risque d'y en avoir d'autres. Plein d'autres.

- Désolée.

- Arrête de t'excuser. C'est à moi de le faire. Pas à toi. Tu n'es pas dans ce monde. C'est logique que tu réagisses comme ça. J'aurai du te briefer avant de t'embrasser. Me dit il avec un très beau sourire sincère.

- Ok. Mais tu n'as pas de comptes à me rendre Julien. On n'est rien l'un pour l'autre.

- C'est vrai. Tu as raison. Pour l'instant ..... Dit il avec un clin d'œil.
Bon je vais te laisser bosser en paix. Je vais rentrer chez moi me reposer un peu avant de repartir. Je t'appelles demain ???

- Oui si tu veux. Mais ne te sens pas obligé non plus.

- Je rappel demain. 13h30 heure française. Ça te va ? J'ai envie de t'embrasser ....

- Ho. Euh ... Oui .... D'accord pour demain. C'est bon. Je reprend à 14h. Dis je tout en rougissant.

Et il repart comme il est venu. Il chausse ses lunettes de soleil et sort de la boutique me laissant là avec les jambes flageolantes, un gros coup de chaud, et un sourire béât.
Non non non. Je ne dois pas être amoureuse. Impossible. Coup de cœur à la limite ok. Amoureuse c'est non. Ça fait trop de mal et je ne sais pas aimer.

- Dis donc, le mec a fait l'aller retour de Boston pour venir te parler et s'excuser !!! Vous en êtes arrivés où tous les deux ??? Me demande Nathalie suivi de près par Fred.

- Juste un baiser c'est tout. Je te l'ai dit. Rien de plus.

- Mouais ...... Bonjour Mesdames. Puis je vous renseigner ???

Le reste de la journée se passa comme d'habitude. Des clients à servir et à renseigner. Mis à part mes collègues qui me regardent avec un petit sourire en coin et moi qui regarde la pendule toutes les 5 minutes.
17h30. J'ai fini. Julien doit être à l'aéroport maintenant. Il m'a dit qu'il reprenait l'avion a 18h30 ou un truc comme ça. C'est fou quand même. Faire un aller retour juste pour qu'on se parle 30 minutes. L'argent aide bien quand même.

C'est quoi ça encore ??? A peine rentrée qu'on sonne. Je ne peux jamais être tranquille. Si ce sont encore les Jéhovah de la semaine dernière je vais être moins patiente je vous le dis.

- Oui ?! C'est pour quoi ? Dis je à l'interphone.

- Clémentine ? Bonjour c'est Carine. J'ai ton colis. Tu peux m'ouvrir ?

Carine ?? Comment connaît elle mon adresse ? Et mon colis ? Quel colis ??
Ahhh mais j'ai saisi .... La tenue et les chaussures. Julien a dû demander à sa sœur de me retourner le tout.

- Oui entre Carine. Première porte à droite. Rez de chaussée.