chapitre 4 une surprise innattendue
Sirius Black faisait les cent pas devant la porte du bureau du directeur des Aurors.
Alastor Maugrey l'avait convoqué et il détestait ça.
Maugrey avait cessé de l'impressionner depuis longtemps. Mais malgré tout Une bonne engueulade n'était n'était pas ce qu'il y avait de mieux, pour commencer la journée. Il soupira. Comme d'habitude le vieil Auror le faisait attendre. C'était sa technique. Faire patienter sa pauvre victime, la laisser s'imaginer le pire. Sirius n'était pas dupe, et d'habitude, il jouait le jeu. Mais les convocations de Maugrey étaient toujours justifiées par ses divers manquements aux règlements. Il avait beau être Auror, Sirius était avant tout un maraudeur, rebel et guidé avant tout par ses désirs et son plaisir. Hors, il ne se souvenait pas avoir circonvenu aux sacro-saint règlement depuis déjà pas mal de temps, par conséquent, il ne comprenait pas l'objet de cette convocation.
Il jeta un coup d'oeil sur sa montre et jura. Cela faisait une heure qu'il attendait. Cette fois, Maugrey dépassait les bornes. Il allait partir lorsque la voix de stentor de Maugrey résonna.
- Black !
Avec un soupir désabusé, Sirius entra.
Le bureau de Maugrey était à sa mesure, à savoir, dans un désordre indescriptible. Des monceaux de dossiers s'amoncellaient sur le bureau en chêne, des papiers froissés trainaient par terre, et une épaisse fumée provenant des énormes cigares qu'il laissait s'éteindre à demi consummés dans des cendriers qui débordaient, flottait dans la pièce qui sentait l'alcool, le tabac et le renfermé.
parce que la meilleure đéfense, était l'attaque. Sirius protesta avec véhémence.
- Je ne sais pas ce qu'on me reproche, mais, quoi qu'on vous ai dit, je n'ai rien fait.
- pas encore, marmona Maugrey. Je vous ai pas fait venir pour ça. Asseyez vous.
Sirius fronça les sourcils. Ça, c'était nouveau, d'habitude Maugrey hurlait, tempétait, et en aucun cas ne proposait de s'asseoir.
- Meredith Fletcher. Ça vous dit quelque chose ?
- Non, pourquoi ? Ça devrait ?
- A vous de me le dire. Elle travaillait au département des mystéres.
- Bein, je l'ai peut être croisée, dans les couloirs.
- Peut être seulement ?
- J'en sais rien, s'énerva Sirius. Pourquoi ? Elle s'est plaint de quelque chose ?
- Elle est morte.
- Ah ! Vous ne pensez quand même pas que j'y suis pour quelque chose ?
- Bien sûr que non. Mais sa mort nous pose un problème.
- Pourquoi ?
- Elle venait d'enregistrer la prophétie que nous a communiqué nos confrères Americains.
- Quelle prophetie ? Demanda l'Auror, subitement inquièt.
- La prophétie ! Vous en connaissez d'autres ? Aboya Maugrey.
- Non, reconnut Sirius.
- Vous comprenez pourquoi sa mort nous préoccupe.
- de quoi est elle morte ?
- Sortilège impardonnable.
Sirius jura.
- Alors ils ont la prophétie. Conclut Sirius.
- En effet.
Sirius palit.
- Ils savent, pour Madison, ils savent qu'elle est chez James. Il faut les avertir.
- Ne paniquez pas, pour le moment, tout ce qu'ils savent, c'est la prophétie. La gamine est sensée être morte, vous y avez veillé, non ?
- Oui, convint l'Auror. Mais je persiste à dire que James doit être prevenu.
- Et nous le ferons. Mais pour l'instant, ce qui nous préoccupe, c'est elle.
Il lacha une photo devant Sirius, qui la prit. Il jeta un regard interrogateur à Maugrey, qui soupira.
La photo montrait une fillette d'une dizaine d'années. Elle avait des cheveux noirs, longs et bouclés qui auréolaient un visage à l'oval parfait, des traits fins, altiers et réguliers, un nez légèrement retroussé, sur une frimousse malicieuse, des lèvres pleines et un menton têtu. Ses traits étaient vaguement familiers à Sirius.
- Pourquoi ? Qui est ce ?
- Sa fille.
De nouveau, Sirius jura.
- ne me dites pas qu'elle est...
- Non, elle vient de rentrer à Poudlard. Mais aujourd'hui, elle est orpheline.
- Pauvre gosse.
Et son père ?
- Inconnu. Ou presque.
Le jeune homme fronça les sourcils.
- Comment ça presque ?
- Nous pensons savoir qui il est, mais il nous manque des preuves.
- Ok, et qu'est ce que je viens faire la dedans, moi ?
- Vous ne voyez pas ?
- Non. Répondit Sirius qui commençait sérieusement à s'inquiéter.
- A votre avis ? Insista Maugrey.
Sirius ouvrit de grands yeux, et bondit de sa chaise comme si un serpent l'avait mordu.
- Quoi ? Moi ? Vous êtes dingue ? Non ! Jamais ! Enfin, vous me connaissez, je prends toutes les précautions, et puis, je ne me souviens même pas d'avoir...
Je ne me rappelle pas d'elle.
- Vous vous souvenez de toutes les filles avec lesquelles vous couchez ? Demanda Maugrey d'un ton rogue.
- Oui, non, là n'est pas la question.
- Ben justement, si. Et il n'y a qu'un moyen de le savoir.
- Lequel ? Demanda Sirius, méfiant.
Maugrey prit sur une étagère, un bol, dans lequel une mixture étrange semblait bouillonner. Elle répendait une horrible odeur de goudron.
- Je vais quand même pas boire ça ? Demanda t'il, dégoûté.
Maugrey soupira.
- Non.
Et sans crier gare, il lui arracha quelques cheveux.
Sirius poussa un cri.
- Aie ! Ça va pas ?
- Il manque un ingrédient. Et ne vous plaigniez pas, il vous en reste encore beaucoup trop.
Encore cette histoire de cheveux trop longs. Songea Sirius.
- Bon, et maintenant ?
Maugrey prit une petite boite, l'ouvrit, et jeta dans la potion des mèches de cheveux brun,
- Je suppose que se sont ses cheveux ?
Maugrey acquiesça.
- Si la potion devient verte, cette gamine est votre fille.
- Impossible. S'écria Sirius.
- Par Merlin, Black, depuis que je vous connais, je vous ai jamais vu deux fois, avec la même fille.
- Peut être, admit il, mais j'ai toujours fait en sorte que ce genre de problème n'arrive pas.
- Vraiment ? Fit Maugrey, narquois. Tandis que la mixture prenait une belle teinte vert émeraude.
Blanc comme un fantôme, Sirius réalisait lentement les conséquences du résultat de la potion.
- Voilà qui est clair. Conclut Maugrey.
Sirius se laissa choir dans le fauteuil.
- Je comprends pas. Murmura t'il. Je peux pas être le père de cette gamine. Je peux même pas être père du tout. Enfin, vous l'avez dit vous même, je bois trop, je drague tout ce qui bouge, je suis irresponsable, j'aime ma vie, comme elle est. Je dors quand je veux, je mange à n'importe qu'elle heure, je sors tous les soirs. Je peux pas m'occuper d'un gamin !
- Ça je le sais. S'énerva Maugrey. Mais, c'est comme ça. Vous êtes son père, point final, autant vous y faire. Et vite, parce que la petite n'est pas encore au courant de ce qui est arrivé à sa mère.
- Minute, comment saviez vous que j'etais le...enfin, vous savez.
Maugrey soupira.
- Elle a écrit une lettre.
- Je peux la voir ?
Maugrey lui tendit un parchemin.
" ma chérie,
Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde. Ne pleure pas, sois forte, et souviens toi que tu as été le plus beau cadeau que la vie m'ait offert.
Comme tu le sais, mes parents sont morts un peu avant ta naissance, je n'ai, hélas, pas d'autre famille. Mais sache que tu peux être fière de tes origines. Tu es une sang pur. De mon côté, nous descendons de la famille de Godric Griffondor, et ton père est un Black. Je sais que cette famille n'est pas la plus fréquentable, et que sa cousine a commis des crimes atroces. Mais Sirius n'est pas comme eux. Il est généreux, doux, et je suis sûr qu'il t'aimera autant que j'ai pu t'aimer. Retrouve le, ma chérie, et tu ne sera plus jamais seule. Tu lui ressembles tellement.
Ta mère qui t'aime."
Sirius se sentait au bord de la nausée. Comment avait il pu à ce point marquer une femme dont il ne se souvenait même pas ? C'était insensé.
- J'ai besoin d'un verre. Murmura t'il, amer.
Comme s'il s'en doutait, Maugrey lui tendit un verre de wisky pur feu.
Avachi dans le fauteuil, les yeux dans le vague, Sirius avala le verre d'un trait et le tendit à L'Auror qui le lui rempli de nouveau.
Sirius l'avala de nouveau d'un trait, mais lorsqu'il tendit encore son verre, Maugrey refusa de le servir.
- J'ai besoin que vous soyez sobre. Il va falloir prendre une décision, pour la petite.
Sirius se leva.
- Faites ce que vous voulez, je m'en fou.
Il ouvrit la porte. Excédé, Maugrey lui cria.
- Black ! Revenez, on a pas fini.
- Moi si.
- Mais ou vous allez ?
- Me souler. Répondit il, laconique. Il referma la porte derrière lui, et quitta le ministère, anéanti.
James potter était énervé. Il avait fait tous les pubs que fréquentait Sirius, en vain.
Maugrey l'avait convoqué et expliqué la situation, et depuis, il le cherchait, cela faisait bien deux heures. Il avait sauté le déjeuner, et son estomac criait famine.
Le vieil Auror lui avait apprit l'existence de cet enfant, et le fou rire passé, il s'était inquieté et était parti à la recherche de son ami.
Il finit par le retrouver, dans un bouge de moldu infame.
C'était sans doute le royaume de la crasse. La peinture des murs était défraîchie et sale. On ne distinguait plus les motifs du carrelage, et le comptoir comportait plus de tâches qu'un dalmatien. L'odeur ressemblait beaucoup à celle du bureau de Maugrey. James grimaça.
Au fond de la salle, lui tournant le dos, se tenait une haute silhouette, au dos voûté, Sirius.
James se freya un chemin jusqu'à lui.
- James ! S'ecria l'Auror d'une voix pateuse. Tu te joins à moi ? Comme c'est gentil.
- Ouai, bein tu me remercieras plus tard. Allez, viens, on s'en va.
- non ! S'écria fermement le sorcier. Je reste là. Au fait, je t'ai présenté mes nouveaux amis ? Ils s'appellent J and B.
James, jamesie, tu es mon ami. Tu vas boire avec moi. Barman ! Deux wisky, pour mon ami.
James soupira. Il n'aimait pas ce qu'il allait devoir faire mais il n'avait pas le choix. Il sortit discrètement sa baguette et Sirius s'affaissa sur sa chaise.
James paya les consommations de son ami et d'un coup de baguette, il souleva l'Auror et le soutint jusqu'à la ruelle, derrière le pub. Il transplana.
Ils se retrouvèrent dans une petite rue, près du cottage.
Ils rentrèrent à la maison, James laissa tomber Sirius sur le canapé. En reculant, il fit tomber une pile de livres posée sur la table basse du salon
Lily surgit aussitôt, baguette à la main.
- Ça va Lily, c'est moi.
Elle soupira, soulagée.
Depuis que Sirius lui avait parlé de la prophétie, elle vivait dans l'angoisse que les assassins des parents de Madison, la retrouve. Elle ne quittait plus sa baguette.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien de grave, c'est juste une cuite.
- En pleine matinée ? Ça ne lui ressemble pas.
- Je sais, mais il vient d'apprendre une mauvaise nouvelle.
- Oh, en rapport avec sa famille ?
- Si on veut.
Lily fronça les sourcils.
- Ça ne te ressemble pas non plus, d'être aussi laconique. Alors dis moi tout de suite ce qui se passe.
- Je le ferai Lily, je te l'promets, mais avant, j'ai besoin que tu me concoctes une potion pour le dessouler.
Je le ferais bien moi même, mais tu es tellement meilleure que moi en potion. S'il te plait, ma chérie.
Lily sourit, James avait toujours su trouver les mots, et puis, elle fondait littéralement devant son sourire charmeur.
Elle se mit aussitôt au travail.
Les potions n'avaient pas de secrèt pour elle, et puis, elle avait si souvent dû utiliser cette potion sur son mari ou Sirius, qu'elle la connaissait par coeur.
Un quart d'heure plus tard, la mixture, était fin prête. James utilisa sa baguette pour réveiller Sirius. Avant qu'il comprenne ce qui lui arrivait, Lily lui fit boire la potion. Quelques minutes plus tard, le jeune homme émergeait, parfaitement lucide.
Il grogna.
- Oh non, Lily, t'étais vraiment obligé de me faire boire ton truc infame ?
- Il semblerait que oui. Répondit elle en souriant.
- Hum. Bon, puisque je suis dessoulé, je vais vous laisser en famille.
- Tu veux dire que tu vas retourner te souler. Dit Lily, d'un ton sec.
- Ecoutez, tous les deux, je me ferais tuer pour vous, vous le savez, vous êtes ma famille, ma seule famille, dit il d'un ton amer. Mais ce que je fais de ma vie, ne regarde que moi. Si je veux me souler jusqu'à tomber raide dans le premier caniveau qui passe, c'est mon problème. Pas le votre.
Il se leva, furieux, mais ses jambes semblaient en coton, il retomba lourdement sur le canapé.
- Qu'est ce que vous m'avez fait ? Demanda t'il.
- Il se peut que j'ai un peu changé ma potion. Dit Lily.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Et qu'est ce que t'as mis dedans ?
- Juste ce qu'il faut pour que tu te tiennes tranquille un petit moment. Le rassura Lily.
- Et que tu puisses nous écouter, poursuivit James.
Sirius soupira.
- Visiblement, j'ai pas le choix.
- En effet ! Reconnut James. Un large sourire plaqué sur le visage.
- Non, sérieusement Sirius, je sais que c'est pas une nouvelle facile à digérer, commença James.
- Je vois que Maugrey t'a annoncé la bonne nouvelle ?
Rala Sirius.
- Quoi ? S'enquit Lily, quelle bonne nouvelle ?
- Sirius a..
- Stop ! L'interrompit L'interressé. James je te préviens, tais toi.
- Un enfant. Poursuivit le sorcier, hilare.
- Quoi ? S'exclama Lily. C'est une blague ? Tu ne peux pas réellement être père ? Si ?
James s'esclafa.
- Oh si il l'est, et attends, elle a déjà 11 ans.
Furieux, Sirius lança un coussin à la tête de James.
- Je t'ai dit de te taire. Cria t'il.
Imperturbable, James, évita le projectile et reprit.
- C'est une fille, elle s'appelle Cassandra, et d'après la photo que j'ai vu, elle ressemble trait pour trait à son papa.
Sirius se leva d'un bond, menaçant
- Oh toi ! Je vais...
Et se rassit aussitôt, incapable de marcher
- Ok, James, ça suffit. Dit Lily
D'une voix ferme.
- Explique toi, Sirius.
Il lui répéta la conversation qu'il avait eu avec Maugrey.
- Je peux pas avoir d'enfant. Gémit il. Je saurais pas m'en occuper. Je suis pas comme James, je suis fait pour être célibataire.
- Ok, répondit Lily. La dessus, on est d'accord, mais bon, elle est là, cette petite, et elle n'a plus personne, à part toi. Alors ? On fait quoi ? Tu la place en orphelinat ?
- Non ! Autant l'envoyer à Azkaban. On peut peut être lui trouver un foyer. Comme vous avec Madison.
- Ni pense même pas Lily. Intervint James.
- Mais, non, ne t'inquiète pas, je n'allais pas nous proposer.
- J'espère bien. J'adore Madie, mais on est bien assez nombreux comme ça. Insista t'il.
- James a raison, avoua Sirius, il faut que je trouve quelqu'un d'autre.
- Mais en attendant que tu trouves, il va bien falloir qu'elle aille quelque part. Reprit Lily.
- Elle est à Poudlard pour le moment.
- Oui, mais quand ils vont lui apprendre pour sa mère, elle va revenir, dit Lily, elle sera bouleversée, et en colère, elle aura besoin de quelqu'un de fort, à ses côtés, qui saura la rassurer, la consoler, et être là pour elle. Tu l'as fait pour James, quand sa mère est décédée, puis, son père. Sois là pour elle, sois à son écoute
- Mais c'est pas pareil, lily. Les parents de James étaient comme les miens, mieux que les miens, je les connaissais, je les aimais, c'était facile de trouver les mots. Je la connais pas cette gamine, je saurais pas quoi lui dire
Et si elle me pose des questions sur sa mère ? Hein ? Qu'est ce que je vais lui dire ? Que j'ai couché avec elle, un soir ou j'avais trop bu, mais que pour être franc, je ne me souviens, ni de son nom, ni de son visage ?
- Non, reprit Lily. D'une voix douce, tu trouveras les mots, en temps utile. Et si tu as besoin de nous, tu sauras ou nous trouver.
- Non, attendez ? Vous ne voulez quand même pas que je m'occupe d'elle ? Je viens de vous dire que je ne pouvais pas m'en occuper.
- Et personne ne te le demande, reprit lily, calmement. Il faut simplement que tu sois là quand on lui apprendra la nouvelle, et que tu veilles sur elle jusqu'à ce qu'elle soit capable de repartir à Poudlard, après ça, tu auras le temps de trouver une meilleure solution, pour elle.
Sirius jeta à Lily un regard désespéré.
Elle posa une main rassurante sur son épaule, puis, elle s'accroupit et planta ses yeux verts dans ceux de Sirius.
- Ça va aller, tu verras, et on sera avec toi. À chaque pas que tu feras avec elle. A chaque fois que tu auras besoin de nous.
- Oui, enfin, pas tout le temps, non plus. S'inquiéta James.
- Ignore le, répondit Lily. Et maintenant, tu va aller prendre une douche. Pendant ce temps, je te préparerais un repas, et James t'accompagnera au ministère.
Sirius prit une profonde aspiration.
- Par Merlin, Lily. Personne ne peut te résister. Avoua t'il.
Il se leva, la potion avait cessé de faire effet.
- Par la barbe de Merlin, murmura t'il, j'ai une fille.
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