* Chapitre 60 *

Le lendemain, le groupe d'adolescents demande la permission au directeur de se rendre au Ministère de la Magie avec Voldemort pour en finir avec cette histoire. Ils espèrent que, suite à la terreur qui a régné sur le monde sorcier par rapport à la possible évasion du Mage Noir, ce dernier soit tué. Dumbledore se tord les mains, l'air mal à l'aise.

- On ne peut pas le tuer, avoue-t-il tristement. Lord Voldemort a créé plusieurs Horcruxes qu'il a caché un peu partout et, je ne les ai malheureusement pas tous trouvés. Un Horcruxe est un fragment d'âme. Si son propriétaire est tué, il peut revenir grâce à eux. Tant qu'ils ne seront pas tous détruits, nous nous pourrons rien contre lui. Je suis désolé.

Les visages se rembrunissent, mais Crystal plisse les paupières:

- Professeur, la cellule dans laquelle j'ai enfermé Voldemort est censée le couper du monde extérieur. Rien ne passe. Pas même la magie, à moins d'utiliser un sort spécial, ajoute-t-elle avec un petit sourire. Alors, je pense que s'il n'a aucun lien avec ses Horcruxes, il ne peut pas s'en servir pour revenir. Ce n'est qu'une hypothèse, mais je pense que cela pourrait fonctionner. Si nous le tuons alors qu'il est encore à l'intérieur, d'après moi, le lien qui le relie au reste de son âme devrait être rompu et les Horcruxes s'autodétruiraient.

Le professeur Dumbledore semble sceptique, mais avec un petit sourire, il lance "qui ne tente rien, n'a rien". Il leur donne alors la permission de quitter Poudlard pour régler ce problème. Il propose même de les accompagner, mais ils déclinent tous, ne souhaitant pas le déranger et puis, ils sont assez forts et nombreux pour se défendre.

Les huit adolescents rejoignent alors la maison d'Hermione pour récupérer le Mage Noir et se rendre au Ministère aussitôt après. Quand elle le voit, Willow ne peut s'empêcher de lui rafraîchir la mémoire en lui rappelant qui elle est, à savoir sa fille. Elle lui reproche avec virulence de l'avoir abandonnée (même si en son fort intérieur, elle en est ravie, ne voulant pas imaginer le monstre qu'elle serait devenue en étant restée avec lui). Il paraît franchement choqué et la regarde différemment des autres. Au début, elle a espoir qu'il ait une parole gentille en sa faveur, qu'il lui avoue regretter cela, mais la seule chose qu'il lui dit c'est qu'il espère qu'elle honorera sa mémoire et finira ce qu'il a commencé. La réponse de la jeune fille n'est qu'un regard dédaigneux. Son père est un être répugnant.

Ils rejoignent le Ministère et délaissent la prison dorée sur son socle, qui n'a pas été retiré. Les passants les regardent avec des yeux ronds, interloqués de ce qu'ils voient. Premièrement, ils ramènent le Mage Noir, toujours prisonnier. Et deuxièmement, l'Élue est en vie. Que se passe-t-il encore?

Les adolescents ignorent les regards appuyés qu'on leur lance et entrent avant de demander (ou plus exactement d'exiger) à voir le Ministre. On leur apprend qu'il n'est pas disponible. Ils font mine de repartir mais discrètement, ils rejoignent son bureau, guidés par Drago qui connaît les lieux comme sa poche. Ils frappent et la porte s'ouvre sur Cornelius Fudge. Ce dernier soupire en voyant Willow, dont il n'a pas un très bon souvenir. Il laisse néanmoins entrer les huit nouveaux arrivants qui lui expliquent la situation.

Ils quittent le Ministère près d'une heure après leur entrée. Le Ministre a jugé préférable que Voldemort soit tué le lendemain pour ce qu'il a fait (c'est pas trop tôt!). Il a proposé à Crystal de le faire, mais elle a décliné. Elle n'a pas envie de tuer quelqu'un, même lui. D'autant qu'il est totalement impuissant, emprisonné. C'est injuste.

Profitant d'être sortie de Poudlard, Crystal décide de se rendre au 4 Privet Drive. Elle veut revoir les Dursley en se présentant comme membre de la famille. Quand elle arrive devant la maison, son cœur se serre. Elle craint d'être rejetée par son père, Vernom. Elle sait qu'il hait, autant qu'il craint les sorciers et qu'il ne se précipitera sûrement pas pour la prendre dans ses bras. Dudley réagira sûrement comme son père, par mimétisme, mais au fond, que pense-t-il vraiment? Impossible de le savoir. Crystal mise sur Pétunia. Elle n'avait pas semblé si dure que ça ni si détestable. Au début, elle avait été désagréable avec elle, certes, mais elle avait fini par se radoucir.

La jeune fille inspire et souffle un grand coup pour se donner du courage. Ce ne sont que de simples moldus. Ils ne peuvent rien lui faire. Elle avance, traverse la route, rejoint la porte et reste quelques secondes à la regarder sans rien faire. Elle finit néanmoins par lever le point et asséner quelques coups pour signaler sa présence. Des voix et des pas lui parviennent de l'intérieur. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre sur Pétunia. Cette dernière lui offre un petit sourire:

- Oh, bonjour Crystal.

- Ruby, la corrige-t-elle en la regardant droit dans les yeux.

Mme Durlsey reste quelques instants à fixer la jeune fille, l'incompréhension se lisant sur son visage. Crystal sent son moral descendre en flèche. Elle a été effacée, oubliée. Sa mère n'a aucun souvenir d'elle. Et cela lui fait mal.

Elle s'apprête à trouver une excuse et repartir quand le sourire de la femme brune s'efface, ses yeux s'arrondissent et elle recule, les yeux exorbités. Elle plaque une main sur sa bouche, incapable de prononcer la moindre parole. Crystal retient son sourire: elle se souvient d'elle. Vernom lève les yeux de son journal et voyant sa femme si étrange, repose l'assemblage de feuilles pour se rapprocher, les yeux emplis de suspicion.

- Pétunia? Tout va bien?

En posant cette question, il jette un regard de mauvaise augure à Crystal qui se contente de sourire timidement. Mme Dursley regarde son mari dans les yeux et soudain, commence à lui donner des coups sur le torse:

- Tout ça, c'est de ta faute! crie-t-elle. Je n'aurais jamais dû t'écouter! Tout ça parce que tu as une peur bleue des sorciers!

Il lui attrape les mains pour qu'elle arrête de le frapper et plante ses yeux dans les siens:

- Mais enfin! Qu'est-ce que tu racontes?!

Pétunia fond en larmes:

- Je te parle de notre fille! Notre petite Ruby! Cette merveilleuse enfant qui a eut le malheur de naître sorcière! Et tu m'as forcée à l'abandonner à ma sœur! Elle qui avait déjà tout! Je ne l'ai pas vue grandir, je ne connais rien de sa vie! Tu m'as retiré mon enfant! hurle-t-elle.

Vernom semble complètement perdu:

- Mais, pourquoi me parles-tu d'elle?

Il tourne la tête vers Crystal et demande:

- Elle est morte, c'est ça?

Sa femme lui donne une gifle:

- Mais non, abruti! C'est Crystal! C'est elle ma petite Ruby!

Elle jette un regard empli d'amour à sa fille et ouvre les bras pour l'y serrer. Crystal n'espérait pas tant et est surprise et émue du geste de sa mère. Ses bras sont réconfortants et la jeune fille est heureuse de retrouver une famille. Peut-être pas la meilleure du monde, mais sa famille. Pétunia rompt finalement cette étreinte et prend le visage de sa fille entre ses mains en souriant. Elle se tourne vers son mari, le visage dur:

- Tu ne me l'enlèveras pas une seconde fois, donc si tu n'es pas content, va promener le chien!

- Quel ch...

Un regard sévère le fait ravaler sa question et sans un mot, il sort.

Pétunia s'empare de la main de sa fille et la conduit dans le salon où elle amène quelques boissons et friandises. Elle plante son regard dans celui de sa fille:

- Ma chérie, je ne comprends pas comment c'est possible mais... il y a cinq minutes, je n'avais aucun souvenir de toi, avoue Pétunia, la voix transpirant de remords.

Crystal sourit:

- C'est normal. Vos souvenirs ont été effacés. En fait, j'ai été effacée.

Elle lui conte alors la nuit tragique du 31 octobre 1981, même si en réalité cela s'est produit cinq ans plus tard, à savoir le 31 octobre 1986, lorsque Crystal et Harry étaient âgés de cinq ans. Elle lui explique comment, après l'attaque de Voldemort, les cinq années passées se sont effacées. Le temps a repris le 31 octobre 1981 (date officielle de l'attaque de Voldemort chez les Potter). Normalement, elle aurait dû être chez les Dursley puisqu'il ne l'ont abandonnée que deux mois plus tard, sauf que son corps est resté chez les Potter et elle a donc été supprimée. Sa mère en est choquée.

- Tu... tu as résisté à ce Mage démoniaque? réalise-t-elle. Ce n'était pas Harry?

Crystal secoue la tête et évite de préciser qu'il s'est servi d'elle comme bouclier. Déjà qu'elle ne le porte pas dans son cœur, la jeune fille redoute qu'elle ne le tue. La sorcière enchaîne avec le reste de sa vie. Sa mère verse quelques larmes en se rendant compte de la vie affreuse qu'a eut sa fille.

- C'est donc pour ça que j'ai l'impression que tu es née bien avant Dudley, alors que vos naissances étaient très proche.

Crystal acquiesce. Le visage de sa mère se ferme soudain:

- Tout ça, c'est de notre faute! se lamente-t-elle. Si nous t'avions gardée, Harry serait mort et toi, tu aurais eu une belle vie. Je t'aurais protégée de tout et au lieu de ça, je t'ai abandonnée. Je suis une horrible mère!

Crystal sourit, attendrie:

- Mais non, maman.

Ce mot leur fait aussi bizarre à toutes les deux, mais cela émeut profondément la mère.

- Je suis fière de cette vie que j'ai. Si c'était à refaire, je préférerais rester anonyme car je ne veux pas revivre ces horribles années. Mais, mon enfance appartient au passé et oui, j'ai énormément souffert, mais désormais, je ne sens presque plus mes cicatrices et ma vie est belle. Tu verrais comme les gens me regardent aujourd'hui, en sachant que je suis l'Élue. Leurs yeux brillent. Ils sont fiers de moi, ils me voient comme une héroïne et j'adore cette sensation. Maintenant, ma vie est belle, j'ai de supers amis, et un copain merveilleux.

- Oh, tu as un amoureux? s'intéresse Pétunia. Comment s'appelle-t-il? Il est beau? Il est gentil, j'espère? Tu nous le présenteras?

Crystal rit:

- Il s'appelle Drago Malefoy. Et il est très beau. Au début, il était détestable avec moi, mais maintenant, c'est un vrai nounours. Et il m'a sauvé la vie.

La jeune fille lui parle de cet évènement qui l'a marquée et responsable de cette fascination qu'elle avait à son égard. Sa mère se réjouit pour elle et l'interroge sur ses amis. Elle veut tout savoir sur eux, et rattraper ces années perdues. Quand Crystal lui a parlé de toute sa vie, passant par son enfance chez les Potter puis chez Bathilda. Si Pétunia s'est rembrunit à l'entente du prénom de sa sœur, elle lui semble reconnaissante d'avoir pris soin de son enfant. Et même si elle ne connaît pas cette Bathilda, elle se sent redevable de tout ce qu'elle a fait pour sa fille.

Pétunia prend alors la parole et lui raconte ce qu'il s'est passé, près de seize ans plus tôt.

- Tu étais un bébé magnifique, sourit-elle. Quand tu es née, j'étais comblée. Tu avais de magnifiques yeux ambrés qui m'ont toujours fascinée. Tu étais douce, tu étais belle, tu étais la plus merveilleuse enfant que je pouvais rêver d'avoir. Et puis un jour, il m'a semblé que tu avais fait de la magie. Même si je doutais, j'étais effrayée à l'idée que tu puisses être l'une des leurs. Quelques jours plus tard, un phénomène inexplicable s'est à nouveau produit et cette fois, il n'y avait plus aucun doute possible. Je t'aimais tellement que finalement, ça m'était égal que tu sois une sorcière. J'en étais presque fière. Je me disais que je t'avais transmis ce gène finalement et que tu serais dotée d'un don. Mais quand j'en ai parlé à Vernom, il n'a rien voulu entendre de mes supplications et a décidé de te confier à ma sœur. J'étais verte. On me retirait mon bébé chéri pour le confier à Lily, qui avait déjà tout. Ta perte m'a fait énormément de mal. Les années ont passé et je ne voulais plus d'enfant. J'avais trop peur que ce ne soit un sorcier et que Vernom me le retire à nouveau. Et puis, tu me manquais terriblement. Je ne pouvais pas me résoudre à te remplacer, car c'est comme ça que je le voyais. Et finalement, cinq ans plus tard, le 23 juin 1980, Dudley est né. Les premiers mois, je me rappelle comme tu me manquais. Il n'avait pas tes yeux. Il n'avait pas ta douceur. Il n'avait pas ta beauté. Il était ton parfait opposé. J'ai mal vécu les mois qui ont suivi, pensant terriblement à toi et maintenant, je me rends compte que quelques jours plus tard, je n'avais aucun souvenir de toi et vouais une adoration sans faille à Dudley. Ça me fait mal de penser que toutes ces années, j'ai vécu sans avoir une pensée pour toi qui vivais un calvaire. Ma petite fille chérie.

La mère et la fille se prennent à nouveau dans les bras. Elles passent le reste de l'après-midi à bavarder, rattrapant le temps perdu et quand Vernom rentre, il les rejoint et se contente d'écouter leur discussion au début, puis il y prend part. Il ne se montre pas très chaleureux envers sa fille, mais le fait qu'il ne la dénigre pas est sa manière de s'excuser. Avec le temps, il se fera à l'idée. Elle l'espère.


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