Chapitre 4

(Cela faisait une éternité que je n'avais pas mis à jour cette histoire... Principalement parce que j'avais d'autres projets et préoccupations personnelles je vous avoue, même si je ne vous promets rien concernant les prochains chapitres... je préfère ne pas me forcer à écrire, pour des raisons je pense plus qu'évidentes ^^')

(J'ai également, à partir de ce chapitre, changé le nom de famille d'Heather, qui ne me plaisait plus... vous verrez ce qu'il en est en lisant ce chapitre ^^ bonne lecture à vous!)

(Et bonnes fêtes !!)
     
      

Retourner dans cet endroit où elle avait tant souffert en silence, elle ne le faisait pas pour elle, mais bien pour ses parents.

Hope et Alexandre, l'une anglaise pure souche et l'autre originaire de France, étaient comme le jour et la nuit. Tant et si bien que, par moments, elle se demandait comment ils avaient fait pour se rencontrer, se marier et avoir des enfants ensemble. 

Mais bon, le monde était plein de surprises, comme on dit. Même si cette surprise-ci n'avait pas eu que des répercussions positives.

Coraly était une jeune femme d'un peu plus de dix-huit ans, et qui était partie poursuivre ses études en France dès que possible. Sa grand-mère paternelle, Catherine, l'avait accueillie avec joie, elle qui était si désespérée de trouver un foyer loin de ses tourments silencieux.

Blonde aux yeux verts, Coraly était le portrait craché de son père. Ce qui, apparemment, n'était pas au goût de tout le monde. En particulier du côté de sa famille maternelle. La mère de sa propre mère, Rose, avait toujours été fermement opposée au mariage de sa fille, Hope, avec un étranger, Alexandre.

Rose, une traditionnaliste légèrement raciste dans l'âme. Lorsqu'elle s'était rendue compte que le premier petit-enfant qu'elle avait eu ressemblait comme deux gouttes d'eau à l'homme qui avait séduit sa petite Hope, elle l'avait très mal vécu. Le fait que cette petite-fille ait obtenu un prénom français n'aidait absolument pas.

Fort heureusement pour elle, les deux petits-enfants suivants ressemblaient à leur maman, et par extension à elle-même. Heather et Ethan, aujourd'hui et à jamais, étaient la fierté de leur grand-mère, qui savait ignorer le fait que leur nom de famille n'était pas d'ici.

Au lieu de "Hunter", le nom de jeune fille de leur mère, cette dernière et les trois enfants avaient hérité de celui de leur père, "Deloire". Mais ceci, elle en faisait très facilement abstraction, sachant qu'elle ne les appelait jamais par leurs noms et qu'ils ressemblaient à ce qu'elle désirait.

Pour elle, Heather et Ethan étaient et resteraient des "Hunter", quoi qu'il arrive.

Coraly, qui avait grandit dans ce contexte de haine sous-jacente de la part de sa famille maternelle, avait vécu comme une libération le moment où elle avait pu choisir où poursuivre ses études.

C'était sans hésitation que son choix s'était porté sur Catherine, sa grand-mère paternelle, et qu'elle s'était installée dans la maison de cette dernière qui l'avait accueillie à bras ouverts. Rose, sa grand-mère maternelle, n'avait jamais vraiment évoqué son aversion à son égard aux yeux de tous, surtout aux yeux de ses parents.

Hope et Alexandre étaient certes plus ou moins au courant que leur aînée n'était pas appréciée de Rose, au même titre que son gendre étranger, mais ils n'imaginaient pas une seule seconde que cela soit allé si loin.

Les abus verbaux avaient été monnaie courante pour Coraly tout au long de son enfance. Elle avait envié Heather, avec une jalousie qu'elle avait parfois eu du mal à dissimuler, à souhaiter de tout son être d'être née avec les cheveux bruns foncés et les yeux bleus de ses cadets et de sa mère.

A la place, c'étaient des cheveux blonds foncés et des yeux verts dont elle avait hérité. Elle en avait un temps voulu à son père, mais elle s'était bien vite rendue compte de l'absurdité de la chose. Le coupable, dans cette histoire, n'était ni elle ni Alexandre.

Mais bien Rose et le reste de sa famille maternelle.

Devoir retourner dans cette famille pour l'anniversaire de sa grand-mère était une véritable torture pour elle. Mais elle n'avait pas envie que ses parents sachent à quel point elle en souffrait silencieusement, pour ne pas leur donner une envie de couper tout lien avec elle.

Même si elle habitait désormais loin de ses parents, son frère et sa sœur, elle les aimait toujours. Elle n'avait pas envie de créer une pseudo-tragédie qui n'aurait comme finalité de décider sa famille à l'abandonner, comme elle n'était pas apte à supporter une partie de ses "proches".

Elle savait ses craintes en partie infondées, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur pour autant. C'était inévitable.

La mort dans l'âme, Coraly avait donc laissé son fiancé en France, ne souhaitant pas qu'il vive le même calvaire qu'elle et son père. Elle avait pris l'avion, et c'était ses parents, sa petite sœur et son petit frère qui l'avait accueillie à l'aéroport.

Cela faisait depuis Noël dernier qu'elle ne les avait pas vus, et elle avait presque failli laisser quelques larmes couler lors de ces retrouvailles. Elle n'avait cependant pas trouvé la force de faire face à Heather, de laquelle elle avait jadis été si proche.

Le fait qu'il existait de telles différences génératrices de jalousie entre elles, allant de l'apparence, du prénom jusqu'aux pouvoirs magiques, cela avait forcé Coraly à l'envier de son être. Ethan également, bien qu'un peu moins elle devait le reconnaître.

Elle avait passé quelques jours dans la maison de son enfance, retrouvant sa chambre parfaitement entretenue, avant que la date fatidique n'arrive malheureusement: l'anniversaire de sa grand-mère maternelle, Rose, qui avait lieu quelques jours seulement après celui de sa sœur cadette.

Les Deloire, malgré quelques réticences de la part de deux membres en particulier, s'était rendue dans la région du Pays de Galle afin de participer à la fête d'anniversaire, où tout le reste de la famille serait bien évidemment présente.

Comme tous les ans, le regard que lui avait lancé sa grand-mère maternelle avait donné le ton pour la journée. Comme d'habitude, Rose n'avait pas caché son aversion envers sa petite-fille et son gendre.

Mais, malgré tout, la fête s'était relativement bien passée. Coraly passait cependant plus de temps silencieuse qu'autre chose, ne voulant pas entendre les voix faussement affectueuses de ses oncles et tantes, qui étaient dotés d'un peu plus de tact que leur mère, c'était certain.

Alexandre aussi demeurait silencieux la plupart du temps, n'intervenant que si nécessaire, et jetait parfois des regards peinés à sa fille aînée, à quelques chaises de lui. Il avait toujours pensé que, à force de voir sa petite fille au nom français, Rose finirait bien par l'accepter malgré tout.

C'était impensable pour lui, quoi qu'il arrive, mais considérant le fait que Coraly avait elle aussi du sang "Hunter" en elle, les choses finiraient par s'arranger. Lui n'avait aucun droit d'interdire à sa femme de vouloir passer du temps avec sa famille, et il endurait volontiers cette chose qui ne lui faisait plus ni chaud ni froid à présent.

Et ils ne pouvaient pas se permettre de snober ce genre d'évènements non plus, sous peine de donner une autre bonne raison à Rose et ses enfants de les détester encore davantage.

Tout se passait dans une bonne humeur plutôt générale, tant et si bien que Coraly avait espéré que cela continue jusqu'à la fin, pour qu'elle puisse repartir d'ici tranquillement, telle un fantôme.

Mais, elle aurait dû le savoir à présent, rien ne se passait jamais comme elle l'aurait voulu. En profitant du fait que personne ne semblait l'avoir remarquée, la jeune femme s'était éclipsée de la table, désireuse de se rendre aux toilettes.

Elle avait parcouru les différents couloirs de la gigantesque maison de sa grand-mère, tapissés de papier peint couverts de chevreuils entourés de verdure aux couleurs légèrement passées, lorsqu'elle tomba nez-à-nez avec celle qu'elle désirait éviter plus que tout.

Rose se trouvait désormais derrière elle et Coraly, obligée de se retrouver pour lui faire face, ne tarda pas à se maudire, elle et sa bonne étoile inexistante, d'être sortie de table pile au moment où sa grand-mère l'avait elle aussi fait.

Était-ce réellement une coïncidence, cependant...?

-Qu'est-ce que tu fais ici? demanda sa grand-mère d'une voix sèche, qui contrastait tant avec celle douceâtre qu'elle utilisait pour le reste de sa fratrie. Encore en train de fouiner partout?

En serrant les poings, Coraly lui avait alors répondu, aussi calmement que possible malgré la peur que lui inspirait cette femme, qu'elle cherchait simplement les toilettes, dont elle oubliait à chaque fois la direction à cause des couloirs interminables de cette maison aux proportions indécentes et son sens de l'orientation quasi inexistant.

Rose étouffa un rire moqueur, étirant ses lèvres couvertes de rouge dans un rictus, accentuant encore un peu plus les rides qui étaient disséminées ici et là sur son visage froid et à l'expression fermée.

-Toujours aussi douée que ton père à ce que je vois, marmonna la femme aux cheveux grisonnants.

Elle aurait voulu répliquer quelque chose, mais Coraly avait toujours été tétanisée devant cette femme, depuis sa plus tendre enfance. Au lieu d'ajouter quoi que ce soit, la blonde baissa la tête, se mordant les lèvres afin de s'empêcher d'éclater en sanglots.

Elle n'avait pas envie de donner une autre raison à sa grand-mère de la rabaisser comme elle le faisait si bien en temps normal.

Devant le manque de réponse de la jeune femme, Rose poussa simplement un soupir irrité, se rapprochant d'elle en prenant bien soin de ne pas la toucher pour autant, et sans bien entendu lui indiquer où se trouvait la pièce qu'elle cherchait.

-Arrête de te promener dans MA maison, c'est tout ce que je peux te dire. Tu ne voudrais pas que ton vice remonte aux oreilles de tes parents, n'est-ce pas? Que leur fille chérie met sont nez dans les affaires des autres?

Utiliser la culpabilité qu'elle ressentait envers ses parents, et la peur qu'eux aussi se mettent à agir ainsi avec elle, Rose avait depuis longtemps compris comment faire. Une femme malsaine et manipulatrice, voilà quel était le vrai visage de sa grand-mère, qu'elle seule était capable de voir.

Alors qu'elle s'attendait à ce que l'histoire s'en arrête là, Coraly étant prête à retourner dans la salle à manger sans même être passée aux toilettes, trop apeurée, une troisième personne choisi cet instant pour faire son apparition.

Quelqu'un qu'elle n'aurait jamais cru voir ici, et encore moins dans de telles conditions.

Heather, sa petite sœur, se tenait dans le couloir tapissé de chevreuils, le nez relevé, et une expression déterminée dans ses yeux bleus, les mêmes que Rose.

Coraly se sentit presque aussitôt honteuse, en imaginant qu'Heather avait peut-être entendu ce qu'il s'était passé. Leur grand-mère, elle, avait retrouvé son sourire, demandant aussitôt de quoi avait besoin sa petite-fille aux cheveux bruns, avec sa voix adoratrice, celle qu'avait également Catherine, sa grand-mère paternelle, avec chacun de ses proches. Et bien entendu avec elle.

Cependant, n'arrêtant pas de la prendre par surprise, l'expression d'Heather ne bougea pas d'un pouce, défiant même le regard de Rose.

Coraly savait déjà que quelque chose était différent de d'habitude, et elle ne pouvait pas avoir plus raison qu'à cet instant.

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