VII - Chapitre 8 : Un plan faillible

Lorsqu'Amber sortit du Terrier elle avait séché ses larmes. Elle n'adressa pas un seul regard aux membres du ministère mais regarda Molly.

Amber : Je suis désolée, je ne pourrai pas être là pour le mariage Molly.
Molly : Oh Amber...

La mère de famille la prit dans ses bras en pleurant.

Molly : S'il te plaît fuis, fuis le plus loin possible et ne te retourne pas...
Amber : Dès demain c'est dans mes plans, ne vous inquiétez pas...

Si elle était encore en vie, pensa-t-elle.

Molly se détacha et Amber put se mettre devant les deux hommes qui devaient l'emmener.

Eton : Nous devons d'abord passer par le département du service de l'enfance magique avant de vous y conduire.
Amber : Chouette ! Un sursis de vingt minutes !

Même les jumeaux n'esquissèrent pas un sourire.

Amber prit une grande inspiration, adressa un signe de tête à tout le monde puis emboîta le pas aux deux autres.

Ils passèrent donc la barrière de protection et Eton lui attrapa directement le bras.

Eton : J'ai entendu dire que vous étiez très douée en transplanage, je n'ai aucune envie de vous voir vous enfuir. Vous le ferez en escorte avec moi.
Amber : Sans blague ? Je ne l'aurais jamais deviné !

Elle allait être le plus désagréable possible et elle se réjouissait rien qu'à cette idée.

Ainsi ils transplanèrent au ministère. Amber n'y était jamais entrée. En tout cas le temps qu'ils aillent aux ascenseurs tout le monde avait tourné la tête vers elle en la dévisageant. Ils avaient bien entendu tous reconnu la fille adoptive de Dumbledore.

Une fois au service de l'enfance magique Eton la fit asseoir en face de son bureau. La rousse ne comprenait pas ce que Scrimgeour faisait encore là.

Amber : Vous faites aussi l'enfance magique Monsieur le ministre ? Vous êtes multitâche dis donc ! Par contre dès qu'il faut capturer un meurtrier alors il n'y a plus personne. C'est plus facile de se rabattre sur des mineures hein ?

Il rougit de colère mais il se contrôla.

Scrimgeour : Nous ne sommes pas complètement des monstres Miss Dumbledore. Nous sommes obligés de vous livrer à lui, mais par cette même occasion nous allons aussi tenter de l'arrêter pour le juger.

Elle leva un sourcil.

Amber : Pardon ?
Scrimgeour : Vous avez très bien compris. Dès qu'il se présentera à sa porte il y aura une bande d'Aurors prêt à le cueillir. Vous pourrez même repartir rejoindre vos amis.

Elle garda le silence quelques secondes avant d'éclater de rire.

Amber : Elle est bien bonne celle-là ! Déjà je fais l'appât, ok c'est cool. Ensuite, vous le pensez vraiment assez idiot pour se laisser prendre au piège comme ça ? S'il vous a évité pendant si longtemps ce n'est pas pour indiquer sa position juste pour moi. Vous allez vous faire laminer, et moi avec vous. Mais bon allez-y, c'est quoi votre plan suicide ?

Ils la fusillèrent du regard.

Scrimgeour : Vous en doutez mais nos experts sont sur le coup. Vous aurez juste à rester auprès de Mr Eton et tout se passera bien.
Amber : Quels experts ? Vous voulez parler de ceux qui ont essayé d'attraper mon père mais qui ont lamentablement échoué ? Ouhhhh ! Il va être terrifié le Severus !

Il n'essaya pas plus d'argumenter voyant qu'elle n'allait pas arrêter de remettre en cause leur plan. Au lieu de quoi il sortit délicatement une enveloppe de sa robe de sorcier.

Amber : Un autre tuteur ? Voldemort cette fois-ci qui réclame ma garde ?
Scrimgeour : Il s'agit de l'objet que votre père vous a légué.

Amber arrêta tout sarcasme et se figea. Elle tendit en tremblant la main pour prendre l'enveloppe du ministre. Il sortit ensuite le testament de Dumbledore pour lire la partie qui la concernait.

Scrimgeour : « A ma fille, Miss Amber Dumbledore, je lui lègue toute ma fortune entreposée à Gringotts ainsi que ce morceau de mouchoir en espérant qu'elle y trouvera quelque chose d'instructif en son utilisation ». Vous n'aurez accès à ces comptes qu'à votre majorité et si votre tuteur dépose avant cela un droit de contrôle alors vous ne pourrez prendre que ce qu'il autorisera. Mr Rogue ne peut en aucun cas se servir, rassurez-vous. Dans le pire des cas il pourra restreindre votre accès au coffre.

Pour l'instant Amber s'en fichait pas mal de l'argent. Elle était intriguée par l'autre objet le « morceau de mouchoir ».

Très délicatement, elle ouvrit l'enveloppe et prit son contenu. C'était un vieux mouchoir, grisé par les nombreux lavages qu'il avait dû subir et qui l'avait décoloré. Elle le regarda dans tous les sens puis vit que des lettres avaient été brodées. Elles étaient presque illisibles car la plupart des fils s'étaient retirés. 

Amber : A. P. P. ? Non, ça ressemble quand même plus à un D, elles sont pas vraiment similaires les dernières lettres. Mais même, A. P. D. ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

Elle ne prit pas bien longtemps à trouver.

Amber : Albus Percival Wulfric Bryan Dumbledore. Il a juste mis son premier et deuxième prénom, beaucoup trop long sinon. Mais qu'est-ce que tu voulais que je trouve avec ça papa ?

Elle retourna le morceau de mouchoir dans tous les sens avant de vraiment se dire qu'il n'avait rien de particulier à part les initiales de son père. Scrimgeour paraissait aussi déçu qu'elle.

Scrimgeour : Bien. D'ici trente minutes vous partirez, c'est compris ?
Amber : Ouais ouais.

D'ici trentre-cinq minutes elle serait morte, oui c'était assez clair.

Ses trente dernières minutes elle les passa à regarder le plafond. Finalement il allait faire ce qu'elle n'avait pas réussi à faire. Elle regarda le mouchoir que lui avait légué son père. Elle l'embrassa puis le rangea dans sa poche soigneusement. Cela la soulageait de savoir qu'elle n'allait pas être seule.

Amber : A tout à l'heure papa...

***

C'était l'heure.

Comme une condamnée dans le couloir de la mort, Amber se leva et suivit Eton. Scrimgeour lui donna les dernières indications mais Amber n'écouta rien. A quoi cela servait-il ? Voldemort avait des espions partout ! Quoi qu'ils avaient préparé il le savait déjà.

Ils transplanèrent donc dans un quartier mal famé dans une sombre ruelle qui donnait sur une maison. C'était le stéréotype même de l'endroit coupe-gorge.

Ils avancèrent le long de celle-ci. Des Aurors devaient être postés aux alentours, mais cela ne changeait rien.

Devant la porte Eton utilisa le marteau de porte. Le bruit résonna dans les ruelles alentours.

Eton : Mr Rogue ! C'est le service de l'enfance magique ! Vous nous avez signalé un cas de fugue, nous vous ramenons donc Amber Dumbledore.

Pour tout vous dire, tout se passa extrêmement vite.

Amber aperçut pendant une fraction de seconde un scintillement par l'une des fenêtres. Elle se concentra un peu plus et vit une silhouette qui s'apprêtait à jeter quelque chose par la fenêtre ouverte.

Amber : Là !

Mais à peine dit-elle cela qu'il avait déjà jeté cette chose qui provoqua un épais nuage de fumée vingt mètres aux alentours du point d'impact. Pour ainsi dire : on ne voyait plus rien. Par réflexe Amber se coucha au sol. Bien lui en prit, il y avait bien moins de fumée au sol, or cette fumée semblait être toxique étant donné qu'Eton en toussa jusqu'à qu'il s'évanouisse. Amber était sur le point de faire de même mais la porte de la maison s'ouvrît et elle fut tirée de force à l'intérieur.

Inconsciente de son environnement, elle sentit qu'on la maîtrisait au sol afin qu'elle ne puisse pas se débattre. Puis, on lui boucha le nez afin qu'elle respire par la bouche. Ce faisant, la personne lui força à boire quelque chose qu'elle ne put malheureusement pas recracher. C'est seulement une fois cela fait qu'elle se sentit libre de ses mouvements. La personne s'était relevée pour vite aller fermer la porte. Tout cela avait duré cinq secondes.

Amber essaya de tout recracher mais c'était impossible. Tout à l'heure sa gorge la brûlait et sa tête avait envie d'exploser, était-ce bon signe que maintenant elle ne ressente plus rien ? Sa vue était encore brouillée mais elle retrouva au bout de dix secondes une vision claire. Elle reconnut la pièce : le salon de Rogue.

Rogue : Je vous conseille de rester allongée pendant au moins encore une minute.

Il était là, debout, en train de regarder par la fenêtre. Amber poussa un râle et essaya de se lever, mais elle n'y parvint pas.

Rogue : Vous essaierez de me tuer plus tard. Pour l'instant sachez que ce que j'ai jeté à vos petits copains est une bombe fulmigène amnésiante. Donc oui ça vous brûle la gorge mais c'est réversible. Par contre l'amnésie non, à moins que l'on prodigue dans la minute qui suit l'antidote, ce que je vous ai fait avaler de force.

Amber avait des larmes de rage.

Amber : Pourquoi ?
Rogue : Si je les tue tous ils enverront une équipe encore plus conséquente. Avec l'amnésie ils ne sauront même pas ce qu'il s'est passé ni qu'ils étaient ici pour vous de base. C'est beaucoup plus gagnant-ga...
Amber : Pourquoi vous ne me tuez pas maintenant ?

Il détacha son regard de la fenêtre pour la regarder.

Rogue : Cela me paraît évident non ?
Amber : Tuez-moi ! Achevez votre œuvre ! Éliminez toute trace de Dumbledore sur cette planète !

Son visage ne laissa transparaître aucune émotion. Il rouvrit la fenêtre et d'un coup de baguette il dissipa la fumée. Il y avait cinq corps dans la ruelle. N'en n'ayant pas encore la force Amber le laissa sortir dehors. En moins de deux minutes il avait transporté tous les corps inconscients dans une ruelle adjacente. Entre-temps Amber s'était relevée mais sans sortir sa baguette. Elle ne voulait pas se défendre.

Rogue : Pensez-vous vraiment que j'aurais mis autant de mal à organiser tout ça pour au final vous tuez ?
Amber : Vous voulez laisser Voldemort le faire, hein ? C'est ça ? Vous n'êtes qu'un lèche-cul qui ne vaut rien tout seul. Un lâche qui n'a aucun courage.

Le rouge était monté aux joues du professeur mais il arriva à se contenir. Il prit une grande inspiration avant de lui répondre.

Rogue : Écoutez Amber, je vais être très clair. Haïssez-moi, insultez-moi autant que vous le voulez, mais sachez une seule et unique chose : je suis votre seule chance de survie. Si vous songez à vous enfuir, je ne vous donne pas deux jours.
Amber : Pendant un mois j'ai été livrée à moi-même et je m'en suis très bien sortie.
Rogue : Parce que je... parce qu'ils pensent que vous êtes encore utile en vie s'ils vous ont sous la main. Si vous vous enfuyez, vous n'allez être plus d'aucune utilité.
Amber : Pourquoi utiliser « ils » ?
Rogue : C'est-à-dire toutes les personnes qui veulent votre mort.

Amber regarda Rogue dans les yeux pour la première fois. Il avait un air sévère et agacé mais elle vit aussi quelque chose qu'elle ne pensait pas voir : de l'inquiétude.

Amber : Vous me dites de vous faire confiance ? Alors que vous avez tué mon père qui vous faisait confiance ? Vous ne voyez pas où est le problème ?
Rogue : Pensez ce que vous voulez et faites comme bon vous semble. Mais si vous voulez vraiment survivre, faites ce que je dis. Ce soir, nous avons une réunion avec les Mangemorts et le Seigneur des Ténèbres veut que vous soyez là. Alors je vais être clair : ne faites rien de délirant ou vous êtes morte.

Au moins, il avait le mérite d'être franc. Amber ne savait plus quoi penser. Elle était censée haïr la personne qui avait tué son père, mais là elle devait lui faire confiance pour sa propre sécurité ? C'était totalement absurde, tout comme le fait que son père avait confié sa garde officiellement au professeur si jamais il lui arrivait quelque chose.

Amber : Mais... pourquoi il vous a choisi ? Comment a-t-il été aveugle à ce point ?
Rogue : Parfois je me pose la même question...

Amber regarda une nouvelle fois Rogue. A cet instant précis elle sût qu'il ne pensait pas à le même personne. Il se retourna vers Amber.

Rogue : Peut-être parce qu'il savait que j'allais être le seul à ne pas vouloir vous tuer. Maintenant allez prendre une douche et soyez présentable pour ce soir.

Severus est gentil... tu peux faire confiance à Severus...

Amber releva les yeux vers lui. Comment pouvait-elle encore dire ça de lui ? Elle ne se comprenait pas.

Amber : Qui êtes-vous ?
Rogue : Je vous demande pardon ?
Amber : J'ai toutes les raisons du monde de vous détester et de vouloir vous tuer. Mais pourtant, je ne le veux pas et j'ai toujours ma petite voix dans ma tête qui me dit de vous faire confiance. Pourquoi ?
Rogue : Votre petite voix est complètement cinglée alors.
Amber : Je crois bien que c'est la seule et unique chose sur laquelle on va être d'accord. Mais ne vous y méprenez pas, dès que j'aurais dépassé cette faiblesse je vous tuerai.

Il ne répondit pas et pointa un couloir.

Rogue : Au fond à droite la salle de bain. N'essayez pas de vous enfuir, je vous retrouverai...

Il avait à peine fini d'indiquer la direction qu'elle était déjà partie. Rogue finit sa phrase dans un murmure juste pour lui-même :

Rogue : Comme toujours...

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