Amber ne parlait toujours pas aux autres, mais par contre elle aidait aux préparatifs du mariage. En effet, Mrs Weasley lui avait demandé de les aider et elle avait accepté. De toute façon elle n'avait rien d'autre à faire.

Le soir certains membres de l'Ordre venaient dîner avec eux. L'un d'eux, ils abordèrent le sujet du 12 square Grimmaurd. A présent que Dumbledore était mort, tous ceux dans le secret était devenu gardien du secret à leur tour.

Arthur : Et comme nous sommes une vingtaine dans ce cas, le pouvoir du sortilège de Fidelitas s'en trouve considérablement affaibli. Les Mangemorts ont vingt fois plus de chance d'arracher le secret à quelqu'un. Nous ne pouvons donc plus compter dessus bien longtemps.
Harry : Vous ne croyez pas qu'à l'heure qu'il est, Rogue a déjà donné l'adresse aux Mangemorts ?
Arthur : Fol Œil a jeté deux ou trois maléfices contre Rogue, au cas où il retournerait là-bas. Nous espérons qu'ils seront suffisamment puissants pour l'empêcher d'y entrer et lui lier la langue s'il essaye de parler de la maison, mais nous ne pouvons pas en être sûrs. Il aurait été déraisonnable de conserver cet endroit comme quartier général, à présent que sa protection est devenue si incertaine.
Amber : Il a essayé d'y entrer, mais il s'est fait expulser.

Tout le monde se retourna vers elle.

Kingsley : Comment pouvez-vous le savoir ?
Amber : J'étais là, je savais qu'il allait tenter d'y retourner. Il avait emmené quelques-uns de ses amis avec lui. Il est entré mais il est tout de suite ressorti. Ses copains ont voulu le faire parler mais il n'a pas réussi à leur dire un seul mot.
Hermione : Et après tu as essayé de le tuer c'est ça ?
Amber : Bonne déduction Hermione ! Mais bon, comme vous le savez tous si bien je n'ai pas réussi à le faire.
Harry : Parce que ta baguette ne t'a pas laissé faire.

Amber ne répondit pas.

« Si seulement il savait » pensa-t-elle.

Amber : Bref, tout ça pour dire qu'à mon avis c'est un lieu sûr. Mais bon, comme je sais que vous ne prenez plus en compte mon avis ça ne change rien à la donne.
Kingsley : Il y a quelque chose qui me turlupine. Comment avez-vous fait pour ne pas vous faire repérer par la Trace ?
Amber : C'est simple non ? Je n'ai pas utilisé de sortilèges pendant tout ce temps.
Kingsley : Et comment vous faisiez pour vous soigner ?
Amber : Je suis douée en Potions, je m'en faisais c'est tout.
Kingsley : Et avec quel argent vous payiez vos ingrédients ?

Amber resserra instinctivement sa prise sur sa sacoche qui ne la quitter jamais, cela n'échappa pas à Hermione. Amber baissa les yeux, pour la première fois c'était parce qu'elle semblait avoir honte. Mais elle releva bien vite la tête.

Amber : Après avoir fracassé le bureau de Rogue j'ai pris tout ce qui me paraissait utile, c'est tout.
Hermione : Et pour manger ?

Amber raffermit la prise sur son sac.

Amber : Je me débrouillais comme je pouvais. Si vous avez fini avec cet interrogatoire je peux aller me coucher ?

Molly accepta et Amber monta dans sa chambre. Plus tard Hermione réunit Harry, Ron et Ginny.

Hermione : On doit voir ce qu'il y a dans son sac.
Ginny : Pour quelles raisons ?
Hermione : Dès qu'elle se sent menacer elle resserre sa prise sur lui.
Ron : En plus elle ne le quitte jamais.
Hermione : Exactement. Et puis elle semblait honteuse dès qu'on lui parlait d'argent, je suis sûre que la réponse est dans son sac !
Harry : Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Elle va très mal le prendre si elle s'en aperçoit.
Hermione : Tant pis ! Je veux savoir ce qu'il s'est passé de son côté et toutes les réponses sont dans ce sac j'en suis sûre ! C'est le seul moyen de mieux la comprendre et de pouvoir l'aider...
Ron : Et comment on va s'y prendre ?
Hermione : Écoutez moi bien. Alors...

Le lendemain, Amber continuait toujours d'aider avec les tâches ménagères tout comme les autres.

Elle était en train de porter une montagne de linges à étendre dehors lorsqu'elle trébucha pour une raison inconnue. Elle se retrouva donc à terre sous le linge.

Hermione : Ça va ?
Amber : On va dire ça...
Hermione : Laisse-moi t'aider.

Hermione retira tout le linge qui la recouvrait en le repliant avec sa baguette. Une fois qu'Amber fut remise debout Hermione lui redonna immédiatement son paquet de linge dans les mains. Amber daigna même lui dire un « merci » avant de sortir.

Elle alla donc à l'arrière de la maison pour étendre le linge. Elle le déposa sur une table avant de commencer à l'étendre. Elle se rendit soudain compte que quelque chose clochait. Elle avait comme l'impression d'être nue. Elle regarda ses mains puis son corps et paniqua lorsqu'elle comprit que c'était son sac qui manquait.

Amber : Non non non non non !

Elle fouilla dans le tas de linge pour voir si par inadvertance en tombant elle l'avait fait tomber et Hermione l'avait remis dans le paquet de linge. Elle ne le trouva pas. Elle était véritablement sur le point de fondre en larmes.

Elle courut à l'intérieur à la recherche d'Hermione. Elle tomba sur Mrs Weasley en premier. Elle s'inquiéta en la voyant dans un état pareil.

Molly : Qu'est-ce qui se passe ma chérie ?
Amber : Mon sac ! Vous n'auriez pas vu mon sac ? Ou Hermione ? Où est-elle ?
Molly : Je n'ai pas vu ton sac mais par contre Hermione est en haut avec les autres.

Amber se précipita dans les escaliers et ouvrit la porte de la chambre de Ginny sans plus de cérémonie. Elle découvrit que les quatre amis étaient en train d'examiner son sac.

Amber : Rendez-le moi !

Elle se jeta dessus mais Hermione fut plus rapide qu'elle.

Hermione : Non ! Et tu vas d'abord nous expliquer c'est quoi ce carnet !

Elle lui montra l'agenda où elle faisait le compte-rendu de ses journées mais pas que.

Amber : Rends-le moi !
Hermione : Explique-nous ce que signifie les noms que tu as mis dedans avec une somme d'argent les accompagnant ! T'es devenue chasseuse de prime maintenant ?

C'est alors qu'à la stupéfaction de tous ils virent des larmes couler le long du visage d'Amber.

Amber : JE M'EN FICHE DE CE CARNET JE VEUX JUSTE QUE TU ME RENDES MON SAC ! C'EST LA DERNIÈRE CHOSE QU'IL ME RESTE DE MON PÈRE !

Elle fondit en larmes devant eux, toujours en tendant la main. Hermione était beaucoup trop stupéfaite pour réagir, c'est donc Harry qui lui prit le sac des mains pour le redonner à Amber. Celle-ci en le récupérant s'assit au sol contre un mur en entourant son sac de son corps, comme pour le protéger. Molly arriva à ce moment là.

Molly : Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi Amber a crié ? (Elle la vit retrancher dans son coin) Qu'est-ce que vous lui avez fait encore ?!

Elle regarda d'un air accusateur les enfants.

Ginny : Je pense que c'est quelque chose qu'on doit régler entre nous maman.
Molly : Vraiment ? Vous avez vu dans quel état vous l'avez mise ?!
Harry : C'est un mal pour un bien. S'il vous plaît faites-nous confiance.

La mère de famille regarda les enfants à tour de rôle. Elle finit par céder mais avant de partir elle les mit en garde.

Molly : Si jamais j'entends encore un seul cri je vous sépare tous, compris ?

Ils acquiescèrent et elle partit. Amber releva la tête pour les regarder. Elle fixa surtout son regard sur Hermione qui avait toujours le carnet. Elle parla d'une voix blanche.

Amber : Je suis pas une chasseuse de prime. C'est juste mes dettes. J'ai dû voler des portefeuilles pour m'acheter de quoi manger. A chaque fois je reportais les noms et la somme emprunter parce que je compte bien rembourser ces gens un jour. Après si tu veux lire le reste, fais-toi plaisir, je m'en fiche. C'est juste le récit de tout ce qui s'est passé jusqu'ici.

Hermione ne sût pas quoi répondre, c'est donc Harry qui lui posa une question.

Harry : Ce sac te vient de ton père ?

D'un mouvement convulsif Amber resserra son étreinte autour de celui-ci.

Amber : Oui... Je suis retournée dans ma chambre juste après avoir saccagé le bureau de Rogue. Il était posé sur mon bureau, avec un mot de sa main écrit à côté. I-il disait... il disait que...

Sa voix s'étrangla, mais elle devait le dire, elle devait se soulager.

Amber : Il savait bien qu'il n'allait pas survivre cette nuit, il savait que les Mangemorts profiteraient du moment où il n'est pas là pour attaquer. Alors... alors il savait qu'il ne pourrait pas être présent pour mon dix-septième anniversaire, donc il m'a dit que ce sac était mon cadeau en avance, qu'il me serait très utile parce qu'il savait que j'allais m'enfuir de Poudlard. Et c'est vrai. Il est vraiment très utile. Il suffit que j'écrive sur un bout de papier un ingrédient pour une potion ou des fournitures pour me soigner et il me les donne. Je n'avais pas à payer pour mes ingrédients, c'est vrai. Mais pour la nourriture j'étais obligée de voler, et j'en ai honte. Je n'arrive même plus à me regarder en face dans un miroir. Je ne vois qu'en moi une voleuse incapable de venger la mort de son père.

Elle releva la tête vers Harry. Des larmes revinrent au coin de ses yeux.

Amber : Je ne suis pas incapable de le tuer parce que ma baguette m'en empêche. C'est d'ailleurs la seule chose qu'elle ne m'empêche pas de faire. J-je suis juste incapable de le tuer parce que je... parce que je... À chaque fois que j'ai l'occasion, à chaque fois qu'il est juste en face de moi je ne peux juste pas ! Je ne veux pas le tuer alors qu'il a tué mon propre père ! Qu'est-ce qui cloche chez moi ?!

Elle cacha son visage entre ses mains.

Hermione : Il n'y a rien qui cloche chez toi Amber, tu n'es juste pas une meurtrière... Tu ne peux pas ôter la vie de quelqu'un même s'il t'a retiré un être cher.
Amber : Je connais la différence entre pouvoir et vouloir Hermione. Et malgré toute la haine que je ressens envers lui je ne veux pas le tuer. J-j'ai toujours cette stupide voix qui me dit que c'est quelqu'un de confiance... Mais je le hais, je le hais de tout mon être. Mais encore et toujours, à chaque fois que je suis en face de lui, je n'y arrive pas.

Elle regarda sa main recouverte de bandages.

Amber : Et à chaque fois que je décide de ne pas le faire ma baguette me brûle. Même elle elle pense que je suis lâche...
Hermione : Je ne pense qu'il y a une autre explication à cela.
Amber : Ah ouais ? Alors vas-y, étudie-moi la psychologie d'une baguette en bois de saule dont le cœur est composé de cendres de phénix qui appartiennent à Fumseck.
Harry : Elle a commencé à te brûler juste après l'enterrement non ? Juste après que tu nous aies mal parlé tu as lâché ta baguette.

Elle détourna le regard mais acquiesça.

Amber : Et qu'est-ce que ça change ?
Hermione : C'est l'exact moment où tu as décidé de faire cavalière seule. Où tu as décidé de ne plus faire confiance à personne. Peut-être que... que ta baguette réprouve ton choix en te le faisant comprendre à sa façon ?
Amber : Si je l'avais voulu elle m'aurait laissé tuer Rogue, ça n'a aucun sens ce que tu dis.
Ginny : Elle est faite en cendres de phénix. Je ne suis pas une experte mais d'après moi quand il est question de vie ou de mort ta baguette ne peut pas intervenir là-dedans. Un phénix est immortel après tout, il n'a pas vraiment la conception de la mort. Il ne peut pas bloquer un sortilège de mort que son maître veut lancer.
Ron : C'est plutôt logique. Elle te brûle après ta tentative c'est ça ? C'est peut-être parce que ce n'est qu'après que tu aies décidé de renoncer qu'elle peut intervenir.

Ça semblait plutôt logique en tout cas.

Amber : Elle ne me considère juste plus comme son maître... Pas la peine de chercher aussi loin...

Elle avait sorti sa baguette de sa poche d'une main tremblante.

Hermione : Je ne pense vraiment pas.
Harry : Tu vois une autre solution ?

A la surprise générale Hermione arracha la baguette d'Amber de sa main puis la menaça avec celle-ci.

Ron : Mais t'es complètement cinglée ! Baisse ça !

Au lieu de quoi Hermione lâcha la baguette en retenant un cri de douleur.

Amber : Ça va ?!

La rousse se leva pour examiner la main d'Hermione. Elle était légèrement brûlée.

Amber : J'ai quelque chose pour ça. Je m'en suis fait mais ça marche pas pour moi donc tiens.

Elle lui donna un flacon qui contenait une potion qui soignait les brûlures.

Ron : Mais c'était quoi ton idée Hermione ?! Tu voulais l'attaquer ?!
Hermione : Je voulais juste vérifier une théorie.
Ginny : Et laquelle ?

Amber avait ramassé sa baguette pour la remettre dans sa poche comme si c'était un objet dangereux. Elle recula ensuite de deux pas du groupe. Mais malheureusement pour elle, elle était toujours le centre de l'attention. Hermione n'avait même pas encore ouvert le flacon qu'elle lui avait donné. Elle était bien trop occupée à la regarder avec insistance.

Hermione : Elle veut juste te protéger Amber. Alors que je n'avais même pas la moindre idée de t'attaquer elle m'a brûlé car sa pointe était tournée vers toi. Si elle ne t'écoute plus c'est pour te protéger. Elle est comme toi Amber. Si tu ne veux plus avoir aucun contact avec nous c'est pour nous protéger, mais aussi te protéger toi aussi car tu ne pourrais supporter de perdre quelqu'un d'autre. Et... et nous aussi on ne veut que ça : te protéger... La technique de l'éloignement ne fonctionne pas et ta baguette te le fait comprendre. Tu n'as pas à être seule. Alors s'il te plaît Amber, refais-nous confiance comme avant...

Les événements prenaient une tournure qu'elle n'avait pas envisagé.

Hermione : Tu as dit connaître la différence entre vouloir et pouvoir. Alors, tu ne veux plus faire confiance ou tu ne peux plus ?

La principale concernée se pinça la lèvre et baissa les yeux. En les relevant elle montra du doigt son carnet qu'Hermione tenait toujours.

Amber : Lis-le.
Hermione : Je ne veux pas si tu te sens...
Amber : Je te le demande, lis-le.

Elle ne dit rien de plus et elle quitta la pièce.

Ron : Qu'est-ce que ça veut dire ça ?

Harry regarda le carnet que tenait toujours Hermione.

Harry : On doit vraiment le lire ?

Elle hocha la tête.

Hermione : Elle vient de faire un pas en avant en nous laissant son journal. Elle veut qu'on comprenne ce qu'il lui arrive mais elle ne peut pas l'expliquer. Alors en lisant ça, on trouvera nos réponses.
Ron : Donc elle nous fait confiance ?

Hermione prit une grande inspiration.

Hermione : Je ne sais pas, mais en tout cas on trouvera bientôt la réponse là-dedans.

Et elle ouvrit le carnet.