VII - Chapitre 3 : Pas toute seule ?
Le lendemain Amber se réveilla tôt. Elle avait eu une nuit épouvantable, sans sommeil. Mais à force elle y était habituée, elle n'avait réussi à dormir pour de vrai que deux fois seulement, et ces deux fois elle avait fait des cauchemars horribles.
Elle commença son rituel. Elle sortit un bout de coton ainsi qu'une potion de son sac. Elle imbiba le coton puis l'appliqua pendant dix secondes au niveau de sa cicatrice. Une fois finie elle sortit un petit canif et un morceau de bois. Elle mordit dans ce dernier pendant qu'elle mettait la date du jour sur sa peau. Elle prit ensuite un autre morceau de coton qu'elle imbiba d'alcool qu'elle passa sur sa blessure. Elle s'occupa ensuite de sa main où elle refit un bandage.
Elle prit ensuite son carnet où elle marqua la date d'hier et ce qu'il s'était passé.
Trouvée par l'Ordre. Mangemort a conduit Arthur Weasley jusqu'à moi. Coïncidence ou prévu ? Doit partir au plus vite. Pris mon apparence avec Polynectar. Je suis danger pour eux. Arrive plus à faire confiance mais ne veux pas qu'ils
Elle ne trouva pas quoi mettre. Qu'ils soient blessés ? Qu'ils meurent ? En fait elle n'arrivait juste pas à l'écrire. Rien que d'imaginer quelqu'un d'autre qu'elle connaît qui meurt... Impossible.
Amber : Tu te fais déjà assez de mal comme ça alors arrête.
Elle ferma son carnet et le rangea dans son sac. Elle alla aussi ramasser sa baguette qu'elle avait jeté. Elle regarda par la fenêtre et vit que l'aube pointait le bout de son nez. Ce n'était plus la nuit. Sa promesse s'arrêtait là.
Elle sortit discrètement de sa chambre et descendit sans bruit les escaliers. Devant la porte d'entrée elle essaya de l'ouvrir, mais impossible. Ils avaient encore plus renforcé leur protection, impossible de sortir avec la même ruse de la potion acide. Avec une boule au ventre elle sortit sa baguette.
Amber : S'il te plaît...
Elle la pointa vers la porte. Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit sa baguette s'échauffa dans sa main. Par réflexe elle la lâcha. Elle regarda sa main, le bandage n'avait rien, mais elle savait très bien que c'était sa main pourtant en dessous qui avait tout pris. Avec dégoût elle ramassa sa baguette qui était à présent tout à fait normale.
Harry : Maintenant je comprends mieux.
Elle se retourna brusquement, méfiante.
Amber : Qu'est-ce que tu veux dire ?
Harry : Tu as retrouvé Rogue plusieurs fois mais tu as été incapable de le tuer. Ce n'était pas toi qui moralement ne pouvait pas le faire, c'était ta baguette qui ne te laissait pas faire. Et puis franchement le coup de la potion pour sortir de ta chambre c'est beaucoup trop dégradant pour le mobilier, si t'avais pu t'aurais utilisé le sortilège car malgré que tu aies changé tu as toujours une bonne éducation, or c'est très mal élevé de faire fondre une serrure.
Elle se pinça la lèvre.
Amber : Bravo ! Tu veux que je te félicite pour avoir trouvé ça tout seul ?
Harry : Non pas la peine. Bon je te laisse te frustrer toute seule, je n'ai aucune envie d'être ton punching-ball.
Et il remonta. Amber se força à ne pas casser quelque chose pour s'asseoir calmement sur le canapé. Encore une fois elle retira son bandage. Elle retint un gémissement de douleur en le faisant. Elle fouilla dans son sac pour trouver de quoi se soigner mais elle ne trouva pas ce qu'elle voulait. Elle se souvint alors qu'elle n'avait plus d'essence de Murlap, elle avait utilisé le reste il y a deux jours. Elle sortit alors un bloc note où elle nota « essence de Murlap », puis elle déchira la feuille puis la fourra dans l'une des deux poches qu'avaient sa sacoche. Elle attendit cinq minutes avant de vérifier, elle vit avec plaisir qu'un énorme bocal d'essence de Murlap s'y trouvait. Elle le sortit et avec un soupir de soulagement elle plongea sa main dedans. Elle était tellement bien qu'elle s'assoupit dans le canapé. Mais elle fut réveillée par un cri de peur qui la fit sursauter.
Amber : Quoi ?! Quoi ?! Quoi ?!
Elle avait laissé tomber son bocal à terre qui s'est donc brisé en mille morceaux pour se retourner.
Amber : Vous allez bien Molly ?!
Cette dernière avait mis la main sur son cœur.
Molly : Excuse-moi c'est idiot. Je te pensais encore dans ta chambre et avec ce qui s'est passé hier j'ai cru que le corps de cette autre malheureuse personne était revenue je ne sais comment en te voyant ainsi sur le canapé.
Comme elle était encore sous le choc Amber se leva et s'approcha d'elle. Elle lui fit un sourire compatissant.
Amber : Molly, vous savez bien que je suis bien plus résistante que ça. C'est pas un Mangemort qui aura ma peau ! Vous n'avez pas à vous...
La mère de famille la serra dans ses bras. Amber en frissonna, cela faisait depuis une éternité qu'on ne lui avait pas fait ça. Normalement elle faisait tout pour repousser tout signe d'affection à son égard, mais là elle ne pouvait juste pas repousser Molly. Il y avait une limite à tout, et la mère des Weasley était la sienne. Elle devait se l'admettre, cela lui faisait du bien de se sentir aimer...
Molly : J'aimerais te voir aussi souriante qu'avant mon ange... J'aimerais te montrer que tu peux avoir confiance en nous... S'il te plaît, n'essaie pas de t'en aller jusqu'au mariage de Bill et Fleur...
Elle ne se voyait pas refuser une telle demande venant de Molly. Jamais elle ne lui avait demandé quoi que ce soit. De plus, c'était bien la moindre des choses pour tout ce qu'elle avait fait pour elle les années précédentes, et même maintenant.
Amber : D'accord... je le pro...
Molly : Pas besoin de promesse avec moi, je te crois.
Molly se recula et adressa un sourire à Amber.
Amber : Et c'est quand leur mariage ?
Molly : Le 1er août, le jour de ton anniversaire. Même si c'est leur mariage il faudra quand même qu'on...
Amber : Je n'ai aucune envie de voler la vedette aux mariés...
Molly : Ce sera tout petit et tout discret, rien d'extravagant. On n'a pas 17 ans tous les jours quand même !
Amber : Je n'ai vraiment pas envie que vous vous concentriez sur autre chose que le mariage le jour J. Alors on pourrait le faire plus tôt peut-être non ? Ou plus tard ?
Molly : Bonne idée ! En même temps que Harry ce sera parfait !
Amber : Ah non non non non ! J'ai pas envie non plus de...
Molly : Pas de discussion ! Ça ne dérangera pas Harry j'en suis sûre.
Elle voulut encore protester mais c'était peine perdue. Résignée à son sort elle accepta. Elle ne voyait qu'une bonne nouvelle à cela, au moins elle pourrait partir sans aucun remords le lendemain du mariage.
Molly : Qu'est-ce que tu as à la main ?
Elle la lui prit d'un geste doux mais Amber la retira d'un seul coup.
Amber : Ce n'est rien ! Je me suis juste... un peu brûlée il y a quelques jours.
Elle fronça les sourcils.
Molly : Et tu n'as pas essayé de te soigner par toi-même ?
Amber : Si j'utilisais un sort j'aurais été repérée par la Trace, j'ai préféré prendre sur moi.
Molly : Mais tu sais bien faire tes potions non ?
La jeune fille avait l'impression d'être dos au mur.
Amber : Oui... mais je n'avais pas les ingrédients sur moi. Donc je me fais de l'essence de Murlap pour me soulager.
Elle enchaînait mensonges sur mensonges, elle n'y croyait pas elle-même.
Molly : Et tu as quand même pu faire de l'essence de Murlap ?
Amber : C'est-à-dire que...
Elle ne savait plus que faire pour s'en sortir.
Amber : J'ai mes petits secrets.
Hermione : Ça n'en fait qu'un centième sur la liste. Bonjour Molly !
Elle n'avait même pas adressé un seul regard à Amber. Amber qui était presque parvenue à être de bonne humeur depuis si longtemps remit son masque maussade et désintéressé. Molly qui se retrouvait entre les deux ne trouva autre chose à dire que :
Molly : Vous prenez votre petit-déjeuner en attendant que les autres descendent ?
Hermione : Avec plaisir !
Amber se contenta d'hocher la tête. Avant cela elle se refit très vite un bandage puis elle alla se mettre à table. Elles furent vite rejoint par le reste de la famille. Amber comme d'habitude depuis ces derniers mois mangea extrêmement peu, juste le strict nécessaire. Molly essaya bien de lui en faire avaler plus mais elle déclinait à chaque fois.
La table était bien silencieuse à cause des événements d'hier. Ils n'avaient pas retrouvé le corps de Fol Œil et Amber ne savait pas ce qu'ils avaient fait du sien, enfin... de l'autre. Elle avait l'étrange impression que sa présence prenait aussi part au malaise pesant qui régnait.
Amber : Je peux aller prendre l'air dehors ?
Toute la tablée se retourna vers elle.
Fred : Elle est bien bonne celle-là ! Vraiment hilarante !
Hermione : C'est ça, comme si tu n'allais pas en profiter pour...
Molly : Vas-y Amber.
Elle agita nonchalamment sa baguette en direction de la porte ce qui déverrouilla la serrure.
Amber : Merci Molly.
Sans jeter un seul regard aux autres qui regardaient Molly comme si elle avait perdu la tête, elle se leva puis sortit. Elle ne l'avait pas promis, mais elle ne trahirait pas la confiance que Molly lui porte. La seule et unique personne qui a encore un peu confiance en elle. Même Hermione était comme les autres, c'était même la pire...
Elle alla à l'arrière de la maison et décida de s'asseoir. Elle fit le compte-rendu de ce matin sur son carnet. Une fois finie elle ressortit une nouvelle fois sa baguette. C'était toujours la même, et pourtant...
Elle entendit des bruits de pas et rangea sa baguette.
Amber : Pour l'amour du ciel ! Je ne peux pas être tranquille juste deux minutes ?
Ginny : T'as été tranquille pendant le dernier mois, alors un peu de compagnie s'impose je trouve.
Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit la cadette des Weasley qui vienne.
Ginny : Pas envie de parler ? Pas grave. J'ai quelque chose pour toi.
Elle lui tendit une baguette.
Ginny : Harry nous a dit que ta baguette t'écoutait plus. Celle-ci c'est celle de l'autre qui a pris ton apparence. Prends-la.
Amber la regarda d'un air incrédule.
Amber : C'est laquelle la plus cinglée des deux ? Toi ou moi ?
Ginny : Tu ne nous attaqueras pas et puis tu ne vas pas tenter de t'enfuir, tu serais déjà loin à l'heure qu'il est de toute façon. C'est juste qu'au cas où par malheur on se fait attaquer on ait une main de plus. Et puis même quand tu te décideras à partir pour de bon au moins tu auras un moyen de défense.
Elle regarda les yeux de Ginny et n'y vit que de la sincérité. Elle prit donc la baguette que lui tendait Ginny.
Amber : Merci...
Ginny : Je t'en prie.
Elle tourna les talons pour rentrer à la maison. Mais au bout de trois pas elle s'arrêta pour se tourner une nouvelle fois vers Amber.
Ginny : Hermione est hyper en colère contre toi, mais c'est elle qui a eu l'idée de te donner cette baguette. C'est elle qui aurait dû te la donner, mais elle n'en avait aucune envie. Elle m'a dit de te faire croire que l'idée venait de moi, que j'ai agi de mon propre chef, mais pas du tout. C'était moi qui étais sceptique, pas elle. Son ressentiment envers toi passe après ta survie. Alors Amber, cesse de croire que tu es toute seule.
N'attendant aucune réponse elle continua son chemin.
Amber : Pas toute seule ?
Tandis qu'elle regardait cette nouvelle baguette en réfléchissant, elle ne sentit pas la douce chaleur provenant de la poche de son pantalon, là où elle avait rangé sa baguette en bois de saule.
Amber : Que des conneries.
La douche chaleur s'éteignit immédiatement et Amber rangea sa nouvelle baguette d'un geste de rage dans son autre poche.
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