VII - Chapitre 27 : Amitié indéfectible
Amber fit un cauchemar.
Elle vit Voldemort à Poudlard, au niveau de la tombe de son père. Il a profané sa tombe en l'ouvrant. Son père semblait paisiblement endormi, tenant contre son torse sa baguette. Il arracha sa baguette puis explosa d'un rire tonitruant. Elle se réveilla à ce moment-là.
Elle était tremblante. Elle examina ses alentours.
Amber : Mais qu'est-ce que je...
Sa gorge était tellement sèche qu'elle ne parvint pas à finir sa phrase et elle toussa violemment. Elle entendit alors un bruit sourd.
Pomfresh : C'est pas vrai !
Elle venait de lâcher un énorme fascicule en l'entendant tousser. Elle ne le ramassa même pas et alla à son chevet.
Pomfresh : Comment te sens-tu ?
Amber : J'ai soif...
Elle donna un coup de baguette et un verre d'eau arriva. Amber le prit et elle le but en une fraction de seconde. Elle se sentit instantanément mieux.
Amber : Qu'est-ce que je fais à Poudlard ?
Pomfresh : Les... les cours ont repris tu sais ?
La rousse était surprise.
Amber : Ok. Je change ma question. Depuis combien de temps je suis ici ?
Pomfresh : Deux semaines, mais les cours ont repris que depuis une semaine.
Elle calcula. Les vacances avaient débuté le 21 mars pendant une durée de deux semaines et la rentrée avait déjà eu lieu.
Amber : On est mi-avril ?
Pomfresh : Le mardi 14 avril pour être plus exacte.
Elle était perdue.
Amber : Mais comment je suis arrivée ici ?
Pomfresh : Le professeur Rogue t'a conduite ici. Je ne sais pas ce qui s'était passé mais tu étais dans un sale état. Tu avais des éclats de verre et des écorchures un peu partout. Et à un moment donné, j'ai... j'ai...
Elle en tremblait.
Pomfresh : J'ai failli te perdre... Dans l'état dans lequel tu étais tu aurais dû aller à Ste Mangouste mais il m'a dit... il m'a dit qu'il était plus sûr que tu sois à Poudlard et qu'il n'aurait de toute façon pas le temps de t'y conduire.
En quoi l'école pouvait elle être plus sûre que Ste Mangouste ? Et pourquoi encore une fois se préoccupait il autant de sa sécurité ? Elle était déjà surprise qu'il ait aussi mal réagi au fait qu'elle « utilise » le sortilège de Doloris sur une élève alors qu'il était un Mangemort, et maintenant ça ? Il y avait quelque chose qui clochait.
D'autres questions lui vinrent alors à son esprit. Que s'était il passé après son évanouissement ? Ses amis avaient-ils réussi à s'enfuir ? Drago allait-il bien ? Comment Voldemort avait-il réagi ? Et comment Rogue a-t-il pu arriver si vite après les faits pour ensuite la conduire ici ?
Pomfresh : Tu te sens mieux à présent ?
Amber : Je pense, oui.
Pomfresh : Si je veux te soigner au mieux il faut que tu me dises exactement ce que tu as subi. Le professeur Rogue n'a pas voulu me le dire.
Amber : Le sortilège de Doloris...
Elle poussa une exclamation d'horreur.
Pomfresh : Par Merlin ! Tu as dû subir ça alors que ton système immunitaire est moins performant que la plupart ! Pendant combien de temps ?!
Amber : J'avais pas un chronomètre sur moi.
Elle l'avait dit d'un ton un peu plus sec que prévu.
Pomfresh : Excuse-moi, c'était indélicat de ma part... Je n'ai jamais eu à traiter des cas du sortilège de Doloris que depuis cette année avec les Carrow et leurs punitions. Le pire cas que j'ai eu était celui d'Amelia bien que je dois avouer... qu'elle ne semblait avoir aucune blessures physiques... Mais toi, tes organes internes étaient sévèrement touchés. Et je ne sais toujours pas comment tu fais pour te réveiller aussi vite malgré tous les traumatismes que tu as subi alors que normalement tu es censée récupérer moins vite que la normale !
Amber : Vite ? Tout est relatif. J'étais dans les vapes pendant deux semaines !
Pomfresh : Ça aurait dû être un mois.
Ce n'était pas la première fois qu'elle défiait les pronostics. Avec sa mésaventure du collier elle aurait dû rester endormi deux mois selon les meilleurs pronostics de Lincoln, mais au lieu de ça elle l'est restée seulement un mois. Moitié moins de temps à chaque fois.
Amber : Je sais pas quoi vous dire...
L'infirmière fit un mince sourire.
Pomfresh : Bon, on va voir si tu peux marcher. Essaie de te lever par toi-même déjà.
Elle s'exécuta et se mit debout sans aucun problème.
Pomfresh : Bien. Maintenant avance vers moi.
Et c'est là qu'elle eut du mal. Elle avait à peine reposé son pied au sol qu'une douleur traversa toute sa jambe droite. Pompom la rattrapa avant qu'elle ne tombe.
Pomfresh : Ça ne se présente pas très bien, mais on va essayer avec moi qui te soutient. Petit pas à petit pas, on n'est pas pressé.
Elle hocha la tête. L'infirmière lui prit les mains et recula un peu. Mais alors qu'Amber avançait une nouvelle fois son pied elle s'arrêta.
Amber : Stop ! Stop ! Ça fait trop mal !
Madame Pomfresh arrêta immédiatement. C'était la toute première fois qu'Amber se plaignait d'avoir mal, d'habitude elle lui faisait l'inverse en lui faisant croire qu'elle allait mieux qu'elle ne l'était réellement. Elle la fit donc rasseoir dans son lit.
Pomfresh : Très bien on arrête. On va tester tes bras. Tu peux soulever ça ?
Elle posa une bouteille d'eau au sol. Cet exercice ne représenta aucune difficulté pour elle.
Pomfresh : Je crains que tes jambes aient subi plus de dégâts que le reste. Tu vas devoir rester ici le temps que tu te remettes complètement. On fera plusieurs fois par jour des exercices pour les renforcer, c'est d'accord ?
Amber hocha la tête, mais intérieurement elle avait la rage. Cela lui rappelait Ste Mangouste, elle avait pris très longtemps avant d'apprendre à marcher, un an et demi. Quand la plupart des enfants pouvaient marcher tout seul à l'âge d'environ un an, elle pouvait le faire seulement à quatre ans et demi. C'était rageant, encore plus maintenant qu'elle avait dix-sept ans.
C'est alors qu'elle entendit que cela commençait à s'agiter à l'extérieur.
Pomfresh : C'est la fin des cours. Je vais en profiter pour aller prévenir le directeur que tu es réveillée. Essaie de rester éveillée jusqu'au dîner.
Elle acquiesça une nouvelle fois et l'infirmière partit.
Elle voulut jeter d'un geste de rage la bouteille d'eau qu'elle avait encore dans la main mais elle se contrôla et la re-déposa calmement au sol en expirant un bon coup sa frustration.
Quelqu'un entra alors dans l'infirmerie comme si de rien était en lisant son livre. Il releva les yeux une fraction de seconde pour vérifier sa direction puis replongea dans son livre. Mais il les releva bien vite en réalisant qu'il avait vu quelque chose d'anormal.
Amber : Je ne savais pas que tu pouvais lire Drago.
Il referma son livre d'une seule main et finit les derniers mètres en courant. Il s'assit à côté d'elle puis la prit dans ses bras de toutes ses forces.
Drago : C'est génial ! Tu es réveillée !
Il se détacha d'elle avec un grand sourire, mais elle ne souriait pas.
Amber : Qu'est-ce qui s'est passé après ?
Sa mine devint plus sombre.
Drago : Tes copains sont parvenus à s'échapper, ne t'inquiète pas. Mais je ne sais comment ma tante a eu la force de lancer un couteau dans leur direction alors qu'ils transplanaient. Ensuite Voldemort est arrivé et a demandé des explications, comme tu peux l'imaginer ça ne s'est pas très bien passé. Rogue est arrivé quelques secondes après lui. J'étais déjà en train de vérifier comment tu allais, et je peux t'assurer que tu n'allais pas très fort. Il s'est dirigé vers toi et a vérifié ton état. Il a dit au Seigneur des Ténèbres qu'il fallait immédiatement te soigner. Il l'a laissé faire et t'a donc conduite à Poudlard. Par contre c'est après qu'il soit parti que Bellatrix s'est insurgé en disant qu'on ne devait pas soigner une traître. Il a demandé de plus amples informations et elle lui a tout raconté. C'est alors que Rogue est revenu et... et il a fait quelque chose de vraiment bizarre. Il a reporté la faute sur lui, en disant qu'en voyant tes amis en danger tu t'étais libérée du sortilège de l'Imperium et qu'il n'a pas su reprendre le contrôle tant ta rage était puissante.
Il regardait Amber du coin de l'œil.
Drago : On est bien d'accord qu'il ne t'a jamais... ?
Amber : Non ! Bien sûr que non !
Il soupira de soulagement.
Drago : Bref. En tout cas Voldemort semblait au courant que tu étais sous le sortilège de l'Imperium contrairement à nous. On a posé de plus amples questions et il nous a dit qu'il avait ordonné à Rogue de faire ça, étant donné qu'il était impossible que tu rejoignes nos rangs de ton plein gré. Il lui a pardonné son erreur en lui faisant comprendre que la prochaine fois il ne serait pas aussi indulgent.
La tête d'Amber était en surchauffe.
Amber : Il n'a jamais fait ce qu'il a ordonné ! Il m'a juste menacé de s'en prendre à mes amis au lieu de moi à la moindre incartade de ma part. Donc... donc j'ai fait comme si j'avais rejoint vos rangs pour éviter de leur attirer des ennuis. Et si je n'avais pas pris ses menaces au sérieux... il est complètement cinglé de ne pas m'avoir mise sous le sortilège de l'Imperium comme il le lui a demandé ! C'est insensé ! Tout aurait pu mal se finir pour lui dès le début ! Pourquoi il a fait ça ?
Drago garda le silence.
Amber : Il doit avoir un intérêt à faire ça, mais quoi ?
Drago : Je ne sais pas Amber... D'ailleurs, je devais te parler d'autre chose...
Il fouilla dans son sac et sortit un bout de tissu qui protégeait quelque chose.
Drago : Je suis désolé...
Il lui donna le paquet. Elle déplia délicatement le linge et elle découvrit les deux morceaux de sa baguette originelle. Elle déglutit.
Amber : J'aurai espéré avoir halluciné ça... mais merci de me l'avoir rapportée...
Elle replia le tout avec une infinie précaution.
Amber : Et qu'est-ce qu'il s'est passé pour ta famille ?
Drago : Pas très bien... Mes parents et ma tante ne peuvent plus sortir du manoir. Je peux encore aller à l'école mais on est vu comme des bons à rien de la part des Mangemorts. Et toi, ça va ?
Elle grimaça.
Amber : Tout va bien à part que je n'arrive plus à marcher.
Drago : Vraiment ?!
Elle acquiesça.
Amber : Et j'en ai déjà marre. Tu m'aides à m'entraîner ?
Drago : Oui, bien sûr.
Il la laissa se lever seule mais il était prêt à intervenir au cas où. Il lui donna ses mains pour qu'elle puisse s'appuyer. Elle commença à amorcer un pas mais à peine l'avait-elle posé qu'elle serra de toutes ses forces ses mains.
Drago : Tu ne penses pas que pour ton premier jour tu devrais plutôt te reposer ?
Elle secoua négativement la tête.
Amber : Plus vite je reprends et plus vite je sortirai d'ici.
Drago : D'accord, comme tu veux.
Afin d'éviter de penser à la douleur elle parla d'autre chose.
Amber : Et comment ça se passe ici ?
Drago : Comme tu n'es pas là les actes de rébellion se sont multipliés. Alecto et Amycus sont furieux car la plupart sont censés être renvoyés, mais ils se cachent quelque part dans l'école et continuent ce qu'ils font.
Elle grimaça de douleur mais continua.
Amber : Qui par exemple ?
Drago : Considère ton dortoir comme vide. Et presque toute ta classe aussi. Il n'y a que Neville dans tes amis qui subsiste car il est de sang pur. Après il y a Ernie McMillan et Michael Corner. Et il y en a encore plein d'autres mais disons que j'ai pas vraiment une liste détaillée. C'est surtout des sixième et septième année.
Elle hocha la tête parce que si elle parlait elle allait crier. Elle savait bien qu'ils s'étaient cachés dans la salle sur Demande et elle en était heureuse. Au moins ils ne recevraient plus les coups des Carrow. Ils arrêtèrent de parler tandis qu'elle essayait et réessayait de faire quelques pas. Au bout de cinq minutes elle n'avait réussi qu'à faire deux mètres et c'est à ce moment là que revint l'infirmière.
Pomfresh : Amber ! Tu dois te reposer pour aujourd'hui.
Amber : J'ai dormi deux semaines c'est bon, j'en ai marre de dormir.
Pompom abandonna directement la partie tant elle savait qu'elle n'arriverait pas à la faire changer d'avis.
Pomfresh : Très bien. Alors Mr Malefoy faites attention à elle.
Drago : Oui.
Ils continuèrent donc ainsi mais au bout de quinze minutes Amber dut s'avouer vaincue.
Drago : Demain dès que j'ai fini je reviens t'aider, ok ?
Amber : Ok...
L'infirmière qui avait observé de loin sans intervenir tout du long décida de se lever et de se rapprocher d'eux avec un sourire.
Pomfresh : Vous savez, vous m'avez un peu rappelé mon mari et moi lorsque j'étais à la fin de ma grossesse. C'était un véritable calvaire pour moi de marcher, mais il a su me soutenir jusqu'à la salle d'accouchement en m'aidant à marcher comme vous l'avez fait.
Amber : Encore heureux que je ne sois pas enceinte.
Pomfresh : Heureusement oui ! Mais au moins vous serez prêts pour plus tard tous les deux.
Ils prirent quelques secondes à analyser cette information.
Amber/Drago : Mais on n'est pas en couple !
Elle fronça les sourcils puis éclata de rire.
Pomfresh : Mais je n'ai jamais dit ça ! Je sais bien que vous êtes juste amis ! Je disais juste qu'avec vos futurs partenaires respectifs vous saurez comment faire. Ceci dit maintenant que vous me mettez cette idée en tête... vous formeriez un joli couple.
Ils tournèrent tous les deux rouge écrevisse.
Pomfresh : C'est bon j'arrête de vous embêter ! Mr Malefoy vous devriez aller dîner, vous avez cours demain. Et toi Amber installe-toi bien je vais chercher le tien.
Ils acquiescèrent tous les deux. Drago lui fit un petit sourire puis il sortit avec toujours un peu de rouge sur les joues. Quelques minutes plus tard Amber reçut donc son dîner qu'elle mangea avec un certain appétit. Pendant qu'elle était en train de se régaler, elle réfléchissait à plusieurs choses.
Le comportement de Rogue par exemple. Il avait toujours été suspect, mais là c'était le pompon. Il a menti par deux fois, une fois en disant à Voldemort qu'il se fichait complètement d'elle et cette fois-ci était encore plus grave : il ne l'avait jamais mise sous le sortilège de l'Imperium alors que le Seigneur des Ténèbres lui avait ordonné. Elle ne comprenait plus dans quel camp il était.
Elle se figea dans sa réflexion. Comment pouvait-elle se demander dans quel camp il était ? Il avait tué son père de sang-froid, bien sûr qu'il était du côté des Mangemorts ! Comment avait-elle pu penser une seule seconde à l'inverse ? C'était elle qui était bizarre.
Ensuite elle pensa à ses amis en espérant qu'ils allaient bien. Elle ne savait pas combien d'Horcruxes ils avaient détruit, mais elle espérait qu'il y en avait un bon paquet. En plus de ça ils avaient l'épée de Gryffondor qu'ils avaient réussi à se procurer par elle ne savait quel moyen. C'était vraiment étrange ça aussi... Elle était sûre d'avoir eu la vraie dans les mains dans le bureau de Rogue. Et si... ?
Encore une fois elle s'arrêta dans sa réflexion. Il était méchant et elle devait se mettre ça dans la tête, point barre. Et puis même, comment il se serait débrouillé pour leur donner la vraie et pour encore une fois tromper Voldemort ? Trop c'est trop, c'était impossible.
Elle se focalisa ensuite sur la question de sa baguette. Elle regardait le mouchoir qui l'entourait qu'elle avait déposé sur sa table de chevet. Comment avait-elle cassé aussi facilement ? Elle, sa baguette constituée du meilleur bois pour utiliser des sortilèges de soin, avait été brisée d'un coup sec comme une brindille. Bien sûr toutes les baguettes pouvaient être brisées à la main, mais elle avait espéré que la sienne se défende, comme elle le faisait aussi souvent. Elle déplia encore une fois le mouchoir et rassembla à la main les deux morceaux.
Amber : Je sais que j'ai raconté à tout le monde que tu avais été brisée quand tu ne m'écoutais plus, mais c'était quand même pas une raison pour te laisser faire, si ?
Mais aucune chaleur n'émana d'elle pour lui faire un semblant de réponse. Amber sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle avait pris tout ça comme une blague, n'y croyant pas une seule seconde. Mais la vérité était en face d'elle, sa baguette avait été brisée et plus aucune flamme ne s'en dégageait. Sa baguette depuis qu'elle avait onze ans ne lui répondait plus.
Elle retint ses larmes et l'enveloppa à nouveau soigneusement dans le mouchoir que lui avait donné Drago. Drago... En pensant à lui un petit sourire lui monta aux lèvres. Il allait bien, et c'était le principal. Avec lui, elle était sûre de pouvoir tout endurer et de traverser toutes les épreuves possibles et imaginables. Il était là depuis le début et ce n'était pas maintenant qu'il allait partir. Jusqu'au bout ils resteraient ensemble et rien que d'y penser cela lui donnait la force de continuer ce qu'elle faisait.
C'est en pensant à cette amitié indéfectible qu'elle s'endormit sereinement.
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