VI - Chapitre 18 : Les funérailles

Amber ne voulait pas quitter le corps de son père, mais on l'y obligea. Elle fut soulevée de force et amenée à l'infirmerie où tous ses amis étaient. Mais alors qu'elle passait la porte de l'infirmerie elle se rappela de toutes les fois qu'on l'avait portée à l'infirmerie.

Toutes ces fois c'était Rogue qui l'avait portée.

Une nouvelle fois la rage s'empara d'elle. Elle réussit à se dégager de Maugrey et du professeur McGonagall et elle se précipita en dehors du château sans qu'ils ne puissent rien faire. Ses amis qui ne savaient pas encore que Dumbledore était mort ne comprirent pas son comportement. Harry et Ginny arrivèrent et ce premier expliqua que Rogue avait tué Dumbledore sous les yeux d'Amber. Hermione se leva.

Hermione : Amber ! Elle ne doit pas être seule ! Il faut la retrouver !
McGonagall : Nous le savons bien Miss Granger ! Maugrey est parti à sa poursuite, mais je doute qu'il parvienne à la rattraper...
Hermione : Je... j'imagine pas son état... S-son père est mort devant ses yeux de la main de l'homme qu'elle faisait le plus confiance au monde après son père...
Harry : Elle a essayé de tuer Rogue mais elle n'a pas réussi...
Luna : Ça ne lui ressemble plus...

Quelques minutes plus tard Maugrey revint bredouille.

Maugrey : Elle s'est enfuie dans la forêt interdite. C'était impossible de la rattraper.
Lupin : Je ne sais même pas s'il est préférable qu'elle soit encore dans l'enceinte de Poudlard dans la forêt interdite ou bien qu'elle ait transplané on ne sait où...
Harry : Elle peut se défendre.
Ginny : Mais est-ce qu'elle en aura l'envie ?

Ils se regardèrent tous ne sachant quoi dire.

Hagrid : O-oui, j'en suis sûr. Du moins jusqu'aux funérailles de son père...
Hermione : Mais si elle n'est pas là comment peut-elle savoir quand ce sera ?
Hagrid : Je passerai un mot aux centaures comme ça s'ils la trouvent ils lui transmettront le message.

Les funérailles devaient avoir lieu trois jours plus tard. Pendant ces trois jours Amber ne réapparut, elle ne donna pas un seul signe de vie. Tous étaient inquiets de ce qu'il lui était potentiellement arrivé. C'était le jour J et elle n'était toujours pas là.

Amber pendant tout ce temps était dans la forêt interdite. Elle s'était enfoncée très loin puis s'était collée dos à un arbre en se recroquevillant sur elle-même. Elle n'avait ni mangé ni bu pendant ces trois jours. Un groupe de centaure l'avait trouvée et lui avait transmis le message. Ils essayèrent même de la faire manger et boire mais la rousse ne voulait rien. Même la présence en permanence de son amie licorne ne changeait rien. Amber avait juste envie de disparaître.

Pourtant le jour des funérailles elle décida enfin de se lever. Elle voulait lui dire au revoir, l'honorer une dernière fois. La licorne qui s'était couchée à côté d'elle se leva en même temps. Amber était tellement démunie de force qu'elle fut d'une grande aide. Sans qu'elle lui dise un seul mot, la licorne la conduisit à la lisière de la forêt interdite en la laissant s'appuyer sur son dos.

Les amis d'Amber étaient assis, ils désespéraient. Si elle ne venait pas cela voulait dire qu'il lui était arrivé quelque chose, or ils ne voulaient pas que le pire lui arrive.

Un petit homme en noir présida la cérémonie en lui donnant les derniers honneurs. Amber encore cachée sous les arbres avaient tout entendu. C'est en tremblant qu'elle sortit de la forêt sans l'aide de son amie licorne.

Le petit homme en noir venait de finir la cérémonie lorsque tout le monde vit Amber s'approchant d'une démarche mal assurée. Personne ne se leva, personne ne dit un mot lorsqu'elle se plaça devant le corps de son père qui reposait sur cette table en marbre. Elle était exactement dans la même tenue d'il y a trois jours. Elle était crasseuse, ses vêtements éliminés, des écorchures et du sang de partout. Elle contrastait parfaitement avec les centaines de personnes assises en face d'elle parfaitement bien habillées.

Elle n'avait pas produit un son depuis trois jours. C'était dur mais elle prit la parole d'une voix rauque et rocailleuse.

Amber : Je sais que ma tenue n'est pas adaptée à la situation, mais je tenais à me présenter sous le même jour que mon père m'a vu pour la première fois. Il m'a retrouvé sur les marches de cette école dans le même état déplorable dans lequel je suis aujourd'hui. Il aurait pu juste me conduire à Ste Mangouste, ce que toute personne normale aurait fait, mais il n'a pas fait que ça. Il m'a adoptée, il m'a donnée un toit, et plus que tout, il m'a donnée un nom. Un nom que je suis extrêmement fière de porter. C'est... c'était une personne généreuse, beaucoup trop généreuse. Je ne suis qu'un mince échantillon de toutes les personnes qu'il a aidé dans sa vie. Je suis sûre que vous tous, autant que vous êtes, vous avez un bon souvenir de lui, et je suis sûre qu'il vous a aussi aidé un jour. C'était le meilleur directeur que Poudlard n'ait jamais connu, mais aussi l'être humain le plus généreux que le monde des sorciers mais aussi celui des moldus n'aient jamais connu. C'est pour cela que je suis et que je serai toujours fière de porter ton nom papa... T-tu peux reposer en paix...

Elle s'était promise de se retenir mais des larmes coulèrent tout de même. Elle se recula de cette table et à la stupéfaction de tous un mince sourire se dessina sur ses lèvres.

Amber : Tu n'as pas tellement été clair là-dessus. Mais je ne vais prendre aucun risque...

Elle sortit sa baguette puis la leva vers le ciel. Elle pensa à tous les souvenirs qu'elle avait avec son père aussi bons que mauvais.

Amber : Spero patronum !

Tous poussèrent un petit cri d'admiration. De la baguette d'Amber sortit le magnifique Patronus en forme de phénix. Celui-ci survola les rangées de chaises. Il passa aussi à la lisière de la forêt interdite où les centaures s'étaient rassemblés. Ils virent cela comme un signal pour honorer Dumbledore une dernière fois. Ils bandèrent leurs arcs et tirèrent en l'air, leurs flèches atterrissant bien loin des spectateurs, ils s'enfoncèrent ensuite dans la forêt. Le phénix argenté survola aussi le bord du lac où les êtres de l'eau vivant dans le lac s'étaient rassemblées. Ils décidèrent à ce moment-là de s'enfoncer lentement dans l'eau verte et de disparaître.

Le phénix revint vers Amber et tourna autour d'elle et de son père. Puis il s'envola haut dans le ciel et disparut au loin. Elle s'adressa une dernière fois à la foule.

Amber : Retenez ça : même lorsque les temps sont des plus sombres, il y a toujours un moyen de trouver de la lumière, il suffit de la chercher, elle n'est jamais bien loin. C'est mon père qui m'a dit ça, interprétez-le comme vous le voulez, mais je suis sûre que ça vous aidera dans les temps sombres qui se préparent à venir.

C'est ainsi que se termina la cérémonie. Le professeur McGonagall se précipita vers Amber.

McGonagall : Où est-ce que tu étais ?
Amber : Dans la forêt interdite. J'ai bien reçu le message de Hagrid donc je suis venue.
McGonagall : Amber, je ne vais pas y aller par quatre chemins, qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Nous avons fermé Poudlard. Dans une heure les élèves vont partir à bord du Poudlard Express. Comme tu n'as plus nulle part où aller je me disais que tu pourrais venir avec moi. Les Weasley seraient aussi ravis de t'accueillir !

Amber inspira profondément.

Amber : Je vous remercie, mais ce n'est pas dans mes projets de vivre sous la dépendance de quelqu'un pour le moment. J'aurai dix-sept ans dans moins de deux mois, je ne veux pas rester avec quelqu'un juste pendant deux mois.
McGonagall : Mais qu'est-ce que tu veux faire ?
Amber : Retrouver Severus Rogue et lui faire payer pour ses actes.
McGonagall : Amber...

Mais il était impossible de la faire changer d'avis. Le professeur abandonna donc la partie.

McGonagall : Je désapprouve totalement ton projet mais je sais que tu ne vas pas changer d'avis alors... Alors je vais te donner des conseils. Pour l'instant le ministère te laisse tranquille, mais dès demain si tu es encore dans les parages tu seras remise au service de l'enfance magique. Je te conseille donc de quitter les lieux au plus vite. Mais je voudrais aussi que tu restes prudente Amber, et que tu donnes de tes nouvelles à tes amis ou à l'Ordre de temps en temps...
Amber : Je sais très bien que vous allez vouloir me chercher, pas la peine de donner de nouvelles si c'est pour indiquer ma position.

Le professeur sourit.

McGonagall : C'est vrai... Alors je te demande juste d'être prudente et de prendre soin de toi Amber... On se reverra j'en suis sûre.

Amber hocha la tête puis partit en direction du château. Elle se fit intercepter par ses amis dont Hermione qui la prit dans ses bras.

Hermione : Où est-ce que tu étais ? Tu es dans un état déplorable ! Il faut que tu manges, que tu boives et qu'on te soigne !

Amber poussa Hermione.

Amber : J'ai pas besoin de votre aide.

Amber était froide.

Harry : Qu'est-ce qu'il y a ?
Amber : Je pensais que c'était évident. Mon père a été tué par la personne qui m'a sauvé deux fois la vie et accessoirement celui en qui j'avais le plus confiance après mon père. Ah oui, et mon meilleur ami est un Mangemort qui a préparé l'assassinat de mon père. Bien sûr il ne l'aurait pas tué au final, mais il a quand même préparé son plan aux petits oignions. A présent j'ai un petit problème pour faire confiance aux gens que je connais.

Les larmes montèrent aux yeux d'Hermione.

Hermione : Tu ne peux pas dire ça ! On se connaît depuis cinq ans maintenant !
Amber : Je connais Drago depuis le double, ça l'a empêché de faire ce qu'il a fait ?
Ron : Nos parents ne sont pas des Mangemorts et on n'a jamais été prédestiné à en être ! Ne mélange pas tout !

Amber serra sa baguette qui était toujours dans sa main.

Amber : Laissez-moi juste passer.
Hermione : Et qu'est-ce que tu vas faire ?
Amber : Pas vos affaires.
Hermione : Si ce sont mes affaires parce que j'ai pas envie que ma meilleure amie se mette en danger toute seule !

Amber la fusilla du regard et lui dit sans sourciller :

Amber : Je n'ai plus d'amis.

Hermione recula, choquée. Amber poussa un cri de douleur et lâcha sa baguette. Celle-ci s'était mise à devenir brûlante d'un seul coup. Elle regarda la paume de sa main, elle avait laissé une trace.

Hermione ne pouvait en supporter plus, elle partit en courant avec Ron derrière elle. Il ne restait plus que Harry.

Harry : C'est dangereux ce que tu fais Amber. J'espère que tu vas te reprendre, et vite.

Il partit aussi.

Amber ramassa sa baguette avec délicatesse. Elle ne brûlait plus mais par contre elle savait que quelque chose avait changé, mais quoi exactement ? Elle ne s'en préoccupa pas et rangea sa baguette dans sa poche. Elle entra dans le château et se dirigea vers le bureau de Rogue.

Elle laissa exploser sa rage.

Elle éclata à terre tous les bocaux qu'elle avait étiqueté, jeta tous ses papiers en l'air, détruisit toutes ses fioles. Elle avait envie de tout détruire, tout. Elle renversa le contenu de tous les tiroirs au sol et aspergea tous ses documents d'encre. Elle s'arrêta en reconnaissant l'une des feuilles. C'était le dessin que Rogue lui avait pris des mains.

Il représentait en fait une fille rousse et un garçon aux cheveux noirs juste à côté l'un de l'autre, un trait reliant leurs deux cœurs. Une flèche désignait le garçon en noir et au bout de celle-ci il y avait marqué en lettres grossières « Sev ». Au dessus d'eux un arc-en-ciel était dessiné. Mais ce qui la fit déchirer le dessin en deux ce fut une petite phrase juste en dessous de l'arc-en-ciel, toujours en lettres bâtonnets :

Pour mon ami Severus

Ce n'était pas lui mais Lily Evans qui avait fait le dessin, elle en était sûre. Si elle le déchira c'était parce qu'elle était folle de rage.

Amber : TU NE LA MÉRITAIS PAS COMME AMIE !

Elle le déchira ensuite en quatre puis sortit du bureau. Sans avoir aucune idée d'où elle allait. Mais en tout cas elle était sûre d'une seule et unique chose : elle allait le faire payer.

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