V - Chapitre 25 : Libération

Hermione eut du mal à emmener son amie jusqu'aux toilettes tant elle était secouée de sanglots.

Hermione : Amber... Tu n'as pas à te sentir seule, on est là, avec toi...

Celle-ci était le dos collée à la porte des toilettes, les mains sur son visage, essayant tant bien que mal d'arrêter ses larmes.

Amber : V-vous ne s-savez pas... m-même si...
Hermione : Tu as raison, on ne peut absolument pas comprendre ce que tu ressens. Mais tu te débrouilles très bien. Je suis sûre que tu peux tenir jusqu'aux examens.

Amber retira ses mains de son visage et Hermione put contempler le désastre. Son visage était ravagé de larmes, ses yeux gonflés et rouges, ses cheveux désordonnés.

Amber : Regarde-moi Hermione, regarde-moi. Je ne peux pas, je ne peux PLUS !

Son amie sursauta.

Amber : Je ne dors plus, je ne vis plus, je subis tous les jours. Trouve-moi quelqu'un qui peut endurer ce que je vis sans craquer.

Elle ne répondit pas.

Amber : C-ce n'est pas une vie...

Elle regarda Hermione droit dans les yeux.

Amber : Je ne vais pas tenir jusqu'aux examens Hermione. Ce n'est pas une possibilité, c'est une évidence. C'est moi qui vais finir par m'enfuir pour partir loin de tout ça.
Hermione : Amber, tu ne peux pas...
Amber : Ô que si que je le peux Hermione ! Si je ne le fais pas alors... alors je pourrais me retrouver en haut de la tour d'astronomie et alors... et alors je...
Hermione : Je t'interdis de penser à ça !

Elle était effrayée de que son amie avait laissé suggérer. Même Amber paraissait terrifiée de ce qu'elle allait dire.

Amber : Je vais finir par y laisser ma santé mentale Hermione...

Elle l'avait dit d'un ton de confession, comme un aveu, un aveu de faiblesse. Son amie s'approcha et mît ses mains sur ses épaules en la regardant d'un air confiant.

Hermione : Je vais faire en sorte que ça n'arrive pas.

La fille de Dumbledore sourit timidement. Elle essuya ses larmes avec sa manche.

Amber : J'espère...

Elle se dirigea vers les lavabos et se passa de l'eau sur son visage. Il n'y avait à présent plus aucune larmes mais ses yeux étaient toujours gonflés et ses cheveux décoiffés. Elle avait même un petit sourire aux lèvres.

Amber : Retournons en cours.

Et c'est elle qui ouvrit le chemin vers la salle. Mais elles arrivèrent au moment où la cloche sonna la fin du cours. Elles prirent donc juste leurs affaires mais avant de sortir Hermione discuta avec le professeur sans qu'Amber ne le remarque.

Hermione : Elle ne va pas bien professeur, vraiment pas bien...
McGonagall : Je sais Miss Granger... Mais si elle en est à ce point alors que ce n'est que le deuxième jour depuis la fin des vacances...
Hermione : Elle est à bout psychologiquement. Elle m'a même parlé de s'enfuir d'ici ! On doit faire quelque chose...

Élève comme professeur semblaient anxieuses.

McGonagall : Allez déjeuner. Je vais faire de même et je vais en profiter pour parler au professeur Rogue de la situation. Nous verrons ce que nous pouvons faire.

Hermione acquiesça et elle rejoignit ses amis. Amber ne mangea pas grand chose, elle n'en avait plus l'envie. Au loin Hermione regarda du côté de la table des professeurs mais surtout du côté de Rogue et McGonagall. Le professeur de Potions écoutait attentivement ce que lui disait sa collègue. Il jeta un coup d'œil vers eux et vit qu'Amber avait les yeux baissés vers son assiette mais sans rien manger. Il se retourna vers sa collègue et de ce qui vit Hermione il semblait avoir trouvé une solution.

Mais elle ne sût pas ce qu'il avait peut-être trouver car ils se rendirent dehors pour faire leur cours de Soins aux créatures magiques. Amber se détendit légèrement pendant celui-ci. Mais alors qu'ils se rendaient en Botanique elle se dirigea vers le château et non vers la serre.

Harry : Où est-ce que tu vas ?
Amber : J'ai mon conseil d'orientation.
Hermione : C'était pas demain ?
Amber : Oui mais j'ai reçu une note au déjeuner pour me dire qu'il avait été avancé à aujourd'hui. Je vous laisse, je ne peux pas me permettre de retarder Ombrage.

Et elle partit seule. Ses amis se regardèrent, surprit que son rendez-vous ait été décalé. Voyant qu'Amber n'était pas là Justin demanda à Hermione des explications.

Hermione : Elle a son conseil d'éducation maintenant avec Ombrage et McGonagall.
Justin : Quoi ? Tu es sûre ?
Hermione : Oui, pourquoi ?

Justin était terrifié.

Justin : Mais je viens juste de sortir de Métamorphose et juste après nous McGonagall avait un cours avec des quatrième année !
Hermione : QUOI ?! Elle ? Seule avec Ombrage ?

Elle imaginait déjà le pire. En voyant sa tête Justin partit en courant de la serre sans réfléchir, ayant juste en tête de prévenir la directrice des Gryffondor. Il entra en trombe dans sa salle de classe après avoir couru le sprint de sa vie. Elle était furieuse.

McGonagall : Mr Finch-Fletchey ! Vous n'êtes pas autorisé à...
Justin : Amber et Ombrage ! Elles sont seules toutes les deux alors que normalement vous devez être présente pour son conseil d'orientation !

Elle le regarda comme s'il avait perdu la tête.

McGonagall : Son conseil est censé être demain, c'est impossible.
Justin : Elle n'est pas en Botanique et Hermione m'a dit que son conseil était maintenant !

Elle poussa un juron et à la surprise des Gryffondor de quatrième année elle sortit de la salle de classe en courant.

Loin d'imaginer de ce qui l'attendait, Amber se rendit dans le bureau d'Ombrage. Elle aurait pu se douter que quelque chose clochait, car tous ses camarades avaient eu leur réunion dans le bureau de leur directrice de maison. Mais elle avait juste envie d'en finir le plus vite possible. Après avoir toqué elle entra et là elle comprit que quelque chose n'allait pas.

Amber : Où est le professeur McGonagall ?
Ombrage : Elle aura un peu de retard, mais nous allons commencer sans elle. Asseyez-vous.

Elle obéit mais elle trouvait toujours cela étrange.

Amber : Elle est censée être présente. Elle me connaît depuis bien plus longtemps que vous donc elle connaît ma personnalité donc ce que je peux faire et ne pas faire plus tard.
Ombrage : Je vous connais assez bien aussi pour vous donner des conseils.
Amber : Je ne pense pas.

Elle le regarda d'un air de défi mais baissa ensuite vite les yeux se rappelant qu'elle ne pouvait pas la contrarier.

Ombrage : Je suis déjà généreuse d'accorder de mon temps à une jeune fille qui n'a aucun avenir.

Elle ne la contredit pas mais elle sentit la naissance d'une colère.

Ombrage : Les enfants suivent souvent le chemin de leurs parents, vous le savez ?

Elle se leva de sa chaise et contourna lentement son bureau.

Ombrage : Dans le cas aussi bien biologique qu'adoptif vous n'êtes pas promise à de grandes réussites.

Elle parla d'une voix qui se voulait triste.

Ombrage : Votre père adoptif est un fugitif, il ne va pas tarder à être rattrapé par le ministère, comme je vous plains.

Amber essayait de calmer sa respiration.

Ombrage : Il n'a que ce qu'il mérite après tout.

Elle se retint de toutes ses forces de se lever de sa chaise.

Ombrage : Et puis, dans vos gènes aussi cela ne doit pas être fameux.

La main d'Amber se dirigea vers la poche où elle rangeait sa baguette.

Ombrage : Vous serez une ratée, comme vos parents devaient l'être.

Sans qu'elle ne puisse réagir Ombrage se retrouva contre un mur une baguette sous la gorge. Des assiettes représentants des chats tombèrent à cause du choc. Amber n'avait pas pu se retenir. Jamais son visage n'avait exprimé autant de fureur, de haine envers quelqu'un.

Amber : ILS VALENT CENT MILLE FOIS PLUS QUE VOUS !

Avec une certaine délectation elle vit de la peur dans les yeux de l'employée du ministère. Tant pis si elle se faisait renvoyer, après ce qu'elle avait fait c'était déjà le cas de toute façon. Tout ce qu'elle voulait maintenant c'était se venger des jours d'humiliation qu'elle avait subi. Elle était aveuglée par son idée de vengeance.

La porte du bureau s'ouvrît alors en trombe sur le professeur McGonagall. Elle regarda d'un air horrifié la scène qui se déroulait devant elle.

McGonagall : Amber ! Baissez votre baguette !

Amber se tourna vers son professeur. Elle put remarquer que son élève avait perdu la tête.

Amber : Non ! J'ai attendu trop longtemps pour ce moment !

Mais avant qu'elle ne puisse se retourner vers Ombrage, la directrice des Gryffondor la désarma. Ensuite elle profita qu'Amber était surprise pour la dégager de force du professeur. Ombrage enfin libre arrangea sa tenue. Elle parla alors avec lenteur, savourant chaque mot.

Ombrage : Vous êtes renvoyée. Je vais immédiatement en informer le service de l'enfance magique de venir vous récupérer. Ils sont déjà prêts à intervenir.

Elle se dirigea vers sa cheminée.

McGonagall : Qu'est-ce que tu attends Amber ?! Tu sais ce que tu dois faire !

Le tutoiement lui était venu automatiquement. C'est ce qui ramena Amber à la raison. Elle sortit du bureau en courant et se dirigea vers les cachots. Elle ouvrit la porte de sa salle de classe sans plus de cérémonie. Rogue était furieux de son entrée intempestive.

Rogue : Miss Dumbledore ! Vous êtes complètement...
Amber : Renvoyée depuis environ une minute.

Son visage passa de la fureur à la surprise et enfin à l'incompréhension. Il se reprit vite et s'adressa à sa classe.

Rogue : Le cours est terminé. Déguerpissez.

Les élèves de première année ne se firent pas prier et s'en allèrent avec joie. Lorsqu'ils furent tous sorti il fit signe à Amber de le suivre. Ils se dirigeaient vers son bureau.

Rogue : Il vous a fallu seulement de deux jours ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
Amber : Je l'ai menacé avec ma baguette.

Rogue s'arrêta.

Rogue : Vous avez fait quoi ?!
Amber : Elle avait insulté mes parents, aussi bien mon père que mes parents biologiques.

Il soupira d'exaspération et il se remit en route. Une fois devant son bureau il dit à Amber de l'attendre devant. De l'autre côté de la porte elle entendit quelques bruits et au bout de deux minutes il ressortit avec une enveloppe cachetée à la main.

Rogue : Où est Ombrage ?
Amber : Encore dans son bureau avec les services de l'enfance et le professeur McGonagall qui essaie de les retenir je pense.

Sans plus d'explication ils prirent le chemin pour y aller.

Rogue : Vous n'auriez pas pu attendre au moins demain ?
Amber : Comment ça ?
Rogue : Nous savions très bien que vous n'alliez pas tenir avec ce stress encore longtemps. Avec votre directrice de maison nous étions en train de monter un plan pour vous faire renvoyer le plus vite possible.
Amber : Quoi ? Mais pourquoi ?
Rogue : Apparemment vous aviez des idées de fugue. Sans compter le fait que vous alliez tomber en sévère dépression, si vous ne l'êtes pas déjà.

Amber rougit et baissa la tête.

Amber : Vous n'avez aucune idée de la pression que c'est... Vouloir toujours bien faire, se taire, accepter les remarques sans rien dire... J'ai essayé, vraiment... Mais elle n'avait pas à insulter mes parents.

Rogue ne répondit rien et ils arrivèrent devant le bureau d'Ombrage dont la porte était grande ouverte.

Ombrage : La voilà ! Vous pouvez l'emporter !
McGonagall : Tant que je serai professeur ici personne ne l'emmènera nulle part, c'est clair ?

Rogue passa devant Amber et entra dans la salle. Il tendit l'enveloppe à Ombrage.

Rogue : Tenez. Lisez-la et dites leur de partir.

Elle prit l'enveloppe d'un air incrédule. Avant de l'ouvrir elle examina le sceau.

Ombrage : Quoi ? Une enveloppe du secret ?

Rogue hocha la tête.

Rogue : Vous savez très bien ce que ça veut dire. Quoi que vous appreniez dans celle-ci vous ne pourrez jamais en faire part à n'importe qui d'autre. Vous aurez cette information, mais jamais vous ne pourrez la divulguer.
Ombrage : Et de qui est-elle ?
Rogue : Si vous ne savez pas lire je ne peux rien pour vous.

Pourtant, Amber ne voyait aucun mot sur l'enveloppe. Mais Ombrage poussa un grognement en trouvant l'expéditeur. Elle voulut le dire à voix haute mais ses lèvres se bloquèrent.

Rogue : N'essayez pas, c'est un conseil.

Elle ouvrit donc l'enveloppe d'un geste de rage et en lut son contenu. Pour Amber la feuille était blanche mais Ombrage semblait y lire quelque chose dessus. Au fur et à mesure elle devenait de plus en plus rouge. A la fin de la lecture, la lettre et l'enveloppe s'embrasèrent. Elle regardait Amber avec une telle rage qu'elle avait l'impression qu'elle allait la tuer. Elle lança ce même regard furieux à Rogue et McGonagall et elle se tourna enfin vers les deux employés du ministère. Avec toutes les peines du monde elle leur dit :

Ombrage : Laissez-la. Dites à monsieur le ministre qu'Amber Dumbledore ne peut pas être emmenée.
??? : Quoi ? Mais pourquoi ?
Ombrage : La raison est dans cette lettre dont je n'ai aucun droit de parler ! Partez, maintenant !

Et ils partirent interloqués. A vrai dire Amber et McGonagall ne comprenaient absolument pas comment une lettre avait pu changer les choses. Seuls Rogue et Ombrage étaient les maîtres du mystère.

Ombrage : Elle ne peut peut-être pas être emmenée mais elle est tout de même renvoyée. 
Rogue : Il n'y a aucun soucis là-dessus. Mais son domicile reste toujours Poudlard, donc elle logera dans sa chambre et ne pourra donc plus accéder à la salle commune des Gryffondor ni à aucune salle de classe. Mais elle a le droit d'emprunter les couloirs, utiliser la bibliothèque, manger dans la Grande Salle mais aussi se promenait dehors comme bon lui semble. Vous n'avez aucun problème là-dessus ?

Avec beaucoup de peine elle lui répondit qu'elle n'en avait aucun.

Rogue : Alors c'est parfait ! Miss Dumbledore toutes vos affaires qui sont encore dans la tour Gryffondor seront transportées dans votre chambre. D'ailleurs vous allez vous y rendre immédiatement pour vous changer et ne plus porter l'uniforme mais autre chose.
Amber : Et qu'est-ce que je fais après ?
Rogue : Ce que vous faisiez lorsque vous n'étiez pas encore scolarisée ici je présume. Vous m'excuserez mais j'ai des choses dont je dois m'occuper.

Et il partit. Amber et McGonagall sortirent aussi du bureau.

McGonagall : Je ne sais pas ce que votre père a écrit de si secret à Ombrage mais en tout cas c'était assez important pour qu'elle ne vous laisse plus partir.
Amber : Je peux pas y croire... Donc je suis exclue mais je peux rester à Poudlard ?

McGonagall hocha la tête avec un sourire.

McGonagall : Il y a d'autres problèmes qui se posent devant nous mais nous avons évité le pire. Pour l'instant j'ai juste envie de vous dire Amber de profiter de votre liberté ! Moi je dois rejoindre mes élèves que j'ai laissé. Nous nous reverrons au dîner.

Elle partit elle aussi. Comme sur un nuage Amber se rendit devant les gargouilles donnant le passage conduisant au bureau de son père. Elle n'avait pas testé si elles marchaient pour elle, mais lorsqu'elle dit le mot de passe le passage s'ouvrît aussitôt. Elle retint un sourire.

Dans sa chambre, elle s'allongea dans son lit et regarda d'un air béa le plafond. Depuis très longtemps un très grand sourire sincère s'étira sur ses lèvres. Elle se leva et se précipita vers sa fenêtre pour l'ouvrir et respirer un bon bol d'air frais. Elle inspira un grand coup et hurla à plein poumons.

Amber : LIBERTÉ !

Elle était rouge d'excitation et plus heureuse que jamais.

Cette exclusion était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Cette chose qu'elle avait craint depuis si longtemps s'était transformée en libération.

Elle cria une nouvelle fois sa nouvelle liberté.

Jamais elle ne s'était sentie aussi libre que maintenant.

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