V - Chapitre 12 : Le monde change

Par la suite, Amber peina tellement à marcher que Fred se résolut à la porter.

Fred : Mais t'as pas intérêt à me dégueuler dessus, je te préviens.
Katie : On devrait l'emmener à l'infirmerie non ?
George : Tu veux la rendre encore plus malade ? Non non non. Et puis comme elle l'a si bien dit c'est parce qu'elle a une baisse d'énergie. En plus elle a fait des loopings alors qu'elle venait de manger. N'importe qui serait dans son état !
Fred : Depuis quand tu t'y connais autant en réaction immunitaire ? Tu m'impressionnes.
George : La ferme et porte-la jusqu'à la salle commune.

Ils montèrent donc tous dans la salle commune où Fred la déposa sur le canapé. Hermione qui était là se précipita à son chevet.

Hermione : Qu'est-ce que tu as encore fait ?!

La pauvre rousse avait encore la tête qui tournait, et avec son amie qui lui hurlait dans les oreilles ça n'arrangeait rien.

Amber : Moins fort... s'il te plaît...

Hermione se tourna alors vers Ron.

Hermione : Qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle s'est encore battue avec Pansy qui lui a jeté un sort ?
Amber : Eh... déjà quand on se bat c'est pas avec nos baguettes... ensuite ça arrive pas aussi souvent que...
Hermione : Tais-toi ! Ron, explique.

Il lui raconta la scène.

Hermione : Dis-moi Amber, tu serais pas un peu suicidaire ces temps-ci ?

La fille de Dumbledore la regarda d'un air incrédule.

Hermione : Déjà tu t'opposes à Ombrage, ensuite tu manigances des plans de vengeance contre elle, dont j'ai réussi à te dissuader, et maintenant tu décides de partir à la poursuite du vif d'or alors que c'était la première fois de ta vie que tu montais réellement sur un balai. On a déjà un Harry, j'ai pas envie qu'on en ait deux.
Amber : T'inquiète, j'ai encore toute ma tête.
Hermione : Et c'est bien ce qui m'inquiète : tu fais tout de ton plein gré sans réfléchir aux conséquences. Ce n'est pas toi. Tu veux prouver quoi à qui au juste ?

Amber commençait doucement à s'énerver devant l'acharnement de son amie à lui faire la morale. Les jumeaux, connaissant Amber depuis plus longtemps, comprirent que si Hermione continuait sur sa lancée Amber n'allait pas se retenir d'exploser de colère. Cela ne lui arrivait quasiment jamais, mais à chaque fois c'était quand quelqu'un lui faisait la morale ou lui disait quoi faire avec beaucoup trop d'insistance.

George : Elle a compris c'est bon. D'ici dix minutes elle ira mieux. D'ailleurs on a quelque chose à fêter !

Devant l'air aussi euphoriques des jumeaux Hermione arrêta de rabrouer son amie.

Hermione : Ah oui ? Et qu'est-ce que c'est ?
Fred : On laisse le principal concerné le dire.
Ron : Je suis le nouveau gardien !

Un grand sourire s'étira sur le visage de la Née-Moldue.

Hermione : C'est génial Ron ! J'étais sûr que tu pouvais le faire !

Ils organisèrent donc une petite sauterie avec tout le monde. Lorsque Harry revint il eut la surprise et la joie d'apprendre que Ron était à présent le gardien des Gryffondor. Les jumeaux voulurent aussi lui raconter l'exploit d'Amber mais celle ci, en bien meilleure forme, leur fit comprendre qu'elle n'avait aucune envie de se vanter de ça au risque de ramener le sujet sur le tapis à Hermione. D'ailleurs leur amie était assise dans un fauteuil près de la cheminée. Hermione y somnolait, sa coupe penchant dangereusement dans sa main. Les jumeaux étaient bien contents qu'elle dorme car ils pouvaient mener leurs expérimentations à bien. Un petit groupe d'élève de première année semblait avoir saigné du nez. Alors que Katie appela Ron pour qu'il vienne voir la tenue qu'il aura à porter, Harry parla très sérieusement à Amber.

Harry : Tout à l'heure dans le bureau d'Ombrage il s'est passé quelque chose de bizarre. Au moment où elle a attrapé ma main j'ai eu mal à ma cicatrice. Du coup j'ai retiré précipitamment ma main et après ça elle m'a dit « Ah oui, ça fait mal, n'est-ce pas ? ».
Amber : C'est vrai que c'est ambiguë, elle parlait de ta main ou de ta cicatrice ? Et puis si tu as eu mal... ça voudrait dire qu'elle est controlée comme Voldemort l'avait fait à Quirell, mais ça m'étonnerait énormément, maintenant il a son propre corps. Mais avec le sortilège de l'Imperium, ce n'est pas impossible...

Elle réfléchit.

Amber : Mais l'année dernière elle te faisait mal sans que personne ne te touche et mon père t'a dit que cela avait un rapport avec les émotions de Voldemort. C'est peut-être une coïncidence.
Harry : Elle est malfaisante. Elle est tordue.
Amber : Et je ne dis pas le contraire ! Mais Harry, je pense vraiment que tu devrais aller voir mon père et lui dire que ta cicatrice te fait mal.

Harry : Je ne veux pas le déranger avec ça. Comme tu viens de le dire, ce n'est pas très grave. J'ai senti la douleur aller et venir pendant tout l'été – j'ai eu un peu plus mal ce soir, voilà tout...

Elle fronça légèrement les sourcils.

Amber : Harry, je suis sûre que mon père voudrait que tu le déranges pour lui en parler...
Harry : Oui, c'est la seule chose chez moi qui intéresse Dumbledore : ma cicatrice.

Amber était quelque peu stupéfaite de sa réponse mais elle reprit vite ses esprits.

Amber : Ne dis pas ça, ce n'est pas vrai !
Harry : Je crois plutôt que je vais écrire à Sirius et lui demander ce qu'il en pense...

« Mais il ne réfléchit pas un peu parfois ? » se demanda Amber.

Amber : Harry, tu ne peux pas écrire ça dans une lettre. Souviens-toi, Maugrey nous a bien recommandé de faire attention à ce qu'on écrivait ! On ne peut pas être sûrs que nos hiboux ne seront pas interceptés ! Après si tu le veux vraiment tu peux le faire mais il faudra être extrêmement vague. Je pourrais t'aider si...
Harry : D'accord, d'accord, dans ce cas, je ne lui raconterai rien !

Harry était de mauvaise humeur et ça se voyait. Amber commençait vraiment à en avoir marre de son comportement. Il se croyait être un reclu de tous et à la moindre contrariété il s'énervait. Une fois, deux fois, ça passait, mais ces temps-ci c'était tous les jours qu'il croyait devoir mériter plus d'attention que tout le monde.

Amber : Oh et puis tu sais quoi ? Merde. Fais ce que tu veux quand tu le veux et fais-toi tuer à la première occasion. Et puis t'inquiète je viendrai à ton enterrement même si tu m'agaces, car au cas où tu aurais oublié je suis toujours ton amie. Et ces temps-ci t'arrête pas de rabattre toute ta frustration sur nous. Alors si tu le veux bien je vais me coucher car je suis épuisée de ton attitude. Bonne nuit, en espérant que demain tu auras mûri un peu.

Et elle monta les escaliers pour rejoindre son dortoir laissant un Harry complètement stupéfait.

***

Le lendemain Amber se comporta de façon totalement normal avec Harry sans mentionner ce qui s'était passé hier. Celui-ci s'était levé tôt et était déjà en train de petit-déjeuner. Dans La Gazette du sorcier, ils apprirent que le ministère était sûr que Sirius était à Londres, ils prévenaient donc la population de faire très attention. Il y avait aussi la nouvelle de l'arrestation de Sturgis Podmore, un membre de l'Ordre qui n'était pas présent alors qu'il devait faire partie de l'équipe qui les accompagnait à King's Cross. Il avait tenté de s'infiltrer dans une pièce du ministère et avait par conséquent était condamné à six mois d'emprisonnement à Azkaban.

Amber : Six mois à Azkaban pour une tentative d'effraction ? Ils voulaient en faire un exemple si vous voulez mon avis. Ils doivent bien savoir qu'il traficote avec l'Ordre.

Ils approuvèrent.

Après ça, Harry et Ron partirent s'entraîner afin que ce dernier soit en pleine forme lors de l'entraînement de Quidditch avec toute l'équipe qui avait lieu cette après-midi. Hermione trouvait cela irresponsable, ils avaient déjà beaucoup trop de devoirs à rattraper. Mais ils s'en allèrent quand même et elle ne se priva pas de leur rappeler lorsqu'ils se revirent au déjeuner. L'entraînement de Quidditch se passa apparemment assez mal car lorsque les garçons revinrent dans la tour, Ron était d'une humeur exécrable. Ils se mirent directement à faire leurs devoirs pendant que Ginny, Hermione et Amber bavardaient joyeusement. Ginny monta se coucher à onze heures.

Amber : Ils en sont à où les garçons tu crois ? Ils faudraient vraiment qu'ils pensent à aller se coucher... Je suis épuisée moi...
Hermione : Vas-y monte te coucher. Je te rejoindrai. Je vais voir ce qu'ils font.

Elles se levèrent en même temps mais pas pour aller dans la même direction. Mais alors qu'Amber se dirigeait vers les escaliers, elle regarda par la fenêtre et retint un cri de surprise. Elle s'approcha donc des garçons dont Hermione était en train de donner un coup de main.

Amber : Ron, je crois que Percy t'a envoyé une lettre. Hermès est à la fenêtre.

Il alla lui ouvrir et prit directement la lettre. Percy le félicitait tout d'abord d'avoir été nommé préfet, mais c'était bien la seule chose « agréable » à lire de toute la lettre. Il lui disait, en autre, d'arrêter de côtoyer Harry car celui-ci était, d'après lui et le ministre lui-même, un fou à la solde de Dumbledore. Il disait de même d'Amber, c'était sans doute une très gentille fille en apparence mais elle était canalysée par le pouvoir qu'exerçait son père sur elle. Il lui disait de coopérer avec Ombrage, qui était une femme tout à fait charmante. S'il le faisait, il était sûr d'avoir un avenir prometteur, d'autant plus qu'apparemment d'après lui, Dumbledore ne sera plus le directeur pour très longtemps d'après les révélations que La Gazette du Sorcier vont faire parvenir.

Amber si fatiguée il y avait quelques secondes était à présent à la limite de la crise de nerfs.

Amber : Lui, Percy ! Il ose te dire que... J'ai envie de lui tordre le cou là, comme ça il aura raison sur un point : je suis violente quand mon père ne me retient pas.

Hermione esquissa un sourire puis Harry donna son avis sur le ton de la plaisanterie.

Harry : Bon, eh bien, si tu veux... heu... comment dit-il déjà ? Ah oui, c'est ça... « rompre les liens » avec moi, je te promets que je ne deviendrai pas violent.
Ron : Rends-moi ça. C'est vraiment (il déchira en en deux la lettre de Percy) le plus grand (il la déchira en quatre) crétin (il la déchira en huit) du monde.

Il jeta les morceaux du parchemin dans le feu et enchaîna pour passer à autre chose.

Ron : Allez, viens, il faut finir ça avant l'aube.

Les filles étaient partagées entre deux envies : leur montrait ce que cela faisait de ne pas faire ses devoirs à temps ou bien les aider. Amber ne pouvait pas s'y résoudre, en plus elle était bien trop excitée pour se coucher à présent. C'était le même cas pour Hermione, mais celle-ci était plutôt incroyablement heureuse de la réaction de Ron par rapport à la lettre de son frère. Ils avaient bien mérité un peu d'aide.

Amber : Bon, donnez-moi vos devoirs.
Ron : Quoi ?
Amber : Donnez-moi vos devoirs, je vais les regarder et les corriger. J'ai pas le cœur à vous voir galérer comme ça et en plus je n'ai plus aucune envie de me coucher.
Hermione : Ouais, on va vous aider.

Amber regarda son amie avec un sourire. C'était la première à lui dire de ne pas les aider et voilà qu'elle se rangeait de son côté !

Ron : Vous parlez sérieusement ? Ah, les filles, vous nous sauvez la vie. Qu'est-ce que je pourrais...
Hermione : Tu pourrais dire par exemple : « Nous promettons de ne plus jamais accumuler un tel retard dans nos devoirs ».

Mais en même temps, son expression était légèrement amusée.

Harry : Merci mille fois, les filles.

Amber prit les devoirs de Harry alors qu'Hermione prit ceux de Ron. Ce n'était pas bien compliqué pour Amber, Harry faisait principalement des erreurs d'étourderie contrairement à Ron qui mettait des informations complètement fausses dans presque toute sa copie.

Au moment où elles rendirent leurs copies, Harry remarqua la tête de Sirius dans les flammes. Celui-ci voulait parler à Harry par rapport à la lettre qu'il lui avait envoyé aujourd'hui. En effet, il s'était levé tôt afin d'envoyer sa lettre composée de messages codées par rapport à ce qui était arrivé avec Ombrage. Ils parlèrent donc de la haine qu'avait Ombrage des créatures hybrides ainsi que de sa cicatrice qui d'après Sirius il ne fallait pas s'en inquiéter. Il les informa alors que si Ombrage ne les faisait pas pratiquer les sortilèges de défense c'était parce que le ministre avait peur que Dumbledore ne se constitue sa propre armée. Il ne voulait pas qu'on les entraîne au combat. Amber en plongea son visage dans ses mains tant c'était ridicule.

Amber : Fudge devient complètement paranoïaque...
Sirius : En effet. Fudge pense que Dumbledore ne reculera devant rien pour prendre le pouvoir. Il finira par monter une machination pour faire arrêter Dumbledore, c'est une question de jours.

Amber se pinça la lèvre tandis que Harry racontait ce que disait la lettre de Percy. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait peur pour son père. Il était le plus puissant sorcier de son époque, mais Fudge était l'homme avec le plus de pouvoir politique. Il suffisait que son père ne dépasse ne serait-ce qu'un millimètre la ligne jaune pour qu'il se fasse arrêter. Elle se rendit compte que son rôle dans cette affaire était encore plus important qu'elle ne le pensait. Si elle se bagarrait ou bien faisait quelque chose qui ne plaisait pas à un élève, il suffirait que celui-ci aille voir Ombrage pour se plaindre, et c'est son père qui subirait les conséquences, pas elle. Ils élimineraient la plus grosse menace en passant par la plus petite. Elle devait être plus vigilante que jamais.

Sirius n'était pas au courant non plus pour l'article qui risquait de sortir dans La Gazette ni pour quand reviendrait Hagrid. Il évoqua alors l'idée de venir leur rendre visite à leur prochaine sortie à Pré-au-Lard, ce qu'ils refusèrent vivement en rappelant l'article qui était paru ce matin.

Sirius :  D'accord, d'accord, j'ai compris. C'était juste une idée, je pensais que ça vous ferait plaisir qu'on se retrouve.
Harry : Bien sûr que ça nous ferait plaisir mais je ne veux pas qu'on te renvoie à Azkaban !

Il y eut un silence pendant lequel Sirius, la tête au milieu des flammes, observa Harry. Un pli s'était dessiné entre ses yeux enfoncés dans leurs orbites.

Sirius : Tu ne ressembles pas autant à ton père que je le pensais. Pour James, c'était justement le risque qui était amusant.
Harry : Écoute...
Sirius : Bon, je ferais bien d'y aller. J'entends Kreattur qui descend l'escalier. Je t'écrirai pour t'indiquer le moment où je pourrai revenir te parler dans le feu, d'accord ? Si tu acceptes d'affronter un tel risque...

Il y eut un petit pop ! et les flammes s'élevèrent à nouveau à l'endroit où la tête de Sirius s'était trouvée un instant auparavant. Amber annonça l'évidence.

Amber : Il est vexé. Mais bon... c'est pour son bien.

Ils discutèrent encore un peu de tout ça avant de monter se coucher.

Hermione dormait profondément, mais Amber ne pouvait s'empêcher de repenser à la lettre de Percy. Lui, qui avait toujours été aussi gentille avec elle, une personne qu'elle connaissait depuis sa première année à Poudlard, la considérait comme une personne dangereuse à éviter. Il était pourtant si content en voyant qu'elle avait été mise à Gryffondor... Elle ne put s'empêcher de verser quelques larmes en pensant à cela...

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