☯Chapitre 1.1 -Poudlard Express et feu d'artifice☯


Le mot de l'auteur:
Premier chapitre du premier arc de cette fanfiction wahou !!! Cette fanfiction se fera arc par arc et année par année d'études des jumeaux et de mon OC. ^^ On part donc sur leurs premiere année et on continuera sur les autres d'ou le fait que les chapitres aient un chiffre double (1.1 pour chapitre 1 de l'arc 1) ! Enfin bref, voilà donc le premier chapitre de cette belle aventure, j'espère qu'il vous plaira ! 

Sur ce, bonne lecture !

Sasha / Anastasia S.


TW de ce chapitre: Abus psychologiques (très) implicites


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Chapitre 1.1 - Poudlard Express et feu d'artifice

Chapitre corrigé


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Mikako


On est le 1er septembre 1989. Et aujourd'hui est un jour spécial. C'est un jour spécial car c'est le jour de ma première rentrée à l'école de sorcellerie Poudlard. Le début de ma première année dans une école, loin de chez moi, et surtout loin de mes parents. Une idée qui est censée me réjouir, et pourtant, aucun sourire ne se dessine sur mon visage à cette idée.

Pas que je ne suis pas heureuse d'enfin quitter le manoir familial pour prendre mon envol seul pour la première fois depuis 5 ans, mais je m'efforce de ne rien laisser paraître en présence de ma mère, qui a insisté pour m'accompagner au moins jusqu'à la voie 9 ¾ en ce début d'année scolaire.

Nous marchons côte à côte dans la gare de King Cross, à Londres, en direction du train censé m'amener dans ma future école, dans un silence religieux. Elle garde comme toujours la tête haute et un air fier tandis que je la suis de prêt, poussant mon chariot discrètement pour ne pas lui faire de l'ombre.

Comme toujours à chaque fois que nous sortons, ma mère attire beaucoup l'attention sur elle de par sa grande beauté. Que ce soit d'autres sorciers en route pour la voie 9 ¾ ou de simple moldu, tout le monde l'observe avec fascination tandis que nous arrivons face au fameux pilier entre les voies 9 et 10 dont elle m'a tant parlé. Je remarque d'autres familles sorcières traverser le pilier comme par magie et cache ma fascination pour ce mur qui a pourtant l'air si réel et nous attendons notre tour.

Ma mère sourit faussement à un moldu qui garde son regard vissé sur elle depuis une bonne minute, avant de me regarder et de poser une main sur mon épaule, protectrice. Elle a sûrement peur de me perdre de vue, mais je veille personnellement à rester à côté d'elle pour l'instant, ne tenant pas à me faire passer un savon.

Elle n'a beau pas faire ses 37 ans, et avoir l'air gentille et généreuse au premier abord, ma mère cache très bien son jeu, et je sais à quel risque je m'expose si je lui désobéis. Alors je décide de ne pas faire de vagues, et d'attendre sagement à ses côtés que notre tour arrive.

Celui-ci ne tarde pas, et je déglutis en faisant face aux briques rouge, nerveuse. Je n'ai qu'une angoisse, c'est que ce mur ne me laisse pas passer, et que je me blesse, mais je sens la main délicate de ma génitrice en direction de celui-ci avec insistance. Son souffle chaud vient ensuite caresser le creux de mon oreille, alors qu'elle s'est certainement penché par-dessus mon épaule, et elle dit:


''-Ferme les yeux et fonce sans réfléchir... Tu va voir, ça va passer tout seul. Je te suis de prêt ma chérie... Promis.''


J'acquiesce, et respire un grand coup, chassant ma nervosité en suivant son conseil. Les paupières closes, je me mets à trottiner en chassant toute pensée néfaste de mon esprit et attends. J'attends un choc, un étourdissement, une douleur, mais rien. J'ai juste la vague sensation que mon corps s'étire durant une fraction de seconde, avant que tout revienne à la normale, comme si de rien n'était. Je ré-ouvre les yeux à ce moment-là, et reste stupéfaite.

Autour de moi, reste toujours le même paysage d'un quai de gare, mais ou aucun moldu ne semble se promener. Je suis entouré d'une quinzaine de visages inconnus vêtus de cape de sorcier et de haut chapeau pointu, et un magnifique train à vapeur rouge et noir attend sur le quai. Certaines personnes sont vêtues de riche robe neuve, et d'autres de vêtement plus modeste, mais je vois tout de suite la différence entre la gare de King Cross rempli de moldu et la voie 9 ¾.


''-Tu vois chérie, ce n'était pas si terrible.''


Je sursaute en entendant la voix de ma mère dans mon dos et la regarde en opinant timidement du chef. Elle sait que je ne suis pas du genre très loquace et ne m'oblige donc pas à parler, se contentant de me prendre de nouveau par l'épaule pour avancer sur le quai.

Avec curiosité, j'observe les autres adolescents présents et cherche d'autres jeunes de mon âge. Nous sommes facilement reconnaissables grâce à nos robes de Poudlard encore uni et neutre, détonnant parmi celles des élèves des années supérieures qui sont plus colorés. Malgré tout, je ne remarque très peu d'autres jeunes de 11 ans, et baisse la tête vers le sol, pour que ma mère ne remarque pas ma curiosité trop envahissante face à l'endroit où nous nous trouvons.

Je ne connais rien en dehors du manoir familial, mais ce n'est pas pour autant que je dois me laisser distraire par des choses inutiles. Je sais pertinemment que ma mère déteste que je ne sois pas attentive à ce qu'elle pourrait potentiellement avoir à me dire, et je reste donc à l'affût de la moindre parole de sa part au cas où. Je suis d'ailleurs tellement à l'affût des dites paroles que je sursaute quand quelqu'un hèle ma mère dans la foule.


''-Charity! Bonjour!''


Nous nous retournons toutes les deux dans la direction de la voix, qui m'est totalement inconnue, et nous faisons face à un couple que je n'ai jamais vu auparavant. Je ne prends pas le temps de les détailler physiquement, par politesse, mais je constate qu'ils doivent être assez aisés, car il porte des robes très voyantes et parfaitement neuves. Des collaborateurs de mes parents à leur travail sans doute... Dans tous les cas, le visage de ma mère se peint d'un faux sourire cordial et sympathique et je me contente de faire de même timidement, ne voulant pas lui faire honte.


''-Jake, Madge, quelle surprise de vous voir ici. ,dit ma mère sur un ton doucereux en passant une main gracieusement dans ses courts cheveux blonds, Que me vaut ce plaisir?

-Nous étions venu déposer notre fille pour la rentrée et nous vous avons remarqué dans la foule. ,réponds la femme sur le même ton, Nous ne nous attendions pas à vous voir ici, vous n'avez pas du travail au Ministère?

-J'ai pris mon jour de congé pour venir accompagner ma fille. C'est sa première année à Poudlard et je ne voulais pas rater ça! Dit bonjour ma chérie...

-Bonjour... ,j'articule doucement en faisant une petite révérence polie aux " amis " de ma génitrice.

-Qu'elle est bien élevée. Je suis sûre qu'elle fera votre fierté à Poudlard, Charity! ,s'extasie la dénommée Madge, avant de s'adresser à moi, Si jamais tu finis à Serpentard, et que tu as besoin de quoi que ce soit, tu pourras demander de l'aide à notre fille, Gemma. Elle a été désignée préfète, je suis certaine qu'elle acceptera de te porter conseil ma jolie!''


Je me contente d'opiner encore une fois du chef en laissant ma mère répondre à ma place.


''-Elle fera notre fierté ça c'est certain! Et vous devez aussi être très fière de Gemma. Félicitez là pour moi vous voulez bien?

-Avec joie! Nous sommes tellement fier nous aussi, hein chéri?

-En effet. ,articule pour la première fois l'homme en toussotant, Miss Smith, si vous permettez j'aimerais vous parler de quelque chose... Concernant le travail.''


Je jette un coup d'œil dans la direction de celui ci, étonnée, mais reste silencieuse. Je sais que ma mère baigne dans des choses par forcément très catholiques, mais l'homme que j'ai en face de moi cache très mal son malaise. C'est grillé à des kilomètres à la ronde que le travail dont il parle est tout sauf légal...

Mais je fais mine de ne pas comprendre, laissant les affaires d'adultes aux adultes. Ma mère lui jette un coup d'œil, comprenant directement de quoi il veut parler et acquiesce. Elle se tourne vers moi et s'accroupit à mon niveau en me disant:


''-Mikako chérie... Que diras-tu d'aller poser tes affaires dans la cale à valise là-bas? Je te rejoins après.''


Elle me désigne du menton l'arrière du train ou un attroupement d'élèves et de parents se pressent pour déposer des poignées entières de valise à l'intérieur d'un compartiment réservé à cet effet, et j'obéis. Je ne demande pas mon reste et pousse mon chariot dans la direction de l'endroit qu'elle venait de désigner, marchant seule dans la foule alors qu'elle se tournait vers ses amis.

Elle baisse sa garde pour la première fois depuis que nous sommes arrivés ici, et j'en profite donc pour observer plus amplement les familles autour de moi. Toutes ont l'air heureuse et épanouie. Les parents serrent leurs enfants dans les bras pour leur dire au revoir, les jeunes se retrouvent et ris ensemble, se taquinant parfois avec une familiarité que je n'ai plus vue depuis longtemps.

Je me rends bien compte que ma famille et moi sommes différents de tous ses gens. Avec mes parents, je n'ai pas ce genre de relation, pas de câlin, pas de mots doux. Je n'ai même aucun frère et sœur avec qui jouer ou rire. Pourtant j'aurais voulu... Mais depuis la disparition de ma tante, je n'ai réussi à tisser de lien avec presque personne. Avec le temps je m'y suis faite, mais ça me fait toujours bizarre de voir les autres familles autour de moi.

Je baisse de nouveau les yeux, et avance pour me placer derrière la foule qui attend face au dernier wagon, pour y poser mes valises. Tout le monde s'agite autour de moi, mais je reste focalisé sur mes chaussures.

Observé d'autres familles plus heureuses que la mienne me fait un peu mal au cœur, et j'essaye comme toujours de limiter les émotions négatives, comme ma mère me l'a appris. Ce n'est ni bon pour moi, ni pour les autres que je les accumule, alors les éviter est encore ma meilleure solution.

Mon tour pour poser mes affaires arrive bientôt quand un duo mère-fils sortant de l'ordinaire vient se placer derrière moi pour attendre aussi leur tour. La mère semble soucieuse et agitée, et demande à son fils avec inquiétude:


"-Percy, chéri, tu es sur de n'avoir rien oublier ? Tu as bien pris tes pulls pour cet hiver ? Et tes livres de cours ? Tu les as aussi ?

-Ne t'inquiète pas maman... J'ai vérifié 5 fois mes valises comme tous les ans et rien ne manque à l'appel. Tu devrais plutôt t'occuper de Charlie, Fred et George au lieu de te soucier de moi. ,répondit la voix d'un adolescent plutôt mature à ce que je pouvais conclure sur le moment, Où sont-ils passés d'ailleurs ?

-J'ai autorisé Charlie à monter à bord avant vous, pour qu'il aille voir ses amis. On est bien assez de huit bras pour poser toutes ses valises dans la soute. ,dit fermement la dame d'un air dépassé par les événements, Enfin je pensais qu'on serait assez avec Frédéric et George mais visiblement ils ont encore décidé de disparaître! Où diable ont-ils bien pu allez?!

-Je ne sais pas...''


Je jette un rapide coup d'œil par-dessus mon épaule avec curiosité et vois enfin clairement la femme, qui soupire d'un air las en se pinçant l'arête du nez. Elle est petite, assez ronde, rousse et a un visage jovial. Même avec un air inquiet et agacé sur le visage elle me paraît sympathique, et j'ai un peu pitié d'elle quand je vois qu'elle a l'air dépassée par les événements. Je reste tout de même discrète, ne voulant pas passé pour une personne indiscrète en les observant ainsi.

Je scrute du coin de l'œil son fils qui lui fait face avec le même air embêter peint sur le visage. Contrairement à ce que j'ai pu penser en entendant sa voie,il a moins de 15 ans. Il est plus chétif et grand que sa mère, mais sa chevelure flamboyante et ses yeux couleurs noisette trahissent le lien de parenté entre eux. Il porte une paire de lunettes en écaille qui lui donne un air assez intelligent et cultivé, mais en dehors de ça, il ressemble en tout point à sa mère.

Je laisse ses deux là dans leur embarras, ne voulant pas m'immiscer trop non plus dans leurs affaires quand mon tour arrive enfin. J'accède assez facilement à la soute en silence. Toutes les familles s'entraident autour de moi pour hisser les valises tant bien que mal à l'intérieur du train mais moi je suis seule. Ma mère doit encore être en train de converser avec ses " amis ", et je me retrouve donc à me débrouiller seule face à une tâche trop grande pour moi.

Je soulève la première de mes trois valises, plutôt lourdes, seules à bout de bras en grimaçant et tente de la mettre tant bien que mal dans le wagon par moi-même. Ce n'est pas chose facile, et heureusement pour moi, la femme que j'espionnai maladroitement quelques secondes plus tôt le remarqua. Mettant un coup de coude à son fils qui m'observait galérer d'un air mutique, elle dit fermement:


"-Voyons chéri ne reste pas planté là ! Va aider cette jeune fille à charger ses valises, tu vois bien qu'elle n'arrive pas à les porter toute seule !"


Je me tourne vivement vers eux d'un air surpris, et regarde la mère de famille avec ébahissement. Je suis surprise que quelqu'un m'offre aussi généreusement l'aide de son fils pour charger mes valises dans le train et me mord l'intérieur de la joue, me sentant un peu coupable d'être aussi faible.

Je pense pouvoir m'en sortir seul, mais n'ose pas non plus refuser tout ça, à cause du sourire jovial que la petite femme m'adresse avec autant de tendresse. Je n'ai plus vu une personne qui avait l'air aussi gentille depuis bientôt 5 ans. Cela me déstabilise, et je n'ai même pas le temps de protester quoi que ce soit, que le rouquin obéit au doigt et à l'œil à sa génitrice, et viens m'arracher doucement ma valise des bras.

Il scrute les gants que je porte avec aberration avant de tourner les talons pour poser ma première valise dans le train, sans un mot. Je ne dis rien non plus, habitué à ce qu'on regarde étrangement le fait que je porte toujours des gants en public, malgré le peu de fois où je suis sorti ses dernières années, et attends qu'il se tourne de nouveau vers moi pour le remercier timidement.

Il hausse les épaules et prend ma deuxième valise sans un mot à mon égard, et je me tourne vers sa mère. Un tel acte de générosité reste gênant malgré le fait que je les laisse faire, et je balbutie maladroitement:


''-Vous savez, ce ne sont que quelque valise, je... J'aurais pu me débrouiller toutes seules, ça ne me dérangeait pas.

-Tutututututu... Non non non. ,me repris la petite femme, voulant certainement effacer ma gêne en prenant un air à la fois sérieux et chaleureux, Laisse-le donc faire, une jeune fille aussi frêle que toi ne devrait pas porter toute seule des valises aussi lourde. Tu n'as personne pour t'aider petite? Tu me sembles bien jeune pour faire ce genre de chose de toi-même.

-J-je suis venue avec ma mère, mais elle est occupée ailleurs, alors je suis venue seule pour charger mes bagages... ,je réponds sincèrement, ne voulant pas mentir à cette gentille dame, Ça me fait gagner du temps. Je pensais pouvoir me débrouiller, alors je n'ai pas insisté pour qu'elle vienne mais j'aurai peu être dû...

-Oh non ! Crois-moi tu as bien fait. ,m'assure la femme avec beaucoup de gentillesse, Si ta mère est de la même constitution que toi, elle ne t'aurait certainement pas été d'une grande aide. Ne t'inquiète pas, Percy se fait un plaisir charger tes affaires dans le train. N'est-ce pas mon chéri ?

-Ouais, ouais... ,grommelle le rouquin, en prenant la cage de ma chouette pour la poser avec le reste de mes affaires, Je te préviens, je range pas les affaires des autres tout seuls. Tu peux aller chercher Fred et George s'il te plaît ? De la main-d'oeuvre en plus ne nous ferait pas de mal. "


Hirule, ma jeune chouette blanche et auburn, bat violemment des ailes en hululent de toutes ses forces contre le dénommé Percy, le fusillant du regard en tapant du bec sur les barreaux. Celui-ci a dû un peu trop la secouer et la réveiller dans sa sieste, et vu comment elle s'agite, il vaut mieux que je le débarrasse de cette cage rapidement.

Je cours donc l'aider pendant que sa mère lui explique que dans tous les cas, ses frères sont introuvables, et qu'il allait falloir qu'il se débrouille seul. Le roux soupire lourdement mais ne bronche pas quand je lui prends la cage d'Hirule des mains pour la calmer, donnant une friandise à travers les barreaux au volatile avant de me tourner vers lui, reconnaissante.

Il finit de charger ma dernière valise dans le compartiment tant bien que mal malgré le fait qu'elle semblait peser un poids mort, même pour lui, et rejoint son chariot au côté de sa mère. Je souris d'un air reconnaissant et dis alors avec toute la politesse qui me caractérise:


"-Merci pour votre aide vraiment... Vous n'étiez pas obligé de charger mes affaires à ma place, j'aurai très bien pu me débrouiller seule et...

-Ça va ! Pas besoin de me remercier. ,me coupe assez froidement le dénomé Percy en passant une main dans sa tignasse de feu d'un air ennuyé,Je fais toujours ce qu'on me demande de faire, c'est normal pour moi, alors tu n'as pas à être reconnaissante.

-Et comme toujours ce n'est pas la politesse qui étouffe ce très cher Perceval ! ,rajoute une nouvelle voix inconnue qui manqua de me faire sursauter.

-Et il s'étonne d'être toujours célibataire, alors qu'il ne sait pas comment s'y prendre avec ses dames ! ,renchérit une autre, identique, sur le même ton mélodramatique que la première."


Deux nouvelles têtes rousses émergent de la foule, rejoignant mes interlocuteurs en trottinant gaiement. Je pus deviner assez facilement à leur chevelure de feu communes qu'ils étaient de la même famille, et je conclus tout aussi rapidement qu'il devait s'agir des deux enfants qui avaient mystérieusement disparu quelques minutes plus tôt, en inquiétant leur pauvre mère. Celle-ci les fusille discrètement du regard mais ne fait aucune vague devant moi, pendant que je les observe avec étonnement.

Les deux garçons, se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Il n'est pas difficile de deviner qu'ils sont jumeaux. Ils ont certainement le même âge que moi, car ils portent le même uniforme de Poudlard noirs unis dont je suis vêtue, mais en plus élimé. De la seconde main certainement... Mais je ne m'attarde pas sur ce détail.

Ils adressent tous deux des sourires goguenards à leur frère aîné qui leur rend un regard lourd de sens. Ils l'ignorent alors royalement, pour me faire un discret clin d'œil. Ce geste m'arrache un discret sourire amusé, mais j'évite de trop montrer mon envie de rire face à cette situation mais j'évite car je n'ai pas non plus l'habitude de montrer trop mes émotions en public.


''-Mikako?!''


Ma mère criant mon nom à travers la foule me fait détourner les yeux de la famille qui me fait face, et je vois son visage auréolé de blond arrivé dans ma direction. Je me pince les lèvres et prends rapidement mes jambes à mon cou pour la rejoindre.

Je sais qu'elle risque de faire un scandale si elle me voit discutée avec un groupe d'inconnu, qui plus est, plus modeste que nous, alors je préfère m'éloigner d'eux sans demander mon reste. Je ne veux pas faire de vague, mais je connais aussi ma mère, et je sais qu'elle risque d'attirer l'attention sur nous en criant si elle me surprend avec eux.

Je serre donc la cage de ma chouette contre moi, et plonge dans la foule pour la rejoindre. Je sens le regard surpris des gens m'ayant si gentiment aidé qui me regarde disparaître sans un au revoir, mais je me ravise de leur faire un signe, de peur que les yeux acérés de ma mère le remarquent.

Je me contente de revenir à son niveau en ne bousculant pas les gens sur le quai, et me plante face à elle avec seulement la cage de ma chouette dans les bras. Elle me regarde de haut en bas attentivement et viens remettre doucement une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille en disant:


''-Désolé d'avoir traîné mais le dossier que j'ai à traiter avec la famille Farley est prioritaire et ils sont du genre très collant, alors je ne pouvais pas les laisser en plan. Tu as déjà déposé tes affaires dans la soute?''


Je sais qu'elle me ment en disant ça mais n'en fait rien, habituée aux cachotteries de la part de mes parents. Je me contente de répondre:


''-Oui mère... Toutes les valises sont déjà dans le train. J'ai juste décidé de prendre Hirule avec moi, car elle est un peu agitée.''


Je montre discrètement la cage avec la jeune chouette bicolore à l'intérieur à ma mère et celle-ci sourit, l'air un peu dégoutté par l'animal. Elle garde tout de même avec précaution son avis sur cette créature pour elle.


''-C'est parfait ma chérie, tu as bien fait. ,me dit-elle simplement en s'accroupissant à mon niveau, jetant un coup d'œil à la montre en argent à son poignet, Le Poudlard Express part dans 5 minutes, mais je veux faire une dernière fois le point avec toi, tu es d'accord?''


J'acquiesce sagement, même si je sais déjà ce qu'elle s'apprête à me répéter. Elle m'a déjà fait un topo complet sur le comportement que je devais avoir à Poudlard, que je connais déjà par cœur, mais je la laisse faire quand même, pour ne pas l'agacer. Elle fait mine de me caresser la joue comme une mère le ferait normalement avec une fille, mais ce geste est là pour tromper les apparences. Fermement et sèchement, avec un sourire qui se veut faussement tendre elle me dit:


''-Tu ne dois pas parler de notre travail à tes camarades, ni de ce dont tu souffres. Tu dois rester silencieuse et studieuse en classe, et ne jamais contredire les adultes. Tu dois aussi t'occuper seule de ta chouette, et m'envoyer un courrier une fois par semaine avec elle... Pas avec une autre. Tu as le droit de te faire des amis, mais évite les traîtres à leurs sangs et les sangs de bourbes. Tu dois ramener de bonne note à la maison, et honoré la famille Smith... et surtout, tu ne dois, en aucune circonstance...

-Retirer mes gants sans m'être expressément assuré que personne ne regarde autour... Je dois aussi les garder pour dormir, car les dortoirs sont collectifs. ,dis-je en coupant ma mère dans ses explications, pour lui prouver que j'avais bien compris toutes ses instructions, S'il advient que quelqu'un voie mon bras, même par accident, cela jettera le déshonneur pour toute notre famille. Je le sais déjà mère.

-Et c'est très bien. ,ajoute-t-elle d'un air satisfait par mon travail, Évite juste de couper la parole des gens à l'avenir et se sera parfait.''


Elle ponctue ses paroles en tapotant ma tête et en se relevant, et je serre la cage d'Hirule contre mon cœur, pour éviter le surplus de stress. Je regarde le train nous sans une pointe de joie, mélanger à de l'appréhension, et ma mère pose sa main sur mon épaule, gentiment.


''-Une dernière chose avant que tu partes. Prends ça pour le trajet... Le chemin entre ici et l'école dure plusieures heures et je pense que commencer à étudier ne te fera pas de mal... Pour passer le temps.''


Elle me tend quelque chose de sa fine main parfaitement manucuré, et mon regard noisette tombe sur un livre traitant du sujet des bases en Potions. Il est neuf et parfaitement relié, et je le reconnais car c'est celui que j'ai acheté sur le chemin de Traverse quelques jours plus tôt. Ma mère a dû le sortir de ma valise sans que je ne la voie pour pouvoir me le donner ici, mais je ne m'arrête pas à ce détail.

Le sifflet annonçant le départ imminent du train pour Poudlard me fait sursauter, et je prends l'ouvrage dans ma main libre. Il est épais, mais léger et fonctionnel, ce qui est idéal pour le voyage. Je me contente de la remercier dans un balbutiement timide et elle me pousse en direction de la porte du wagon le plus proche en disant:


''-Allez maintenant ouste! Monte dans ce train, on se verra pendant les vacances de Noël! Passe un bon début de première année ma chérie, et rend nous fier en allant à Serpentard!''


Je souris une dernière fois à celle qui m'a mis au monde et obéi. Encombrée par la cage d'Hirule dans ma main droite, et mon petit livre dans la gauche, je grimpe à bord du train bonne dernière avant de me retourner vers le quai pour la regarder une dernière fois.

Mais sans surprise, ma mère a déjà tourné les talons, et ne m'adresse plus un regard en se dirigeant vers la sortie. Je soupire, lase et un peu déçue qu'elle ne prennent pas le temps de regarder le train disparaître comme tous les autres parents, mais tourne les talons à mon tour pour trouver un compartiment vide.

J'entends au loin le sifflement du train à vapeur, et je sens le véhicule se mettre en marche sous mes pieds. Tous les autres jeunes sont penchés aux fenêtres pour saluer bruyamment leurs parents mais moi je me contente d'avancer en regardant dans chaque compartiment, espérant en trouver un au calme. Je me doute que le train est bondé d'élèves, et que trouver un compartiment totalement désert va être difficile, mais je garde espoir malgré tout.

Le wagon se retrouve momentanément plongé dans le noir alors qu'on rentre dans le tunnel que le véhicule prend en quittant le quai, mais je ne tarde pas à voir de nouveau clair grâce aux lumières du plafonnier qui clignote avant de s'allumer. Je continue d'avancer à travers le véhicule en titubant pour garder mon équilibre alors que celui-ci est en mouvement, et avance jusqu'au dernier compartiment, qui, enfin et à mon grand soulagement, est totalement désert.

Je m'y installe rapidement en posant la cage de ma chouette sur le siège face au mien avant de lui redonner une friandise entre les barreaux pour qu'elle reste calme. Le départ du train et le bruit que faisaient les autres élèves dans le wagon on tendu la pauvre petite boule de plume auburn et blanche et celle-ci mange précipitamment la graine que je lui tends entre mes doigts avant de se rouler en boule au centre de sa cage. Je la laisse faire avec un petit sourire empli de pitié pour elle, et songe à la libérer dès mon arrivée à Poudlard pour qu'elle se dégourdisse les ailes.

Je m'installe ensuite dans mon fauteuil capitonné, près de la fenêtre avec mon livre, et jette un bref coup d'œil dehors en silence. L'obscurité du tunnel a laissé place à de grands paysages de pleines anglaises, qui défilent à toute vitesse. Je ne vois donc que vaguement de grande pleine verte et le bleu du ciel, ce qui a la longue, a peu d'intérêt.

Je remercie donc silencieusement ma mère de m'avoir confié un de mes livres de cours pour passer le temps, et l'ouvre sur mes genoux à la première page. Je me mets ainsi à lire le début de mon livre de potions de première année, comme je le fais souvent avec mes livres de cours en général, pendant une durée indéterminée.

Je perds toute notion du temps dès que je me plonge dans les pages de l'ouvrage, qui me distrait, mais finit par refermer celui-ci à sa moitié, marquant ma page en en cornant discrètement le coin supérieur. Je dévore environ 350 pages du livre que ma mère m'a confié, mais fini par me lasser de lire toutes ses recettes de potions.

C'est aussi la faim qui me tire de ma lecture à vrai dire. J'ai beau avoir pris un copieux petit déjeuner ce matin, ma digestion est largement terminée depuis une bonne heure déjà, et le train roule toujours. Mon ventre crie famine, et je n'ai malheureusement rien à me mettre sous la dent.

J'observe mon compartiment avec un petit air désespéré peint sur le visage, et constate que j'y suis toujours seule. Visiblement, même si j'étais trop plongé dans ma lecture pour le remarquer, aucun élève n'est venue s'installer avec moi depuis le début du trajet. Dans un sens, cela m'arrange beaucoup vu que je ne suis pas bavarde, mais je me retrouve aussi bien embêtée. Personne pour me conseiller sur où je ne pourrais trouver quelque chose à grignoter dans les parages... Je vais devoir me débrouiller.

C'est ce que je pense sur le moment, mais tout à coup, comme si le destin avait lu dans mes pensées, une silhouette apparaît avec un chariot par la vitre de la porte de mon compartiment. Je tourne la tête dans la direction, et tombe nez à nez avec le visage rondelet, ridé et chaleureux d'une femme d'âge mûr plutôt ronde. Elle est vêtue d'une vieille robe de sorcier multicolore rapiécée, et pousse un chariot rempli de friandises. À mon grand étonnement, elle toque à la porte de mon compartiment poliment, avant de l'entrouvrir pour me dire:


''-Tu désire quelque chose à grignoter jeune fille? J'ai des Chocogrenouilles, des dragées surprises de Bertie Crochues, des Bulles Baveuses et pleins d'autres friandises si tu le souhaites... Et que tu en as les moyens.''


Je l'observe quelques secondes, interloquée, avant de réagir et de me lever en acquiesçant. J'ai eu la bonne idée de garder une petite bourse d'argent sur moi en cas de besoin, et je me dis que j'ai bien fait. J'ouvre totalement la porte coulissante de mon compartiment pour regarder l'intégralité du contenu du chariot de la vieille dame et faire mon choix. Celle-ci me laisse faire avec un sourire satisfait et cordial.

Pendant que je fais mon choix, mon ventre à la brillante idée de gargouiller bruyamment. La vendeuse de friandise me regarde avec amusement et dit:


''-Eh bien il était temps que je débarque. Tu es ma dernière cliente vue qu'on arrive bientôt à Poudlard alors ne te prive pas surtout.''


J'esquisse un petit sourire mi-amusée, mi-désolée à cette remarque et prends un paquet de caramel doré tout simple. Je me contente de ce simple sachet car je sais que si nous arrivons bientôt à Poudlard, je mangerais donc prochainement et je n'ai pas besoin de me gaver. La vieille dame à l'air un peu déçu que je n'ai pas la main plus lourde, mais reste silencieuse.


''-Combien est-ce que je vous dois? ,je demande timidement.

-6 mornilles et 9 noises ma petite. ,répond-t-elle d'un air toujours jovial, Tout pile.''


Je fourre le paquet de caramels dans une de mes poches et me mets à fouiller dans ma bourse pour lui donner son dû. Je lui donne assez facilement les pièces en argent mais ai plus de mal à trouver celle en bronze, qui sont plus petites et qui se glissent souvent au fond de ma bourse.

C'est pendant que je fouille pour trouver les 9 dont j'ai besoin qu'un crépitement me sors de ma transe. Je relève la tête d'un seul et même mouvement avec la vendeuse face à moi en entendant se son venant de l'autre bout du wagon, et vois une gerbe de feu bleutée arrivé droit dans notre direction.

J'entends la vieille femme jurer alors qu'elle se baisse pour éviter de justesse la traînée d'étincelle, et je recule dans un brusque mouvement pour ne pas me la prendre en pleine tête moi aussi. Je reconnais rapidement ce que j'identifie comme une gerbe de feu d'artifice. Une gerbe qui n'est que la première d'une longue lignée qui éclate dans le wagon face à moi, et que je ne peux qu'admirer depuis mon compartiment.

Du rouge, du violet, du rose, de l'orange, du bleu, du jaune. C'est un véritable arc-en-ciel de flamme qui explose autour de moi et de la vendeuse de bonbon. Le bruit des explosions me laisse figer de stupeur mais je suis partagé entre une forme de peur et d'excitation face à tous ses feux d'artifice. Des cris lointains de panique et d'admiration arrivent jusqu'à mes oreilles, et les explosions finissent par s'arrêter après ce qui me paraît durer une éternité.

Le silence retombe ensuite sur le wagon et sur mon compartiment, et je soupire, soulagée. La vendeuse de bonbon se relève en essuyant sa robe légèrement recouverte de cendres venant des fusées qui sont passé au-dessus de sa tête, pestant contre les responsables de cette explosion impromptue.

Quant à moi, je m'avance pour regarder l'endroit d'où venaient les fusées. Elles sont sorties d'un des compartiments à l'avant du wagon, mais je n'arrive pas à identifier lequel. La vendeuse doit chercher à le savoir aussi d'ailleurs car elle quitte le chariot à côté de moi pour s'avancer dans cette direction. Elle abandonne derrière elle toute sa marchandise aux mains de potentiels voleurs mais je reste à côté de celui-ci au cas où sans daigner toucher aux bonbons joliment posé sur ce chariot.

Voler est un crime, et je n'ai pas envie de m'attirer des problèmes. La dame du chariot semble déjà en furie alors qu'elle s'arrête devant l'un des nombreux compartiments ouverts de notre wagon, et je n'ai pas envie d'empirer son état.

De toute façon, je ne suis pas du genre à voler, n'y voyant aucun intérêt, vu que j'ai les moyens de me payer tout le contenu de celui-ci. Je me contente donc de veiller sur la marchandise pendant que la vendeuse éructe après les élèves dans le compartiment où elle s'est arrêté:


''-VOUS! Vous avez conscience que vous avez bien manqué de me tuer en lançant ses fusées à travers le train?! Qu'est-ce qui vous prend au juste, vous voulez tuer tous les passagers?! Vos gadgets n'ont rien à faire ici!''


Je grimace face au savon que se prennent les pauvres responsables de tout ce bazar face à tous les autres jeunes du wagon. Beaucoup de têtes sortent d'autres compartiments pour voir ce qui se passe en entendant la dame du chariot crier, et j'entends même certains jeunes rire du malheur de ceux qui ont osé perturber la tranquillité du Poudlard Express.

Pour ma part, cela ne me fait pas du tout rire, car je déteste être le centre de l'attention comme cela, et n'ose pas imaginer à quel point les pauvres élèves lanceur de feu d'artifice doivent être gêné face à toute cette attention soudaine. Je me dis que c'était peu être un accident, et que les pauvres n'ont pas cherché à lancer ses fusées à travers le train, mais je comprend tout aussi vite qu'ils ne sont nullement dérangés par leur propre bêtise. A vrai dire, toujours autant en rogne, la vendeuse de bonbon ne les lâche pas et rajoute:


''-Arrêter de rire jeunes gens! Ce que vous venez faire est très dangereux, autant pour vous que pour les autres passagers, ce n'est pas drôle! Vous pouvez me faire confiance, Dumbledore va entendre parler de cet incident! Et croyez-moi, vu ce que vous venez de faire ce n'est pas de simple heure de colle que vous allez...

-Madame Flume! Que ce passe-t-il, pourquoi criez-vous? On vous entend à travers tout le train.''


La vendeuse de friandises s'arrête en plein milieu de son monologue en entendant quelqu'un prononcer son nom. Elle se tourne en même temps que moi et le reste des spectateurs de la scène vers la porte d'accès qui permettait d'accéder du wagon précédent jusqu'au nôtre. Debout dans l'encadrement de la porte, se tient un élève que je reconnais tout de suite.

Il s'agit de Percy, le rouquin m'ayant aidé à contre cœur à charger mes valises. Il regarde la vendeuse avec les sourcils froncés, et celle-ci le regarde avec le même air, quoiqu'un peu prise de cours. Retrouvant soudain son calme, la femme d'âge mur explique au jeune homme ce qui vient de se passer.


''-Ses jeunes hommes s'amusent à lancer des feux d'artifice à travers le wagon Monsieur Weasley. ,balbutie-t-elle en soupirant, l'air plus calme face à un adolescent qui n'a pourtant pas l'air d'avoir plus de 13 ans, Si je n'avais pas eux le bon réflexe de me jeter au sol, j'aurai sûrement été blessé par un des projectiles.''


Percy s'avance dans l'allée centrale pour arriver au niveau de la vendeuse de friandises, et je vois plusieurs des autres compartiments se refermer, les élèves s'y trouvant s'y enfermant à double tour.

Visiblement, le rouquin semble assez connu auprès des élèves, et la plupart on l'air de ne pas vouloir s'en attirer les foudres, et arrête donc d'espionner ce qui se passe dans le wagon. Il ne reste rapidement plus que moi et d'autres premières années curieux à observer ce qui se passe. Je reste figé à côté du chariot de friandises, incapable de m'en détacher tant la situation me paraît improbable.

Le roux regarde les élèves responsables de cet accident avant de soupirer d'un air résigné et exaspéré. Visiblement, ils ne lui sont pas inconnus, car il soupire lourdement:


''-Pourquoi je ne suis même pas étonné que vous soyez les responsables d'un tel bazar?''


Il se tourne ensuite vers Madame Flume en rajoutant:


''-Excusez-les Madame, mais ce sont mes petits frères, Fred et George. Ils sont disons...turbulents. Si vous permettez, je vais m'occuper moi-même de régler cette affaire, et je vais informer les Préfets de ce qu'il vient de se passer ici pour éviter que cela ne se reproduise. Est-ce que ça vous va?

-Ma foi, si ce sont vos petits frères, je ne peux que vous faire confiance... ,soupire la vieille femme d'un air résigné, Je vous laisse la main sur ce problème, je n'ai plus la force de crier. Vous aurez certainement moins de mal à faire parvenir cet incident aux oreilles que Dumbledore que moi de toute façon.''


Elle accompagne ses paroles d'un regard lourd de sens vers l'intérieur du compartiment, et tourne de nouveau les talons dans ma direction, revenant vers moi d'un pas traînant. Percy lui, soupire avec un petit air soulagé et entre dans le compartiment pour parler à ses frères, qui devaient être les jumeaux que j'avais croisés un peu plus tôt. Je l'entends dire juste avant que la porte ne se ferme:


''-Vous êtes vraiment irrécupérable! Vous avez pourtant juré à maman de faire profil bas mais vous ne pouvez pas vous empêcher de faire des bêtises, même ici! Il va falloir vous calmer quand on va arriver à Poudlard, vraiment!''


Visiblement, la vendeuse n'allait pas être la seule à leur passer un savon. J'esquisse une petite grimace, désolé pour eux, mais me dis en même temps que lancer des feux d'artifice dans un espace aussi restreint qu'ici avait été une très mauvaise idée. La femme arrive d'ailleurs à mon niveau en grattant sa nuque d'un air embêté et dit:


''-Pardon pour tout ça... J'ai bien cru que j'allais y passer. Où en étions-nous?

-J-je vous devais encore 9 noises...,je balbutie en lui adressant un sourire timide, ...pour les caramels.''


Elle acquiesce et je me remets à fouiller dans ma bourse comme si ma vie en dépendait. Elle a beau avoir repris son air jovial et tendre de vendeuse de bonbon, je ne peux m'empêcher d'être un peu effrayé à l'idée qu'elle me passe un savon à moi aussi. Je m'empresse donc de lui donner ce que je lui dois et elle me remercie en comptant. Le compte y étant, elle range le tout dans la poche de sa robe de sorcier avec le reste de son gain de la journée et prend le chariot pour le faire rouler en disant:


''-Merci pour cet achat mademoiselle. Je vous souhaite une bonne fin de trajet... Et j'espère pour vous qu'elle se passera dans le calme.''


Je souris maladroitement, et la remercie. Elle me rend mon sourire, et tourne les talons pour retourner vers l'avant de du wagon, et quitter celui-ci non sans fusiller le compartiment occupé par les rouquins au passages. J'étais bel et bien sa dernière cliente.

Je soupire en songeant que le train ne devrait plus tarder à arriver à destination, et me tourne à mon tour pour retourner à l'intérieur de mon compartiment, et me préparer à sortir. Mais c'est à ce moment-là que Percy ouvre la porte du compartiment de ses frères et en sors avant de se tourner vers eux.


''-Je vous préviens, une fois arriver au château, je vous ai à l'œil. Il est absolument hors de question que Maman reçoivent une lettre de l'école à cause de vous, et que vous fassiez honte à la famille. ,je l'entends dire, figée au milieu de l'allée, Au moindre faux pas, je n'aurais aucun scrupule à vous dénoncer aux professeurs, mais il est absolument impensable qu'on oblige nos parents à vous envoyer une beuglante, c'est clair?

-Comme de l'eau de roche Perceval. ,réponds l'un des jumeaux sur un ton amusé depuis l'intérieur du compartiment, où je ne peux pas les voir.

-On sera aussi sage que des images tu verras. ,ajoute l'autre sur le même ton, se moquant ouvertement de son aîné.''


Le plus âgé des trois secoue la tête d'un air exaspéré, et ferme de nouveau la porte du compartiment sans même prendre la peine de leur répondre. Il a déjà l'air à bout alors que l'année ne fait que débuter, et je me sens encore une fois un peu désolé pour lui. Après tout, ses frères ne doivent pas être facile à gérer tous les jours.

Mais je me rends aussi vite compte que je suis toujours planté au centre de l'allée, en train d'écouter de la façon la plus indiscrète possible leur conversation. Et c'est très maladroit de ma part. J'essaye alors d'avoir le réflexe de retourner l'air de rien dans mon compartiment mais il est déjà trop tard.

Je sens le regard du troisième année à la tignasse rousse parfaitement tiré vers l'arrière tomber sur moi et me mords l'intérieur de la joue. J'ai vraiment été idiote de ne pas m'être montrée plus discrète. Il va maintenant certainement me passer un savon à cause de mon indiscrétion, et c'est tout ce que je voulais éviter. Je me maudis intérieurement, et baisse les yeux vers le sol d'un air coupable, attendant sa réaction.


''-Tu devrais aller rassembler tes affaires si tu veux mon avis. ,dit-il sur un ton froid et neutre en relevant ses lunettes sur son nez, ce qui m'arrache un frisson qui me traverse toute l'échine, On arrive à Poudlard dans moins de 10 minutes, et les profs ne toléreront aucun retard, même venant d'une première année. Alors ne reste pas planté là.''


J'obéis sans broncher et retourne dans mon compartiment, m'y enfermant à double tour. Je ne demande pas mon reste, car il à tout de même la gentillesse de ne pas me gronder, et je remercie le ciel pour cela. L'un des jumeaux avait bien raison sur une chose lorsque je les avais croisé, c'est que ce Percy n'avait vraiment aucun tact, et ne savait pas s'y prendre avec les femmes... Et avec les gens en général d'ailleurs.

Je rassemble mes affaires en silence sans un mot tandis que le train sort enfin des plaines anglaises pour s'engager dans un vallon entouré de collines, d'une forêt et où se découpe un château. Je prends la cage d'Hirule contre moi, fasciné par la vue que m'offre le train sur Poudlard pour la première fois de ma vie, et sourit face à celle-ci.

Je la mémorise comme l'un des souvenirs que je garderais certainement comme l'un des plus beaux de ma vie, et songe au fait que ma vie d'étudiante en magie commence enfin. Cette première année marque le début d'une suite de 7 autres certainement plus palpitante les unes que les autres, mais je suis encore loin de me douter que mes années à l'école des sorciers soient sûrement aussi les plus riches en émotions de toute ma vie. De bonnes, comme de mauvaises.

A suivre...


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Nombre de mots: 7375 mots

Date de publication: 22/01/2022

Dernière mise à jour: 22/02/2024 (correction mise en page)

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