Harry retrouva ses deux compagnons, qui avaient déjà bien commencé leur repas. Alors qu'il s'installa, Ron, une cuisse de poulet dans la main et un morceau de tarte à la citrouille dans l'autre, articula tant bien que mal :

- Qu'ech qu'y voulait Rogue ?

- Il voulait me voir concernant le soucis que j'avais abordé à Dumbledore l'autre jour. Il a peut-être une solution.

- Je suis contente pour toi Harry, dit la jeune femme.

Harry acquiesça puis se servit avant de dévorer son assiette. Soudain, il sentit un regard noir se poser sur lui. En scrutant la salle, il put remarquer que celui-ci ne venait de nul autre que du professeur des cachots. Visiblement, Rogue n'a pas oublié notre dernière discussion pensa t-il. Le jeune homme espérait fortement que cela n'entrave pas son choix de l'aider. Il appréhendait déjà le retour de la malédiction. Les trois sorciers finirent de manger en parlant du programme de cet après-midi. Hermione avait fait une liste de mots clés qu'elle pourrait chercher dans la réserve, et espérait bien trouver son bonheur. Harry, quant à lui, commençait à avoir une boule au ventre en pensant à ce qui l'attendait. Les Serdaigles pouvaient se montrer aussi forts que faibles lors des matchs de Quidditch. Il pria intérieurement que cela tombe sur leur mauvais jours pour faire gagner des points à sa maison et rattraper entre autres les caprices de Rogue, qui prenait un malin plaisir à en retirer à la pelle.

Les deux jeunes hommes saluèrent Hermione, puis partirent en direction des dortoirs pour que Harry puisse se changer. Chose fait, ils dirigèrent d'un pas assuré vers le terrain de Quidditch. Dubois avait donné rendez-vous à son équipe une heure plus tôt pour peaufiner quelques détails avant le match. Ron s'installa sur un banc, regardant les joueurs s'entraîner avec intérêt. Alors que Harry travaillait son équilibre, dans le but d'éviter d'avaler le Vif d'or à nouveau comme lors de la première année, il aperçut toute son équipe redescendre au sol. Ne comprenant ce comportement, le jeune garçon observa de plus près la scène et aperçu McGonagall se diriger vers eux l'air inquiète, accompagnée de Ron. Une boule se forma dans la gorge de Harry et il déglutit difficilement. Durant ses nombreux match, jamais la professeure n'était intervenu sur le terrain.

Alors qu'il rejoignit ses coéquipiers, il remarqua que McGonagall appuya son regard sur lui avant de prononcer :

- Le match est annulé.

- Comment ça ? Répondit Dubois, interloqué. On ne peut pas annuler un match.

- Silence. Vous et votre équipe, regagnez votre tour. Potter et M. Weasley, suivez-moi, j'ai à vous parler.

Les deux garçons se regardèrent, incrédules. Au fur et à mesure qu'ils suivaient la Directrice de la maison, ils reconnaissaient le chemin de l'infirmerie ce qui augmenta leur inquiétude. En arrivant devant la porte, leur professeure souffla :

- Je vous préviens, vous risquez d'avoir un choc.

Elle ouvrit la porte, laissant entrevoir une silhouette très familière à Ron et Harry. Ils se précipitèrent en courant vers leur amie, qui semblait avoir subit le même sort que les précédents élèves. En effet, elle portait un costume en simili cuir, type Catwoman, et différents dessins à caractère érotique le long de ses bras et sur son visage. Son visage était crispé, ses poings fermés, et son buste était largement penché en avant. Ainsi, elle semblait assise au milieu du lit de l'infirmerie alors que ce n'était visiblement pas dans cette position qu'elle avait été retrouvée.

- Que s'est-il passé ? Questionna Harry.

- Nous l'avons retrouvée dans la bibliothèque, expliqua McGonagall. Elle avait également ça dans sa main, dit-elle en tendant un miroir rose fushia Barbie, agrémenté de paillettes de toutes sortes, l'air perplexe. Sauriez-vous d'où cela pourrait provenir ?

Harry s'en saisit et l'observa attentivement avant de secouer négativement la tête. Hormis la faible discrétion de l'objet, il ne remarqua rien de particulier. D'ailleurs, pourquoi Hermione se baladait avec cela ? Elle n'était pas du genre à se regarder dans un miroir plusieurs fois dans la journée, et encore moins avec un jouet moldu aussi puéril. Il jeta un rapide coup d'œil à Ron, qui lui fit comprendre que lui non plus n'avait pas la moindre idée de l'utilité de l'objet dont s'était visiblement servi leur amie. Les deux jeunes hommes réalisèrent rapidement qu'ils se retrouvaient sans l'aide de leur précieuse alliée. Sans elle, les recherches allaient grandement se compliquer.

- Professeure McGonagall ? Interrogea Harry après un bref instant de réflexion.

- Qu'il y a t-il, Potter ?

- Que savez-vous exactement sur la Chambre des Secrets ?

La professeure hésita. Elle savait que si elle dévoilait ce qu'elle savait, les deux jeunes hommes pourraient prendre de grands risques en essayant de sauver leur ami. Cependant, elle aperçut dans les yeux verts une détermination qu'elle n'avait jamais vue auparavant, ce qui la conforta dans l'idée d'aider son petit protégé.

- Je ne sais pas grand chose à son sujet, à vrai dire, avoua t-elle. Tout ce que je peux vous dire, c'est que cela remonte à la création de Poudlard. Les quatre fondateurs, que vous connaissez tous, n'étaient pas tous d'accord sur les élèves sélectionnés pour rentrer dans ce collège. Trois d'entre eux voulaient accepter tous les élèves sorciers, peu importe leur sang, sauf un qui voulait être plus sélectif et ne souhaitait pas intégrer les sorciers "nés moldus", qui selon lui, ne méritaient pas le savoir magique. Je suppose que vous savez de qui il s'agit, dit-elle en levant un sourcil. Toujours est-il que Salazar Serpentard, n'ayant pas pu convaincre les autres, décida de quitter l'école. D'après la légende, il aurait aménagé une salle cachée dans le château, appelée "Chambre des secrets" et abritée par un monstre. Il aurait ensuite scellée l'entrée en attendant que son authentique héritier arrive à Poudlard. Seul lui pourrait ouvrir la chambre et libérer le dit-monstre, dans le but d'éliminer, selon Salazar, tous ceux qui ne seraient pas dignes d'étudier la magie. À vrai dire, nous avions déjà eu un soucis avec la Chambre des secrets, il y a de cela 50 ans. Le monstre avait d'ailleurs tué une élève, qui avait été retrouvée dans un accoutrement semblable à ce que vous avez déjà pu constater... Nous avons failli fermer l'école... Heureusement, les phénomènes étranges ont cessés dès lors, ce qui nous permis de retrouver une vie pour le moins normale dans le château jusqu'à il y a quelques jours... Soupira t-elle.

Le sang de Harry se figea à cette révélation. Ainsi, sa meilleure amie était visée depuis le début et il n'avait rien fait pour l'aider. Il regretta amèrement sa décision d'avoir préféré aller à son match plutôt que de l'épauler à la bibliothèque. S'il était resté avec elle, il aurait peut-être pu l'aider. Son cœur se serra à cette pensée. Ron avait l'air aussi attristé que lui. Ce dernier se dirigea lentement vers Hermione, et s'assit sur un coin du lit pour l'observer en silence en lui tenant la main.

Les deux amis passèrent l'après-midi aux côtés d'Hermione, dans une ambiance pesante, ne sachant pas comment avancer sur cette affaire qui prenait de plus en plus d'ampleur. Résignés, ils se décidèrent au bout de plusieurs heures à se diriger vers la grande salle pour aller dîner. Même le rouquin, d'habitude glouton, n'avait pas vraiment faim.