Dans l'antre de la Bête - 3
https://youtu.be/SyFRiP3XR7M
Putain, impossible de mettre la main dessus ! Je suis sûr que cet enfoiré s'est fait la malle, me laissant seul parmi cette horde de Beavis et Butt-Head décérébrés ! Cela fait bien dix minutes que je tourne en rond dans cette salle, cherchant ce petit freluquet, bien caché dans cette forêt de barbus et de fille sortant tout droit de tableaux d'un quelconque peintre d'art soi-disant moderne. Merde !
Et qu'est-ce qu'il me veut celui-là, avec ces rastas toutes crades ? Le concept de shampoing lui est donc inconnu à ce point ? Pas étonnant que ce soit si rare de percer en jouant du Metal ! Pourquoi il me sourit comme ça ? Ho non ! Il me tend une de ces bouteilles, avec ce liquide qui te brûle tripes et boyaux !
« Non merci, dis-je timidement.
-Une bière, ça ne se refuse pas ! Allez, santé! »
Je vais éviter les problèmes, je me suis déjà fait assez remarquer comme ça, même si j'ai l'impression que je resterai, avec Zayn, l'attraction de la soirée. Et comme lui, j'avale gorgée sur gorgée. Darla avait foutrement raison. C'est la première qui est dure à descendre. Ici, je la bois comme si j'avalais mon énième Caca zéro - sans sucre, c'est bien meilleur pour la santé - , et finalement, je me dis que ce n'est pas si mauvais... C'est même très bon d'ailleurs !
- Eh bien, tu as la descente facile, mon petit père ! Ho, mais je me rends compte que j'ai oublié la politesse d'usage : moi c'est Max. Je gratte et je chante dans le groupe « l'envol de l'âme » et je produis des tas de groupes qui veulent se lancer. D'ailleurs, n'hésite pas à venir me trouver, si un jour tu veux te reconvertir et faire de la vraie musique !
Même si ce qu'il vient de dire est ultra vexant, il a l'air plutôt sympa, ce type, en fait.
-Merci Max. Mais là, je dois bien t'avouer que je recherche Zayn, le type avec lequel je suis arrivé.
Il ne dit rien et me sourit, puis tend un doigt vers un point de la salle.
« Je crois qu'il est en train de bien s'amuser, là ! »
Je n'arrive pas à en croire mes yeux, même si je comprends subitement pourquoi je ne l'avais pas trouvé dans mes déambulations. Je ne regardais pas assez haut. Zayn, le petit froussard, celui qui s'était mis à trembler lorsque j'ai répondu à l'invitation de ma douce et belle Darla, se tenait, complètement à poil, dans une des quatre cages suspendues. Le tout en dodinant du derrière et en se frottant à une jeune donzelle à forte poitrine tout aussi dénudée que lui. Dès qu'il me voit, il me fait signe de le rejoindre.
« Allez, mon petit Harry, vient, on se marre bien par ici !
-Mais putain, Zayn, qu'est-ce tu glandes ? T'es pas dans ton état normal, là !
-Oui, c'est vrai ! Toute cette attention, cette entrevue avec le Grand Maryblingbling, m'avait donné mal à la tête. En allant aux chiottes, il y a un gars qui m'a filé un médoc et depuis je me sens hyper bien ! »
Il se retourne et reprend son espèce de parade bestialo-amoureuse avec la donzelle. Limite, la présence du grand Harry Staïle est totalement accessoire pour le bon épanouissement du Zayn. Je me demande ce qu'on lui a filé pour qu'il se sente aussi bien. Si je pouvais avoir ces pilules, avant de monter sur scène, je n'aurais peut-être plus le trac. Je demanderai au toubib de m'en prescrire demain, tiens. Bon, en attendant que Zayn arrête de jouer la bête de foire, je vais aller me rependre une bouteille de ce sublime breuvage.
Ils sont tarés ces gens. J'ai à peine la bouteille en main qu'un des malabars trinque avec moi. Tout en affichant un sourire jusqu'aux oreilles. C'est louche, il doit y avoir anguille sous roche. Mais le pire, j'ai à peine fini de la descendre qu'un autre type m'en propose une autre. C'est bon, je l'adore, mais quand même, deux à la suite, comme ça, c'est limite écœurant. Surtout que la tête commence à me tourner un peu. Sympa comme sensation. J'ai l'impression de flotter dans l'air, et lorsque je bouge la main, elle me fait une sorte de mouvement en slow-motion. C'est rigolo. Et de fait, je commence à me marrer tout seul. Bon, ça n'a pas l'air de trop perturber mon entourage.
Tiens, et si j'allais revoir Darla ? Lui dire combien j'ai été subjugué par sa beauté, que depuis que je l'ai vue, elle ne fait que hanter mes jours et mes nuits et que de drôles de sensations émergent de mon caleçon ? N'est-ce pas le meilleur moment pour lui annoncer les sentiments ardents qui m'animent ?
Ouais, allons-y. Mais prenons encore une bière. Donnons-nous une contenance, montrons qu'on est un homme, et qu'on sait pourquoi (oui, j'ai fait un passage en Belgique, et je n'ai pas arrêté d'entendre cette phrase avec une bière, mais je n'ai jamais compris ce que ça voulait dire). Mon Dieu que c'est bon ! Allez, on y vvvvaaa. !!!
Elle est là. Toujours aussi belle, toujours si éblouissante. Elle cause avec une autre fille. Pas de mec en vue, génial. Mince ! La tête me tourne de plus en plus et j'ai l'impression que la bière veut ressortir par où elle est entrée...
« Coucou Dar...
Je n'arrive pas à contenir le torrent impétueux qui sort de ma bouche et qui vient s'écraser sur le visage de la copine de ma belle.
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