Partie 1

le 28 mars 2015

Se réveiller chaque matin avec ce sentiment celui d'être quelqu'un d'autre .Chaque nuit c'était la même chose , ce même rêve venait me hanter chaque soirée lorsque le marchand de sable avait enfin tiré sa révérence .Qui est ce petit garçon qui me sourit, cet air de jeux immense , mes cheveux blond , mon sourire malicieux ? puis il y a cette femme qui m'appelle , je n'arrive jamais à entendre ce qu'elle dit! peut être est ce sa voix qui est trop douce ? Tout est flou, ça me donne des sueurs froides. Chaque réveil je ne cesse de me taire de crainte des représailles .Mère et père sont très stricte et pratiquant .Parfois j'ai envie de voyager mais je sais que je ne peux pas , un jour un homme de la fondation va venir, un jour je partirai d'ici , mais jamais très loin de ma famille, puis je me marierai et j'aurai à mon tour des enfants que j'élèverai à la maison .

-Abby viens mettre le couvert !

Ma mère l'interrompit dans mon écriture , une fois son appel fait je décidais de ranger mon journal intime puis sortit de ma chambre tout en me hâtant . Père heureusement n'était pas à la maison, mère voulait absolument que la table soit bien mise et que tout soit impeccable car ce soir on recevait un convive spécial. Je n'osais pas lui demander de crainte qu'elle le dise à père et que ce dernier se fâche . Dieu seul sait que lorsqu'il est en colère et que je pose trop de question ça peut mal finir .Ma mère , Nancy JONES était habillée d'une robe très longue , son chignon était bien tiré , aucune mèche rebelle ne tombait sur son visage , elle avait l'air d'une femme stricte , sévère et très religieuse, son apparence extérieur était la même que lorsqu'on la connaissait intimement . J'étais quant à moi vêtue d'une longue jupe droite en jean avec un long pull large blanc . Mère ne voulait pas que mon corps soit exposé , père était du même avis, malgré mes 23 ans , mes parents surveillent ma vie , si on peut appeler ça ainsi . Je ne travaille pas, j'aide ma mère dans l'entretien de la maison, dans la préparation du dîner mais également dans toute les autres tâches comme la plantation de nos fruits et légumes ,la pêche .

-Abby tu m'écoutes ?!  dit ma mère d'un ton énervé

Je me mis à la regarder , sa ride numéro un commençait à être plus tiré , sa petite veine commençait à apparaître au milieu du visage signe qu'elle était énervé .

-Désolé mère j'était trop dans la lune ! tu disais ?

-Ton père va faire venir un homme ce soir, je veux que tu lui fasse la conversation car nous avons décidé qu'il sera celui qui te fera devenir femme et mère ! il est temps pour toi de créer ta propre famille !

J'avais l'impression de recevoir un coup de massues au visage , plus elle parlait et plus les bourdonnement dans mon oreille se firent entendre . Je crois que je suis trop choquée pour ça , de toute façon que puis je faire ? Ma famille ne veut pas que je les déçois et je ferai tout pour leur faire honneur . Inquiète pour mon avenir mais aussi pour ce dîner je continuais à mettre la table tout en gardant le silence.

J'espère que mon mari ne sera pas comme celui de Lucie DOUGLAS , ma seule amie qui vivait il y a quelque mois avec ses parents .Sa famille et la mienne vivent à quelque kilomètre l'une de l'autre c'est à mes douze ans , lorsqu'on s'est installé dans cette ancienne grange que ma famille et la sienne se sont liés pour ne plus jamais se séparer.

Oh ma Lucie si mon futur époux est comme le tien je ne pense pas que je tiendrai . Ma meilleure amie est toute douce, malgré ses 24 ans elle ne me dépasse pas en taille mais ce petit bout de femme à des cheveux roux qui la rendent radieuse, une bouche pulpeuse ainsi que des yeux vert persan , c'est une femme forte qui contrairement à moi agit .L'an dernier elle a fugué et s'est défendu contre son mari abusif . Si je pouvais avoir son caractère et être moins fade mais bon je ne serai jamais elle , je suis et resterai cette petite blonde qui dépasse de quelques centimètre ma meilleure amie et qui ne se révolte jamais contre ses parents de craintes de représailles même si dans ma tête mes réponses sont toute autre .

Je ne sais pas si j'ai la poisse mais le moment tant redouté est enfin arrivé. Après avoir aidé ma merveilleuse mère, noté moi l'ironie de ma pensée , je dus aller me préparer pour accueillir un inconnu qui allait sans doute me battre ou aller batifoler ailleurs ou pire me faire devenir comme celles dont on ne doit jamais nommé , elles viennent souvent dans notre quartier avec des hommes de l'extérieur . Mère me dit que père essaie de les faire entrer dans le droit chemin et qu'elles sont comme la peste dans le quartier ,elles peuvent me contaminer avec leurs idéologies.

Les femmes dont je ne dois pas parler sont apparus lors de mes treize ans, un soir j'avais entendus beaucoup de bruit d'automobile , habituellement là ou on vit seul les animaux font du bruit , mais cette fois ci c'était bruyant.