2. Pas de liberté pour les boulets
- Gyaaaah ! Charles !
Une tornade aux cheveux noirs débarque et enserre son fiston adoré. Je suppose que c'est son fils, en tout cas, sinon c'est une sacrée cougar.
- Mamaaan ! pleurniche notre ami le boloss. J'ai mal au nez ! Il m'a frappé ! J'avais rien faaait du toout !
Elle se relève, flamboyante (enfin autant qu'on peut l'être à cinquante ans, sans blague !), s'approche de moi à grand pas. Cette conne va vraiment essayer de me gifler ? Oh, non, j'y crois pas. Les événements prennent une tournure intéressantes, décidément ! Aussi arrogante que son fils, celle-là...
Elle lève la main, l'abaisse à toutes vitesses vers mes pommettes. Je choppe son poignet flétrit et laid. Le contact de cette vieille peau me donne envie de vomir. Dégueulasse, madame.
- Dites-donc, on ne vous a jamais dis qu'il ne fallait pas frapper un inconnu ? Et votre peau est une horreur. Amputez, sinon. C'est une bonne solution, je pense, vu votre état. Regardez moi ça, si c'est pas immonde. Ça pendouille. Beurk. Je vais vous raccompagner, hein ? Auprès de votre fiston. Je sais pas si vous connaissez le mot crème anti-âge mais c'est sûr qu'avec lui vous connaissez pas l'éducation, n'est-ce-pas ?
Elle entrouvre la bouche, médusée.
- Fermez votre gueule de vieille, conseillais-je, on dirait un poisson mort. Vous devez pas être loin de la tombe, de toutes façons, non ? Vous me laisserez un peu de l'héritage ?
Madame-De-La-Bonne-Société hurle. Elle a le même temps de réaction que son fils, c'est fou. Les machos viennent l'arracher à mon emprise, menés par Justin Bieber et je ne me fais pas prier pour la lâcher, soit dit entre nous. Son contact me dégoûte franchement.
- Bon, les filles, j'ai des choses à faire. On parlera make-up plus tard, hein ?
Je les saluais et m'éloignais. Ces mecs me gonflent sérieusement. Si je reste avec ces gars là, je vais finir obèse, manger à McDo tout les soirs en matant des culs obèses aussi et jouer à Call Of Duty et à Fortnite. Faut pas déconner avec les cons, je préfère garder mon esprit affûté intact, merci.
- Sale gosse ! braille quand même Maman-Poule dans mon dos.
- Peut-être... Mais vous serez morte l'an prochain ! On se revoit à l'enterrement, mamie !
Haha, que les gens sont cons ! J'adressais un salut militaire général et marchais jusque au portail. Je savais que la proviseur m'observait par sa fenêtre, cette parano de merde. Je lui sourit poliment... et lui adressais un magnifique doigt d'honneur.
Flemme de suivre ces cours de merde.
- Profitez bien de votre putain de journée de cours, les boloss ! gueulais-je en enjambant le portail.
Je suis plutôt grand, et l'entraînement à fait que je peut facilement escalader l'immense porte qui nous sers d'entrée vers les Enfers.
- A ce propos, voilà Cerbère ! rigolais-je.
Madame la Proviseure, monsieur le Proviseur-Adjoint et monsieur l'éminent CPE arrivent à toute vitesse vers moi, furieux.
Mme. Viridain, la proviseure d'un mètre de haut juché sur des talons que je qualifierais d'échasses, me lance des regards noirs.
Mr. Warmy, CPE de profession depuis deux cent ans, fronçais ses sourcils d'ours.
Et Mr. Sienn... Vous voyez le mec, dans Minecraft ? Ben c'est lui.
RANDOM : « Comment vous définiriez votre proviseur adjoint ? ».
MOI : « Carré. »
RANDOM : « ... »
MOI, très inspiré : « Juste... carré. ».
C'est tout. Putain, qu'il est hideux, ce mec. Il a des épaules carrées, une bouche carrée, des yeux carrés. C'est chelou. Depuis qu'il a été embauché, je l'évite... et je le fais rager.
C'est la tête déficiente d'un Cerbère galeux. Pas de bol, mon gars !
- Monsieur Leroy ! beugla le Diplowarmy.
Désinvolte, je m'appuyais contre le portail, et lui adressais un gentil sourire.
- Bien joué, m'sieur, vous vous rappelez de mon nom de famille !
- Revenez ! aboya-t-il.
- Rooh, voyons ! Je ne vous manque pas tant que ça... Non ? Petit cachottier, va !
Je lui adressais un clin d'oeil gênant. Je suis dehors et pas vous bande de lopette de merde. Hahaha !
- Écoute moi, Arnaud, me dis très calmement Viri-d'un-mètre-vingt en prenant un ton maternel. Nous sommes prêts à passer l'éponge pour cette fois... si tu reviens tout de suite. Tu sais que tu gâche ton avenir ? Ton comportement t'empêche de bien travailler. Tu es un garçon intelligent, hein, Arnaud ? Tu as tout pour réussir. Mais... tu vois... tu détruit tout en te comportant comme ça... Aucuns de tes professeur ne souhaite te voir échouer.
Elle me sourit et me tendis la main.
- Reviens, Arnaud.
- C'est... c'est vrai ? bredouillais-je. Je... Je peux revenir ? Sans... me faire punir ? Du tout ? Rien du tout ?
- Oui, mon cher Arnaud, répondit-elle d'une voix douce. Ta vie est dure. Je compatis, alors, viens, reviens. Tu pourras me parler de tes problèmes, Arnaud. Je suis là pour t'aider.
- Oh... Madame...
Je baissais la tête et plaquais mes mains contre mon visage, doucement secoué de hoquets.
- Oh, Arnaud, ne pleure... pas ?
Je relevais lentement la tête, mort de rire.
- Allons, madame, vous ne pensiez quand même pas que j'allais revenir ? Ils ont vraiment baissé le niveau pour l'inscription des proviseurs, dites-donc ! Oh non, madame ! Hahaha ! Pour votre info, le vieux à raison, moi c'est Harlow pas Arnaud.
Je dus m'essuyer les yeux, tant j'avais ris.
- Ensuite, vos beaux discours, vous pouvez vous les foutre dans le cul, parce que mon comportement j'en ai rien à foutre, les cours j'en ai rien à foutre, les profs j'en ai rien à foutre et je vous emmerde tous. Après, les profs ne ont marre de moi et me préfèrent absent, donc ils en ont rien à foutre que j'échoue. C'est clair ? On est pas chez les Bisounours, je suis pas un caniche.
Rigolard, je m'éloignais. L'éminente et gracieuse Proviseure ne bougea pas, choquée. Warmy murmura un : « Je vous l'avait bien dis... » qui me fit repartir dans un grand éclat de rire.
- Je vais jouer au UNO avec des copines ! C'est pour mon bien, madame. Bonne journée... connards !
Mon plus beau doigt d'honneur vint cloître la conversation.
Cerbère des profs ^^
De gauche a droite :
Mr. Sienn, Mme. Viridain et Mr. Warmy
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top