Chapitre 3 : La France débarque à Harlem
Et voici donc le chapitre 3 de cette mignonne petite histoire, j'espère que ça vous plaira ^^
Ah tu fais ce que tu veux... Moi je me casse d'ici... dit l'âme d'Aissa avant de partir vers un monde meilleur...
Et c'est donc ainsi que notre personnage principal se retrouvait face à ce qui semblait être un criminel notoire en faisant la seule chose qui pourrait la rendre suspecte à ses yeux, à savoir rester dans un total état statique, l'observant la bouche ouverte, le regard vide. Autrement dit, à ce moment précis, elle incarnait la meilleure interprétation de vache qui n'avait jamais été.
Puis, finalement, au bout de ce qui semblait être une éternité l'homme décidait de se présenter.
- Je suis Hernan Alvarez, mais tous mes amis m'appellent Shades. Dit-il dans un sourire incroyablement confiant.
- Laisse-moi deviner, on t'appelle comme ça parce que tu portes des lunettes de soleil même dans un club, de nuit ? Demanda Aissa alors que sa conscience regagnait doucement son corps.
Il laissa échapper un rire amusé devant la répartie de la métisse, se frottant l'arête du nez en baissant légèrement la tête, avant de finalement retirer ses lunettes sombres pour lui lancer un regard intense. Il avait un regard sombre, des yeux de la couleur des ténèbres mêmes, d'où une lueur malicieuse y brillait comme un phare.
- Tu n'as pas tort ... Je n'ai pas bien saisis ton nom... dit-il avec un sourire charmeur.
-C'est parce que je ne te l'ai pas dit... Aissa Ben'yourself, ravie de te rencontrer... « Shades... » dit-elle un petit sourire au coin des lèvres.
Shades la gratifia du même sourire avant de se diriger vers le bar.
- Tu veux boire quelque chose ? Demanda-t-il en se retournant vers elle l'air intéressé.
- Non... Je ne bois pas pendant le service, et encore moins avec un client... répondit-elle amusée.
L'homme devait avoir facilement dix ans de plus qu'elle et en temps normal il ne l'aurait jamais intéressé... mais quelque chose chez lui l'attirait, quelque chose de secret, de dangereux rendait cet homme magnétique.
Cette interaction confirmait le sentiment que notre héroïne ressentait depuis quelques temps... Elle se sentait comme un cierge blanc dans une mine de charbon, parfaitement incongrue dans ce monde de gangster digne de séries. Il y avait quelque chose d'exaltant dans tout ça, une adrénaline palpable, cependant il lui fallait constamment se rappeler qu'elle n'était ni dans une série, ni dans un jeu, il n'y avait ni seconde chance, ni vie supplémentaire, si elle se laissait attirer de la sorte, il était certain qu'elle y perdrait des plumes...
Pendant encore quelques secondes, elle regardait l'homme accoudé au bar, et ce dernier lui rendait son regard. Cherchant sans doutes à savoir si elle allait changer d'avis et accepter sa proposition. Il la regardait comme un lion regarde une gazelle, se demandant comment aborder sa proie pour attaquer sans qu'elle ne s'enfuit à toute vitesse.
Cependant il ne connaissait pas Aissa, et encore moins son talent pour fuir toute situation qui la met mal à l'aise. Cette dernière observait la salle à la recherche d'un client à servir... mais malheureusement ces derniers semblaient tous déjà en train de boire une boisson quelconque...
Visiblement, le destin semblait décider à embêter la jeune fille.
- J'ai cru remarquer que tu avais un accent... Mais j'ai du mal à savoir d'où... dit le gangster pour finalement briser le silence.
- De France, je suis française... Je suis venue passer quelques temps ici... dit-elle en lui souriant timidement.
- France ? Ah bon ? Tu as un accent bien étrange pour une française, du moins comparé à ce que je connais... dit-il intrigué.
La jeune fille laissa échapper un rire, se rapprochant légèrement de lui pour continuer la conversation.
- A vrai dire j'ai juste un accent moins prononcé que beaucoup de français parce que je suis à l'aise avec la langue... Mais si tu préfères... I Can euh, speakeuh, English witheuh frenche accente, but Iye don'te think Ite iz really nice to ear (hear)... (avec le bon accent Frenchie à couper au couteau comme on connait bien)
Shades laissa échapper un rire en entendant la performance de la jeune fille, et avec quel flegme elle avait massacré la langue de Shakespeare.
- Oui, c'est cet accent là que je connais... admit-il finalement dans un éclat de rire.
- Honnêtement, ce n'est vraiment pas pire que quand vous essayez de parler français... Je te jure, on pleure quand on entend ça... dit-elle en riant à son tour.
- En même temps-là plupart des américains ne parlent que l'anglais... Et encore, ils parlent mal l'anglais...dit-il en souriant.
- Je ne peux pas te donner tort... Mais dois-je en déduire que tu ne te considères pas comme un américain ? demanda la métisse dans un air curieux.
- J'ai Alvarez comme nom de famille, tu te doutes que ce n'est pas Américain... dit-il.
- Certes, mais j'ai Ben'yourself comme nom de famille, et ça ne m'empêche pas d'être française, je ne juge pas sur les noms... Même si maintenant que tu le dis... Alvarez... Je suppose que tu as des origines Portoricaines ?
Un large sourire étira les lèvres de l'homme à lunette alors que son visage prenait un air malicieux.
- Je te réponds seulement si tu acceptes que je te paie un verre...dit-il.
La métisse laissa échapper un petit rire amusé.
- Je dois avouer que c'était bien essayé, mais comme je te l'ai déjà dis, je ne bois pas au travail...dit-elle dans un grand sourire. D'ailleurs je devrais y retourner, je pense que le maître de salle va m'arracher la tête s'il me voit discuter au bar.
Elle tournait les talons afin de retourner travailler, mais au moment de partir elle sentit qu'il avait attrapé son poignet pour la retenir.
Elle vivait la scène au ralenti, incapable de bouger alors qu'il se penchait vers elle, glissant quelque chose dans sa main.
- Si jamais tu veux boire un verre, après le travail bien-sûr... murmura-t-il à son oreille.
Pendant une dizaine de secondes, Aissa était devenue aussi rouge que les murs du club, elle clignait plusieurs fois des yeux avant de finalement arborer un sourire joueur, le regardant droit dans les yeux.
- Alors peut-être à plus tard Beau gosse... dit-elle en lui lançant un dernier regard avant de rejoindre son poste.
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Pendant ce temps à Hell's Kitchen
Depuis quelques jours maintenant, Apolline avait disparu. En effet, l'amie de la métisse avait pris la décision... stupide... de la rejoindre aux Etats-Unis et avait pris le premier avion pour le nouveau continent. Cependant plusieurs jours s'étaient écoulés et aucune nouvelle... Pas un signe de vie.
C'est ainsi que notre petite Lucie Mercier voyageait à travers le paysage nocturne de Hell's Kitchen, slalomant entre les sans-abris et les junkies espérant au moins tomber sur un indice qui la mènerait à son amie. Amie qui devait très certainement s'être perdue dans une ruelle sombre comme à son habitude.
Mais ce sont des coups de feu qui attirèrent son attention, trois coups s'étaient fait entendre dans une ruelle pas loin d'elle, et c'est avec un courage héroïque qu'elle décidait d'aller voir ce qu'il s'y passait.
Prudemment la jeune fille se faufilait entre les énormes bennes et les débris qui se trouvaient près d'elle.
Un homme tenait une arme, pointée sur une jeune fille et racontait des trucs en russe, impossible de comprendre un traître mot de ce qu'il disait, mais à vu de nez il ne proposait pas un rencard à la fille dans un petit resto Italien du coin...
Alors Lucie décida finalement d'attraper le premier objet qui pouvait servir d'arme, à savoir une barre en métal qui traînait non loin, et passait derrière lui, discrètement elle lui asséna un coup derrière la tête avant d'enchaîner quelques coups de pieds dans son estomac... Histoire de... faire comprendre à ce méchant monsieur que tout ça n'était pas très poli.
- Ça va ? Dit-elle à la fille qui avait l'air complètement traumatisé.
La fille hurlait sans vraiment répondre, alors avec un haussement de sourcil blasé, elle attrapa le bras de la jeune femme avant de courir à travers les ruelles, enfin, lorsqu'elle se sentait à l'abris, elle se retourna vers la femme qui semblait complètement désorientée.
- ça va, c'est fini, vous ne risquez plus rien... dit notre petite Luce rassurante.
- Qui êtes-vous ? Demanda la femme complètement décontenancée par ce qui venait de se passer.
- Moi ? Une française lambda qui passait par là... dit tranquillement la jeune fille, Mais qu'est-ce qu'il te voulait ?
- Ce sont des trafiquants, ils kidnappent des filles pour les revendre... Je me suis enfuie... dit la femme, Ces maudits russes...
- Attends... Russe ? Et merde... dit Lucie comprenant soudainement où Apolline pouvait se trouver. Ecoute...va à un hôtel, un vieux truc où on te retrouveras pas... Et tu sais où ils devaient t'emmener ?
- Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu es dingue ? Dit la femme apeurée.
- Non, j'ai juste une amie à sauver si tu veux mon avis... Alors, dit moi où c'est...
- Sur les docks au nord de Hell's Kitchen... dit la femme, Prends soin de toi...
- T'en fais pas pour moi... dit Lucie avant de partir.
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Aissa venait de finir son service, elle sortait du bâtiment dans son short en jean et son t-shirt prune. Elle passa sa main dans ses cheveux pour retirer sa queue de cheval, secouant frénétiquement sa tête pour laisser ces longues boucles brunes flotter librement sur ses épaules. Elle sortit son téléphone pour regarder l'heure, une heure vingt-deux... Elle repensa alors au billet que lui avait glissé le gangster, et à son lit, qui lui manquait pas mal...
Pianotant toujours sur le petit appareil électronique elle pesait le pour et le contre, et, même si elle trouvait cet homme tout bonnement craquant, elle pourrait toujours l'appeler un autre jour, mais une bonne nuit de sommeil ça ne se reporte pas.
Elle commençait alors à chercher un taxi qui la ramènerait vers chez elle, mais le temps de faire un petit tour sur les réseaux sociaux, elle commençait déjà à déambuler dans les rues de Harlem avant d'envisager de rentrer à pied.
Cependant au bout d'une vingtaine de pas, elle sentit une présence derrière elle, alors comme toute fille dans ce genre de situation elle pressa le pas, avant d'enchaîner quatre virages sur la gauche, cependant la présence continuait de la suivre. Elle en était maintenant certaine, quelqu'un la suivait. Elle prit alors ses clés en poing américain avant de se retourner, prête à l'assaut, cependant alors qu'elle armait son bras pour frapper, elle s'arrêta net.
- Mais t'es conne ou quoi ? J'ai failli te refaire le portrait gangsta style ! Dit-elle en reprenant son souffle comme elle le pouvait.
- Mouais... douée comme tu es tu aurais sûrement visé à côté.... Dit l'autre en riant.
Aissa roula des yeux et claqua sa langue sur son palet devant les moqueries qu'elle subissait avant de finalement sourire et d'enlacer son assaillante.
- Tu m'as manquée chat....
- Toi aussi ma belle... Mais plus important, tu n'as pas eu de nouvelles de Apo ?
- Non... Pourquoi ? Elle n'est pas avec toi ?
- Non, elle était censée te rejoindre à Harlem avant que je ne finisse mes exams... Mais pas de nouvelles depuis trois jours maintenant... Et autant toi, tu te rappelles une fois tous les 36 du mois que tu as un téléphone, mais elle...dit notre petite Lucie
- Nah, le silence radio ce n'est pas vraiment son genre... Et avec son sens de l'orientation je ne doute pas qu'elle s'est perdue dans une ruelle...Soupira Aissa en s'étirant.
- Ouais, moi j'étais plus inquiète par rapport à sa capacité à s'attirer des emmerdes...
- Ahh.. j'avais oublié ce genre de détails...Dit Aissa
- Pas moi... et j'ai entendu dire qu'il y avait une mafia russe dans les parages...
- Russe ? Et merde.... Bon bah tant pis pour mon temps de sommeil... Quand on l'aura récupérée... Rappelle moi de la tuer...
- Pas de soucis...
- Ah, au fait tu m'as pas dit, comment t'as fait pour me trouver aussi vite ?
- Ton facebook, y'a ta localisation sur ton dernier poste...
- Je t'aime...
Et c'est ainsi que notre mauvaise troupe se dirigea vers les docks après un rapide crochet par la chambre d'hôtel d'Aissa.
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