7. On s'explique ?

Mon pieds tapote le sol à une vitesse régulière, tandis que je regarde l'horloge. Les aiguilles bougent beaucoup trop lentement à mon goût. Je n'ai qu'une seule hâte : que la fin des cours s'annonce, pour que je puisse aller voir Samy. Je n'arrête pas de penser au baiser qu'il m'a donné, à ses lèvres sur les miennes, nos corps se pressant l'un contre l'autre...

- Eh, regardez, Amadéo a la trique !

Je cligne plusieurs fois des yeux, avant de me mettre à rougir fortement. Je serre les jambes pour cacher mon érection, et tous les élèves de ma classe se mettent à rire.

Rebecca me regarde avec un petit sourire en coin, et je baisse la tête pour regarder ma feuille.

- J'suis sûr que c'est Dylan qui le fait bander !

Mon voisin de classe fait la moue, puis se décale pour s'éloigner de moi. Super... Déjà qu'il ne m'aimait pas, maintenant il va penser que je suis amoureux de lui.

Dès que la sonnerie retentit, je saute de ma chaise, enfile mon sac et me dépêche de sortir du lycée. Je cours pour rentrer chez moi, et claque la porte d'entrée. Je retire mes chaussures, puis monte l'escalier quatre à quatre pour aller jusqu'à ma chambre.

Je me jette sur mon lit, et prends mon téléphone pour envoyer un message à mon ami.

- Salut ! Est ce qu'on peut reparler de ce qui s'est passé tout à l'heure ?

Je regarde mon téléphone, en attendant une réponse, mais rien ne vient. Au bout d'une cinquantaine de minutes passées à fixer un écran blanc, je reçois enfin une petite bulle de discussion.

- Non, on en reparlera en face.

- Mais s'il te plaît ! Je veux au moins savoir pourquoi tu m'as embrassé...

- Parce que tu me plais, et que j'ai envie de t'embrasser depuis un moment déjà.

Mon cœur loupe un battement. Je me mets à rougir, et ma respiration commence à s'accélérer.

- Tu blagues là ?

- Je t'ai dis qu'on en reparlerait en face.

Il quitte la discussion, et je soupire en m'asseyant en tailleurs. Je ne veux qu'une chose : revoir Samy, pour avoir des explications.

***

J'attends devant la salle de mon ami, quand la sonnerie retentit. Je n'ai pas pu le voir ce matin, et nous n'avons pas non plus manger au même service, donc je lui ai envoyé un message pour lui dire que je viendrai le chercher devant sa classe à la récrée.

La porte de sa salle s'ouvre, et les gens de sa classe sortent petit à petit. Je le cherche du regard, et finis par l'apercevoir tout au fond de la pièce. Il prend son temps pour ranger ses affaires.

En me voyant, il me fait un clin d'oeil, et met son sac sur son épaule. Mais le pire, c'est qu'il ne se presse pas de sortir de la salle. Au contraire, il avance lentement vers moi, les mains dans les poches.

- Aller, dépêche toi un peu !

Il sourit, et se plante devant moi.

- Viens, on va aux toilettes.

- Pourquoi faire ?

Il ne me répond pas, et se dirige vers les WC. Je le suis, jusqu'aux toilettes, puis il ferme la porte derrière nous, avant de me plaquer contre le mur. Un petit cri sort de mes lèvres, bien vite étouffé par les siennes.

Il presse son corps contre le mien, et sa langue vient de frotter contre mes lèvres. Sous la surprise, je les entrouvre, et il en profite pour la glisser dans ma bouche.

Sa langue danse avec la mienne, tandis qu'une de ses mains passe sous mon sweat pour me caresser le torse. Je pousse un petit gémissement incontrôlé, et je le sens sourire. Il finit néanmoins par se reculer, et on reprend difficilement notre souffle.

- T'embrasse plutôt bien...

Je rougis, ce qui le fait rire, puis il se recoiffe rapidement devant le miroir avant de sortir des toilettes, moi sur ses talons. On va s'asseoir dans la cour, un peu à l'écart des autres.

Aucun de nous deux ne parle pendant un moment, jusqu'à ce que je me décide à briser le silence.

- Dis... Je te plais vraiment ?

Il hausse les épaules, et un petit sourire réapparait sur ses lèvres. Il lève la tête et regarde le ciel pendant un moment, avant de répondre enfin à ma question.

- Ouais.

- Et... Tu l'as dis à quelqu'un, que je te plaisais ?

- Non, pour l'instant, personne n'est au courant. Pourquoi ?

- Je pense que tu ne devrais pas en parler... Ça risque de t'attirer des problèmes.

Il roule des yeux, et pose sa main sur le banc. Elle frôle la mienne, ce qui me fait frissonner, mais la retire assez vite en voyant Julian arriver vers nous.

- Mais qu'est-ce qu'il veut encore...

En arrivant à notre niveau, il sourit, et tend sa main vers Samy. Il la lui serre, et Julian fait comme si je n'existais pas.

- Tu sais où est Rebecca ?

- Non. T'as qu'à lui envoyer un message.

- Ok, ok...

Il lève les mains en l'air, et fait demi-tour. Mais juste avant de partir, il se retourne et me pointe du doigt.

- Au fait, tu devrais faire attention, il s'excite quand il est assit trop près d'un mec.

Je rougis, et Samy fixe mon entrejambe en souriant. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça, depuis hier ?

- T'es dur, là ?

- Bah non !

- Pourquoi il dit ça, alors ?

- Parce que hier, après que tu m'ais embrassé, j'ai bandé en cours en y repensant. Et il l'a crié dans toute la classe...

Samy se met à rire, puis secoue la tête horizontalement. Malheureusement, la sonnerie nous coupe, et il est obligé de retourner en cours. Il me laisse tout seul, et je me dirige vers la sortie du lycée. Je n'ai plus cours de la journée, car mon prof de sport est absent.

Je sors du bâtiment, et commence tranquillement à rentrer chez moi, jusqu'à ce que quelqu'un me retienne par le bras. Je sursaute, et soupire en reconnaissant la voix de Julian. Super, encore lui...

- Alors la pédale, t'essaye de te rapprocher de Samy maintenant ?

- Mais c'est quoi ton problème avec moi ? Tu ne veux pas me laisser un peu tranquille ?

Il se met à rire, et ses deux amis l'accompagnent. Quelle bande de moutons... Je suis sûr qu'ils ne savent même pas comment je m'appelle.

- C'est dommage qu'on ait pas eu sport aujourd'hui, on aurait pu s'entraîner à boxer...

- Tu veux bien me lâcher ? Il faut que je rentre chez moi.

- Mais c'est bon, tu vas y retourner, chez toi... Laisse nous juste nous défouler un peu.

Un de ses amis me contourne et se place derrière moi, et il me fait une clef de bras. J'essaye de me débattre, mais il me bloque les deux bras derrière le dos.

Julian remonte ses manches, puis me donne un coup de poing dans le ventre, me coupant la respiration.

- Je ne m'étais jamais entrainé avec un punching-ball vivant...

Il sourit, et rue mon ventre de coups de poing, tous plus fort les uns que les autres. J'ai beau pleuré, il ne s'arrête pas.

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