36. Quelle cachottière, cette maman
Quand j'arrive chez moi, je ferme la porte à clef et me laisse tomber contre celle ci. J'ai le souffle court, et mes joues sont trempées. Heureusement que ma mère n'est pas encore à la maison.
Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, pour la énième fois, et je le jette le plus loin possible. Il vole à travers la salle à manger, et s'éclate contre le mur, mais tant pis.
Je reste assis par terre pendant un moment, à pleurer en repensant à ma vie. Je suis vraiment un parasite, un boulet. Pas étonnant que mon père n'est pas voulu de moi. Il devait déjà savoir ce que j'allais devenir avant que je naisse. Je ne fais que pourrir la vie des gens que je côtoie. Et j'ai même réussir à foutre en l'air ma relation avec l'élu de mon coeur.
***
Je prends une profonde inspiration, et monte dans ma chambre pour me déshabiller et me coucher. J'ai dû passer deux bonnes heures à pleurer, et ça m'a fatigué. Et puis, surtout, je ne veux pas que ma mère me voit comme ça.
D'ailleurs, quelques minutes après que je me sois couché, j'entends du bruit dans le salon, et des pas précipités dans les escaliers. Je me retourne dans mon lit pour faire semblant de dormir, juste au moment où ma mère entre dans ma chambre.
- Amadéo ?
Je ne réponds, et garde les yeux fermés, mais je dois faire peine à voir. Je suis quasiment sûr d'avoir le nez tout rouge.
- Mon chéri... Qu'est-ce qu'il y a ?
Ma mère s'assoit sur mon lit, près de moi, et elle finit par soupirer quand elle voit que je ne lui réponds rien.
- Tu me prends pour quoi ? Tu es mon enfant, je sais très bien que tu ne dors pas.
Un petit sourire apparaît sur mon visage, et je n'arrive pas à le réprimer.
- Qu'est-ce que je disais... Alors, maintenant, raconte moi tout.
Je soupire aussi, et m'assois sur mon lit. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux. Comment elle va réagir, quand je vais lui dire que j'ai pris la décision d'arrêter les cours pour me mettre à travailler ?
- Je... Je me suis disputé avec Samy...
- Je sais.
- Je lui ai tout dit, pour Tony, et...
- Je le sais aussi.
Je fronce les sourcils, et décide de la regarder dans les yeux. Un petit sourire apparaît sur son visage, un sourire qui veut dire qu'elle a une idée derrière la tête.
- Comment tu le sais ?
- Samy m'a appelé. Il était en pleurs, et il s'en veut beaucoup.
Je hausse les épaules. Je ne sais pas trop quoi dire. C'est vrai que j'ai parlé à Samy sans réfléchir. Je lui ai dis tout ce que j'avais sur le cœur, tout ce que je pensais, et je le regrette un peu.
- Je peux t'assurer que contrairement à ce que tu penses, il ne s'en fout pas du tout, de toi.
- De toute façon, c'est trop tard, j'ai tout foutu en l'air...
- Mais non. Tu l'aimes, Samy ?
- Bah oui !
Une larme se met à couler sur ma joue, et je me dépêche de l'essuyer. Je n'aime pas quand ma mère me voit pleurer. Elle a déjà assez de soucis comme ça, je n'ai pas besoin d'en rajouter une couche.
- Dis moi ce que tu lui dirais, s'il était là, devant toi.
- Bah, je... Je lui dirai que je regrette ce que je lui ai dis, mais que ça reste la vérité. J'ai l'impression qu'il ne fait pas beaucoup d'efforts... Mais je l'aime quand même. C'est ça, le pire.
- D'accord. Alors tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas tout lui dire en face.
- Mais, je...
- Chut.
Elle marque une pause, avant de s'éclaircir la gorge, et de se remettre à sourire.
- Samy, vient voir !
Je cligne plusieurs fois des yeux, et j'entends de nouveau des bruits de pas dans les escaliers. J'ouvre légèrement la bouche, et ma mère se mord la lèvre inférieure pour éviter de rire, avant de sortir de ma chambre, et de me laisser seul avec Samy.
Il a les yeux et le nez tout rouges, et il renifle, avant de se mettre à fixer le sol.
- Je... Je suis désolé, Ama... Je... Je veux pas que tu me quittes...
Il éclate en sanglots, et se laisse tomber par terre. Il se roule en boule contre le mur de ma chambre, et je ne sais pas du tout quoi faire.
Je ne l'ai jamais vu comme ça. Voir que ça le touche autant me fait mal, mais ça me montre aussi qu'il tient vraiment à moi.
Je décide finalement de me lever de mon lit, et d'aller me placer devant lui. Je lui tends mes mains, pour l'aider à se relever, et le serre dans mes bras. Je me suis remis à pleurer quand je l'ai vu dans cet état, mais je m'en fiche.
- Je... Je ne savais pas que tu allais réagir comme ça...
- Je veux pas que tu me quittes...
Il continue de pleurer, et je lui caresse doucement le dos.
- Je t'aime, je vais pas rompre avec toi...
Il continue de sangloter pendant un moment, et j'essaie de le réconforter du mieux que je peux. C'est quand même de ma faute s'il est dans cet état. Tout ça parce que je pensais qu'il s'en foutait de moi, alors que pas du tout. Je suis vraiment stupide.
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