Chapitre 5
Je commence la matinée par deux heures de physique au labo du sous-sol où je squatte avec Benjamin un poste de travail, initialement prévu pour quatre lycéens, seul un évier en porcelaine nous sépare. Nous nous sommes appropriés l'endroit le plus éloigné du prof : le fond de la classe. J'essaie de faire abstraction de l'odeur assez agressive dans la pièce, un mélange de chlore et d'ammoniac et en tant que redoublant, je n'écoute qu'à moitié le cours. Je préfère me focaliser sur les derniers scores des clubs régionaux de rugby grâce à une application de mon iPhone.
— Rouge, me souffle Benji en restant concentré sur la solution de son éprouvette.
Je n'ai pas envie qu'il me saoule maintenant avec sa stupide expérience, l'équipe Union Bordeaux Bègles monte dans le classement et rien ne détournera mon regard. Leur précédente saison n'étant pas terrible, je suis avec attention toutes leurs actualités du moment.
— Quoi ? marmonné-je tout de même entre mes dents.
— Le string de Clémence !
Évidemment, rien ne m'intéresse sauf ce genre d'information... Par réflexe, je lève les yeux sur l'élève qui se tient penchée en avant, pour s'appuyer sur le bord du lavabo. Grâce aux mouvements de ses épaules, je déduis qu'elle manipule les diverses solutions chimiques. Son pull en laine est un peu court et son jean taille basse laisse entrevoir le fameux string écarlate que lorgne mon ami Benjamin. Je le traite d'obsédé et affiche un large sourire.
— On est deux ! me répond-il, satisfait d'avoir enfin détourné mon attention.
Et il a raison, ce con ! Nous sommes désormais deux à scotcher sur la lingerie de Clémence.
À chacun de ses gestes, nous observons la forme de son postérieur qui ondule sur le tabouret en bois et cela m'excite terriblement. J'apprécie son corps délicat, ses petits seins et sa taille fine, elle est vraiment bien foutue et à tout pour plaire. Je ne peux pas vraiment dire qu'elle soit belle ou moche non plus. Elle fait partie de ces filles que l'on a envie de chatouiller pour le plaisir de les voir rire. Plutôt du genre boudeuse, et malgré tout si souriante, Clémence est une adolescente que je qualifierai de charmante. Elle n'est ni pulpeuse ni plantureuse, je la soupçonne d'être légèrement anorexique, et malgré tout, elle est carrément sexy. Sexy, dans le style provocatrice, surtout quand elle met un débardeur moulant sans soutien-gorge. J'avoue que je craque sur son corps et tout le plaisir qu'il me procure, mais Clémence et moi, c'est une longue histoire qui n'a jamais vraiment commencé...
Nous nous connaissons depuis le collège. Je l'aime bien, elle m'aime bien, et plus de temps en temps. Nous nous sommes retrouvés dans la même classe en septembre et depuis deux mois, on prend notre pied ensemble, c'est tout. On est en quelque sorte sex-friend, sans attaches, sans comptes à rendre. Et surtout, nous gardons la liberté de papillonner ailleurs et ce ne sont pas les occasions qui manquent pour l'un comme pour l'autre.
Et aujourd'hui, elle est là devant moi, à agiter son petit cul. Entre une paire de fesses et un classement de rugby, mon choix est vite fait : j'éteins mon téléphone pour me concentrer sur l'objet de mes désirs, Clémence.
Elle mime d'écrire deux mots sur sa feuille et se retourne pour lancer des œillades dans ma direction. Son sourire aguicheur me laisse comprendre que son manège m'est depuis le début destiné. Elle est non seulement consciente de son petit effet sur moi, mais aussi très fière. Elle me le confirme avec les regards entendus qu'elle jette par-dessus son épaule et ses yeux noirs qu'elle pose sur moi, pour m'affronter avant de les orienter sous le bureau, sur ma virilité. Je déglutis, légèrement mal à l'aise, en comprenant ses intentions. Satisfaite de mon attitude, elle me sourit et se concentre à nouveau sur son cahier.
Elle m'allume en plein cours et je suis en feu, j'ai soudain si chaud que je m'évente avec une feuille de papier. Je ne tiens plus en place, je m'agite et regarde l'heure qu'il est pour évaluer le temps qu'il me reste à attendre jusqu'à la fin du supplice.
À côté de moi, Benjamin ne semble pas se rendre compte de l'état dans lequel je suis, il prend ses notes d'un air sérieux.
La délivrance arrive enfin quand la cloche sonne le dénouement du cours. Chacun remballe ses affaires alors que moi je brûle de désir pour ma partenaire.
— M'attends pas, Benji ! Je te rejoins ! dis-je pour me libérer de mon pote.
Un peu surpris, il ne pose pas de question et sort de la classe tandis que je m'appuie contre la porte pour guetter Clémence.
Avec délicatesse, elle charge son sac de cours sur son épaule, salue ses trois coéquipières de labo et s'avance vers moi en souriant. Aussitôt, je la saisis par la main pour l'entraîner et la pousser à l'intérieur de la salle voisine. Elle est vide et sombre, seul un voyant rouge clignote sur le plafond. En refermant violemment la porte derrière nous, je colle mes lèvres à sa bouche humide. J'ai envie d'elle, vite fait. Je cherche du bout des doigts l'interrupteur pour allumer la lumière, mais celui-ci semble ne pas fonctionner. L'odeur de la pièce n'est pas terrible, tant pis ça fera l'affaire pour un coup rapide.
Ma langue trouve la sienne, mais j'ai du mal à me concentrer, car ma main gauche tâtonne à la recherche de la serrure.
— Qu'est-ce que tu fiches ?
— Je ferme à clef !
— J'aime pas cette salle ! m'arrête Clémence en se dégageant de mon étreinte. Pas ici, ça me fiche la trouille.
Elle s'accroche tout de même à mon bras et cherche mes doigts pour m'empêcher de verrouiller et s'enfuir. Cela me contrarie, j'ai vraiment envie d'elle maintenant.
— Je m'en fous ! dis-je en tournant la clef dans la serrure.
Je l'attire contre moi pour la rassurer et l'embrasse dans le cou en m'appliquant à être affectueux, pour ne pas passer pour un sauvage qui lui saute dessus. Effrayée par l'obscurité, elle s'accroche à ma taille et je la sens frissonner quand elle me murmure à l'oreille :
— Tu savais qu'un couple de lycéens s'était suicidé, ici ?
— Arrête tes conneries !
Il y a une multitude d'histoires qui se racontent sur cet endroit et les élèves n'aiment pas y venir. Pour moi, ce vieux laboratoire n'a rien de si horrible, si ce n'est l'odeur d'urine provenant des remontées d'égouts qui piquent mes narines et le squelette d'Hector pendu sur la cloison du fond. Dans le noir, Hector n'est vraiment pas un problème. Je repousse Clémence contre le mur et me rue sur elle en plongeant de nouveau ma tête dans son cou. Elle aime ça, car je sens ses mains descendre sur mes fesses et m'attirer un peu plus vers elle. Il ne m'en faut pas davantage pour générer en moi l'envie de la baiser. Elle le sait, elle le devine puisqu'elle appuie son bassin contre mon caleçon, ce qui m'excite encore plus. Mon boxer est maintenant tendu et trop étroit, mon bas-ventre me fait souffrir...
— T'as des capotes ? me demande Clémence en soupirant de désir.
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