Janvier 2020

Janvier 2020 :

“Trois...deux...un… Top ! C’est minuit !! Joyeux anniversaire !!! Maintenant, on passe aux cadeaux !”

“Ouais ! enfin !!”

Des confettis volent à travers la pièce, tandis que des guirlandes en spirales retombent sur les cibles de leur lancée. Une salle est illuminées par les lumières. Ce n’est pas une salle des fêtes. Pas non plus une salle à manger. la pièce est la salle de vie d’un appartement jugé suffisamment neutre pour pouvoir accueillir sans encombres les évènements de la soirée : deux anniversaires.

Pour son quarante-sixième anniversaire, Yûkichi n’est pas la seule star de la soirée. Et heureusement, car il n’a jamais été habitué à être au centre de l’attention. L’attention, il l’occupe lors d’une soirée entre amis, presque en famille, et il la partage avec une jeune femme aux longs cheveux roses remonté en chignon. Se tournant vers lui, Kouyou lui adresse un sourire amusé, presque moqueur devant sa gêne. Gêne visible grâce aux rougeurs prenant peu à peu place sur ces joues.

L’existence de loup solitaire de Fukuzawa est loin derrière lui à présent. L'animal a rassemblé des gens, et c'est fondé une meute. Il a recréé la famille qu'il avait perdu. Et, cerise sur le gâteau, sans devoir faire de choix douloureux cette fois-ci. Cependant, cette fête d'anniversaire organisé à l'improviste pour deux dans le grand appartement de Chuuya Nakahara (garçon sympathique qu'il ne connaît pas tant que ça mais qu’il s’était préparé à voir de plus en plus à l'agence pour raisons personnelles à l'avenir) l'avait d'abord plus stressé qu'autre chose. Son suicidaire d’employé de l’année l’avait persuadé que cela ne poserait aucun problème, une soirée étant déjà prévue en l’honneur de la dame de la mafia portuaire qui avait souri et lui avait pris le bras pour le mener vers le salon lors de son arrivée. 

Et maintenant, ils étaient là. Tous ensemble. Mafieux comme détectives. Criminels comme secrétaires. Adultes et enfants. Adolescents également. Tous dans un salon qui semble avoir du mal à tous les contenir. Heureux, si on en croit les sourires rassurés que partageaient la plupart. Devant Yûkichi, à sa droite, la dame de la soirée riant à des histoires racontées par Yosano qui contenait sa rancœur envers Ôgai le temps de la soirée. Puis Kenji, piochant dans le plat de petits fours en compagnie de la fratrie Tanizaki ainsi que de Gin et Michizô ainsi qu’Hirotsu qui surveillait ce petit groupe. Les mafieux étaient présents sur demande de Kôyô, renforcée par le mail que Mori avait envoyé à son petit monde. Que contenait-il ? Nul ne le savait, mais tous ceux qui avaient posé leur journée avaient rappliqué fissa. Ensuite, en face, non loin de la bouteille de scotch, le jeune maître de maison qui bien que se plaignant du désordre ambulant causé par son entourage a les yeux qui brillent et lui sourit amicalement, sa main dans celle de Dazai. Son employé rie et se moque allègrement de tous, tenant un appareil photo à la main. Kunikida non loin en compagnie de Katai et de Haruno qui bavardent. Près de la fenêtre, Akutagawa frère et Atsushi veillent sur leurs camarades, main dans la main, et une rougeur partagée sur le visage. Encore à côté, Higuchi en compagnie de Kyouka et Kaiji qui débattent sur l’utilisation des citrons en pâtisserie. Sur la table, Kyûsaku, Ranpo et Elise, les trois braillards du décompte de minuit, se tiennent la main en tournant dans ce qui se voulait ressemblant à une danse paysanne. Et enfin, juste à ses côtés, la main dans la sienne, son amant qu’il avait retrouvé après huit ans de séparation, et avec lequel il vivait désormais. Et ils restent là, dans le grand appartement, à profiter de l’instant. A regarder leurs troupes. A découper les gâteaux, à déballer des cadeaux. Et en contemplant l’instant, c’est sa vie que Fukuzawa jauge du regard. Il a enfin quitté les sentiers les plus escarpés qu’on lui dictait. Il s’aventure en terre inconnue, mais cette fois-ci vraiment entourée. Il s’est constitué une meute à laquelle se sont progressivement greffés d’autres individus. Le résultat n’est pas stable. Il sait que tout cela est voué à changer. Mais en faisant le bilan des épreuves affrontées et du bonheur ressenti par tous au cours de cette soirée, peut-être e-t-il enfin trouvé une piste de réponse viable à sa quête de toujours. 

Il ne faut pas chercher l’égalité. Il faut l’arracher. Quand on la tient dans ses mains, l’offrir en forger un nouvel ordre avec. Et contempler le résultat d’un regard critique. On pourra toujours modifier des choses à son échelle après. Mais ne pas baisser les bras. Car en ce qui concerne la capacité à offrir bonheur, sérénité et humanité à autrui, tous les hommes naissent égaux. 

Encore faut-il s’en rendre compte.

Et Yûkichi souffla les bougies sur le gâteau aux azuki, marquant son passage dans sa quarante-septième année d’existence.

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