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Les jours passaient tranquillement, Mila travaillait avec acharnement sur ses projets. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas travaillé avec passion. Au final, ces quelques semaines seule, dans un endroit où elle se sentait bien, où elle savait que ses amis reviendrait à leur retour des US, Mila avait la belle vie.

Et même s'ils n'étaient pas là avec elle, comment pouvait-elle les oublier a partir du moment où ils l'appelaient tout les jours ? Si ce n'était pas Sidjil qui racontait sa vie et ses états d'esprit, c'était Manas qui n'arrêtait pas de lui répéter qu'il vivait un rêve éveillé. Ou encore, Marcelin qui voulait regarder Thé Walking dead. L'un comme l'autre c'était mis d'accord pour finir la saison 8 et reprendre ensemble à leur retour le reste.

— Meuf ? Hé ? Je rêve là, tu le dis si je te casse les couilles ?

— De quoi ?

— Nique toi.

— Beh, Sid !

— Tu m'écoutais pas, râla le brun qui roula sur le lit, laissant son téléphone en direction du plafond.

— Ohh bébé Sid, c'est bon, je suis tout a toi.

— Oui, mais ça je sais que t'es toute à moi, mais écoute-moi.

— Oui, dit elle calmement, avec un large sourire. Tu disais ?

— On entame la côte Californienne demain, du coup on va passer quelques jours chez Léna.

— Léna ? Situations ?

— Je savais que ça te ferais réagir !

— A partir du moment où j'ai passé 10 ans de ma vie à réduire YouTube à regarder ses vidéos, carrément !

— Je lui ferais signer un autographe, se moqua Sid. Je lui dirais bien « signe stp, c'est pour ma copine »

— Ta copine, réagit-elle elle souriant.

— Tss.. C'est bon, tranquille.

— Tu serais presque mignon gêné.

— D'où je suis gênée, cousine ? Jamais je suis gêné !

— Mytho !

Ils restèrent quelques secondes sans rien dire, juste à se regarder à travers l'écran. Sid c'était allongé sur le lit du camping car et Mila allongée sur le ventre sur le canapé.

— Plus qu'une semaine, dit-il en coupant le silence.

— Tu dis ça comme si c'était un calvaire, fais pas genre Sid.

— Non en vrai on s'éclate de ouf..

— Bon bah voilà, fais pas genre je te manque de ouf, c'est invivable juste pour faire genre, parce que je suis là à t'attendre.

— Non mais bon, je veux pas que tu te sentes mal, ou autre..

— Mais mec, comptait pas sur moi pour vous suivre sur la moitié de vos projets vidéos, avoua-t-elle. Je vous aimes, mais faites votre petite vie, y a aucun soucis.

— C'est pas possible.. Aucune meuf, dirait ça.

— A part si c'est une meuf qui a compris que pour garder ses amis fallait qu'elle accepte leur façon d'être. Et vous vivez pour ces conneries, alors jamais tu me verras t'empêcher de vivre de ta passion, ok ? Si ça arrive, dégagez-moi.

— Tu sais même pas à quel point j'ai envie de t'embrasser, là maintenant.

Mila esquissa un large sourire avant de laisser tomber sa tête sur le canapé, Sidjil avec son regard le plus sérieux qu'il puisse faire. Il ne disait rien et la regardait simplement, essayer de calmer ses pulsions.

C'était maintenant qu'il était loin d'elle qu'elle pouvait se rendre compte d'à quel point cet homme lui faisait de l'effet. Elle le savait, bien-sur qu'elle en était consciente, mais là, ne pas pouvoir le toucher, ne pas pouvoir le sentir, simplement se suffire avec le son de sa voix et son visage à travers un écran, Mila comprenait enfin son importance et à quel point elle le désirait.

Et c'était ça à chaque putain d'appel depuis 2 semaines maintenant. Il fallait qu'elle fasse quelques choses.

Alors à un moment, elle avait envoyé un message à Souleila vers 0h, mais elle n'avait pas répondu. Donc elle avait appelé, bon autant vous dire qu'elle avait faillit la démarrer — ils sont pas de la même famille pour rien.

— Fais vite, t'as 20 putain de seconde avant que je raccroche.

— Sois pas aigri comme ça, on dirait ton frère.

Elle ne lui avait pas répondu, elle avait simplement soupiré très fort pour laisser une nouvelle chance à Mila de s'expliquer.

— Je vais faire une surprise aux garçons et me pointer au states.

— Quoi ? Comment tu vas faire ?

— Ah, là, ça t'intéresses.

— Attends.

Souleila s'était levée pour laisser Alex dormir. Puis elle avait reprit sa conversation avec Mila qui essayait de lui expliquer par A plus B comment elle allait se débrouiller.

— Je peux te donner le numéro de leur manager.

— Oh yes, merci ! Tu me sauves.

— Je t'envoie ça.

— Maintenant faut pas que la manager me prenne pour une groupie et me raccroche au nez.

— Dis lui un truc mega personnel sur Sid, elle te croira. Ils sont assez proche.

— Oui, je sais. Je l'ai déjà vu sortir de chez lui, il était en caleçon.

— C'est pas pour dire qu'il c'est passé un truc, rigola Sou. Sid c'est sûrement le mec le moins pudique du monde.

— Et une fois que la manager me crois, faut qu'elle me récupère le numéro de Léna que je la contacte pour lui demander de m'aider dans ce plan.

— Deuxième étape, réussir à contacter Léna.

— L'angoisse, putain, quel idée d'avoir des potes connus !

— C'est toi qui les a choisis.

— La prochaine fois faut m'en empêcher.

— Compte pas sur moi, maintenant que t'es là, tu vas y rester.

Puis le lendemain, comme prévu elle avait contacté la manager de Sid. Elle n'avait même pas eu besoin de dire des trucs bizarres sur Sidjil pour lui prouver qui elle était, il avait fallut qu'elle dise son nom, ça avait suffit. Apparemment, Monsieur Djilsi aurait parlé d'elle à sa manager, très bien. Fait intéressant.

Après lui avoir raconté tout son plan, elle était totalement ok pour être dans le coup et lui donner le numéro de Léna qu'elle avait directement. Alléluia ! Mila l'avait remercié une bonne dizaine de fois, puis avait raccroché pour se dépêcher d'envoyer un message à Léna. Et là, c'était à ce moment précis que les choses allaient réellement se compliquer.

Elle ne pouvait plus attendre, elle devait absolument prendre le billet à ce jour-même, sinon ça serait trop tard. Alors même sans avoir une réponse de Léna, elle avait fait le parie de prendre tout de même son billet. Maintenant, Léna avait 4 jours pour lui répondre de façon positive.

Le vendredi, Mila avait décidé de pas bosser et de s'accorder une petite journée shopping. Elle était retourné voir ses anciens collègue au café pour passer du temps un peu avec eux, discuter de son départ précipité et qu'aujourd'hui elle était heureuse et petit à petit deviendrait totalement épanouie. Elle était sur une courbe positive.

Vu qu'elle partait au États-Unis, Mila devait bien se trouver un nouveau maillot de bain, puisque celui de l'été dernier visiblement ne lui allait plus. C'était bien de suivre les dingueries alimentaires de ses meilleurs potes, mais eux faisaient du sport, pas elle. Mais elle se sentait bien mieux dans sa peau et c'était ce qui comptait.

Après avoir dévalisé plus d'un magasin, elle avait décidé de s'accorder une petite pause boisson dans un starbuck. De quoi se rafraîchir la gorge.

— Hé ? Tu crois c'est elle ?

— On dirait.

Mila releva la tête pour savoir ce qu'il se passait. Elle vit deux jeunes femmes l'observer et regarder sur leur téléphone. Elle fronça les sourcils. Elle désir l'impression de se sentir attaquée et jugée, Elle continue son chemin, toujours avec ses deux filles derrière elle. Elles passa sur la place du capitole, près d'un groupe de jeune, des amis des deux filles derrière.

— Mais si les gars !

— Hé ! Hé.

Mila se retourna un instant dans leur direction. Clairement, elle ne pouvait pas cacher la pression qui commençait à monter de plus en plus.

— T'es la meuf a Djilsi qui a agressé des jeunes pour une photo ?

— Pardon ? Attend.. Quoi ?

— C'est elle, oui !

— Meuf, mêle-toi de tes affaires, c'est pas à toi qu'on demande une photo !

— Non mais attendez, le contexte du truc, c'est qu'ils étaient chez nous ! Dans notre résidence, sur une propriété privé ! Ils avaient rien à faire ici.

— C'était pas à toi de décider pour lui.

— Vous aimeriez que votre adresse soit divulguée a plus d'un million de personne ? Je suis pas sûr, mettez-vous à sa place.

— Ils voulaient juste une photo !

— Allez vous faire éduquer, putain !

Et ils commencèrent a l'insulter. Mila se rendit compte qu'une fille avait filmé le débat et que ça finirait forcément sur internet. Elle s'en alla, paniquée plus que jamais. Il y avait une chance sur deux pour que Sid trouve cette vidéo et décide de rentrer sur un coup de tête.

Mila était en train d'angoisser. Elle se dépêcha de partir d'ici, elle n'avait jamais couru aussi vite. Sa respiration était compliquée entre sa crise d'angoisse et sa course effrénée. Elle courrait, se repassant sans cesse dans sa tête ce qu'ils venaient de lui dire, il lui était impossible de penser à autres choses que leur mot, là vidéo et si Sidjil tombait dessus. Elle était seule, face à sa crise d'angoisse. Pas de Sid pour voler a son secours, pas de Manas pour la détendre, pas de Marceau pour fermer les yeux sur les problèmes, ni de Sacha ou de Benji pour la faire rire et lui apporter la douceur qu'elle mérite.

Mila était bel et bien seule. Et elle allait devoir se débrouiller de cette situation seule.

Assise dans un parc, contre un arbre, elle pleurait toute le larmes de son corps et vivait la situation comme une fatalité. A ce moment même, elle se rendit compte qu'elle était incapable de faire quoi que cela soit s'ils n'étaient pas là. Elle se sentait ridicule, elle se sentait faible.

Sans s'en rendre compte, elle avait ouvert son téléphone directement sur la fiche contact de Sidjil, prêt à l'appeler. Elle ferait tout pour entendre sa voix et réussir à se calmer, mais elle ne pouvait pas. Il fallait qu'elle s'en sorte.

Au même moment, le prénom de Souleila s'afficha a l'écran, elle décrocha sans réfléchir.

— T'es ou ? Je te cherche partout sur le Capitol, il est 14h !

— Sou, je.. je suis.. je suis désolée, vient me chercher, ça va pas.

— T'es où ? Mila, dis-moi où t'es.

Mila lui donna sa position par message et raccrocha, laissant tomber son téléphone par terre, pour se remettre à pleurer encore et encore. Elle se sentait si seule.

Après quelques minutes, elle sentit deux mains réconfortantes se poser sur ses épaules pour venir saisir son visage et le relever. C'était Souleila.

— Ça va ? T'es blessée ?

Mila lui dit signe que non.

— Que t'arrives-t-il ? Parle-moi.

— J'ai faillit appeler Sid, je suis débile. Je suis qu'une merde, incapable de vivre sans lui, sans eux. Je sors une fois et voilà dans l'état ou je finis.

— Bon, tais-toi et reprends tes esprits, parce que tu racontes de la merde.

Souleila l'aida a faire des exercices de respirations, ce qui aida à calmer Mila.

— Comment ça se fait que tu connais ça ?

— Si mon frère est un grand stressé, il a bien fallu que ça commence par quelqu'un.

— Merci..

— Maintenant, tu me dis ce qu'il s'est passé ?

— Des jeunes m'ont reconnu, pour eux j'étais là meuf de Sid qui a agressé les jeunes pour une photo.. c'est un cauchemar. J'ai longtemps refusé de vivre quelconques trucs avec Sid juste à cause de cette raison. Je savais bien qu'à un moment donné ça me reviendrait dans la gueule.

— C'est normal de paniquer, dit Sou. Mais c'est pas ta faute, si ces jeunes se sont pointés chez vous, tu as défendu ton intimité et votre relation. C'est une réaction humaine.

— Ils me détestent tous maintenant alors que Sid n'a encore jamais parlé qu'il avait quelqu'un dans sa vie..

— Déjà on a passé une étape, maintenant tu avoues enfin que vous êtes ensemble !

Mila leva les yeux au ciel se retenant de sourire.

— Sidjil est grand, il a pas besoin de toi pour le protéger tout le temps, ok ? Laisse-le te protéger pour cette partie-là. Ok ?

— Tu lui dis rien s'il te plaît. Je veux pas qu'il le sache.

— Non, promis. Ça reste entre nous.

Souleila la sert dans ses bras quelques instant avant de l'aider à se relever et lui proposer de rentrer pour boire un chocolat chaud et prendre le canapé pendant que les garçons n'étaient pas là.

Jusqu'à tard dans la soirée où elle reçoit un appel de Léna Situations —chose qu'elle eut du mal à croire. Puis elles échangèrent deux bonne heures sur le plan, que Léna approuva a 200%.

L'affaire était réglée, Mila s'envolait dans 2 jours pour les USA.

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Aller, un peu de On va où !
Pour tout ceux qui ont été déçu que Mila ne parte pas 🫶🏻