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C'était le grand jour et bien évidemment ils étaient en retard. C'était Mila qui conduisait la voiture de Sidjil, puisqu'elle en avait la garde pour les 3 semaines à venir. Autant vous dire qu'actuellement, il était en train de passer en revue tout ce qu'elle devait savoir sur sa bagnole, pendant que derrière les garçons faisaient le points sur la matos et leur papier. Comme d'habitude, Benji n'était pas avec eux et se faisait emmener à la gare par sa copine.

— C'est bon ? T'as tout compris ? Lui demanda Sidjil.

— Oui, répondit Mila simplement en jetant un coup d'oeil à Marceau dans le rétro intérieur.

Il se retenait de rire en voyant la tête que tirait Mila. Sidjil finit par se taire quelques secondes, jusqu'au moment où elle entra sur le parking de la gare. Elle n'avait déjà pas l'habitude de conduire alors autant vous dire que vu la taille de la voiture de Sid, elle ne l'avait pas du tout dans l'oeil.

— Mila le poteau ! Hurla Sidjil.

— Meuf, t'étais si près ! Rigola Sacha derrière elle.

— Les gars c'est bon ! Je gère, ok ?

— Putain j'aurais du prendre un Uber, soupira Sid en se frottant le visage.

En entendant sa réflexion, Mila pila d'un coup sec en plein milieu de la voie pour rentrer dans le parking « arrêt minute » tout le monde fut projeté en avant. Mila regarda Sidjil, la mâchoire serrée comme jamais, un sourcil arqué, alors qu'il allait la démarrer, il ne dit rien.

— Oh oh, fit simplement Manas au milieu.

— Quoi ? Demanda Sid innocemment, après quelques secondes de blanc.

— Tu me dis encore un truc, tu revois pas ta voiture, ok ?

— Euh, t'es un peu extrême, dit-il fébrilement.

— Alors, ferme ta gueule, merci.

Elle se fit klaxonné, elle finit par redémarrer pour aller se garer sur une place. A nouveau, elle fit exprès de piler pour énerver Sid, pendant que les garçons comprennaitson jeu, ils rigolaient tout les trois derrière avant de sortir. Sidjil regardait Mila de haut en bas avant de sortir en tchipant. Mila secoua la tête et coupa le contact.

— Quel casse couilles, putain. Il a toujours été comme ça ?

— Avant il avait une Peugeot de merde et encore avant la clito, donc autant de dire qu'il s'en battait les couilles, répondit Sacha.

— Oui, bah qu'il continue à acheter des voitures de merde si il a aucune confiance en moi, râla-t-elle en le regardant plus loin faire sa story.

— Disons qu'il avait pas prévu d'avoir une meuf qui conduit aussi mal, se moqua Marceau.

— Ahah très drôle venant ta part !

— Connasse.

— Connard.

— Hé, sérieux. Vous soulez tout les deux ! Intervint Sacha. Vous faites h24 ça.

— T'as qu'à déménager, répondit Mila et Marceau en même temps.

Ils se regardèrent en rigolant puis Mila sauta dans les bars de Marceau pour célébrer fièrement leur répartie.

— Qu'est-ce-que je t'aime, putain ! Fit Mila en embrassant la joue de Marceau comme elle pouvait embrasser la joue d'un bébé.

— Ouh la, fit Sid en revenant.

— Ils me soulent tout les deux, continua Sacha.

— Même moi je suis jaloux, ajouta Manas.

— Roh, ça va, fit Mila en lâchant Marceau pour aller voir Manas. Tu vas pas nous faire une Sidjil !

— Ça veut dire quoi ça ?

— Que t'es jaloux, cousin, lui répondit Sacha.

— T'as finis de m'en mettre plein la tête depuis ce matin ? Dit le concerné vexé.

— C'est toi qui me casse les couilles depuis qu'on est debout ! Déjà j'ai été gentille de vous emmener !

Sid ne lui répondit rien. Il attrapa ses affaires après tout le monde puisque c'était les dernière. Mila était restée au niveau du coffre pendant que le reste des garçons avaient commencés à avancer pour rejoindre Benji à l'heure pour une fois. Mila regardait Sid contrarié et stressé, récupérer ses affaires. Il mit son sac à dos sur ses épaules, et prit sa valise par terre, Mila claqua le coffre derrière lui. Il se redressa, il la regardait de haut, toujours avec cette air supérieur.

— Est-ce-que t'as fini ? Lui demanda Mila en soupirant.

— C'est toi qui...

Mila s'approcha de lui et saisit son visage entre ses deux mains.

— Tu comptes continuer de râler encore longtemps comme un gamin ? On se voit pas pendant 3 semaines, Monsieur Djilsi.

Il leva les yeux au ciel.

— Pardon, je suis stressé.

— J'avais bien remarqué ça, loulou.

— Loulou, rigola-t-il. Toi et tes surnoms à la con.

— Tu veux que je t'appelle chéri ?

Sidjil rigola et leva les yeux au ciel. Mila ferma la voiture à clés et l'accompagna jusqu'à l'intérieur de la gare. Benji était avec eux, Mila le serra dans ses bras en arrivant. Sacha s'occupa des papiers restant puis vint le moment des laisser partir. Mila attrapa Manas par le bras et posa sa tête sur son épaule comme un enfant accroché au père-noël.

— Ça va être long, dit-elle la joue collé contre son bras.

Il rigola et se mit face à elle, elle avait un grand sourire.

— Je suis fière de toi, lui dit-elle. Je suis vraiment, vraiment fière de ton parcours. Tu pars au States, avec tes meilleurs potes, pour filmer surement la plus grande aventure de ta vie, de leur vie... Tu le mérites tellement, Nico.

— Tu veux me faire chialer avant de partir ou ?

Mila rigolait et le serra dans ses bras aussi fort que possible.

— Je t'aime tellement, mec !

— Tu vas me manquer, petite tête.

— De toute façon, commença Mila en lâchant pour sécher ses larmes. On se tient au courant, on s'appelle, je veux tout savoir.

— Promis ! Tu verras pas qu'on sera partis.

— Ça j'en doute, sourit-elle.

— On fera au mieux, je te promet.

— Fais attention, s'il te plait. T'es pas obligé de tout l temps écouter ce que dit Sidjil.

Mila se tourna et vit la caméra de Benji les fixer.

— Les croustioff ? Demanda Mila.

— Les croustitriste, rigola Benji.

— Anw !

Mila se retourna et serra Benji dans ses bras, il tenait la caméra de son autre main.

— Toi, bouffe pas tout ce que tu trouves au States, lui dit-elle en appuyant sur son ventre.

— Non mais regardez-là, dit Benji à la caméra. Une vrai daronne.

— Aller, dégage de là, toi !

Benji rigola et rejoingnit Manas et Marceau. Mila s'approcha des garçons en train de faire le point sur les papiers. Sidjil était plus loin au téléphone avec sa mère avant de partir. Cette fois-ci ce fut Marceau et Sacha qui la serrèrent dans leur bras en même temps.

— T'es vraiment sur tu veux pas venir ? Lui demanda Sacha. C'est Sid qui paye !

— Non, rigola-t-elle. C'est votre voyage, profitez-en.

— Je vais continuer The Walking Dead sans toi, dit Marceau.

— Bah t'es une pute, alors.

— Vous faites des Watch Party, soupira Sacha. Je pense qu'avec le nombre d'heure de route qu'on a vous aurez le temps.

— Frère, le décalage horaire !

— Oh bah démerdez-vous ! Vous êtes chiant.

Mila rigolait, elle attrapa Sacha par le cou pour lui faire un bisous sur la joue et lui souhaitez bon courage pour gérer tout le monde. Marceau l'attrapa à son tour et lui fit un gros câlin avant de la décoiffer et la lâcher. Elle rigola puis e tourna vers Sid toujours au téléphone plus loin. Mila s'approcha de lui doucement, elle arriva pas derrière et passa ses bras autour de sa taille. Son sac à dos étant par terre, elle posa sa tête contre son dos en attendant la fin de son appel.

— Oui, Sou, soupira-t-il. Oui tu pourras ! Oui, je te tiens au courant. Bisous, moi aussi, bye.

Il raccrocha.

— Au départ je pensais que c'était Sacha, et quand j'ai vu que c'était pas ses grosses paluches, je me suis dis « Ah non peut-être pas ».

Mila passa devant lui en rigolant.

— Bizarre votre relation avec Sacha.

— Si tu savais tout !

— Non je veux pas.

Mila jouait timidement avec ses galons de sweat, casquette sur la tête, capuche par dessus.

— Les garçons t'attendent.

— Vous vous êtes déjà dit au revoir ?

— Oui, il reste plus que toi, sourit-elle en évitant son regard.

— Le meilleur pour la fin, se venta t-il.

Mila rigola doucement à sa blague pour perdre rapidement son sourire. C'était inévitable, Sid le savait, il fallait qu'il lui dise au revoir. Il voyait dans ses yeux, cette petite lueur qu'il la faisait vivre, s'éteindre petit à petit. Alors qu'elle allait se cacher, Sid attrapa son visage avec ses deux mains. Il dégagea tout les cheveux et la força a le regarder.

— Ça va aller, affirma-t-il.

— Je sais, dit-elle en ravalant ses larmes. J'en doute pas, Sid.

— Pourquoi tu pleures ?

Mila ferma les yeux un instant.

— Tu le sais très bien, dit-elle calmement.

— Dis-le, sourit-il.

— Tu forces, dit-elle était roulant les yeux.

— Je pensais qu'on était rendu à un stade où on se disait tout.

Elle grimaça et roula les yeux. Sidjil l'embêtait puisqu'il savait qu'elle n'était pas prête pour passer ce cap. Il rigola et il la serra contre lui. Mila le serrait aussi fort que possible, espérant que cela suffise à tenir les 3 prochaines semaines.

— Tu vas me manquer, bordel !

Mila ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise ça comme ça, avec autant d'intensité et de passion. Elle ne pu s'empecher de retenir ses larmes encore une fois. À ce moment même, elle se rendit compte qu'elle comptait pour lui bien plus qu'elle ne le pensait.

La tête calée au creux de son cou, ses pieds ne touchaient plus le sol. Sid l'avait attrapé et soulevé pour la faire tourner avec lui.

— Merci d'être d'un aussi bon soutiens.

Il la reposa sur le sol et déposa un baiser sur le haut de son crâne. Mila refusait de le lâcher. Sid rigolait et commença à l'attaquer en l'embrassant à répétition pour la faire et rire et la détendre.

— Sid ! L'appela Sacha.

— Lâchez-vous les tourtereaux !

— Je dois y aller, chuchota Sid en déposant un dernier baiser sur son front.

Mila le regarda dans les yeux une derniere fois.

— A dans 3 semaine, ma belle.

Dans le silence, il lui fit un clin d'oeil et s'éloigna d'elle doucement. Mila les regardaient au loin, tous la saluer comme des enfants qu'elle déposait à la garderie. Elle rigolait, les larmes aux yeux tout de même. Ils allaient lui manquer. Sid se retourna une dernière fois et se mit à hurler :

— Tu fais attention à ma bagnole !

Mila rigola à gorge déployé avant de lui offrir un magnifique doigt. Puis ils disparaissent pour les 3 prochaines semaines.

C'était le début d'une nouvelle expérience pour Mila. Vivre loin d'eux tout en gérant leur amitié, leur relation, sa relation avec Sidjil —bien que la nature n'en soit pas déterminée. Mais peu importe, pourquoi toujours mettre des étiquettes sur les bonnes choses ?

Elle avait apprit à vivre avec Sacha et Marceau durant ces deux dernières semaine pour au final se retrouver à nouveau toute seule avec elle-même. C'était un nouveau challenge qui se présentait à elle. Être seule voulait dire beaucoup de chose.

Gérer sa vie d'une façon différente, ne plus pouvoir discuter et échanger sur qui avait rangé quoi ou dans la maison, devoir vivre dans un grand espace seule, et devoir refaire ses marques, sans ses meilleurs amis. Pas de Sidjil venant squatter le lit à la dernière minutes, pas d'appel de Manas insomniac ayant besoin d'un avis sur un tiktok à la con, rien. Mila allait se retrouver seule avec elle-même et devoir apprendre à vivre et se supporter, le temps qu'ils reviennent. Le plus dur allait être le manque.

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