16. Tu es une connasse, Mila !


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Le téléphone de Mila n'arrêtait pas de vibrer. Ce fut au bout de la troisième fois, qu'elle finit par se réveiller. Dans un premier temps, elle regarda autour d'elle. Sidjil était encore endormi à côté d'elle, à travers les rideaux elle voyait qu'il faisait déjà bien jour. Elle finit par se pencher vers la table de nuit pour attraper son téléphone. Elle se frotta les yeux pour réussir à lire ce qu'il était affiché : Théo.

Le cœur de Mila manque un battement. Mila sortie du lit en quatrième vitesse avec une boule au ventre et une envie de vomir. Elle se releva, attrapa le teeshirt de Sidjil sur le sol et se rendit dans le salon pour répondre au téléphone.

— Allô ?

Sa voix était faible et ses mains n'arrêtait pas de trembler.

— Allô ? Théo ?

— Mila, il faut que tu rentres. Papa et Maman divorce, Norah est a l'hôpital. Elle a prit l'entièreté de son traitement.

— Co... Comment ça ? Comment ça l'entièreté de... de son traitement ? Je... comprends pas ? Théo ?

— Elle a essayé de suicider.

Mila se laissa tomber le long du meuble de cuisine, le cœur qui battait à s'en rompre. La main tremblante devant sa bouche, impossible de dire quoi que cela soit.

— Il faut que tu rentres.

— Je... Je prends le premier train, je, j'arrive dès que possible. Tu me récupères à Saint Brieuc ?

— Tiens-moi au courant

Et il raccrocha. Au même moment, Sidjil arrivera dans la cuisine en caleçon et verra Mila assise sur le sol, toute tremblante, se cognant la tête avec son poing. Sidjil s'approcha d'elle et l'attrapa pour lui empêcher de se faire mal.

— Hé, Mila. Qu'est-ce qu'il y a ? C'était quoi cet appel ?

— Il faut que je rentre chez moi.

Elle le poussa et se releva, se dirigeant vers sa chambre. Elle sortie sa valise du placard et commença à la chargée de ses affaires. Sidjil était dans une incompréhension total, il refusait de la laisser comme ça.

— Tu es chez toi ! S'agaça-t-il. Tu vas où ?

— Faut que je rentre chez mes parents, sir-elle en continuant sa valise sans lui prêter attention.

— Mais ? Pourquoi ? C'est quoi le problème ? J'ai dis quelques choses hier soir qui ta fait flipper ?

— Tout ne tourne pas tour de toi, Sid ! Hurla-t-elle. T'es pas le centre du monde, ok ? Alors laisse-moi.

Il attrapa son pantalon pour l'enfiler. Ce qu'elle avait dit l'avait vexé.

— Je vais passer outre le fait que ce tu viens de me dire et extrêmement blessant, et je vais mettre ça sur le fait de cet appel. Mais maintenant, tu vas me dire ce qu'il se passe ?!

Il n'avait jamais employé un ton aussi ferme avec elle.

— Mes parents divorce, ma sœur est a l'hôpital ! Hurla-t-elle. Maintenant, laisse-moi tranquille, il faut que je parte.

— C'est hors de question que tu y ailles toute seule. Pas dans ton état.

— C'est hors de question que tu viennes avec moi ! Vis ta vie Sid et laisse-moi, ok ? Fais ta vie s'il te plaît.

Il ne prit pas la peine de lui répondre, il se contenta de la regarder et secouer la tête de gauche à droite, déçu d'elle.

— J'appelle Manas, peut-être que lui t'acceptera de lui parler.

Deux heures plus tard, Sidjil avait trouvé des places pour Mila et avait réussi à lui faire accepter que Manas viendrait avec elle qu'elle le veuille ou non. Elle refusait de lui parler, elle s'était totalement isolée et fermée. C'était comme si la veille n'était qu'un rêve. Sidjil était déçu mais en même temps inquiet pour elle. Il aurait pu être inquiet pour l'avenir de leur relation mais non, il était loin d'être égoïste. Peu importe si lui il souffrait, tant que elle, allait bien c'était tout ce qui lui importait. Dans la voiture, pareil, le silence. Sidjil c'était caché sous une casquette et la capuche d'un sweat, alors que Mila faisait tout pour éviter son regard. Il avait très envie de la touchée, poser une main sur sa jambe, la rassurer mais il n'osait même pas.

Arrivés à la gare, ils retrouvèrent Manas. Il s'approcha de Mila qui continue son chemin puis il se dirigea vers Sidjil. Il se firent un check puis regardaient Mila debout dans le hall de la gare en train de regarder l'écran des annonces des trains.

— Elle parle pas, dit Sidjil. Je, je savais pas quoi faire, frère.

— Non mais t'as eu raison de m'appeler t'inquiète.

— C'est ignoble comment elle se ferme, mais en même temps je lui en veux pas, je peux pas.

— Ça va le faire.

Sidjil serra Manas dans ses bras avant de s'avance vers Mila un peu plus loin. Il arriva par derrière et passa ses bras autour de ses épaules. Il colla sa tête sur la sienne.

— Tu te tais et tu m'écoutes, dit-il.

Elle ne répondit rien.

— Je te demande pas de m'appeler, ni de me parler ou autre, oublie moi si ça te permets d'aller mieux,  juste fais attention à toi. Ok ?

Elle lui fit un simple signe de tête. Sidjil passa devant elle, il la regarda dans les yeux et déposa un baiser sur le haut de son crâne avant de la regarder partir sans un mot. Manas le remercia une nouvelle fois et lui fit un signe avant de suivre Mila.

Sidjil la regardait s'en aller, sans savoir quand est-ce qu'elle lui reviendrait.

Après s'être installé dans le train, Mila allait mettre ses écouteurs mais Manas l'en empêcha. Il attira son attention par la force.

— Tu veux pas parler à Sid, ok. Mais si je suis là c'est pour que tu me parles, par contre.

— Je t'ai expliqué.

— Je m'en fou de tes explications, ce que je veux c'est savoir ce qu'il se passe dans ta tête et comment tu vas, ok ?

— J'en sais rien, Manas ! J'en ai aucune putain d'idée, j'ai peur. La seule chose qui était sûre et acquise dans ma vie est en train de se désintégrer, ok ?

— C'est pas la seule chose, tu nous a nous aussi maintenant. Tu as Sidjil, Mila. Tu sais qu'il y est pour rien ?

— Pourquoi tu me dis ça ?

— Parce que vu ton comportement de connasse avec lui, il le mérite pas.

— Tu crois vraiment que j'ai la tête à penser aux états d'esprit de Sid ?

— Tu soul, vraiment. Il est accroché à toi c'est dingue, il est prêt à ce que tu gardes le silence et le sorte de ta vie, juste pour respecter tes choix. Et toi tu plonges. T'es pas seule, t'es au courant ? Et il mérite vraiment pas de souffrir parce que toi tu auras décidé de tout foutre en l'air.

— Je sais, Manas ! Je sais, ok ? Sauf que aujourd'hui j'ai plus gros problème que ma relation avec Sid.

— Je veux juste que tu saches qu'il sera là pour toi, peu importe ce qu'il se passe. Il te lâchera pas.

Elle décida de ne plus lui répondre, elle mit ses écouteurs dans ses oreilles. Son regard se posa sur le paysage qui défilait à toute vitesse, une musique se lança automatiquement : Never be alone de Shawn Mendes. Ce n'était pas du tout son registre musical, mais à ce moment précis, rien ne lui parlait plus que les paroles de cette chanson.

I promise that one day I'll be around
I'll keep you safe
I'll keep you sound
Right now it's pretty crazy
And I don't know how to stop
Or slow it down

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